Chapitre 31 - You're a pain in the Nectarine!

B.M. L’entraînement d’Aglianico s’était déroulé comme un charme, le Pokémon donné par Saïd se prouvant comme un précieux allié au combat, mais encore plus pour l’agriculteur en lui. Après une dernière soirée avec le rustre capitaine, le Ranger avait regagné Deepwater, en attente de plus de nouvelles de la part des Rangers quant à la prochaine étape, une question souvent demandée par les intelligences artificielles de la Sunrise. Après deux chasses aux Dominants consécutives, un Hypertraining, et y’a pas si longtemps, un match d’arène, Nate avait presque besoin de vacances. Mais bon, un peu dur de demander du temps off à ses patrons alors qu’il n’a même pas fait une année complète dans son poste.

Et puis, à qui faudrait-il qu’il le demande ? Les sous-forums du SIS pour les Rangers sont relativement complets, mais physiquement parlant, Nate ne sait même pas à qui il doit se rapporter en Amérique du Nord. Peut-être la championne de Deadly Borrow, reconnue parmi la majorité des dresseurs comme l’une des Rangers les plus coriaces qu’il soit. Déjà, Silence s’était occupé de sa paperasse d’entrées chez les Rangers, et même celle pour passer au grade suivant. Impressionnant le nombre de fois où l'agriculteur a des questions pour son mentor mais que ce dernier n’est pas là.

Ça faisait donc deux jours que Nate s’occupait des baies willia qu’il avait planté avec son Pokémon glace et sol lorsqu’il s’était fait sortir de sa torpeur par une alerte en cours. Un sombre personnage circule sur la route L10, s’attaquant au peu de dresseur qui passe dans la région. «Encore?» murmure Nate, plus à lui-même qu’à Sauvignon, son Chevroum sur lequel il est appuyé tout en pensant au sens de la vie. «J’me demande si c’est pas l’autre, l’p’tit en noir et en rouge avec la voix d’robot.» continue-t-il, dans ses pensées. Après tout, la poursuite pleine de piège avait eu lieu sur la route L10, pas trop loin de sa position, et surtout, l’endroit où les Rangers étaient appelés à patrouiller. Au moins, cette fois-ci, Nate ne sera pas seul dans les bois à tenter de trouver un criminel.

Pas que le Ranger n’a pas confiance en ses moyens, ça commence à venir avec les victoires et les quelques défaites subies jusqu’à présent. Mais si un dresseur réussit à s’en sortir dans un milieu aussi hostile que l’orée de la jungle Sehane, c’est qu’il est certainement aussi capable que le Ranger. Et une défaite, dans le fond de l’Amérique, contre le type de suspect, ça peut aussi être le dernier affrontement. Après tout, certains dresseurs sont capables du pire, si on en croit l’organisation mise en échec par Kusanagui et lui sur les plaines arides de Deadly Borrow.

«Bon, Sauvi, pas l’choix, faut y aller!» dit-il, se relevant, contemplant les pousses d’arbres à baies qui ont déjà commencé à sortir de la terre. Un bêlement en guise de réponse et la chèvre se met à sautiller un peu partout autour de lui. «Calme, calme mon gars!» dit-il, rigolant en voyant les manœuvres impossibles qu’entreprend le Chevroum pour se délier les jungles.

Puis, l’idée frappe le Ranger. Il n’est pas le seul Ranger d’appeler pour cette patrouille. S’il ne se dépêche pas, il pourrait mordre la poussière pendant qu’un autre Ranger prend tout le crédit du travail. Et si c’est vraiment l’autre, Red H ou un truc du genre, autant ne pas perdre tout le travail qu’il a mis dessus!

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B.M. La route L10 n’a pas beaucoup changé depuis son dernier passage, si ce n’est qu’elle défile nettement plus vite à dos de Chevroum. La végétation change toujours aussi rapidement, la route se prolonge vers le Sud, puis le Sud-Est, à l’opposé de Bleakwale et ses vents glaciaux qui se rendent même jusque sur le Lac de Deepwater. Toujours en direction de la jungle, cette dangereuse jungle dont le Ranger fait encore des cauchemars. Mais si la jungle est dangereuse, sa banlieue sauvage l’est tout autant, comme  Nate l’a appris à ses dépens à la poursuite du poseur de collets, ayant vu un précipice de bien trop près.

Chasser un Dominant, c’est bien plus facile que de chasser un humain. Disons que la taille du premier aide à trouver plus rapidement des traces. Le plus grand danger, actuellement, c’est de tomber sur les traces de pas d’un autre Ranger et croire qu’on a trouvé la piste de la cible de la battue. «Reste à l’affût mon gars, tu me diras si tu vois un autre humain dans les parages» indique l’agriculteur à sa monture. En fait, il espère autant tomber directement sur le malfrat que de tomber malencontreusement sur un arbre à baies. La route L10 ayant une multitude micro-climat, sa température en constant changement, c’est normalement une mine d’or pour un De Luca.

Pour le moment, pas de chance, alors que les conifères deviennent presque inexistants, faisant place à des feuillus aux parures de plus en plus grandioses. «C’est fou, quand même, de voir autant de changement en si peu de temps» murmure-t-il à lui-même, comme son seul interlocuteur ne parle pas sa langue et est occupé à gambader avec son dresseur sur le dos. « Hého, Nate! », la voix transperce le silence et surprend le Ranger. Au bord de la route, Tanner Pearson, le Ranger avec qui il a fait équipe à Deadly Borrow et sur le Lac de Deepwater, même s’ils étaient sur deux navires différents. «Oi, Tanner!» lui répond Nate, faisant de grands moulinets avec sa main pour le saluer.

«T’es ici pour la patrouille aussi?» demande Nate, une fois à sa hauteur. « Yep, le vieux Andrew est resté à Deepwater, sûrement les courbatures. » explique-t-il, puis éclate de rire. Nate se joint à lui, sachant très bien que le vétéran Ranger n’est pas du genre à passer une bonne patrouille pour une telle raison. «T’as trouvé quelque chose à date?» demande l’agriculteur, se faisant répondre par un haussement d’épaule. « Nah, et c’est ce qui est fou, on dirait qu’aucun d’entre nous a trouvé quoique ce soit. » explique-t-il, commençant à pointer le Nord et descendant vers le Nord-Ouest. « Juan a tout fait cette section-là, rien du tout. » dit-il, avant de reprendre le Nord du bout du doigt et le glisser vers le Nord-Est. « Ça fait quatre heures que je fais cette section-là, et à part quelques sauvages, rien du tout » continue-t-il. «Étrange. » répond Nate, passant sa main dans ses cheveux. «Après tout, quelqu’un a signaler la présence ce cette personne là, il peut pas s’être dissipé…» ajoute-t-il, se remémorant les soectres vaincus lors de sa mission avec Inuk, qui se dissipait dans le vide.

« C’t’étrange, vraiment. Tu veux t’occuper de cette portion là? » dit-il en pointant le Sud-Ouest de la route. « J’vais aller au Sud-Est. » dit-il, avant d’ajouter un : « Reste sur tes gardes, les sauvages ont l’air plutôt agités, et y’a rien de pire qu’un Séviper enragé. ». «Oh, t’inquiète mon gars, un Séviper Dominant, c’est pire!» répond-t-il, rien pour détendre l’Atmosphère, avant de faire un high five à son collègue et se diriger vers le Sud-Ouest.

Bien entendu, il ne tombe pas tout de suite sur des baies, mais plutôt sur les sauvages agités mentionnés par l’autre Ranger.

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B.M. Le Ranger venait tout juste de bifurquer de la route, commençant sa portion de la battue vers le Sud-Ouest, laissant Tanner derrière. Les racines, les ronces, tout ce matériel du sous-bois qui fait rager le commun des mortels est un délice pour le Ranger. Les arômes qui lui montent au nez lui rappellent les vieux millésimes, les vieux jours et la vieille histoire familiale de combat contre la nature pour réussir à produire un jus de qualité. Ses yeux aux aguets, pour des baies, des champignons ou des Pokémons sauvages voulant faire de la compétition, le dresseur s’enfonce dans la forêt, toujours à dos de Sauvignon, véhicule tout terrain dans la forêt dense qui danse au gré du vent.

Les sentiers se font rares, le peu de passants humains ne laissant pas assez de traces derrière eux pour former un chemin défini. Il faut s’arrêter au “game trail”, les sentiers qu'empruntent les Pokémons sauvages. Les exacts même sentier que l’agriculteur évitait il y a quelques mois dans le Bois des Murmures, pour éviter les mêmes Pokémons qui vivent sur la route L10 que là-bas, quoique la différence de niveau est aisément observable. Il faut dire que la bulle et le contrôle des créatures à l’intérieur de celle-ci en est pour beaucoup.

Puis, au loin, un arbre avec des baies. «Jackpot!» s’exclame le Ranger en touchant l’une des cornes du bélier. Sauf que Nate n’a pas encore compris que ces excroissances sont également des vecteurs d’émotions. Ce simple toucher semble foudroyer le Chevroum, qui s’excite en bondissant comme un enfant, le Ranger devant s’agripper tant bien que mal à son Pokémon pour éviter d’être éjecté, tête première, dans un arbre. «Calmati! Calmati!» s’exclame-t-il, sur le bord de lâcher prise. Un autre toucher de la corne et la monture se calme, le calme du Ranger transmis aussitôt.

«Allez mon gars, on va voir c’est quoi ces baies. » dit-il, donnant un peu de pression dans les flancs de la chèvre pour lui signaler d’avancer. Sauf qu’après quelques pas, deux choses sont révélées au grand jour. Les baies dans l’arbre sont des baies Chocco, facilement reconnaissables avec leur forme légèrement allongée, lignée et orangée. Une baie que le Ranger connaît bien, comme son starter et plus vieux compagnon en raffole. La seconde réalisation, c’est que les arbres à baie sont rarement sans Pokémons sauvages autour. Et bien entendu, le duo iconique de l’Amérique du Nord l’attend : un Chenipotte et un Zigzaton.

Débarquant avec dextérité de sa monture, Nate lui fait signe d’aller combattre, tout en décrochant une seconde Pokéball de sa ceinture pour libérer le spécialiste en baie Chocco : Malbec. Ce dernier remarque tout de suite son fruit préféré, un sourire narquois de dessinant sur son bec. «Okay, on va prendre rapidement le contrôle de la zone! Malbec, vas-y avec une boule de feu sur le raton, et Sauvi, on va essayer ton attaque de vol de chocolat !» s’exclame-t-il, laissant ses Pokémons se mettent en action pendant qu’il accroche son SIS à son oeil droit.

Aussitôt, Malbec gonfle son ventre, puis libère une boule de feu, explosant sur le raton, arrosant d’étincelles la chenille, les faisant grincer tous les deux. Puis, Sauvignon s’approche de la chenille, toujours sur l’Arbre, et bondit, l’atteignant au vol, mais ne la mettant pas K.O.! «Eh bah!» murmure Nate, surpris, pendant que le Zigzaton se venge sur Malbec, le coup de boule de sa part tellement puissant que le coup retentit dans la forêt avoisinante. «Ouch» murmure le Ranger pendant que Sauvignon reçoit le dard du Chenipotte tombant de son perchoir. Le SIS confirme aussitôt que Malbec s’est pris un coup critique, alors que Sauvignon n’a pas été atteint par le poison. Pas parfait, mais pas la fin du monde non plus.

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B.M. Quelle chance, tout de même, de tomber sur un tel arbre pas si loin de la route. Et surtout, un arbre qui n’a pas été complètement dévalisé par la population sauvage. Ce qui fait un peu de sens, comme il n’y a pas beaucoup de Pokémon feu dans les parages. Donc, comment est-ce qu’un arbre à baie Chocco vit en plein milieu de ses grands arbres, de ses fougères, de ses lianes qui lui font tous compétition pour le soleil et les minéraux dans le sol? Sûrement le fait de ne pas avoir beaucoup de prédateur pour ses fruits. Avec de la chance, il y aura même d’autres arbres pas trop loin pour renflouer le sac qui se vide relativement rapidement dans ces zones dangereuses-là.

Parce que oui, Deepwater et ses environs restent dangereux pour n’importe qui, si ce n’est que par attrition. Les Pokémons sauvages des alentours du Lacs sont très similaires aux espèces vivants dans la bulle, mais en plus grand nombre et en plus grande puissance. Et comme Malbec venait de le savoir, il y avait des Zigzaton en pleine forme, les coups d’boule devenant des coups d’boulet. Bon, Malbec allait s’en sortir, surtout à voir la rage enflammée qui l’anime lorsqu’il regarde le Zigzaton. Disons que Nate préfère vivement être de son côté du Magmar.

«Malbec, élimine-moi l’Chenipotte avant qu’on passe toutes nos pêchas.» indique-t-il à son Pokémon feu, ce dernier lui lançant un regard noir de ne pas pouvoir éliminer le Pokémon qui lui a presque cassé une cote. «Sauvi, viens ici, on va venger Malbec!» continue-t-il, la chèvre gambadant, tout joyeux, et se rend jusqu’au Ranger en trois bonds. «On va l’bazooké!» ajoute-t-il. Malbec, quant à lui, gonfle de nouveau son ventre, esquive le raton qui tente de l’attaquer et envoie une colonne de feu sur le Chenipotte pour un overkill partiellement dangereux, mais bien placé, mettant fin au Pokémon insecte.

«Allez!» s’exclame Nate, tout en prenant la tête de sa chèvre pour mieux viser. Une fois le raton en joue, le Pokémon plante bêle, ouvre la bouche et envoie un boulet de canon en forme de graine sur le raton, le craquement de l’impact faisant grimacer le Ranger tellement il est encore content d’être de ce côté du combat. Les deux Pokémons vaincus, c’est le moment de s’occuper de l'arbre à baie. «Bon, Malbec, Sauvi, surveillez-moi les environs pendant que je grimpe. » indique-t-il en prenant son élan, pui en se jetant sur la première branche, commençant à grimper avec dextérité.

Grimper dans un arbre, le classique chez les De Luca. Après d’innombrable fois, c’est avec aisance que Nate décroche sa première baie Chocco, la glissant dans son sac avant de s’élancer vers une autre branche pour répéter la manoeuvre. Il y a quelque chose de beau dans une baie bien cueillie, lui permettant de garder sa fraîcheur plus longtemps si elle n’est pas endommagée. Depuis son départ du vignoble, l'agriculteur réussit à bien gérer ses inventaires, séchant les baies qui achèvent, ou transformant d’autres types de baies pour en faire des produits pré-transformés.

Une fois la manoeuvre effectuée, le Ranger descend de l’arbre et sort aussitôt son pilon et son mortier, ajoutant trois baies Oran au deux baies fraîchement cueillies qu’il n’a pas rangé dans on sac, son pilon se faisant rapidement aller pour soigner les blessures du Pokémon feu. Parce qu’après tout, il y a un criminel, semble-t-il, dans la place, et Nate ne voudrait pas laisser ses compagnons de battue dans la merde pour un excès de cueillette.

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B.M. La concoction du Ranger revitalise aussitôt le Magmar, l’effet étant presque instantané grâce aux baies Chocco. «Il t’a pas manqué, l’Zigzaton» mentionne le Ranger à son starter, ce dernier jetant un regard enflammé au Pokémon vaincu qui gît au sol. «Tu sais, quand tu seras prêt, on l’a hein.» lui mentionne Nate, mais le Pokémon se retourne, dirigeant son regard entre les arbres. «Arrête!» s’exclame Nate sèchement en direction de la chèvre qui fait encore des siennes, lorsqu’il voit le même mouvement qui a attiré le regard de Nate.

D’autres Pokémons sauvages? Du moins, un bon gros tas de lianes semble se déplacer vers le Ranger et ses deux Pokémons. Aussitôt, l’appareil sur l’oeil droit de Nate s’active, révélant que l’amas de plantes en direction d’eux est un Pokémon appelé Bouldeneu, typique d’Asie et d’Amérique du Sud. Le malfrat, peut-être? Mais la voix qui suit l’imposant Pokémon est aisément reconnaissable, à son timbre et à son accent. « Holà, Naté! » s’exclame-t-il, au loin, en sortant de derrière son Pokémon. Nul autre que Juan aux milles noms, le Ranger qui officie dans la zone de Deepwater. Comment est-ce qu’il s’est rendu à travailler dans cette zone, c’est une toute autre histoire.

«Hey, Juan! Toujours pas rien à l’horizon?» demande Nate lorsque l’hispanophone arrive à sa hauteur. «No! Yé sais même pas qui ou quoi qué on recherche. » avoue-t-il, la mine un peu défaite, sa main grattant sa nuque. «C’est fou, j’aurais cru avoir plus de détails. La dernière fois que j’ai eu un truc Ranger à faire ici, j’poursuivais un gars habillé en noir et en rouge, pas trop grand, et pouf, disparu!» explique-t-il. Aussitôt, un sourcil se lève dans le visage de Juan, et son air sympathique devient aussitôt triste. Nate a-t-il dit quelque chose de blessant? Pourtant, il ne le croit pas. «Euhm, Juan, tu l’as vu?» demande-t-il.

Mais le Ranger latino se retourne brusquement. « Lé déjà vu, oui. Pas ici. À Atlantia. Y’a longtemps. » répond-t-il. Ça n’aide pas vraiment Nate de savoir que son hypothèse de criminel a déjà été à Atlantia. Tout le monde est allé à Atlantia. « C’est à cause dé loui que jé souis ici, à Deepwaterrrrrr » répond-t-il, amertume et frustration dans la voix. Il se retourne vers Nate et l’agriculteur ne peut s’empêcher de voir le tracé de l’unique larme qui lui a coulé le long de la joue. «Euhm, Juan, il s’est passé quoi?»

« J’étais tout content, première sémaine de transfert à Atlantia, une occasion que j’attendais dépuis longtemps » commence-t-il. « Prémier appel, une attaqué de train! Jé débarque, jé les attends, jé les réjoins hors du train, prêt à les dégommer. Je suis prêt, jé souis plus fort, jé domine. Et lorsqu’il finit par battre lui » dit-il en pointant son imposant Pokémon plante, « yé mé rend compte qué mes autres balles sont dans lé train, et lé train, il est parti! J’ai été transféré aussitôt à Deepwater comme punition. » termine-t-il, toujours amer.  «Ah, désolé mon gars….» répond le Ranger.

Comme quoi tous les individus sont différents. Pour Nate, être rattaché à Atlantia, la grande ville, la pollution, c’est une punition. Pour Juan, un rêve. Deepwater, l’inverse pour les deux Rangers. Et puis, Deepwater, c’est facile d’aimer et de détester. Autant c’est beau, ça sent bon, autant les sauvages ne sont pas de tout repos. Puis, un autre mouvement dans les branches. «T’as d’autres Pokémons avec toi qui te suivait? » demande Nate. «No.» répond Juan, signifiant que ce qui s’en vient ne leur veut certainement pas du bien. Red machin, peut-être?

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B.M. Si ça grouille derrière Juan, ça se met à grouiller aussi un peu partout autour d’eux. Un difficile souvenir pour Nate, qui s’est également retrouvé dans les mauvaises grâces des Pokémons sauvages de la région lorsqu’il poursuivait le criminel la dernière fois. En espérant que ça ne se termine pas en téléportation jusqu’à la jungle Sehane afin d’éviter de s’écraser dans un ravin comme un vulgaire Wile E. Coyote. « Ils sont partout » murmure le Ranger, son Pokémon-liane se mettant en travers du chemin des Pokémons qui s’en viennent. « Jé m’en occupe » indique le latino, en pointant les Pokémons qui s’en viennent vers leur droite.

«J’vais prendre à droite» répond aussitôt l’agriculteur. Incroyable à quel point cette patrouille ressemble à celle dans le complexe sous-marin de Deepwater, où les Pokémons sauvages s'attaquaient aux flancs des deux Rangers dans un élan de compréhension tactique hors du commun. Si un jour la Sunrise veut vraiment reconquérir ces territoires dangereux, elle aura beaucoup de pain sur la planche. Après tout, les Pokémons sauvages qui s’organisent, c’est un gage de bataille féroce. Chaque centimètre sera difficile à gagner, aujourd’hui comme dans le futur.

Juste à côté de l’arbre, un premier Pokémon sauvage pointe le bout de son museau. D’un vert lime et d’un jaune citron, le SIS analyse aussitôt le Dynavolt qui regarde Nate et Malbec d’un air menaçant. Puis, un second Pokémon citronné du pelage, mais avec les bouts des extrémités rouge pomme. Une belle salade de fruit, après tout. Le Posipi et le Dynavolt s’avancent ensemble, menaçant le flanc droit, mais aussi, le dos des Pokémons de Juan déjà en pleine action. «Malbec, j’ai l’goût d’essayer quelqu’chose, tu vas être mieux dans ta Pokéball, crois-moi» dit-il à son Pokémon en reculant d’un pas, avant de le rappeler dans la sphère bicolore. «Sauvi, reste-là, je t’envoie des renforts! » indique-t-il à la chèvre, qui sautille pour se mettre en travers des ennemis. Heureusement, le Pokémon plante sait quand il est temps de se dandiner et quand il est temps de se défendre.

Nate hésite pendant un instant, puis sélectionne une Pokéball usée, libérant Sémillon pour accompagner le Pokémon plante. Après analyse de ce dernier, Nate a réalisé tout le potentiel du Pokémon plante, capable de jouer dans la cour de plusieurs types d’attaque. Et rien de mieux qu’un duo électrique pour faire des essais! «Okay, Sém’, tu vas m’envoyer d’l’argent sur la souris.» commence-t-il, sachant très bien que Sémillon est à risque dans ce combat. Qui tente rien, n’a rien, de toute façon. «Sauvi, shake moi la terre!» ajoute-t-il.

Et c’est là que tout plante. Heureusement, le Ranger a retiré Malbec, sinon, les résultats auraient pu être nettement plus catastrophiques. Sémillon commence en saupoudrant le Posipi d’une belle poudre argentée, avant que ce dernier réplique avec des étoiles-météores, frappant faiblement les deux Pokémons de Nate. Puis, Sauvignon gambade un peu avant d’effectuer et saut périlleux terriblement haut, tel un dragoon de Final Fantasy, avant d’aterrir sur le sol et le faire trembler, mettant aussitôt K.O. le Posipi. «Eccellente!» s’exclame le Ranger, poing devant, avant que le Dynavolt ne se relève, tant bien que mal, et envoie un Coup d’Jus sur les deux Pokémons du Ranger, Nate devant bondir vers l’arrière pour éviter d’être électrocuté. Le SIS, toujours sur l’oeil du Ranger, semble virer fou. Normal, les deux alertes de paralysie sonnent en même temps. «Oh mama mia» murmure-t-il en voyant les mouvements de ses deux Pokémons se faire vraiment lentement.

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B.M. C’est une drôle de situation dans laquelle le Ranger se trouve avec ses deux Pokémons, paralysés par le Coup d’Jus et un adversaire qui ne tient presque plus sur patte. D’un côté, ses deux Pokémons pourraient rester là, incapable de rien faire, alors qu’il ne suffit qu’un d’un petit souffle pour mettre le Dynavolt hors combat. Et si la paralysie décide de s’emparer des deux, c’est donc de laisser Sémillon à la merci d’une autre attaque électrique, une attaque avec peu de chance pour le papillon de rester dans le combat. Impressionnant à quel point l’avantage peut rapidement tourner! Si Stomper avait fait la même attaque, par contre, pas sûr qu’il resterait grand chose des deux Pokémons électriques.

Plutôt triste également de voir la chèvre bondissante clouée au sol, incapable de gambader autour de son adversaire, peinant lever sa patte. Au-delà de voir ses Pokémons se prendre une multitude d'attaques, c’est vraiment les statuts qui affectent le plus le moral du Ranger. Bon, certes, il a souvent plus d’un remède sous la main, sauf que de voir ses Pokémons s’affaiblir à vue d’oeil, ou incapable du moindre mouvement, ça le décourage. Bon, le statut de sommeil, c’est pas trop pire, bien que ça soit excessivement frustrant pour le dresseur. Et Pour le Pokémon aussi, incapable d’ouvrir ses paupières pendant qu’il se fait marteler par son adversaire.

À côté de lui, Juan semble bien contenir ses Pokémons, juste assez loin pour ne pas avoir ressenti tous les effets du séisme de de Sauvignon. « Quoi, les deux paralysés? Ouf, la chance n’est pas avec toi, Naté! » s’exclame-t-il, tentant d’encourager le Ranger en déposant sa main sur son épaule. Pas de chance, certes, surtout alors qu’ils n’ont toujours pas de trace du criminel qu’ils tentent de coincer. «Juan, t’es okay de ton côté?» demande-t-il, ignorant la pitié que lui donne son homologue. « Si » répond-t-il. « Mais né té trompes pas hein, j’adore Deepwater, finalement. C’est juste pas cé qué j’avais vraiment prévu » ajoute Juan, se grattant la tête, un peu gêné.

Nate peut comprendre, après tout. Lui-même n’a jamais prévu devenir Ranger et encore moins faire une battue sur la route L10. Mais pour le moment, il ne peut pas continuer comme l’autre Pokémon électrique empêche ses Pokémons de travailler. «Sémillon, tente de finir ça avec Vive-Attaque!» demande le Ranger, pas habitué que son papillon aille au corps à corps. Mais ce dernier secoue ses ailes puis s’élance à toute vitesse, percutant son adversaire et le mettant aussitôt K.O. À côté de lui, le Bouldeneu met également son adversaire hors combat.

«Eccelente!» s’exclame le Ranger, ne perdant pas de temps pour rappeler le Maskadra dans sa Pokéball. Ce dernier en a trop pris et devra peut-être attendre au Centre Pokémon plutôt. Mais Sauvignon est encore en forme, si ce n’est pas de la paralysie. Et justement, Nate a encore des réserves de baies pêchas dans son sac. Rapidement dans son mortier, et son pilon dans sa main, le Ranger se fait allègrement aller pour préparer son habituelle concoction, alliant trois baies pêchas, une baie Oran et une baie nanana (pour le goût). Aussitôt administrée, aussitôt la joie de vivre du Chevroum revient, alors qu’il semble impossible à arrêter de gambader.

« Il est imposible, ton Pokémon » s’exclame le latino en riant. «J’sais» lui répond Nate en plein facepalm alors que Sauvignon fait du parkour sur les arbres.

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B.M. Une douce brise se glisse entre les arbres, rafraîchissant les deux dresseurs et leurs Pokémons plante respectifs. Une fraîcheur grandement appréciée dans cette température subtropicale. Mine de rien, le combat contre les deux Pokémons électriques avait fait plus de ravages que prévu, plus particulièrement dans la tête du Ranger. Toujours impressionnant de se croire dans une zone sans problème et se faire entarter par la réalité de la sorte. «Bon, tu veux qu’on continue ensemble...ou pas?» demande Nate, sachant très bien qu’ils ont pas mal de terrain encore à couvrir, particulièrement le Sud-Est qui n’est techniquement pas encore couvert, à moins que Tanner ait pris de l’avance.

Le Ranger latino tend son poignet tout en disant « deux seconde ». Il appuie sur un bouton, puis un second, et une carte apparaît au-dessus de la montre, un hologramme de la région actuelle. «Woooooooooah mon gars, c’est, mais c’est génial!» s’exclame l’américain, les yeux ronds. Sauf que Juan ne semble pas vouloir prendre trop de temps. « Tu vois, ça c’est nous » explique-t-il en pointant les deux points rouges. « C’est relié à nos SIS » ajoute-t-il « et Tanner, il est là » poursuit-il en pointant un autre point. « Donc touté la partie ici et là né sont pas courverte » explique-t-il en pointant le reste de la zone qu’ils explorent et celle du Sud-Est.

«Okay, donc, qui va au Sud-Est? » demande Nate. Les deux Rangers se regardent, puis leurs yeux se posent sur la chèvre qui bondit un peu partout encore. «Ouais okay, je peux me rendre plus rapidement là-bas.» dit alors Nate, tout en se grattant le fond de la tête, un peu gêné. «Sauvi, viens ici, on r’pars! » s’exclame Nale alors que le Chevroum vient rapidement le rejoindre. «Bonne chance Juan, Force et Honneur!» dit-il avant d’embarquer sur sa monture et se diriger vers la portion de la route L10 qui n’a pas encore été couverte par les Rangers de la Sunrise.

D’un côté, Nate est aussi content de se retrouver seul à la poursuite du criminel qui fait des ravages. Si c’est vraiment le petit homme en rouge et en noir, ne pas avoir de compagnon lui permettra de poser quelques questions qui lui trottent dans la tête depuis leur altercation. Après tout, c’est toujours un peu spécial de poursuivre un individu sans vraiment connaître ses crimes. Une situation qui laisse l’agriculteur bien perplexe.

Les sous-bois défilent, tout comme les arbres de plus en plus tropicaux, alors que Nate, sur sa chèvre tout-terrain, observe le paysage défiler, ses yeux aux aguets pour un arbre à baie. Mais rien à l’horizon alors que le duo atteint la route L10, la traverse pour passer de l’autre côté. Certes, le Ranger aperçoit des Pokémons sauvages qui l’observent au loin, mais aucun ne semble enclin à venir s’essayer sur le Pokémon cornu qu’il chevauche. C’est l’avantage d’explorer du terrain avec des Pokémons à ses côtés, ça donne un côté dissuasif pour les multiples sauvages qui ne demanderaient qu’à s’attaquer au Ranger, s’il était seul.

«Jackpot» répète-t-il encore lorsqu’il fait bifurquer la chèvre vers un trésor national : un arbre à baie nanana, commun sous les tropiques, un peu plus difficile d’accès pour les résidents de Woodmay. «D’autres baies ! C’t’une bonne journée!» dit-il, descendant de sa monture pour entamer son escalade, commençant tout de suite la cueillette dès qu’il atteint les premières branches. «L’est garni, celui-là!» dit-il au Chevroum, de retour à faire du parkour en pleine nature. Il n'en manque pas une celui-là.

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B.M. Les baies nananas, quel délice! Juste à les voir, Nate (et la chèvre, surtout) salivent. Ce type de baie ne poussent pas bien dans le climat plutôt océanique et plus frais de Woodmay, toutes les tentatives des De Lucas n’ayant jamais performé. Du moins, jamais autant qu’ici, en climat plus chaud. Les arômes qui rappellent justement le climat, la texture fibreuse et l’acidité prenante du fruit, voilà ce qui fait de la baie nanana une baie prisée à travers l’Amérique du Nord. Surtout à Atlantia où elle fait fureur chez les vegans et les spécialistes du smoothie matinal. Heureusement pour le Ranger, l’arbre dans lequel il se trouve regorge de baie, et les provisions se font rapidement.

Puis, un bêlement en bas. Autour de la chèvre, un oiseau tente de le picorer, ainsi qu’un insecte qui tente de le déranger. Si au départ,  Sauvignon ne semble pas l’avoir averti de la venue des deux Pokémons, c’est sûrement parce qu’il s’amusait à les esquiver. Mais devant l’insistance du Nirondelle, et son avantage typique sur le Chevroum, ce dernier n’a pas le choix d’alerter son dresseur. «Ah mais c’est pas possible de ramasser des baies tranquille ou quoi?» s’insurge le Ranger avant d’échapper un «Woah» lorsqu’il voit Sauvignon effectuer un double back-flip pour esquiver les deux Pokémons qui le chargent.

Bon, la chèvre a aussi vu son lot de combat depuis le début de la patrouille et l’oiseau est une vraie menace pour lui. Alors, autant bien jouer sécuritairement, pense le Ranger, préférant rappeler le Chevroum dans sa Pokéball pour y envoyer deux Pokémons poiur neutraliser l’oiseau. Nebbiolo, le premier appelé, est également peu résistant, voire moins que Sauvignon, aux attaques de l’oiseau. Sauf que ce dernier a un avantage, celui d’être capable de prendre l’avantage, niveau vitesse, sur l’oiseau. Le second, le nouvellement hypertrained Aglianico, est parfait pour les deux adversaires.

Sur son arbre perché, à l’instar du criminel qu’il poursuit (peut-être), le Ranger commence à crier ses indications. «Okay les gars, on élimine l’oiseau en premier!» commence-t-il, réalisant que sa voix vient aussi de trahir sa position. Disons qu’il est moins mobile entre les branches qu’au sol, et le regard que lance l’oisillon ne lui dit rien qui vaille. «Nebby, vas-y avec ton fer 4!» lance-t-il, une belle référence au golf comme nom de code. «Nico, croque-le!» ajoute-t-il, bondissant une une grosse branche pour éviter l’oiseau qui file vers lui.

Le Nirondelle, sans cible, revient vers le sol, prêt à en découdre avec les deux Pokémons massifs qui l’attendent. Il faut quand même respecter son courage, à lui et à l’insecte, de ne pas fuir devant les deux mastodontes. L’oiseau pique directement vers le panda, ce dernier le regardant de haut, brindille dans la gueule. Puis, au dernier moment, le panda se déplace et assène un coup de poing à la résonance métallique sur l’oiseau, le faisant dévier de sa course pour terminer dans la mâchoire pleine de givre du mammouth, finissant aussitôt le combat de l’oiseau dans un nuage de plume.

Nate commence à descendre de son perchoir, regardant le petit insecte envoyer un jet de sable dans les yeux du mammouth, qui grogne de frustration et de douleur. Il est courageux, cet insecte, seul, sur le bord de sa faire écraser par les deux Pokémons qui n’attendent que de faire une crêpe avec lui. Sauf que son jet de sable pourrait peut-être lui permettre de survivre un peu plus longtemps. Un bon calcul, pour un sauvage.

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B.M. La scène qui se déroule aux pieds du Ranger est digne d’une scène de film pour enfant, où le petit insecte est le héros qui deviendra grand, entourés des deux bullies joués par Aglianico et Nebbiolo. Mais malheureusement pour le Ningale, il n’y a aura pas de Mr. Myagi pour venir le sauver, pas de surpuissance inconnue de sa part, alors que les yeux du panda reflètent beaucoup de malice. Un détail qui a toujours dérangé le Ranger, mais en même temps on ne peut pas combattre la nature de son Pokémon. Le Pandarbare est un spécialiste du combat violent, ne laissant pas de quartier à ses adversaires.

En même temps, Nate peut aussi le comprendre. Peut-être qu’à force de manger des baffes, lui aussi ne voudrait pas donner l’opportunité à ses adversaires de répliquer. Il y a là un beau et complexe différend entre dresseurs et Pokémons. «Okay les gars, laissez-vous pas faire par c’t’insecte.» commence-t-il, à moitié entre sa descente et le sol. «Nico, pique-le donc ta défense» dit-il, s’accrochant à une branche en descendant. «Nebby, en fait, c’ton lunch» ajoute-t-il, se laissant pendre à la branche avant de lâcher et faire une chute d’un peu moins d’un mètre, ses pieds frappant le sol.

L’insecte semble toujours déterminé à combattre les deux Pokémons du Ranger, et il esquive le premier coup de défense du mammouth, mais pas le second, qui l'envoie valser dans les airs, en direction de Nebbiolo. Le Pandarbare l’attrape au vol, ouvre grand sa gueule et le craquement du petit corps est déstabilisant, tout comme le reste de la mastication alors que l’ours bicolore démontre tout son côté omnivore. «Arf, ahem, bien joué les gars» dit-il, regardant Nebby commencer une danse tribale de la victoire, ne pouvant s’empêcher de sourire en regardant le Pokémon danser sans musique, et même d’attirer le mammouth dans sa tradition, alors que Nico se joint également à la danse, son énorme fessier se faisant aller dans la salsa la plus étrange d’Amérique du Nord.

Mais bon, le Ranger au rythme à même le sang ne peut s’empêcher de se joindre au duo de danseurs tout en éclatant de rire en voyant le mammouth tenter de se lever sur ses pattes et tomber au sol, le faisant trembler au passage. Un drôle de piétisol, au final. «Okay, okay les gars, vraiment bien joué. Mais on a un criminel dans les parages, ouvrez vos yeux!» commence-t-il, avant de se raviser. «En fait, on va manquer de subtilité si je marche avec vous, donc, ahem, désolé, mais c’est retour aux Pokéballs » dit-il en rappelant ses compagnons ignorant le regard de haine que lui lance Nebbiolo. Petit swap rapide des deux Pokémons pour Sauvignon, le temps d’attraper quelques baies et soigner le Pokémon plante avant de le retourner également dans sa sphère.

Pokémons de retour dans leurs Pokéballs, baies nananas bien rangées dans son sac, le Ranger reprend la route. Les arbres tropicaux défilent nettement moins rapidement lorsqu’il n’est pas à dos de Chevroum, mais la chèvre est également trop peu subtile pour ce genre de capture. À la place, Nate libère Inzolia, le traqueur qui a suivi les cours et les conseils de Shenzi, la Grahyèna d’Inuk, dans la jungle, pas trop loin d’ailleurs de sa position actuelle.

«Inzo, on cherche un humain, normalement, qui se cache ici dans le coin. Reste aux aguets.» dit-il, en voulant s’appuyer sur son flair, mais surtout, sur sa capacité à tomber sur le genre de catastrophe sur le point de lui tomber dessus.

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B.M. Nate s’arrête un instant sur ses pas, Inzolia prenant un peu d’avance sur lui. Il vient de réaliser qu’il a atteint le niveau qu’il s’était donné comme objectif suite à sa rencontre avec Lian Amethil, dans le canyon de Wheelfield. Après tout ce temps, lui aussi avait à sa disposition plusieurs Pokémons pour toutes les tâches qui entouraient ses journées, patrouilles, dominants et autres tâches connexes. Deux montures, des Pokémons de toutes les sortes, des traqueurs, Nate réalise qu’il est relativement en business. Relativement car même après tout ce temps, aucun Pokémon pour lui servir de transport aérien, alors que tous les dresseurs qu’il a rencontré, sauf peut-être Kusanagui, possèdent également un à deux Pokémons capables de ce genre de prouesse.

«Ouais, un Pokémon vol, ça serait pas de refus» marmonne le Ranger derrière, reprenant la suite du spécialiste en désastre. Bon, Sémillon s’occupe à merveille de la puissance offensive de type vol, mais le papillon est nettement trop petit pour transporter Nate. À une vingtaine de mètres, l’Absol, truffe au sol, ne trouve toujours rien. Peut-être que le dresseur qu’ils poursuivent est hors de leur portée depuis longtemps. Avec autant de terrain à couvrir, les probabilités de tomber sur leur proie s’amenuisent à vu d’oeil, au même rythme que le soleil continue son arc vers l’Ouest, rappelant également au Ranger qu’il ne veut pas avoir à passer la nuit sur la route L10 sans s’être préparé. Monter un campement, près de Woodmay, voire sur l’île du Faune, c’est une chose. Se préparer aux sanguinaires et puissants Pokémons sauvages qui pullulent sur la route L10, une toute autre chose.

«On ne trouvera jamais rien. » s’exaspère le Ranger, un peu défaitiste. De toute façon, si le dresseur ne commet rien de mal, sur la route L10, pourquoi diable les Rangers doivent-ils le trouver. Sont-ils vraiment des forces de l’ordre? Si un individu capture à outrance, s’il démonte des Pokémons dangereux comme passe-temps, en quoi est-il différent d’un Ranger ou d’un Scientifique, si ce n’est du statut inscrit sur son SIS? C’est un peu paradoxal, finalement, être Rangers, sauf que les avantages surpassent toujours les inconvénients. Déjà, de voir autant de pays, c’est quelque chose que le Nate de 22 ans et moins n’aurait jamais cru possible.

«Bon, je pense qu’on va se dire que la journée est…» commence-t-il avant de se faire alerter par un jappement de l’Absol, qui a pris une autre dizaine de mètres d’avance sur l'agriculteur. «T’as quelque chose, Inzo? » s’exclame Nate, abandonnant ses projets d’abandon pour sprinter jusqu’à son Pokémon ténèbre. Devant lui, un sentier de gibier qui a clairement été emprunté par un humain, à voir la nette trace de botte dans la boue que lui pointe Inzolia. «Oula, bien joué, y’a quelqu’un qui est passé par ici. » dit alors Nate, citant l’évidence. Le fuyard, peut-être, ou Tanner qui a peut-être entamé la battue de ce côté-ci de la route, après avoir été bredouille dans la première section que Nate a visité?

En joggant, le Ranger et son Pokémon poursuivent le sentier qui bifurque à travers d’imposants arbres pour finalement déboucher sur une clairière. Au fond de la clairière, un grand signe écrit en rouge. Nate cligne des yeux, tentant de le lire, avant de se faire alerter par une voix qu’il connaît bien. « C’T’UN PIÈGE NATE! » crie Tanner, de l’autre côté de la clairière, tête à l’envers, le pied dans un collet. Nate esquive le collet qui l’attendait à la fin de du sentier et peut maintenant lire le “ FUCK YOU RANGERS “ écrit rouge sur bois, au fond de la clairière. Sauf que le piège, c’est pas des insultes et c’est pas le collet, mais plutôt l’ombre qui se dirige vers lui, couvrant du terrain avec rapidité.

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B.M. Le Ranger voit le Pokémon qui se dirige vers lui à toute vitesse, se faufilant dans les herbes dans sa direction, mais ni lui, ni son SIS, n’arrive à l’identifier. L’Absol jappe un bon coup, mais ça ne semble pas freiner le Pokémon inconnu en pleine course en direction de Nate. Les cris d’avertissement de Tanner se perdent dans le vent qui se lève, redressant les cheveux du Ranger alors qu’une étrange odeur lui emplit les narines. Une odeur désagréable, à la fois douce et poignante, une odeur qui sent la mort, une douce mort sans agonie. L’Absol bondit sur le côté, esquivant une queue à la pointe acérée qui se présente devant eux, rappelant les cauchemars du premier Dominant vaincu à Swanfort : un Séviper.

Heureusement, ce spécimen n’est pas aussi gros que celui qui avait pris en chasse le dresseur et vaincu Malbec, quoique sûrement autant dangereux. Un nouveau jappement sort le Ranger se sa torpeur, lui permettant d’esquiver un coup du serpent en dégainant son arme. Sauf qu’il est rapidement désarmé par une chauve-souris à quatre ailes qui lui happe la main au passage. Le second Pokémon, qui semble arriver de nulle part, est une espèce que le Ranger n’a même pas besoin de SIS pour reconnaître, après avoir utilisé deux spécimens différents pour de longs trajets aériens, Crow et Alupigaq.

« Merda!» s’exclame-t-il, coincé sur son petit coin de terrain. Assailli par deux Pokémons poisons, possiblement entouré de pièges et/ou de collets, chaque pas est un risque. Mais bon, à voir les deux Pokémons - et leur puissance, après analyse du SIS - le Ranger n’a pas le choix d’y aller avec deux Pokémons mobiles. L’un d’entre eux, Inzolia, est déjà dans le combat alors qu’il esquive des attaques du serpent. De l’autre, il a besoin de renfort. Et Nate sait exactement qui envoyer. Bon, au départ, Stomper aurait été un excellent choix, mais niveau mobilité, on repassera. C’est donc Anglianico qui est rappelé dans le combat, le froid ambiant qui vient avec sa présence ne calmant clairement pas les ardeurs des adversaires.

«Okay, Inzo, vas-y avec ton attaque psy, on va essayer ça, sur la chauve-souris» s’exclame le Ranger, se penchant in extremis pour esquiver une attaque du Pokémon vol. «Nico, croque-le!» ajoute-t-il à son Pokémon qui vient de prendre connaissance des deux assaillants. Aussitôt, le mammouth s’élance vers la chauve-souris, qui elle, bifurque vers Inzolia et réussit à y planter ses crocs. L’attaque est fulgurante, le chien se retrouve drainé de son énergie vitale et en très mauvaise posture. «Arrrrrgh!» ronchonne le Ranger en voyant son Pokémon ténèbre dans une aussi mauvaise posture. «Aide-le, Nico!» s’exclame Nate et le Pokémon de glace bondit, attrape la chauve-souris dans sa mâchoire pleine de givre, secoue la tête et envoie le vampire valser plus loin.

Sauf que la chauve-souris n’a même pas le temps de parcourir un mètre que l’Absol se venge, une énergie kinétique s’ajoutant à la lame qui lui sert de corne et il tranche l’ennemi. Ce dernier s’écrase au sol, vaincu, et sûrement déçu d’avoir été trop rapide pour les Pokémons du Ranger et ne pas avoir pu profiter pleinement de son vampirisme. «Eccelente…» commence Nate avant de se rendre compte de son erreur. Tellement accaparé par le Nostenfer, il a oublié pendant un instant le serpent, qui se faufile derrière le mammouth pour enfoncer ses crocs profondément dans le cuir rigide de la peau d’Aglianico.

Le combat s’envenime aussitôt, le Mammochon mettant un genou à terre, alors que le SIS confirme l’empoisonnement grave. Si le malfrat est sur le lieu, il aura le beau jeu de se sauver comme le Ranger n’aura pas le choix de s’occuper de ses Pokémons...«Che cavolo» murmure-t-il.

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B.M. Au loin, Nate peut entendre Tanner exclamer sa surprise sous la forme d’un « Woooooah ! » qui fait écho dans la clairière suite au Nostenfer qui mord la poussière. Nate secoue sa main, également surpris de la tournure des évènements. La violence des deux attaques a eu raison de la chauve-souris dont la puissance ne semblait même pas être lisible par le SIS. Nate regarde la scène, cligne des yeux. Saïd ne se rend vraiment pas compte du Pokémon qu’il a laissé partir en cadeau! Ce Mammochon est littéralement une brute. Si Sauvignon s'est avéré un guerrier versatile (et sa joie de vivre est contagieuse), le calme posé et la puissance de frappe d’Aglianico lui permettent de contrôler le terrain.

Bon, le poison qui circule dans ses veines ne semble pas lui faire du bien, alors que Nate peut le voir grimacer à chaque pas, alors qu’il se déplace naturellement sur le flanc du serpent, se mettant ainsi hors de la portée de ses deux armes de prédilections, les deux longs crocs et la queue acérée. Un combattant qui a ça dans le sang, semble-t-il, comme Nate n’a même pas eu besoin de le mentionner. Les deux Pokémons, plutôt affaiblis, tiennent en joue le serpent, l’empêchant de s’attaquer au Ranger, tout en gardant une saine distance avec le serpent.

«Okay, on en finit rapidement pendant que je vais aider Tanner» indique le Ranger, les genoux partiellement fléchi, prêt à tout pour éviter une attaque du serpent qui l’a pris pour cible. «Inzo, recommence ta coupe, Nico, même croquage.» dit-il, ses yeux se tournant vers la silhouette de son collègue, tête à l’envers, à côté du signe très poli qui lui a été laissé. Le Mammochon s’élance aussitôt, marquant le départ du sprint du Ranger vers Tanner, alors que le serpent se retrouve à moitié gelé dans le centre de son corps, avant d’être envoyé comme une vulgaire peluche sur Inzolia qui le tranche littéralement en deux, la section gelée éclatant en morceau. L’odeur qui vient du serpent tranché en deux est dégoûtante et arrête le Ranger sur ses pas. «C’est bon les gars, Inzo, vient ici, Nico, retour en Pokéball» mentionne-t-il en pointant la balle sur le mammouth, le rappelant dans la sphère question d’atténuer le poison qui court toujours dans ses veines.

Nate aurait bien pu rappeler l’Absol à sa Pokéball, mais quoi de mieux que la lame qu’il porte au front pour libérer l’homme pris au piège. Le choc sourd de son corps qui frappe le sol rappelle à Nate qu’il aurait bien pu l’empêcher de se fracasser sur l’herbe, mais trop peu trop tard. « Ouch, merci, ahem. » dit-il en se relevant. « Pas de chance, il s’est téléporté tout juste après m’avoir eu. »  explique-t-il, tout en se massant la nuque. «Okay, mais il ressemblait à quoi?» demande Nate, les yeux plissés. « Ils avec un s » répond Tanner, estomaquant l’agriculteur. Après tout, sans trace, impossible de savoir que le Ranger poursuivait pas un, mais deux dresseurs.

Tanner commence à décrire les deux antagonistes, et chaque indices le ramènent vers un douloureux souvenir d’individus qui se téléportent après avoir été démasqués, sous une trappe des plaines arides. Et qui de mieux que ces deux-là pour laisser deux Pokémons poisons se faire démonter pendant qu’ils se sauvent ? «Pas eux…» murmure Nate. « Tu les connais ? » demande Tanner, alors que les deux reprennent la route vers Deepwater, l’état de leurs Pokémons les forçant à retourner vers le complexe sous-marin. «Biko. Lyne. Sûrement. Disons que j’ai eu à faire affaire avec eux, y’a quelques mois. Va falloir rester sur nos gardes…» explique-t-il, ramenant le Chevroum hors de sa Pokéball pour couvrir plus de terrain alors que Tanner l’imite avec un Galopa.

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