Date d'inscription : 26/03/2019 Messages : 1346 ♦ Aucun badge
Sujet: Arène de Drasil. Dim 2 Juin - 19:30
.:. Arène de Drasil .:.
« Beware Beware.
Out of the ash I rise with my red hair And I eat men like air. »
Dame Lazare Type : Feu.
Alors que vous approchez de la cime de l'arbre titanesque, une mélodie lointaine se porte à vos oreilles. Pas vraiment de l'ordre du gazouillis des oiseaux, ce sont des notes de pianos ou le son jazzy d'un saxophone se mêlant aux rythme des basses et à des tonalités de musiques électroniques qui orchestrent la fin de votre ascension. Mais malheureusement bien vite, cette symphonie de sonorités qui vous donnerait presque envie de vous arrêter swinger s'enraille, trébuche en plein milieu d'un morceau pour rester figée dans un cycle de trois notes, qui se répètent maintenant sans fin. Lorsque vous atteignez enfin votre destination, il y a bien longtemps que la curiosité quant à la source de ce refrain interminable s'est tarie. L’agacement qui a rapidement pris sa place vous a lui aussi quitté. Tout ce qu'il vous en reste maintenant est un étrange sentiment oppressant, un frisson suffocant qui remonte le long de votre échine alors que vous passez le seuil de ce qui semble être une petite habitation ou peut-être une station de fortune, donnant l'impression d'avoir été simplement posé là, entre les branches colossales du végétal cyclopéen que vous gravissez depuis maintenant des heures.
Vos yeux s'étant acclimatés depuis bien longtemps à la pénombre des feuilles, vous contemplez la scène qui se présente à vous. Un simple lit de camp et un réchaud semble être les seuls objets de la vie courante que vous parvenez à identifier. Le reste n'est que fatras sans fin de notes et matériel scientifique renversés. Fioles et alambics ainsi qu'une multitude d'autres équipements de recherche recouvre la surface de la moindre pièce de mobilier de cette pièce exiguë, parfois même le sol. Bien vite votre regard se pose sur le fond de ce laboratoire improvisé où se trouve une silhouette avachie dans l'unique chaise, ancienne et poussiéreuse, présente. Vous avancez d'un pas mais son teint livide et son immobilisme parfait ne vous laisse que peu de doutes quant à l'état de son occupant. Un flacon brisé, dont le contenu aux tintes singulière imbibe maintenant le parquet, juste en dessous de l'une des mains maintenant parfaitement détendue du cadavre confirme vos soupçons. Votre regard se pose alors sur un petit objet lumineux trônant sur une petite table à quelques centimètres de la dépouille; un ordinateur. À la vue du message d'erreur clignotant sur son écran, très certainement provoqué par l'autre main inerte du ou de la suicidé.e qui se trouve toujours sur le clavier, vous comprenez rapidement qu'il s'agit de votre tourmenteur. Reliés à plusieurs enceintes disposées un peu partout dans la station, il diffuse ces trois cauchemardesques notes qui vous on hanté durant toute votre ascension.
Adressant un court regard au corps sans vie, vous n'hésitez pas longtemps à mettre fin à votre supplice. Vous approchez rapidement du petit ordinateur et l'arrachez des griffes du cadavre – que vous prenez soin d'éviter du regard. Vous l'éteignez prestement, le silence et le souffle du léger vent qui semble perpétuellement traverser cette étrange lande reprenant leur droit sur cette infernale cacophonie. C'est le bruissement impromptu dans votre dos qui met rapidement fin à cet élan de joie. Vous restez parfaitement immobile, n'ayant pas la moindre envie de confirmer ce que votre imagination éculée vous suggère.
Et pourtant des doigts glacés se referment autour de votre poignet et c'est bien une voix humaine qui éclot au creux de votre oreille, pour y susurrer faiblement une poignée de mots dont vous ne parvenez pas à saisir le sens.
La prise sur votre avant-bras se resserre alors, presque jusqu'à la douleur puis se relâche soudainement. Vous reculez immédiatement, manquant presque de trébucher, pour lui faire face. Le corps de la chaise, une jeune femme vous le remarquez maintenant, vous fait face. Son regard vitreux ne vous quitte pas, elle incline légèrement la tête et vous entendez un craquement. Le sang semble recommencer à inonder sa chaire la colorant d'un rose s'accordant aux boucles d'un roux flamboyant qui cascadent autour de son visage avant de remonter se mêler en une queue de cheval lâche. Du haut de sa taille démesurée, elle semble vous observer un peu plus d'insistance maintenant que le voile qui obscurcissait ses iris carmins s'amenuise. Ce n'est qu'à ce moment qu'elle semble réaliser la raison de votre présence; et c'est un immense sentiment de soulagement qui vous envahit lorsqu'elle se saisit d'une Pokéball et se penche pour vous saluer avant d'en enclencher le mécanisme, un éclair rouge familier illuminant la pièce.
Mais ce bref instant de répit est vite balayé à la vue des flammes qui commencent à danser dans la pièce alors qu'une voix éraillée, s'élevant d'outre-tombe, se fait entendre pour la seconde fois.