Si le fait que l’ancienne ville de Oulan-Bator et tout particulièrement l’aéroport qui s’y trouve ont été la cible des premières expéditions continentales est relativement connu – l’un des premiers signaux captés y trouvant sa source ; il vous semble un peu moins clair pourquoi le pèlerinage jusqu’à cet endroit est toujours considéré comme incontournable, comme une sorte de rite de passage pour tout aventurier assez inconscient pour venir fouler cette partie du continent.
Les quelques – rares – humains présents à votre arrivée auront sûrement éludé quelque question à ce sujet d’un énigmatique « il faut le voir pour comprendre » ou une quelconque non-réponse du genre. Et ceux d’entre vous dont la curiosité l’aurait emporté sur la raison – ce qui ne serait pas une première si on se base sur votre présence dans cette région en premier lieu – finiront certainement par partager cet avis. Si les vestiges de l’aéroport ne trahissent la présence, au premier abord, de rien ne sortant de l’ordinaire il suffit de les traverser et de rejoindre les larges champs de bétons défoncés, d’anciennes pistes d’atterrissages, pour découvrir la raison qui continue de motiver toutes ces expéditions… et probablement vos prédécesseurs ayant laissé ces étranges traces de leurs passages derrière eux.
Encerclé par les armatures métalliques de dizaines d’avions écrasés où de quelconques engins de genre, enserrant l’une d’elles entre se serres griffues, git la carcasse d’un monstre ailé gigantesques. Longue de plusieurs mètres, la créature semble s’être écrasée et avoir péri ici même, non sans lutter, emportant cette armada volante dans sa chute. Et si les traces de griffes et de bec cisaillant le décor, que vous remarquez maintenant avec un œil nouveau, et l’épaisse couche de suie qui semble recouvrir cette partie de la ville à des kilomètres à la ronde vous indiquent quelque chose… c’est l’ampleur de l’affrontement apocalyptique dont cet endroit semble avoir été le théâtre.
… et peut-être aussi que les raisons se cachant derrière l’embrasement perpétuel de certaines galeries des mines de Mir ne sont pas aussi naturelles qu’on aurait pu le penser.