Chapitre 24 - Under pressure underwater-melon

B.M. Nate s’était senti comme Sam Gamgee lorsqu’il passa la ferme de Monsieur Maggot lorsqu’il avait passé les portes Nord d’Holika : Stressé de n’être jamais allé plus loin qu’ici. Sa famille (plutôt son frère aîné) livre à quelques rares occasions jusqu’à Holika (accompagné par un Ranger), mais jamais dépassée cette ville austère. Et c’est alors que le Ranger entame son premier pas vers une nouvelle mission depuis qu’il a reçu la grande nouvelle. Sa période d'apprentissage est maintenant terminée, son passage au statut de Ranger qualifié est effectué, ayant reçu ses écussons et quelques cadeaux venant de la Sunrise, de ses parents et un à venir, techniquement, de Silence. Les présents reçus par sa famille et la Sunrise se ressemblent pas mal. D’un côté, ses parents semblent avoir mis la main sur une Pierre Soleil, alors que la Sunrise lui a envoyé une pierre feu et un uniforme-veste plutôt impeccable,  mais dont Nate préfère porter plus ou moins fermé.

C’est donc avec tout ce nouveau matériel que le Ranger avait passé les portes Nord d’Holika pour tomber se retrouver à la poursuite d’un Dissident sur la route L10 après avoir bifurquer à l’entrée même de Deepwater, la ville sous-marine de la Sunrise. Une fois ce dossier (plus ou moins) réglé, le Ranger avait profité du temps de repos pour se remettre à jour avant d’entamer une seconde mission dans la région, et une plutôt difficile : celle d’aller en éclaireur sous le lac de Deepwater pour constater les besoins de maintenant de la ville. On pourrait croire que Nate, agriculteur de passion et de métier, est la dernière personne à envoyer s’occuper d’une telle mission, sauf que le Ranger a aussi beaucoup de passé mécanique avec les différentes installations pour vinifier le produit final du Domaine De Luca.

Ceci dit, c’est une mission périlleuse pour la majorité des dresseurs et des Rangers, mais un défi de taille et d’intérêt pour le Ranger. Un peu moins pour l’agriculteur, comme peu de baie poussent sous l’eau. Mais ce n’est que partie remise après ses récentes aventures près de la jungle Sehane. Le Ranger se retrouve donc face aux portes étanches de la ville, décontenancé. Mais comment ouvre-t-on ces deux grands battants d’acier? Il contemple les portes, se demandant s’il ne faut pas qu’il trouve un mot de passe en elf ancien, avant de remarquer le scanner, situé à droite de la porte. Soupirant face à sa propre idiotie, il scan son SIS, et aussitôt, les deux portes s’ouvrent, laissant passer Nate dans les corridors qui le mèneront à travers les corridors vers une patrouille réussie ou une mort assurée, la ligne étant mince entre les deux.

Mais le Ranger sursaute alors qu’une voix se fait entendre derrière lui. « Holà! C’est toi, Naté? » demande une voix avec un lourd accent. Maintenant devant lui, un homme au look de Ranger, veston de Ranger identique à celui de Nate, fouet à la taille, Pokéballs à la ceinture. L’homme le dépasse de quelques centimètres, porte la moustache fine sur des lèvres fines et un teint très basané pour un Américain du Nord. Sa tenue est droite, contrairement à Nate, et il sourit à pleine dent, également contrairement à Nate. Alors que ce dernier s’apprête à demander ce qui se passe, l’autre Ranger lui répond avec beaucoup trop de gentillesse dans la voix. « Yé souis Juan Diego Andres Carlos Sébastian de la Rosa Acosta Mesa Colmenares Ortiz, Ranger dou Soud. » commence-t-il et Nate plisse les yeux pour comprendre sous l’accent fastidieux du Ranger. «Et yé souis ton parténaire pour la journée! » termine-t-il, main devant, prête à être serrée.

Mine de rien, c’est encourageant de savoir qu’on n’ira pas sous des tonnes de litres d’eau seul, prêt à descendre pour ne jamais en revenir.

B.M. Un adjoint à la mission? Ça faisait du sens, même si Nate s'attendait à ce qu’il soit averti avant de se rendre sur place. Avec chance, les deux comparses s’étaient trouvés à temps, et non quand l’un était déjà rentré. Ceci dit, Nate cligne des yeux lorsqu’il tente de se remémorer le nom que vient de lui balancer son compagnon de fortune. Combien de syllabes dans cette appellation? «Ah, ahem, pardon» commence Nate. « Juan ça pourra souffire. » dit-il, réglant un premier problème de communication dans leur couple forcé. «Ah, ok, alors, bah ouais, Nate. Pas, ahem, Naté.» explique le Ranger, un peu embarrassé de devoir phonétiquement corriger le Ranger qui lui fait face.

«Donc, ahem, toi aussi, t’es là pour faire le tour des installations de Deepwater?» demande l'agriculteur, un peu gêné de la situation. « Si! Nous allons faire un bonne équipé! » réplique le latino. Nate soupire, serre la main de son partenaire et continue d'avancer. Les deux ne trouveront rien à rester dans l’entrée, après tout. Surtout à se dire qu’ils sont bien équipés. Paume au front, Nate prend l’avance, une main sur la Pokéball. « Ah, et t’es déjà venu, ahem, ici?» demande le Ranger aux aguets, son collègue de travail au grand sourire le suivant bêtement. « C’est ma troisième fois » dit-il, candide, derrière. Et heureusement qu’il est derrière, comme les yeux de Nate s'ouvrent très grands suite à sa réponse. Troisième fois? Il doit bien connaître la place! « C’est moi qui ait demandé des renforté! » ajoute-t-il, expliquant un peu la venue de Nate.

« Attentionne! Il y a souvent des Pokémons qui attaquent ici! » averti-t-il Nate alors qu’ils passent le premier corridor pour passer à l'ascenseur. Mais cette fois-ci, il semble qu’ils ne sont pas attaqués. La descente vers le niveau inférieur prend une minute, ce qui donne le temps aux deux alliés de converser un peu. « Et puis, que fais-tu ici, à Deepwater, exactement? » demande Nate, avec intérêt. Après tout, ce n’est pas parce qu’il ne s’attendait pas à être accompagné qu’il lui faudrait être impoli avec son associé du jour. « Jé travaille avec senor Raphaël, lé Champion de Deepwater! Mais c’est un peu compliqué, es un loco! » réplique-t-il, alors que les portes de l'ascenseur s' ouvrent.

C’est un sentiment étrange d’entendre une langue que l’on ne connaît pas, un sentiment inverse sur certains interlocuteurs de Nate qui s’échappe parfois dans sa langue natale « Lé problème, c’est une salle qué j’arrive pas à attendre seul. Trop de Pokémons fuerte. » ajoute-t-il une fois dans un long corridor étroit, qui se sépare en deux, une issue vers la gauche et l’autre à l’opposé.. Mais cette fois-ci, ce n’est pas un espace vide qui attend les Rangers. Cette fois-ci, quatre Pokémons, deux de chaque côté, les attendent de pied ferme. «J’prend à droite!» se dépêche à dire Nate. Pas que l’accent le répugne, mais il a besoin de concentration, alors que son allié crie « A la izquierda! » en courant comme s’il chargeait lui-même. De son côté, une grosse boule de liane, que le SIS reconnaît comme un Bouledeneu dès que Nate l'accroche à son oeil droit, avant de scanner ses propres adversaires. Un Pokémons sauvage qu’il connaît bien, un Makuhita et un qu’il ne connaît pas vraiment, un Posipi.

Ses Pokéballs partent rapidement devant lui, prêt à affronter les deux adversaires.

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B.M. Peu importe le nouveau (ou ancien) dresseur croisé dans le monde, Nate a toujours une certaine fascination pour les Pokémons que chacun d’entre eux emploie. Ce qui est surprenant, c’est que chacun semble tirer sa ficelle du jeu en ayant des Pokémons qui ne sont pas de la région pour donner des équipes diversifiées. À croire que la Sunrise explore quelques autres régions et introduit certaines espèces au compte-goutte dans l’écosystème. Dans le cas présent, Nate a envoyé un Gardevoir, un Pokémon sûrement commun chez les dresseurs de son acabit, mais également Stomper, un Pokémon asiatique. « Belle équipé! » mentionne Juan derrière lui, lorsque leurs regards se croisent pour regarder l’équipe que chacun a envoyée. Du côté du Ranger d’Amérique du Sud, ce sont deux Pokémons originaires du continent d’origine de leur dresseur, selon les préjugés de Nate envers l’accent de son allié. Bouledeneu, un Pokémon à la fois asiatique et européen, accompagné d’un Emolga, un petit écureuil volant électrique. Une excellente combinaison pour les Pokémons eaux qui vivent à l’extérieur du complexe sous-marin.

Les deux Pokémons sauvages qui bloquent Nate semblent peu enclins à négocier un passage. «Ils sont féroces, les Pokémons ici? » demande Nate. «Peligrosos» réplique-t-il dans sa propre langue, que Nate comprend en contexte, comme le mot dangereux est très similaire dans sa propre langue. « Et très fuertes, comme j’ai dit plus tôt, donc né leur laisse pas dé chances! » termine-t-il en se retournant vers ses deux propres adversaires, un Négapi (le sosie du Posipi qui fait face à Nate! ) et un Ninjask. Juste assez pour le garder bien occupé. Du côté de Nate, le Posipi et le Makuhita ne semblent pas si différents des autres qu’il a rencontrés jusqu’à présent, mais bon, si Juan l'avertit de faire attention, il fera un effort de ne pas sous-estimer ses adversaires.

Les deux Pokéballs envoyées plus tôt révèlent Stomper et Riesling, déjà prêt à combattre, et actuellement coincé dans un combat de regard entre Pokémons. «Riesling, commence doucement avec ta voix, Stomper, all-in avec le tunnel sur le Makuhita!» s’exclame-t-il, sachant clairement que le plus dangereux des deux Pokémons est sûrement le Pokémon combat, comme Stomper est immunisé aux courants électriques de la petite souris positive. Aussitôt, la voix de Riesling se fait entendre dans les corridors, se séparant en ondes d’énergie féérique pour frapper les deux Pokémons. Une attaque un peu moins puissante, mais qui affaiblit les adversaires juste assez. Sauf que les attaques de zone, ce n’est pas une spécialité seulement pour les Gardevoirs, alors que le Posipi envoie lui aussi une attaque de zone sous forme d’étoiles. Riesling est frappée, légèrement incommodé par l’attaque, alors que Stomper ne semble simplement rien sentir alors que les projectiles lui rebondissent sur la carapace de roc comme si rien n'était.

Le Makuhita réussit toutefois à se défaire de la couverture de Stomper un instant pour donner un coup de paume à Riesling, qui encaisse également comme si rien était, avant d’être renversé par le Pokémon roc, qui file à toute vitesse vers luis, corne-drill en pleine rotation, l’impact au flanc du Pokémon jaune lui valant une défaite assurée en début d’affrontement. «Eccelente!» s’exclame Nate derrière ses Pokémons, convaincu que la fin est proche. Il s’apprête à demander comment son allié s’en sort, mais ce dernier est déjà les bras croisés derrière lui, en attendant l’issue de son match.

S’il bat les Pokémons sauvages d’un coup et qu’il a de la difficulté, le Ranger n’a pas hâte de voir les prochains adversaires.

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B.M. Le corridor que les Pokémon sauvages avaient choisi pour leur embuscade ressemble à ceux d’Holika, au premier coup d’oeil. Mais la température est complètement différente. Certes, les deux zones sont plutôt froides, disons que la chaleur se faisant rare si loin du soleil, mais alors que le froid Holikian est très sec, celui de Deepwater est plutôt humide, rendant sa pénétration à travers les vêtements encore plus facilement. Retenant un frisson, le Ranger analyse le combat en cours. Le Pokémon électrique est déjà vaincu, avec la présence de Stomper. Sauf que le temps semble compter pour Juan, et Nate ne voudrait pas le faire attendre trop longtemps. L’agriculteur juge le Pokémon à savoir s’il pourrait être utile sur le Domaine familial, mais en décide autrement, comme le Pokémon électrique a sûrement besoin de son penchant négatif pour atteindre son plein potentiel.

«Bon, désolé du délai. » mentionne-t-il à son comparse, qui hoche la tête, toujours souriant. « L’importante, c’est qu’on s’y rende en un seul morceau! » dit-il, convivial comme depuis le début. Une attitude positive qui a surpris Nate, mais qui semble le gagner plutôt rapidement. Une certaine contagion au positivisme, peut-être? Du moins, l’inverse de Silence, et il faut s’y habituer. «Riesling, endort-le! Stomper, tunnelle-le! » s’exclame Nate, jugeant que le combat est sûrement terminé, surtout avec le sommeil pour couvrir le Pokémon de roc.

«Donc, en réalité, c’est quoi le problème? » demande Nate lorsqu’il se retourne vers Juan. « Il y a, dans les fondationnés, certaines sections qui sont à problèmes. Je les ai visités déjà, pour la plupart, et les travaux sont faits. Mais il y en a une avec des Pokémons trop puissants. À nous deux, on devrait s’en sortir. » dit-il, son sourire toujours aussi impeccable. C’est sûr que s’ils se perdent de vue dans le noir, Nate pourra le retrouver juste au phare de lumière que produiront ses dents. Sauf que si le Ranger latino est persuadé que Nate pourra l’aider dans sa reconquête des bas-fonds de Deepwater, ce n’est pas ce combat qui redore son nouveau blason de Ranger.

Certes, l’hypnose que Riesling est parfaitement cadré et le Pokémon électrique sombre dans un sommeil profond, mais Stomper rate son attaque de peu. Même si le Pokémon est échoué au sol, un petit ronflement mignon roucoulant de sa petite bouche. La paume de la main de Nate vient s’appuyer sur son front, alors qu’il regarde l’issue du round, stupéfait. À la défense de Stomper, c’est vrai que la cible est très petite et qu’il n’est pas habitué de se battre contre une cible sans mouvements, ses multiples entraînements ayant été sur des cibles mouvantes.

«Merda…» murmure Nate, visiblement gêné de ce lamentable échec. Pourtant, Tunnelier a une excellente précision. Pas parfaite, mais excellente. Et il fallait que cette chance de raté arrive en pleine observation, dans un match gagné d’avance. « C’est pas grave, Naté! » dit alors l’autre Ranger à côté de lui, sa main trouvant son chemin sur l’épaule de Nate. « Ça me donne un peu plus de temps pour comprendre comment tu fonctionnes! » ajoute-t-il, toujours souriant.

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B.M. Il y a quelque chose de vicieux dans le fait de vouloir terminer ses affrontements à tout prix. Dans la situation actuelle, les deux Rangers pourraient simplement délaisser le petit rongeur électrique dans son sommeil profond et simplement continuer leur patrouille collective. Mais serait-ce montrer un signe de faiblesse à un collègue qu’il ne connaît pas? Et en même temps, il y a une nouvelle attaque qu’a appris le Gardevoir que Nate aimerait bien tester. Et il faut que la proie soit endormie. Avec Hypnose, qui est plus ou moins risqué, c’est une occasion en or de tenter le coup. Avec tous les bénéfices qui viennent avec.

«Riesling! Essaie le nouveau truc! Stomper, balance lui un rocher!» s’exclame le Ranger, avide de voir les résultats de l’attaque. À l’inverse de Vampibaiser, Riesling n’a pas besoin de se commettre au corps à corps (ce qui n’aurait pas été si dangereux, d’ailleurs), ferme les yeux et envoie des ondes plus ou moins visibles sur le Pokémon endormi. Ce dernier frémit dans son sommeil, mais ne semble pas être en plein cauchemar. Sauf que Riesling se guérit en même temps, le peu de traces des attaques combinées des deux Pokémons disparaissant aussitôt. Sauf que le Posipi se réveille aussitôt l’attaque terminée et envoie une seconde couche d’étoile de ninja-souris, ramenant Riesling près de la case départ et un Stomper qui hausse les épaules de l’attaque, avant d’envoyer en échange un morceau de caillou qui lui apparaît de nul part. Le craquement est sinistre et la fin du Posipi est confirmée.

« Oh, on a pas prit de chance ce coup-ci! » mentionne son acolyte, sa main lâchant (enfin) son épaule pour passer par-dessus les deux Pokémons que Nate a vaincu. « C’est par ici de toute façon, c’est pas comme si on avait pas le choix de les battre. » explique-t-il en prenant l’avance. «Eccelente» murmure-t-il à ses Pokémons alors qu’il se rend jusqu’à eux, échangeant un bro-fist avec Riesling et tapant l’épaule de Stomper au passage. Il rappelle ses deux Pokémons à leurs Pokéballs, question de ne pas être trop encombrés en suivant Juan. «Donc, c’est quoi la prochaine étape, ahem, euhm, Juan? » demande Nate lorsqu’il arrive à son hauteur. « Si, Juan es bueno » commence-t-il dans sa langue natale, que Nate peut déchiffrer grâce à la sienne. « L’endroit, il est au moins trois. » mentionne-t-il, son sourire franc incapable de quitter son visage.

Donc, deux autres ascenseurs à prendre, normalement. Et justement, Nate et son collègue arrivent à un second ascenseur, après quelques minutes sans anicroches et seules quelques paroles courtes échangées. La descente vers le second niveau se passe comme la première descente, tranquille et paisible. Quelque chose qui semble clocher, par contre. «C’est moi où il y a moins de Pokémons sauvages que j’aurais cru. » demande l’agriculteur lorsque les portes s’ouvrent sur une salle vide. « Yé suis passé depuis deux jours, il y en a moins » réplique le second Ranger avec un clin d’oeil, malheureusement raté pour l‘agriculteur.

«Woaaaaah.» s’exclame le Ranger, obnubilé par la vue qui s’offre à lui. Les corridors de métal ont été remplacés par des corridors de vitre, et devant lui, le lac s’étend sur des kilomètres. Le sol n’est pas visible, la lumière presque plus. Un poste d’observation dans le néant. Comme quoi, la beauté n’est pas que naturelle, pense-t-il en voyant un drôle de poisson passer dans la fenêtre devant lui.

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B.M. Le Ranger venu de Woodmay, le petit gars du petit pays, ne se serait jamais douté qu’un jour, il aurait l’opportunité de contempler une vue aussi grandiose. Le Lac de Deepwater, sombre et froid, s’étend à devant lui, sans fin. Perdu dans l’immensité ne voyant plus le ciel ni le sol, Nate se perd dans l’immensité devant lui. Comme s'il allait être engouffré par le lac. Heureusement que la paroi vitrée est stable, sinon le sentiment d’engouffrement en serait un de réel. « Iréel, no? » affirme Juan à ses côtés, laissant Nate ratrapper son souffle. Encore heureux qu’il n’y a pas de Pokémons sauvages à l’attaque, lui laissant contempler ce qui lui semble l’infini.

«Complètement fou. Je ne sais pas comment on a pu bâtir un tel complexe. » réussit à dire le Ranger, complètement perdu dans la faune locale qui circule dans son visage. Ça donne presque le goût de se mettre à la pêche! «Et il y a un Champion qui vit ici?» demande Nate, voulant étirer le moment de contemplation. « Si! Rafael! Il est, comment dire, loco, mais il gère bien bien les lieux. » explique-t-il, son sourire toujours en place. «Et c’est les Rangers qui font la maintenance? » demande Nate. « Normalement, non, mais ces derniers temps, oui. C’est par phase » répond le Ranger, son accent à tout cassé commençant à entrer dans la tête de l’agriculteur.

« Allez, on peut pas trop se presser ! » dit alors Juan en le poussant sur l’épaule, sortant Nate de sa torpeur et les deux entreprenant leur aller vers un nouvel ascenseur, sûrement, comme le problème se retrouve encore un étage plus bas. «Yep. C’est juste magique» dit alors Nate, un peu gêné, le regard vers le bas, alors qu’il quitte son poste d’observation. Mais bon, le poste continue de le suivre, comme la baie vitrée se poursuit pendant presque tout le trajet. De ce fait, les lieux ont l’air, et simplement l’air, beaucoup plus ouverts que les corridors métalliques du premier étage. La structure semble impossible, mais le Ranger se doute bien que les vitres sont en fait d'énormes parois incassables. Sinon, ils seraient sûrement en danger en tout temps. À moins qu’ils le soient?

Et bien entendu, rien à faire contre le classique arrivée de Pokémons sauvages pour contrecarrer une descente rapide vers leur destination ultime. Et comme s’ils se préparaient à attaquer le duo, les Pokémons les contournent rapidement, les Ranger tôt dos à dos. «J’vais essayer d’être plus rapide» dit Silence, sourire en coin. « Pas dé stress! » s’exclame le latino, son sourire sûrement toujours collé au visage. Devant Nate, un duo de Pokémon qu’il connaît bien, et qu’il a même pu voir à l’oeuvre chez deux dresseurs qu’il connaît, lors du pseudo-sauvetage à Wheelfield. Ama-zone de Lian et All-Might de Félicia, deux Pokémons qui ont tout donné pour récupérer les sacs et ceintures volées des deux blondes de l’attaque clairement ciblée.

Mais les deux Pokémons qui lui font face ne sont clairement pas les Pokémons de ses deux amies, et ils ne semblent pas avoir envie de jouer avec Nate. L’Hariyama affiche plusieurs cicatrices de guerre, et le vrombissement du Ninjask ne donne pas espoir pour un câlin ou quoi que ce soit d’autre. Nate se gratte la tête un instant. Qui envoyer combattre?

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B.M. Les Pokémons de chaque zone ont leur propre niveau de puissance, qui grimpe exponentiellement le plus on s’éloigne de la bulle. Mais d’où vient cette puissance décuplée selon la zone? Est-ce un processus naturel ou est-ce le fruit de plusieurs combats pour rester au niveau qu’ils sont? Peut-être que la vie des Hariyamas de Deepwater est encore plus difficile que celle des Makuhita de la Mine de Medgate (que Nate n’a d’ailleurs jamais visité)? Dans tous les cas, la vie du Pokémon combat qui lui fait face semble avoir été une vie de rudes épreuves, à voir la balafre qui lui trace une frontière diagonale sur le visage. Un vrai combattant, sûrement. Et sûrement durement, aussi. Il va falloir faire ça vite, surtout si Juan en termine rapidement.

Mais bon, pas trop le choix de philosopher sur les choix de vies des Pokémons adverses, sinon, le Ranger prendra encore du retard sur son collègue. Il envoie donc les deux premières pokéballs de sa ceinture, celle de ses plus vieux compagnons.. Malbec et Riesling semblent déjà prêts au combat dès qu’ils sont appelés à l’attaque. «Riesling! Envoie une décharge psychique sur le balafré! » commence Nate en esquivant le Ninjask qui passe à pleine vitesse à côté de sa tête. «Malbec, classique boule de feu sur celui-là» ajoute Nate alors qu’il doit se pencher une nouvelle fois pour esquiver l’insecte qui lui vole au-dessus de la tête. En espérant que le Magmar soit précis!

Mais c’est l’insecte qui entame la danse, malgré tout l’entraînement en vitesse des deux Pokémons hypertrains, et colle un taillade à Riesling, qui encaisse bien, mais pas sans douleur, l’attaque. Sauf que Riesling fait fi de la présence engageante de l’insecte pour envoyer une vague d’énergie psychique sur l’Hariyama qui hurle aussi de douleur. C’est violent comme combat, surtout pour l’insecte qui se voit être la cible d’une boule de feu provenant du bec de Malbec, explosant sur son petit corps frêle et déferlant ses résidus sur l’Hariyama, qui encaisse sans broncher...mais sans tomber. Ce dernier est à genou, l’une de ses grosses mains au sol, et il se relève de peine et de misère pour frapper Malbec. La claque est retentissante et le Pokémon feu doit reculer de quelques pas sous l’impact.

Sauf que Nate n’a pas l’intention d‘éterniser le combat, ni de laisser passer une belle occasion pour envoyer une Pokéball directement sur le mastodonte. Ce dernier est engouffré et la Pokéball ne bouge presque pas avant de confirmer la capture. Un excellent ajout dans son équipe pour de la puissance brute, ou, dans le pire des cas, prêt pour une bonne retraite sur le domaine familial. Son père ne refuserait pas une aussi belle acquisition pour son domaine viticole!

Nate se retourne donc vers son allié, aux prises avec un Ramboum - comment est-ce que Nate ne l’a pas entendu, c’est un mystère - et un Makuhita, la version un de l’Hariyama. Et ce dernier semble particulièrement frustré de voir l’Hariyama disparu. Pas pour si longtemps, alors que l’Emolga de Juan en termine rapidement avec lui, pendant que le Bouledeneu du Ranger tient le Ramboum à distance. «Spécial de voir quelqu’un d’autre combattre » dit alors Nate, sourire en coin, lorsqu’il se pose à côté du Ranger, ses deux Pokémons à côté de lui

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B.M. Juan s’en sort plutôt bien avec son combat. Ses ordres sont clairs et précis, et surtout, il mentionne l’attaque désirée, une technique que Nate comprend toujours pas. Bon, contre des Pokémons sauvages, pas tant la fin du monde. Sauf que face à des adversaires qui font la même chose de leur côté, toute une autre histoire. Ceci dit, le Ranger, ayant un peu de temps devant lui alors que son acolyte est à même d’éliminer ses adversaires, dépose son sac au sol pour en sortir son pilon et son mortier, ses deux Pokémons toujours près de lui. Juan se retourne alors que Nate est pris la main dans le sac. « Oh, que haces? ?» demande-t-il avant de réaliser ce qui se passe alors que Nate sort trois baies sitrus.

« Aaaaaaaaah, on va pouvoir comparer! » dit-il, un éternel sourire au visage. «C’est vrai que nous avons tous nos petites recettes. J’en ai discuté longuement avec une autre Ranger, Dominique Libman, qui travaille en Asie. Mais bon, chez nous, tout ce qui a de plus naturel. Des baies et leurs jus, pas d’intrants, pas de chichi, juste le pur. » explique Nate. À savoir si c’est bon, juste à regarder les deux Pokémons qui en bénéficieront, regardant le travail de leur dresseur les yeux ronds et retenant leur salive. «Le côté acide de la baie sitrus est la base de la majorité de mes remèdes de soin, après, les baies oran, c’est pour un petit boost, et finalement, pour Malbec, j’ajoute une baie remu, et pour Riesling, une baie yapap. Mais ça, c’est vraiment pour le goût!» explique Nate.

Le combat de Juan se termine alors d’un vilain fouet liane sur le Makuhita. « Bon, bueno, on va pouvoir continuer et descendre un étage, l’ascenseur est tout proche. » dit alors le latino, rappelant ses Pokémons, alors que Nate fait de même, après que le lunch ait été servi. Quitter ce niveau de Deepwater donne un pincement à Nate. Si seulement il avait pu passer plus de temps à contempler le paysage surréaliste. «Mais pourquoi les ascenseurs ne sont pas reliés à chaque étage? » deande Nate, réalisant qu’aucun des appareils ne peut l’emmener de la surface à l’arène ou au niveau 3, celui dont Juan a besoin d’aide. « Plus facilé à protéger! » dit-il. « Les Pokémons sauvages restent coincés si on ferme un étage! » explique-t-il. Et ça fait du sens! Nate est bien content de ne pas être architecte de structure sous-marine, comme ce n’aurait pas été un réflexe qu’il aurait eu à la construction. « Mais jé crois que c’était, à la base, pour garder les gens d’En haut de venir facilement jusqu’en bas. » dit-il. How the tables turn.

Les Rangers marchent donc vers le prochain ascenseur qui les mènera presque au fond du lac. «Tu sais combien y’a d’étages, ici?» demande Nate, faisant sourciller son interlocuteur. « Trois accessiblés. » commence Juan, heureux de partager ses connaissances. « Lé quatrième, c’est l’arène de Senor Rafa! Et les rumeurs disent qu’il y aurait un cinquième étage, sous la terre du lac de Deepwater! Mais bon, je ne pense pas qu’aucun humain n'y a mis les pieds. » termine-t-il, titillant la curiosité de Nate. Un dernier étage inconnu, et surtout, abandonné par la Sunrise? Avec la présence d’un Champion de la Sunrise, ce dernier étage doit être tout qu’une paire de manches. Le Ranger pourrait-il être le grand héros qui reconquiert la dernière strate du complexe de Deepwater?

Mais avant de passer à l’histoire, il va falloir s’occuper des deux Pokémons qui semblent garder l’entrée de l’ascenseur qui mène au niveau 3.

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B.M. Si Nate avait eu à parier sur les Pokémons vivants à Deepwater, il n’aurait sûrement pas parié sur le Pokémon ourson aux spirales uniques comme un habitant naturel d’un lieu hautement technologique. Mais comme Deepwater est clairement un vestige d’une civilisation lointaine, il fait sens que n’importe quel type de Pokémon ait migré vers la zone, sauf les Pokémons eaux, qui ont un lieu de vie clairement plus intéressant de l’autre côté de la baie vitrée. Pour le cochonnet, le pari aurait été aussi risqué, sauf que le petit Pokémon bondissant semble être une espèce qui s’est bien intégrée dans plusieurs régions américaines. Un constat que Nate fait par les trois quatre vaincus ici et là depuis le début de ses voyages.

« Tu peux t’occuper de ces deux-là, por favor? » demande Juan en déposant son sac. « J’en profiterais pour préparer mes Pokémons pour l’étage trois. » explique-t-il en y sortant des bouteilles et une pauvre baie sitrus. Après tout, Nate a eu l’opportunité de guérir ses propres Pokémons pendant que Juan était toujours aux prises avec ses adversaires. Un bruit provenant de l’ascenseur fait sourciller Nate, mais ce dernier ne peut pas trop s’y attarder, comme les deux Pokémons sauvages semblent avoir bien l’intention de barrer la route aux Rangers. «Pas de prob!» répond l’agriculteur, faisant balader ses doigts sur ses Pokéballs pour sélectionner le prochain envoi. Malbec et Riesling, voire Stomper, s’en sortiraient bien face aux deux Pokémons, mais sans plus. Et avec le bruit qui continue, en crescendo, provenant de l’ascenseur, le Ranger préfère tenter d’en finir le plus rapidement possible. Et tester une combinaison glamour.

Ses doigts s’arrêtent donc sur la Pokéball du Pandarbare, qui arrive dans le couloir aux baies vitrées avec une brindille dans la bouche, son arrogance toujours à son apogée. Tête relevée, il toise du regard les deux petits Pokémons et leur offre même un sourire presque carnassier. Puis, la Superball qui suit libère Inzolia, l’Absol relativement fraîchement capturé de Nate, qui aboie un bon coup, avant de se retourner et de plonger son regard ténébreux dans celui de Nate, déstabilisant le Ranger une nouvelle fois. Comme si le Pokémon ténèbre tente de pénétrer son esprit pour y atteindre son âme. «Ahem, Inzolia, devant» dit Nate en faisant signe du menton des deux Pokémons qui se retrouvent devant eux.

Le Ranger se racle la gorge une nouvelle fois, un peu de tension à cause de l’observateur en plein soignage de son Emolga, puis envoie ses ordres. «Okay, on élimine l’ourson! Inzo! Utilise ta lame de nuit, Nebby, balaie-moi tout ça!» s’exclame-t-il avec un peu trop de véhémence. Nebbiolo hoche la tête, Inzolia se retourne vers ses adversaires...et les deux chargent en même temps. Le Pokémon désastre dépasse son collègue, assénant un bon coup tranchant sur le Pokémon ourson. Le SIS de Nate confirme le critique, mais à voir le piteux état de l’ourson, juste avant de se faire faucher les jambes par le panda, pas vraiment besoin de la confirmation de l’appareil de la Sunrise. Puis, les deux Pokémons de Nate, une fois la confirmation que l’ours ne se relèvera pas, se retournent vers le Spoink...qui tente de venger son allié avec un beau rayon en plein sur le chien, l’envoyant rouler au sol.

Le combat ne devrait pas être si long. Mais le piétinement, qui provient du crescendo de l'ascenseur, ne semble pas réjouir ni Nate, ni Juan. « Il vient à nous. Étrange. » dit le latino, ne rassurant clairement pas Nate.  Ce dernier déglutit, surtout en voyant la lumière bientôt passer au second étage.

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B.M. Il n’y a rien de rassurant dans la dernière réplique du Ranger Sud-Américain. L’ennemi vient donc jusqu’à eux. Une petite partie de NAte lui en est presque reconnaissant, ça lui donne plus de temps pour regarder l’infini du Lac de Deepwater à travers la baie vitrée pour encore plus longtemps. Une activité à laquelle il pourrait vaquer pendant des heures, si ce n’était pas des Pokémons sauvages sanguinaires qui vivent sur l’étage et un peu partout, d’ailleurs. À bien y réfléchir, Nate espère vivement que les Challengers puissent guérir leurs Pokémons avant d’aller affronter le Champion, comme les Pokémons sauvages ne doivent pas permettre à plusieurs équipes d’arriver intact fasse à un Champion. Et bien que la connaissance en Champion du Ranger soit plutôt limitée, il se doute bien qu’ils ne deviennent pas de plus en plus facile, sauf pour Doom, mais ça, c’est une autre histoire.

Le plus grand problème actuel reste le Spoink, qui se dandine face aux Pokémons du Ranger en bondissant sur le ressort qui lui sert de queue, de pied, et de pas mal d’autres choses, sûrement. Bon, avec la défaite du Spinda avant même qu’il ne puisse attaquer, ça laisse la team ténèbre de Nate en contrôle de l’affrontement. Défensivement pour Nebbiolo, comme il ne connaît aucune attaque ténèbre malgré son type gagné à l’évolution, et offensivement pour Inzolia et l’épée qui lui fait office de corne sur le crâne. Mais bon, le petit Pokémon bondisseur a aussi d’autres cartes cachées sous la manche (ou le bijou, dans le cas présent) avec des Rayons Gemmes (que Inzolia ne semble pas avoir trop aimer, d’ailleurs)

Nate commence à stresser, alors qu’il voit l’ascenseur arriver. Les portes s’ouvriront sous peu, et le petit Spoink ne sera plus seul. Les chances que le nouvel arrivant se joigne à Nate sont moindres, comme la tradition veut que les Pokémons sauvages s’allient entre eux face au dresseur. À savoir ce qu’ils font quand il n’y a pas de dresseur à attaquer, c’est une autre question. «Okay, on en fini rapidement.» commence Nate, préparant une Pokéball vierge au cas où. «Nebby, vitesse et métal, Inzo, deuxième tranche. » dit-il rapidement, ses Pokémons ressentant clairement son stress, mais n’En étant pas affecté pour autant, semble-t-il.

Le Pandarbare prend tout le monde de vitesse en assénant un coup de poing aux résonances métalliques sur le Spoink, l’envoyant rouler près de l'Absol pendant que les portes de l’ascenseur s'entrouvrent. Mais le coup du Pokémon combat est bien calculé, alors que les roulades du Pokémon psy, bien malgré lui, l'emmènent juste devant Inzolia, qui ne demande pas plus et donne un bon coup de lame au petit cochonnet, terminant le combat d’un geste précis et vif. Nebby commence à faire sa danse de la victoire et Inzolia se retourne vers son dresseur, continuant sa fixation macabre. Mais les célébrations sont de courtes durée, alors que les portes s’ouvrent, laissant passer un Pokémon déjà prêt à se lancer dans la danse.

« Si tu peux t’en occuper, je pourrais descendre pendant qu’il est occupé et aller finir la mission. » explique Juan, à côté de lui. Mais qui utiliser face à ce gros ananas? Le choix ne revient pas au Ranger, alors que Nebbiolo pousse l’Absol de sa grosse patte, s’avançant, menton haut, vers un adversaire à sa hauteur - selon lui. «Okay, Nebby, en espérant que tu mords pas dans trop gros!» dit Nate, laissant son Pokémon prendre place.

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B.M. Heureusement que Nate ne peut pas voir le visage de son Pokémon, qui suite à son commentaire, roule les yeux, presque exaspéré. Il y a ce fossé insurmontable entre Pokémon et dresseur, celui où Nate croit connaître, ou du moins, analyse les limites du Pandarbare. Tandis que de l’autre côté, Nebbiolo est un parangon de la témérité. Si Nate se met souvent les pieds dans les plats dans des circonstances nébuleuses, c’est une constante chez le Pokémon combat. Et ce n’est pas un trait de personnalité gagné lors de l’évolution, c’était sinon pire lorsque Nebbiolo était un Pandespiègle. Pire, parce qu’au moins, maintenant, il a une certaine taille qui lui permet de bel et bien regarder ses adversaires de haut. Un peu plus difficile quand on est haut comme trois pommes.

«Nebby, couvre Juan.» dit alors Nate. L’ordre est un peu inutile, comme les deux Pokémons sont toujours au moment du combat où ils se jaugent du regard, tournant dans une valse qui semble calculée avant d’en venir au poings. Nate n'est pas trop sûr de la démarche de Juan, mais c’est vrai que s’il s’occupe du monstre de Deepwater, ça laisse le temps à l’autre Ranger d’Effectuer le reste de la patrouille. Parce que l’objectif n’étant pas vraiment de vaincre le Ludicolo (qui doit plutôt réguler la faune locale), mais plutôt de vérifier les possibles fuites sur le 3e étage. Et comble de chance, l’adversaire est monté jusqu’à lui.

Quand même surprenant, compte tenu que le Pokémon a pris l’ascenseur pour venir à leur rencontre. Un autre détail qui émerveille le Ranger. Les Pokémons sont capables de s’adapter au point qu’ils peuvent utiliser la technologie humaine. Bon, appuyer sur un bouton, c’est pas ce qu’il y a de plus sorcier, mais lancer une Pokéball, non plus. À quand les Pokémons dresseurs? À bien y réfléchir, Malbec serait un excellent dresseur, mais à l'inverse, Nebbiolo est simplement un excellent combattant. Et il se lance dans la danse. « Nebby, pas le temps de niaiser, martèle-le!» s’exclame-t-il, alors qu’il voit Juan passer de l’autre côté.

Il esquive une première claque du Pokémon alors qu’il s’approche du corps à corps, mais doit faire un pas de recul pour esquiver un jet d’eau. La dualité des types du Ludicolo est surprenante et est difficile à gérer, même pour un combattant aussi fier et sûr de lui que Nebby. Et une fois que le monstre de Deepwater réussit à éloigner le Pandarbare du corps à corps, il joint ses mains pour créer une sphère d’énergie verte, avant de l’envoyer directement sur le Pokémon combat. Ce dernier encaisse, déposant un genou au sol pour ne pas tomber à la renverse, puis se relève, profitant de l’accalmie passagère pour charger son adversaire, bras à 90 degrés, avant de l’abattre comme un mécanisme à ressort, sur le crâne du Ludicolo. Ce dernier recule, titubant sur l’impact, puis regarde Nebbiolo en souriant et en dansant.

Sauf que le Pandarbare ne danse qu’en cas de victoire. Et cette dernière est loin d’être assurée, à voir le Ludicolo narguer ainsi son adversire avec ses pas de danses. Heureusement, derrière, les portes de l’ascenseur se referment, privant Nate de la vue de son collègue. «Force et honneur.» murmure-t-il, devant tenir le fort en attendant que son collègue revienne.

Puis, quelque chose traverse l’esprit du Ranger. Et si le Ludicolo n’est pas le seul Pokémon puissant qui contrôle le troisième étage? En espérant que Juan soit capable de s’en sortir aussi.

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B.M. Le Combat entre les deux mastodontes de la danse perdure, s’échangeant des petites attaques, esquivant et jugeant ce que l’un et l’autre peuvent faire, donnant plus de temps à Juan de parcourir le troisième étage de Deepwater, seul. Ou du moins, pas seul, comme il est accompagné de ses Pokémons tout récemment remis sur pieds grâce à ses recettes secrètes qu’il voulait partager. Un manque à combler, certes, comme le sujet des baies entre Ranger est de loin le préféré de Nate, mais aussi une plaie pour la majorité des Rangers qu’il a rencontré. un peu par surplus d’intensité.

Le Ranger a d’ailleurs un petit pincement au coeur, en regardant les portes de l’ascenseur fermées devant lui. Après son émerveillement face à la baie vitrée du second étage de Deepwater, Nate aurait tant aimé savoir comment est bâti le troisième étage du complexe sous-marin. Mais semble-t-il qu’il devra revenir. Peut-être, qui sait, pour une prochaine mission de la Sunrise. Des patrouilles et des Pokémons dominants, ça doit pulluler dans ces contrées sauvages. Sinon, Nate pourrait prendre son temps personnel pour simplement venir visiter les étages inférieurs du complexe. Après tout, vaincre quelques Pokémons sauvages, ce n'est pas ce qui l’arrêterait.

«Attention Nebby, il te regarde d’un drôle d’air!» mentionne Nate à son Pokémon au combat. En effet, le Ludicolo, toujours avec quelques pas de danses, regarde le panda avec envie, comme s’il était appétissant. L’ennemi veut-il bouffer Nebbiolo? Ce dernier hausse les épaules, esquive un coup de poing de l’ananas sur patte. Le problème avec le Marto-Poing du Pandarbare, c’est que son utilisation ralenti de beaucoup les mouvements de son utilisateur. Mais l’avantage de la technique, c’est qu’elle peut dégommer même des Pokémons moins résistants. Sauf que ĉa peut se retourner contre le Ranger assez rapidement. Nate voudrait bien l'expliquer à Inzolia, à côté de lui, mais ce dernier continue de fixer le dresseur plutôt que le combat. Un autre problème à régler plus tard.

«Nebby, deuxième vague!» s’exclame-t-il. L’ours bicolore hoche la tête, ayant vu la même ouverture que le Ranger. Sauf que la feinte du Ludicolo est parfaite. Alors que tous croient que le Pokémon tente de charger le Pandarbare, ce dernier s’arrête puis plante son petit bec sur Nebbiolo. Nate reste médusé, jusqu’à ce qu’il voit les blessures infligées par Nebbiolo se guérir. Le panda, quant à lui, s’affaiblit au même rythme que le Ludicolo se remet sur patte. «Laisse le pas faire! Allez!» ajoute Nate. Rassuré par le craquement du poing-marto sur le crâne du Ludicolo, qui titube vers l’arrière, les deux Pokémons sont maintenant mal en point. Et pourtant, la victoire aurait été du côté de Nebbiolo si ce dernier n’avait pas manqué du peu de vitesse dontil avait besoin pour prendre les dessus sur le Ludicolo.

Comme quoi tout avantage a aussi son désavantage. Le dance-off continue à distance, le Ludicolo faisant ses pas de danse, Nebbiolo soufflant de plus en plus, commencent à être exténué par les attaques puissantes et précises de son adversaire. As-t-il mordu dans quelque chose de trop gros? Autant il semblait ne pas y croire lorsque Nate lui a demandé que le vrai défi commence maintenant. Sinon, pas de nouvelles de Juan. Bonnes nouvelles?

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B.M. Les probabilités ne sont pas dans le camp du Ranger, malgré les puissantes attaques de Nebbiolo. Les deux vagues de Marto-Poing auraient abattu le Ludicolo, au détriment de sa vitesse, mais le Méga-Sangsue de l’ananas l’a mis dans l’embarras. Maintenant nettement plus lent que son adversaire, le panda se retrouve à la merci du Ludicolo. Un seul écosphère comme lors du premier tour et s’En est fini de Nebbiolo. À l’avantage du Ranger, c’est que la défaite de Nebbiolo ne signifie pas la défaite du Ranger, alors qu’il possède quelques Pokémons prêts à prendre la relève en cas de chute du Pokémon combat. En plus que le Pokémon combat a bien affaibli son adversaire.

Nate regarde Inzolia, qui le fixe toujours à côté de lui. «S’il tombe, t’embarque. » dit Nate à son canidé. Ce dernier ne répond pas au départ, puis finit par hocher de la tête, sa lame s’arrêtant plutôt près de la jambe du Ranger. Une fois le message passé, Nate se retourne vers le combat. Les deux adversaires ne semblent pas si fatigués, sauf que Nate sait très bien que le prochain coup sera l’ultime reçu par l’autre. Et il faut y aller vite. «Nebby, prend la chance d’y aller plus vite!» ordonne Nate. Le Pandarbare fait un hochement négatif de la tête, puis esquive une savate très limite de son adversaire. «Nebbiolo. Pisto-Poing. » s’exclame Nate, solide et sec. Le Pandarbare concentre son énergie et le coup de poing qu’il sert à son adversaire a une résonance métallique dans le second étage de Deepwater.

Le Pokémon danseur titube...puis tombe au sol, vaincu par la peau du cul. «Si signore!» s’exclame le Ranger, allant rejoindre son panda, Inzolia sur les talons. High-five, petite danse tribale de la victoire dans laquelle se joint Nate (Mais pas Inzolia, qui continue de les fixer. Du dédain? De l’envie? Les deux? Difficile à dire). «C’est fou à quel point tu réussis à battre d’aussi gros Pokémon, Nebby. Je suis fier de toi. Pour de vrai.» dit alors le Ranger, tapant l’épaule de son Pandarbare. «Faut que tu m’fasses plus confiance.» dit-il, maintenant plus autoritaire. Le Pokémon combat s’arrête, se plante devant son Ranger et le toise de haut. Menton levé, brindille à la bouche, il regarde Nate. Ce dernier se demande si c’est la fin de sa vie, comme un Marto-Poing sur la caboche signifierait sûrement la fin de sa vie. Nebbiolo lève le bras...avant de déposer sa grosse patte sur l’épaule de Nate. Un clin d’oeil, et Nate revient à lui-même. Ce n’est pas aujourd’hui qu’il meure.

Les portes de l’ascenseurs s’ouvrent de nouveau. Juan les passent, s’en venant vers le groupe, puis il regarde le Ludicolo au sol. « Ah, buen trabajo Naté! » s’exclame-t-il, tout en donnant une tape dans le dos de l’agriculteur. « Notre travail est complet! » continue-t-il. « Tout est beau en bas, pas de failles, pas rien. Dans les parois. Mais quelque chose cloche. Yé vais aller voir, tu peux retourner au Centre Pokémon au quatrième, célui de Rafa! Merci dé ton aide, amigo! » dit-il, scellant l’issue de la patrouille. «Merci à toi, Juan. Fait attention, et hésite pas à me contacter si y’a un problème en bas. Je devrais rester dans les parages.»

Après tout, l’appel du cinquième étage de Deepwater résonne toujours dans la curiosité de Nat(é)!

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