It was obviously way under 9000

It was obviously way under 9000

« Avocats x2; brosses à dent x4; céréales x1 (paquet) ; laits x2 (litre); maïs x1 (200g)... »
« Œufs x6, riz x1 (500g), tomates x3 (jolies mais pas trop mûres). Merci, je sais. » complète Cassandre en levant les yeux au ciel. October semblait vraiment inquiète à l'idée d'oublier l'un des éléments de la petite commission que... Quoi déjà ? Seth ? On va dire Seth. Que Seth leur avait confié, donc. Elle ne comprenait pas vraiment pourquoi mais après mûre réflexion avait fini par conclure que c'était probablement en lien avec une sorte de sentiment de culpabilité. Très certainement provoqué par le fait d'avoir manqué de justesse d'être à l'origine de sa mort et de ne pas avoir manqué du tout d'être à l'origine d'être un certain nombre de blessures plus ou moins importantes.

Dont une vilaine au nez. Mais qui ne devrait pas – trop – laisser de traces, Cassandre s'en était assurée. Ah oui, s'ajoutait aussi à ça que le pauvre bougre avait généreusement, pour ne pas dire bêtement, accepté de les héberger pour la nuit malgré leurs divers petits soucis avec les autorités. Et malgré le fait qu'il s'était retrouvé à devoir répondre, à 6h37 du matin, à la question « Papa, pourquoi il y a une dame bizarre qui dort sur le canapé ? ». Avant de réitérer sa réponse face à peu ou prou la même question, de la part de son mari cette fois. Et maintenant qu'elle y pense vraiment, Cassandre arrive à peut-être à comprendre un peu plus le sentiment de sa comparse.

Mais bon, après une bonne douche et avoir refait ses tresses – toujours une vraie galère à entretenir, ses cheveux, quand ils atteignent cette longueur – elle est ressortie du petit lotissement où logeait Shaun, l’œil vif et le poil luisant, pour aller s’acquitter de sa mission !

Et vu qu'elle vient tout juste d'aller lui faire ses courses – ses courses ! - ils doivent bien être quittes, maintenant, non ?

Je continue d'inspecter nerveusement les passants qui affluent tout autour de nous. J'ai beau savoir que statistiquement, avec les précautions que nous avons prises, les chances que quoique ce soit n'arrive durant une sortie de cette durée sont minimales... Je ne peux m'empêcher d'avoir l'impression qu'à n'importe quel instant des forces dépêchées par Sunrise vont soudainement surgir de nul part et se ruer sur nous. Pour ne rien arranger Cassandre a absolument tenu à laisser Muscade de hors de sa Pokéball, avec nous, durant notre excursion. Ce qui nous a déjà valu plus d'un regard intrigué; 7 que j'ai compté jusqu'à maintenant, pour être précise.

Bien heureusement, comme les statistiques le prédisaient, absolument rien d'extraordinaire n'est arrivé jusqu'ici et je commence tout juste à me détendre. Nous ne sommes plus qu'à quelques minutes de la résidence de Saif et je suis pratiquement certaine que personne n'aurait l'idée d'aller nous chercher là-bas. Cassandre, un sac de courses à la main, est en train de s'amuser avec Muscade; ou plus précisément je crois qu'elle est en train de se battre avec pour son haut-de-forme. La scène, d'une certaine façon, me réchauffe le cœur et je dois bien admettre que ce n'était peut-être pas une si mauvaise idée après tout.


Forcément à l'instant précis où je commence tout juste à me détendre, un bruit sec retenti à quelques mètres de nous. Du verre brisé peut-être ? En une seconde deux hommes s'engouffrent dans notre ruelle, le diable aux talons et se ruent sur nous. L'espace d'un instant j'imagine le pire mais le premier se contente simplement de nous contourner pour continuer sa course. Le second, en revanche, bouscule Cassandre sur son passage et... – CRACK –

C'est le bruit du sac de courses qui s'est envolé avant d'aller se fracasser sur le sol pavé... Je peux déjà voir la mélasse des œufs brisés et de tomates explosées qui commence à s'en écouler, rappelant presque des entrailles et donnant une véritable allure de scène de crime culinaire à l'altercation. Mon regard se repose alors sur Cassandre, douce Cassandre, dont le visage vient tout juste de prendre une expression un peu trop pâle et surtout parfaitement horrifiée.

« Mes œufs x6 !!! »

Et c'est alors que je comprends que d'une certaine façon le pire vient tout juste de se produire. Ce n'était en revanche peut-être pas celui que j'avais imaginé.

Déjà derrière nous, des cris de paniques retentissent :« Aux voleurs ! Arrêtez-les ! Aux voleurs ! » et l'homme nous dévisage d'un air confus, comme s'il s'attendait à une tentative de notre part de nous interposer. Devant notre manque visible d'héroïsme, il prend un air satisfait et décide donc de ne pas s'attarder pour s'élancer sur les traces de son complice.

Mais il est déjà trop tard. À l'instant même où il avance d'un pas, la main d'une Cassandre au teint livide se referme sur son bras. Et avant même que je n'ai le temps de comprendre ce qui vient d'arriver, l'homme est projeté au sol. Cassandre se plante sur la silhouette du voleur, à moitié asssise sur lui, alors que ce dernier affiche maintenant une expression de panique et de confusion

Et sans plus de cérémonie lui fourre une Pokéball dans la bouche. Oui, une Pokéball. Pas jusqu'au fond de la gorge, non, mais confortablement logée entre ses dents, lui bloquant effectivement la machoîre. Si jusqu'ici j'étais restée simple témoin et essayait de suivre simplement l'enchaînement des évenements, je décide maintenant de me pencher légèrement vers mon amie.

« Euh, Cassandre ? » j'interviens innocemment, tout en lançant une petite centaines de recherche sur les conséquences de l'enclenchement d'une Pokéball coincée entre la mâchoire d'un être humain vivant.
« Mes œufs x6. Et mes tomates x3-(jolies-mais-pas-trop-mûres). » soupire-t-elle, comme endeuillée, la Pokéball toujours verrouillée dans la bouche de l'inconnu qui nous dévisage maintenant, l'épouvante se lisant toujours sur son visage. Moi je songe tout simplement :
Bordel, pourquoi est-ce qu'il est si difficile de trouver des résultats pertinents sur ce sujet ?!

« Ils étaient pour mon ami Simon, » reprend-t-elle d'un ton plus léger, retrouvant graduellement son sourire mais toujours sans relâcher sa prise, son regard braqué sur l'inconnu, comme pour bien lui comprendre qu'il est bel et bien concerné par le « nous » qui allait arriver, « Comment donc allons-nous faire pour les courses de mon ami Simon que vous venez de brutalement assassiner ? »
« Cassandre, » je continue à mon tour indiquant d'un mouvement de tête l'homme qui lutte pour respirer malgré la Pokéball, « Je suis pratiquement sûre – à 99,997% – qu'il ne peut pas te répondre dans cette situation. »
« Mh ? Oh oui, tiens, désolée ! »

C’est une belle journée qui commence à Atlantia. Enfin, c’était une belle journée, jusqu’à il y a approximativement une minute. Alors que vous traversez innocemment le centre-ville avec votre sac de course bien remplit, vous commencez à dépasser la rue qui mène au laboratoire principal de la capitale. Beaucoup de travaux sur les Pokémons s’y déroulent, et les allers et venues y sont légion.
Mais pour une fois, ce ne sont ni les scientifiques pressés, ni les livreurs habitués aux environs qui sortent en courant de l’établissement. Ce sont deux hommes aux airs patibulaires, vêtus de noir, qui surgissent d’une porte de secours avant de se précipiter dans la première rue offrant une potentielle voie de sortie. Pas de chance, pour vous ou peut-être pour eux, car vous êtes actuellement en plein milieu de leur chemin.

Le premier vous dépasse, frôlant votre bras, mais parvenant à s’échapper sans dommages. Vous pouvez noter en y prêtant un minimum d’attention la petite créature coincée sous son bras : une sorte de gros radis, d’une trentaine de centimètres de la tête aux pieds, se fait trimbalé avec un petit air contrit. L’homme s’échappe, ne s’arrêtant pas pour vous, mais le second n’a pas autant de chance et vous bouscule en tentant de passer à son tour. Adieu, vos tomates x3-(jolies-mais-pas-trop-mûres).

Tandis que vous vivez très mal le deuil de votre sac de courses, l’homme se retrouve au sol, projeté par votre rage et votre désespoir face à cette terrible perte, avant de faire une rencontre inattendue avec un objet qu’il aurait préféré ne pas avoir dans sa bouche. Ni une, ni deux, l’adrénaline et la panique le pousse à réagir ! Il lance immédiatement l’une de ses pokéballs dans les airs, appelant un Pokémon à sa rescousse qui vous attaque sans sommation.

---

« Qu'est-ce que c'était que ça ? » grésille October à la droite d'une Cassandre bien occupée à contempler ses possibilités.
« Qu'est-ce que tu entends par ça ? »
« Le Pokémon sous le bras de l'homme qui s'est enf... Attention ! » s'écrie soudainement l'IA alors qu'un éclair rouge illumine brièvement la ruelle. La jeune femme bascule sur le coté, juste à temps pour esquiver le Medhyèna qui vient de surgir de sa Pokéball et grogne maintenant dans sa direction. L'homme qu'elle vient de plaquer au sol en profite pour se redresser tousse et crachote en essayant maintenant de retirer la Pokéball qu'il a coincé dans le gosier. Cassandre, elle, incline légèrement la tête pensivement.

« Il ressemblait à quoi ? »
« Je suis pas sûre... Une espèce de radis d'une taille d'approximativement 34 centimètres... » répond October en se remémorant rapidement la scène, exercice plutôt aisé qui ne l'empêche pas de faire remarquer, « Mais tu ne crois pas qu'on devrait faire quelque chose pour ça ? »

« Ça » étant le Pokémon qui tentait maintenant tant bien que mal d'enfoncer ses crocs dans la jambe de Cassandre, en dépit de ses esquives répétées. Cette dernière visiblement bien moins préoccupée par leur agresseur qui s'étouffe et son chien d'attaque, continue de passer en revue les maigres informations à sa disposition. Une espèce de radis, qu'October n'est pas en mesure de reconnaître et qui est suffisamment important pour qu'on tente de le voler...

« Vu la description, ça pourrait coller à un Mystherbe ou un Granivol mais si tu n'arrive pas à l'identifier... » fait la demoiselle, songeuse, « Je parierais sur une espèce de non-répertoriée. Croquine ? »
« Cro-quoi ? »

Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de développer, l'homme en noir arrive enfin à arracher la Pokéball de sa bouche – qui retrouve enfin sa taille réduite, de transport – en manquant de peu de se faire vomir sur les pavés.

« Hey ! Ma Pokéball ! » lance-t-elle à l'adresse du voleur l'enfonce dans sa poche avant de lui lancer un regard hargneux, visiblement maintenant décidé à découdre plutôt que de simplement s'échapper.
« Euh, Cassandre, qu'est-ce qu'on fait pour... » insiste October d'un ton alarmé en voyant son amie s'avancer à son tour d'un pas vers leur assaillant, toujours sans se soucier du cabot qui continue de japer, déterminée à récupérer sa Pokéball.
« J'sais pas moi. Sers-toi de Muscade; c'est toi la dresseuse maintenant ! »

October relève le défi !:

 

Tandis que le Medhyèna tente de vous mâchouiller avec ardeur, le malfrat profite de votre réflexion sur le radis géant pour échapper à votre emprise ! Il récupère la pokéball, sans doute n’avait-il pas faim et préférait-il la garder pour son quatre-heures. Il ne semble pas très rassuré mais bien décidé à se venger de ce terrible affront. L’homme en noir sort donc un couteau de sa poche, le pointant tour à tour vers Cassandre et October, un peu décontenancé mais déterminé à en découdre.

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Et maintenant, Dresseuse, on récupère ses affaires ?

Comme si elle avait parfaitement compris ce que Cassandre venait de dire, Muscade bondit immédiatement de l'épaule de cette dernière pour s'interposer entre nous et le canidé. Durant quelques longues secondes les deux Pokémons ne font que se regarder en chiens de faïences comme si ils attendaient un signe précis pour commencer à s'affronter. Comme si elle attendait mon ordre, je réalise ailleurs. Ordre qui se fait d'ailleurs un peu trop attendre car le Medhyèna, lassé de ses 7.38 secondes d’inaction, décide alors de foncer tête la première sur Muscade.

Muscade qui... encaisse le choc, d'une certaine façon ? Enfin, je crois ? Car la boule de coton ne tarde pas à être projetée en ailleurs pour rebondir sur le mur de droite, puis celui de gauche et finalement se stabiliser à peu près au milieu de la ruelle. Mais visiblement peu perturbée par l'affrontement, elle se contente de secouer vivement son pelage pour remettre en place son chapeau avant de m'adresser un regard expectatif.

« Tu devrais lui donner une instruction, » me glisse Cassandre d'un ton absent, « C'est à peu près l'unique chose à quoi sert le dresseur en général. »
« Chut. Occupe-toi de ta Pokéball. » je rétorque, sans réelle animosité, mon attention toujours pleinement absorbée par les deux Pokémons. Le problème, c'est que je ne sais pas grand chose du mien. En revanche sur Medhyèna... je commence à parcourir à toute vitesse les données disponibles sur son sujet. Le Pokémon Morsure – sérieusement qui nomme ces pauvres bêtes avec des noms aussi stupide ? – obstiné et tenace, il essaye de mordre tout ce qui lui passe sous le museau, type ténèbre.

Ah ! Voilà une information intéressante, si je ne sais pas grand chose de Muscade mes premières analyses m'ont amenée à conclure qu'elle possédait définitivement des caractéristiques du type Fée. Lesquelles précisément, par contre...

« Muscade, fais un truc de fée ! » je lance avec le plus de conviction possible dans mon ordre. Et malgré toute ma bonne volonté j'entends Cassandre – et je pourrais jurer, son ennemi aussi – pouffer de rire.
« Non, non. C'est très bien pour une première fois. » m'assure mon amie toujours hilare, une seconde à peine avant qu'un éclair argenté ne lui frôle le bras. C'est alors seulement que, détachant enfin mon attention du duel de Pokémon, je remarque que l'homme a sortit une lame. Le rythme de mon cœur, ou ce qui s'en rapproche le plus, s'emballe soudain alors que Cassandre reste, elle, parfaitement tranquille si ce n'est légèrement contrariée.

« Hey, pas pendant que je rigole ! C'est pas loyal. » sermonne-t-elle en redressant un doigt, visiblement déjà au courant de la présence de l'arme. Et je me demande alors si je n'étais pas légèrement trop concentrée sur l'autre combat.

« Et puis vous devriez faire attention, vous pourriez blesser quelqu'un avec ça. » sourit Cassandre, dévoilant légèrement une rangée de dents blanches, « Genre vous, par exemple... »

Ouais, un combat double !:

 

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Au moment au le combat se termine enfin, et que vous pourfendez le pourfendeur, ratatinant au passage le museau de son Medhyèna à coup de coton féérique, quelques hommes et femmes en blouses blanches en provenance du laboratoire arrivent à grands pas et vous apostrophe immédiatement.

« Mademoiselle ! Vous les avez attrapés ? » s’exclament-ils, fort impressionnés, avant de se rendre compte que seul un des deux malfrats est présent sur les lieux du crime, et pas celui avec le radis en plus. Après un petit « Oh. » déçu, une jeune femme s’avance vers vous, l’air visiblement d’être la personne en charge de l’équipe.

« S’il vous plait, je vois que vous êtes dresseuse, je vous en supplie, récupérez notre Pokémon. » vous supplie-t-elle avec urgence, « C’est un Croquine, une espèce rare que nous étudions. Dépêchez-vous et je vous promets que vous serez récompensée si vous nous le ramenez. » achève-t-elle, l’espoir brillant dans son regard.

« Rgl. » conclu finalement l'inconnu après avoir été projeté au le sol, dans toute l'étendue de son charisme que Cassandre commence maintenant à deviner être l'une de ses principales caractéristiques. Un peu plus loin derrière elle, le combat continue de faire rage. Et à la surprise générale – exceptée la sienne, évidemment – Muscade semble s'en tirer à merveille malgré l'ordre légèrement... nébuleux de sa toute nouvelle co-dresseuse. En deux coups de cuillère à pot – ou pour être plus précise dans ce cas spécifique en deux coups de souffle féerique – la jeune Doudouvet balaye son adversaire sans même lui adresser un dernier regard.

« J'ai... J'ai gagné ? J'ai gagné ! » s'exclame la voix d'October juste à coté d'elle, aussi extatique qu'étonnée. Ce qui pourrait être adorable (ce qui l'est de toute façon si son amie devait être tout à fait honnête) si ce n'est qu'elle avait presque l'air plus heureuse d'avoir remporté son premier combat que de voir Cassandre indemne.
« Tu sais, t'es pas vraiment supposée avoir l'air si surprise. » se contente-t-elle toutefois de commenter en se penchant vers le corps inerte de son adversaire, encore assommé, pour commencer à lui faire les poches. Enfin, pour "récupérer sa Pokéball" évidemment. Et peut-être une ou deux autres petites choses en dédommagement, quoi. N'empêche qu'une fois de plus elle avait eut raison, songe-t-elle avec satisfaction. Le dressage semble plaire à October.

« Mademoiselle ! Vous les avez attrapés ? »

Les voix qui s'élèvent soudainement dans son dos manquent de la faire sursauter. Elle se redresse et se retourne, avec une moue déçue. Le type n'avait rien d’intéressant dans les poches, juste sa Pokéball et trois Pokédollars qui se courent après. Lorsqu'elle relève finalement le regard se retrouve nez à nez avec une bande de scientifiques qui viennent eux aussi de surgir du labo, probablement sur les traces des deux voleurs.

« Mesdemoiselles. » corrige-t-elle tout en frottant ses mains l'une contre l'autre rapidement, pour les essuyer.
« Oh. » soupire alors l'un d'entre eux en s'apercevant qu'un seul des deux criminels n'a été arrêté, sans même essayer de dissimuler sa déception.
« Comment ça « oh » ? » s'offusque Cassandre, « Je viens de mettre K.O. un homme armé – un qui a cruellement assassiné mes courses en plus de ça, ma camarade est parvenue à neutraliser son Pokémon et vous... vous me « Oh »-tez ! La prochaine fois, bougez vous un peu et arrêtez les vous-même, ça sauvera sûrement la vie d'un innocent paquet de riz de 500 grammes ! »

Un silence inconfortable s'installe, les scientifiques se dévisageant avec un air mi-embarrassé, mi-confus avant que finalement l'une d'entre eux ne se décide à reprendre la parole.

« S’il vous plaît, je vois que vous êtes dresseuse, je vous en supplie, récupérez notre Pokémon. » implore-t-elle, apparemment un peu plus focalisée sur l'urgence de la situation que le reste de ses collègues, « C'est un Croquine... »
« Ah, tu vois ! » glisse Cassandre à October dans un murmure triomphant.
« ...une espèce rare que nous étudions. Dépêchez-vous et je vous promets que vous serez récompensée si vous nous le ramenez. »

Elle achève sa supplique en adressant aux deux jeunes femmes un regard scintillant d'espérance. Cassandre hésite. Recule d'un pas, mal à l'aise. Détourne les yeux. Croise ceux d'October dans lesquels brille un espoir simillaire, une volonté d'aider, de bien faire. Et finalement elle soupire. Aussi surprenant que ça puisse paraitre, il lui arrivait, oui, même à elle, d'être sensible aux regards de chiots-en-manque-de-croquettes-et-d'affection. Si, si larmoyants...

« Ugh, d'accord. » grommelle Cassandre avec un nouveau soupir, en prenant bien soin de lever les yeux au ciel pour montrer que quand même, genre, elle est pas si affectée que ça, hein. Non mais oh. « Mais vous avez intérêt à faire quelques choses pour les courses de Sayid ! »

Et c'est sans même un coup d’œil en arrière que Cassandre, October et Muscade se lancent se les traces du second voleur.

Après avoir accepté d’aller sauver le radis obèse, alors que le petit groupe de scientifiques vous remercie chaudement et vante déjà vos exploits par avance, vous vous élancer sans un regard en arrière dans la direction empruntée par le voleur de Croquine.

Vous progressez dans la rue sur laquelle vous étiez initialement en train de rentrer avec vos courses, cherchant avidement toute trace du pilleur de légumes, et vous remarquez un peu plus loin quelques personnes rassemblées, semblant s’agiter avec virulence autour d’une femme d’un âge avancée apparemment tombée au sol avec, elle aussi, son sac de course.

« Non mais franchement, y a plus de jeunesse » et autres « Aucun respect » fusent de tous les côtés, la foule ne vous prêtant pas particulièrement attention. De l’autre côté de la rue, un jeune garçon à l’air choqué semble essayer de se pencher pour regarder dans une ruelle adjacente. Enfin, un peu plus loin, le propriétaire d’une petite épicerie observe toute la scène en secouant la tête d’un air désapprobateur.

Cassandre s'engouffre dans la ruelle, Muscade sur nos talons et nous faisons vite irruption dans une rue adjacente. Notre cible ne doit pas être allée bien loin si je me fie au chaos qui semble s'être emparé de cette petite avenue marchande; d'ailleurs plusieurs personnes déjà regroupées autour d'une vielle femme étendue sur le sol au milieu des résidus de son sac écrasé par terre. Elle ne semble fort heureusement pas blessée et quelqu'un est en train de l'aider à se redresser mais déjà les commentaires agacés fusent tout autour d'elle.

« Sérieusement, je me demande ce que ces types ont contre les innocents qui essaient de faire leur course. » marmonne mon amie juste à coté de moi alors que nous scannons les environs pour tenter de trouver une trace laissée par le voleur dans sa fuite. À quelques mètres de là un commerçant observe lui aussi la scène avec une expression réprobatrice. Cassandre semble nous emmener dans sa direction et j'en profite pour lui lancer :

« Bonjour. Auriez-vous vu ce qui s'est passé ? » je tente de m'exprimer le plus naturellement possible malgré les habituels regards qui commencent à se tourner vers moi et me dévisager à l'instant où je prends la parole, « Mon amie et moi avons de bonnes raisons de penser que l'homme qui a bousculé cette pauvre femme pourrait être celui qui s'est enfui avec l'un de nos Pokémons... »

Je tente de lui sourire maladroitement, espérant qu'il a effectivement vu quelque chose et surtout qu'il ne sera pas trop occupé à me fixer l'air béat pour répondre. Mais déjà la voix de Cassandre s'élève à son tour dans mon dos.

« Hey toi ! » lance-t-elle avant de siffler pour attirer l'attention d'un gamin non loin de nous, et je devine déjà qu'elle est d'humeur bien moins diplomate que moi, « Oui, toi, haut comme trois Ceribous, avec ta tignasse.  Pourquoi est-ce que tu reluques cette ruelle comme ça ? »
  

Alors qu’October engage diplomatiquement la conversation avec le commerçant, celui-ci se tourne dans sa direction, ayant soudainement l’air un peu perturbé par la silhouette qui se tient devant lui. Prenant quelques secondes pour se remettre de sa surprise, il prend finalement la parole.

« Un voleur de Pokémon, hein ? Ça m’étonne même pas, vu la brute. J’ai tout vu ouais, j’l’ai pas lâché tellement il avait l’air suspect. Le gars a filé droit sur cette pauv’ dame, et BAM il l’a renversée. Toutes ses courses sont tombées et même pas il s’arrête, il s’est tiré par là-bas et il a pris la ruelle suivante. » marmonne l’homme, toujours en secouant la tête, pointant un doigt pour désigner la route en question. « J’espère qu’vous l’attraperez et qu’il aura c’qu’il mérite. »

Pendant ce temps, bien moins sympathiquement, Cassandre tente d’attirer l’attention du jeune garçon qui sursaute brusquement avant de se tourner vers elle. « Uuuuh… » tente-il de prononcer, visiblement un peu effrayé, « Moi ? ». Face à l’air impatient de son interlocutrice, il enchaine rapidement, « J’ai juste entendu du bruit par ici, et comme y a des voleurs dans le coin… j’ai voulu vérifier, mais j’ai trop peur. » admet-il, piteusement.

« Un voleur de Pokémon, hein ? Ça m’étonne même pas, vu la brute. J’ai tout vu ouais, j’l’ai pas lâché tellement il avait l’air suspect. Le gars a filé droit sur cette pauv’ dame, et BAM il l’a renversée. » commence à expliquer le marchand, encouragé par mes vifs hochements de tête et je me sens ravie d'avoir une piste concrète, « Toutes ses courses sont tombées et même pas il s’arrête, il s’est tiré par là-bas et il a pris la ruelle suivante. J’espère qu’vous l’attraperez et qu’il aura c’qu’il mérite. »
« Oh, croyez-moi je pense qu'il sera euh... Dûment neutralisé. » je répond avec une légère hésitation en jetant un coup d’œil de biais à Cassandre, qui, dans mon dos, semble écouter attentivement le jeune garçon qu'elle s'est mit en tête d'interroger.

« ...j’ai voulu vérifier, mais j’ai trop peur. » semble-t-il conclure.
« T'en fais pas, on est sur le coup. » est tout ce que j'ai à le temps d'entendre avant que ma comparse ne m'entraîne une fois de plus dans une cavalcade, fusant en direction d'une ruelle voisine. Au moins c'est celle qui vient de m'indiquer le commerçant. Enfin je crois. Ou plutôt j'espère. Si je ne connaissais pas mieux Cassandre je pourrais penser que cet élan de motivation a été provoqué par la vue de cette pauvre femme blessée mais son demi-sourire acéré m'indique qu'il est bien plus probable que ce ne soit plus pragmatiquement parce que jouer au chat et la souris l'amuse.

Qu'elle soit le chat ou la souris.
Et peut-être aussi parce qu'elle est toujours aussi remontée pour cette histoire de courses.

Nous dévalons les pavés et arrivons à toute vitesse au milieu de l'allée. Là, Cassandre ralentit pour avancer d'un pas lent au cœur de celle-ci, nous laissant le temps d'observer plus en détail les alentours. Essayer de continuer de remonter notre piste ou peut-être même débusquer notre cible.

« Hey, sérieusement, ça a beau ressembler à un radis; j'ai déjà essayé en salade et je déconseille. » lance mon amie à l'adresse du vide.

Cassandre s’élance donc dans la ruelle adjacente à la poursuite du malfrat, usant d’un trait d’humour pour le déloger. Ce qui ne semble pas marcher si bien, mais finalement, après quelques pas supplémentaires et avoir dépassé quelques bennes à ordures, vous voyez jaillir d’une cachette moyennement cachée une silhouette semblable au premier homme que vous avez affronté, tout de noir vêtu, et le Pokémon volé toujours sous le bras.

Tentant de s’enfuir, il lance au passage dans votre direction l’une de ses pokéballs, de laquelle bondit son garde du corps, prêt à l’action. « Vous approchez pas ! » s’exclame-t-il en reculant lentement, tandis que le féroce… Zigzaton ? Oui oui, c’était bien un Zigzaton, chargeant dans votre direction.

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Le silence semble, dans un premier temps, être la seule réponse qu'obtient Cassandre alors qu'elle continue de s'enfoncer dans la ruelle. Et déjà elle peut sentir October se tendre sensiblement à coté d'elle. Mais avant que cette dernière ne se décide à formuler ses doutes, un bruissement à leur droite attire leur attention. Juste planté là, à moitié coincé entre une benne à ordure et un pan de mur, Croquine toujours sous son bras, se trouve leur homme dans l'une des plus pitoyables cachettes que Cassandre ait jamais eu l'occasion de voir. Ce qui n'est pas peu dire étant donné le nombre incroyables de recoins minables dans lesquels elle a eu l'occasion de s'abriter ou de débusquer des blaireaux de ce type. Ou parfois de type sol.

« Vous approchez pas ! » lance-t-il piteusement et l'espace d'une unique seconde Cassandre envisage d'avoir pitié de lui. Après tout peut-être s'agit-il d'un pauvre père de famille pressé par une urgence financière importante, comme payer le traitement de sa fillette de 4 ans terriblement malade par exemple, poussé à faire le mal et s'en prendre à de pauvres sacs de courses innocents contre sa volonté.
Heureusement le sentiment lui passe bien vite.
Et elle s'avance d'un pas vers le voleur qui, lui, recule d'un autre en retour. Il dégaine une Pokéball de sa poche et un sourire acéré commence à s'étirer sur les lèvres de la jeune femme.

« À mon tour. » fait-elle tout simplement à October alors que dans un flash de lumière rouge un nouveau Pokémon fait son apparition. Un... Zigzaton. Elle incline légèrement la tête avec une moue presque désolée. Presque. Et se saisit de la Doudouvet perchée sur son épaule pour la jeter – littéralement – sans plus de cérémonies sur son adversaire.

« Muscade ! »
« T'inquiètes, rembourrée comme elle est, elle risque rien. » déclare sobrement Cassandre en indiquant d'un mouvement de tête la petite boule de coton qui rebondit effectivement mollement sur le sol comme un coussin un peu trop mou. La jeune femme étire lentement son cou et ses épaules tout en sentant le picotement familier qui précède toujours un combat – oui même un combat contre un Zigzaton – remonter ses doigts pour aller s'égarer le long de son échine.

« Muscade, » souffle-t-elle dans un murmure tout en dévoilant une moue carnassière, « Occupe-toi de lui. »
« Et c'est ça que t'appelles un bon ordre de dresseur ?! » s'exclame October à ses cotés d'un exaspéré.

Wesh damoiseau, tu vas te retrouver sans un radis.:

Muscade la Magnifique utilise Vent Féérique sur Zigzaton !
{-11} PVs « Par la magie des féééées ! »
PVs de Zigzaton: 19/30

Zigzaton utilise Charge sur Muscade la Magnifique !
{-6} PVs « Tu... tu m'fais même pas peur ! »
PVs de Muscade la Magnifique: 44/56

Mais à peine ai-je le temps d'achever ma phrase que déjà Muscade bondit vers sa cible pour lui assener un coup en pleine tête, avant de la balayer d'une nouvelle bourrasque féerique. Ou plus précisément d'une nouvelle attaque qui ressemble tout de même étrangement à « je te souffle sur le nez jusqu'à ce que tu détournes les yeux » mais dont que je m'abstiendrai de juger étant donné qu'elle semble avoir fait preuve de son efficacité lors du combat précédent.

Cassandre elle ne semble pas être touchée par de telles considérations étant donné qu'à la seconde où Muscade lance son « attaque » elle se jette en avant pour tenter d’agripper notre kidnappeur de Pokémon. Malheureusement pour nous – ou alors peut-être bien parce que celui-ci ne vient pas de manquer de s'étouffer avec une Pokéball – il semble plus vif que son comparse ne l'était et bondit sur le coté pour éviter l'assaut. C'est dans ces moments-là que je regrette le plus de ne pas avoir de corps « physique » pour pouvoir l'assister dans la manœuvre mais au moins, pour une fois, nous ne semblons pas être dans une situation de vie ou de mort.

S'en suis donc une bonne petite minute durant laquelle je me contente d'observer ce combat de catch improvisé, qui, soyons honnête, ne brille pas par sa qualité. Cassandre est définitivement plus douée pour attraper des Pokémons que des trentenaires désespérés. Et bondissants.

Je tente bien de détourner son attention à quelques reprises, en vain. Et ce n'est que lorsqu'ils trébuchent tout deux finalement sur une poubelle renversée un peu plus tôt et se ramassent par terre en cœur que leur pitoyable affrontement prend fin. Ou presque. Cassandre bondit immédiatement sur l'homme, toujours étalé sur le dos et se saisit de Croquine pour tenter de lui arracher des mains en tirant dessus.

« Maintenant, tu me rends mon légume ou privé de dessert ! »

Un combat digne des plus grandes cours de récré':

Deux magnifiques combats. D’un côté du ring, l’épique, la grande bataille de « je te souffle du vent sur le museau », tandis que de l’autre l’affrontement pour le navet entraine nos compétiteurs dans les poubelles. Après quelques roulades et punchlines de qualité, le Croquine est au centre de toute l’attention, Cassandre et le malfrat étant tout deux accrochés à la petite créature qui ne semble pas ravie.

Et c’est sans doute pour montrer son agacement qu’elle se met à tourner, tourner, tourner encore entre vos mains, si vite qu’elle en tombe au sol. A la seconde ou elle est sur ses pattes et hors de son emprise – et de celle de Cassandre – l’homme horrifié tente de se redresser et de repousser son assaillante. « Mais merde mais dégage, il se tire le machin la ! » s’exclame-t-il avant de parvenir à se remettre plus ou moins debout, tentant de bondir vers le pauvre radis qui essaye de retourner vers l’avenue principale.

Pendant ce temps-là, du côté de notre premier groupe de combattants…

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Et maintenant, Dresseuses, de quelle manière épique envoi-t-on  cet adversaire manger les pissenlits par la racine ?

Malgré sa menace horrifiante l'homme refuse de lâcher prise et leur semblant de rixe ne tarde pas à se transformer en véritable duel de cour de récréation à qui tirera le plus fort. Jusqu'à ce que Cassandre ne parvienne à faire faiblir la prise de son adversaire en lui mordant le bras; une technique elle aussi très prisée des 3 ans et plus. Son Zigzaton un peu désemparé est bien tenté à plusieurs reprises d'aller aider son maître mais malheureusement le harcèlement constant de la boule de coton qui ne semble pas comprendre que non, lui souffler sur la truffe avant de lui mettre un coup de tête n'est pas un tour de magie, l'empêche d'intervenir.

Et c'est donc une Cassandre triomphante qui fini par lui arracher Croquine des mains pour la dresser au dessus de sa tête, tel le merveilleux trophée témoignant de son écrasante victoire. Enfin, du moins jusqu'à ce que la Croquine en question ne décide qu'elle voulait bien être sympa 5 minutes, elle commençait à être un peu gavée d'être baladée dans tous les sens et qu'il était largement venu le temps de faire bouffer leurs 5 fruits et légumes par jour à ces blaireaux.

Le cher radis mutant se met à tourner, tourner, tourner tant et si bien qu'elle se dégage des mains de la dresseuse et la repousse violemment, l'envoyant s'écraser dans un autre amas de sacs-poubelle derrière elle.

« Il vient juste de lancer Tour Rapide... ? » souffle October intriguée en observant la petite créature bondir au sol et se ruer vers la sortie de la ruelle.
« Aie. » appuie Cassandre depuis son mont de détritus.
« Mais merde mais dégage, il se tire le machin la ! » souligne plus pragmatiquement leur concurrent en tentant tant bien que mal de se relever sans glisser sur les ordures dans lesquelles il baigne, sans grand succès.
« Ça va hein, c'est qu'une Croquine 'faut vous calmer. »
« Attrapez-le ! Il ne faut pas le laisser s'enfuir ! »
« Sinon je vais bien, merci de vous inquiéter. »

Le duel pour un navet arrive-t-il à son apothéose ?! :

L’homme maintenant debout s’élance dans une course à la Croquine, plongeant dans sa direction et se ramassant tête la première au sol, le petit Pokémon esquivant de justesse avant de s’éloigner, slalomant entre les poubelles, l’air un peu perdu.

Grommelant, le voleur tire alors une seconde pokéball de sa poche, la lançant devant lui. « Attrape le, Limaçon ! » ordonne-t-il au nouveau venu sur le terrain. Un petit  Chenipotte se dresse fièrement, face au radis, tentant immédiatement de lui cracher du fil à la figure avec une Sécrétion bien sentie. Mais une fois encore, l’agile Croquine esquive.

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Et maintenant, Dresseuses, on souffle sur les insectes aussi ?

« Hey ! Un coup de main ça vous tuerais ?! » jappe Cassandre à coté de moi avant de pousser un interminable soupir et de laisser retomber sa tête sur un sac poubelle. Puis, de finalement croiser le long, l'insistant regard désabusé que je lui adresse, « Bon, bon, d'accord. »

Ce n'est toutefois pas sans geindre et grommeler avec insistance qu'elle finit par se relever à son tour et de se lancer elle aussi à la poursuite de Croquine, m’entraînant enfin avec elle. Sa forme effilée jaillie de la ruelle à une vitesse surprenante. Elle ne décoche même pas un regard à notre homme qui tente lui aussi de rattraper le précieux Pokémon, ni à Muscade fonce sur son adversaire une dernière fois, le mettant bel et bien K.O.
Alors qu'elle s'apprête à rejoindre la rue principale notre fuyarde ralentie soudain et semble un peu désemparée; instantanément Cassandre ralentie elle aussi son allure mais ce n'est pas le cas du voleur qui débarque en trombe à notre suite, Pokéball à la main.

« Attrape le, Limaçon ! » ordonne-t-il au Chenipotte qui fait son apparition, tente piteusement de capturer Croquine à l'aide d'une attaque sécrétion et échoue lamentablement. Sa cible semble alors paniquer et recommence à cou...
« Mais t'es vraiment aussi bête que t'en as l'air ! » s’écrit soudainement Cassandre en pivotant soudainement pour plaquer le dresseur contre le mur, « Ce qui, je te l'accorde, est un exploit en soit. Mais c'est pas une raison pour essayer de battre un record de stupidité. T'as déjà croisé un Pokémon sauvage ? Tu connais le B.A-BA du dressage ? »
« Je sais que nous ne sommes pas exactement alliés, » j'interviens doucement et le timbre de ma voix semble calmer sensiblement mon amie, « Mais il n'est ni dans votre intérêt, ni dans le notre de perdre la trace de ce Croquine. Et attaquer un Pokémon paniqué, non-habitué à la présence humaine, et lâché en plein milieu d'une ville est un excellent moyen d'y parvenir. »
« Oui, enfin c'était pas la peine de répéter exactement ce que je viens de dire. » me fait Cassandre en levant les yeux au ciel, alors que Muscade surgit juste derrière elle pour venir s'installer fièrement sur son épaule. « Et puis Limaçon, quand même, vieux... »

Soudain mon champ de vision bascule et je réalise que le SIS qui m'héberge n'est plus attaché au bras de la jeune femme, et alors que je lui adresse un regard confus et paniqué elle me répond d'un large sourire.

« Okay, nouveau plan. Vous abrégez les souffrances de ce pauvre type et de son Limaçon – parce que sérieusement on peut pas laisser un Pokémon avec un nom pareil – et moi je charge de Croquine. »
« Que, quoi ? Non ! »

Mais déjà Cassandre enfonce prestement le SIS dans l'épaisse fourrure de coton de Muscade, m'adresse un clin d’œil enjoué et m'abandonne, seule et horrifiée, dans celle ruelle malodorante pour s'élancer une nouvelle fois à la suite de Croquine.

Enfin presque seule. Mais clairement horrifiée.

Mettons fin aux souffrances du pauvre Limaçon !:

L’homme semble plutôt effrayé par l’agressivité de Cassandre, mais pas assez pour écouter les très raisonnables conseils d’October. Il vous regarde la bouche ouverte, perplexe, élaborer un plan sous ses yeux tandis que Limaçon fait face à Muscade en la défiant du regard.

« Mais putain mais mon Pokémon ! » s’indigne-t-il en voyant Cassandre s’éloigner à grands pas après le Croquine, tandis qu’October reste là, accompagnant la boule de coton sans pattes. Médusé, ses yeux passent de Limaçon à la direction que vient de prendre la brune, avant de secouer la tête. « Bon, termine moi ça vite fait et on va chercher le radis ! » ordonne-t-il au Chenipotte, qui hoche sa petite tête et se jette sur son adversaire.

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Et maintenant qu’on est toute seule, Dresseuse, on fait quoi ?

Cassandre s'engouffre dans l'artère principale et fuse entre les passants, un unique objectif en tête. Elle pousse, roule, bouscule, sans jamais quitter Croquine du regard. Autour d'elle les gens crient, s'offusquent et les sacs de courses sont renversés. Peut-être même un pack d’œuf brisé dans la manœuvre, effroyable dégât collatéral. Mais elle n'a pas le choix, après tout elle ne peut quand même pas laisser ce radis sur pattes se balader librement en plein cœur d'Atlantia, ce serait courir à la catastrophe. Et si par chance aucun être humain n'est blessé; il y a fort à parier que les choses ne se finiront pas aussi bien pour le Pokémon.

À quelques mètres devant elle Croquine bifurque soudainement vers la droite et se jette sous un étalage.

« Hey ! C'est à vous ce truc ? » envoie la commerçante qui se trouve derrière tout en jetant un regard mauvais à la petite créature tremblante qui vient de se réfugier sous son stand. Cassandre ne prend même pas la peine de lui répondre et lui intime de se taire d'un geste de la main avant de plonger au sol elle aussi. Croquine est juste là, roulée en boule dans un petit recoin, à quelques mètres de son nez; la jeune femme remue dans la poussière et fourre une main dans son sac. Croquine, Croquine. Type plante. Pokémon Fruit. Quelques friandises classiques enrichies en minéraux devraient faire l'affaire. Elle arrache finalement un petit sachet au fatras de son sac et se saisit d'un premier petit bonbon carré, qu'elle fait glisser délicatement sur le sol en direction du Pokémon.

« Hey, petite. Viens voir. Tout va bien se passer maintenant, promis. » lui chuchote-t-elle calmement en attrapant une seconde friandise.

« Mais putain mais mon Pokémon ! » aboie l'homme en direction de Cassandre qui a déjà disparue dans la large avenue qui borde notre ruelle actuelle.
« Techniquement vous venez de le voler; ce n'est donc pas vraiment votre Pokémon. » je réplique doucement avant de pouvoir m'en empêcher. Le long et glaçant regard noir qu'il me lance en réponse me le fait vite regretter. Je baisse légèrement les yeux en marmonnant un : « Désolée. »
« Bon, termine moi ça vite fait et on va chercher le radis ! » jappe-t-il une nouvelle fois, cette fois-ci au Chenipotte qui se trouve sur le sol et qui a l'air un peu perturbé. Ce dernier reprend toutefois vite ses esprits et hoche sa caboche d'un air déterminé avant de foncer droit sur Muscade. J'ai tout juste le temps de lui ordonner d'esquiver – même si je commence à penser qu'elle l'aurait très bien fait d'elle-même – et la Doudouvet s'envole de plusieurs mètres, mon SIS toujours emberlificoté dans sa fourrure, pour se repositionner au sommet d'une benne.

« Bon, on dirait bien que c'est juste toi et moi cette fois, hein Muscade ? » je lui glisse d'un ton qui se veut assuré, rassurant, peut-être un peu kamikaze à la façon de celui de Cassandre; mais je commence à réaliser que Muscade est sûrement bien moins inquiétée par tout ce bazar que moi. Et ce en dépit de la catastrophe de l'autre jour qui la laissé dans un bien sale état. Néanmoins le moment n'est pas à l'hésitation. Je réunie tout ce que j'ai de détermination dans ma voix et lui lance : « Muscade ! Lance Soufflage Fabuleux ! … ou un truc comme ça. »

Pendant ce temps-là, du coté de Muscade.:

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Tandis que Cassandre, de son côté, parvient à appâter le pauvre Croquine apeuré qui trottine dans sa direction pour se goinfrer de friandises, October, elle, s’en sort avec les honneurs dans son premier combat en solo. Muscade est bien brave : elle s’est gonflée,  gonflée, elle a soufflé, soufflé sur la maison de pa… sur la truffe de Chenipotte, et l’a fait s’envoler. Le pauvre insecte, après s’être pris une poubelle, se trouve désormais K.O sur le sol, immobile.

Le malfrat cri, s’énerve, insulte, avant de fixer avec colère la "dresseuse" qui lui fait face. « Si je peux pas avoir l’autre, je prends celui-ci. » déclare-t-il avec un nouveau plongeon, réussi pour une fois, sur la pauvre Muscade. S’emparant du petit Pokémon, il la prend sous son bras à la place du radis, rappelle Limaçon dans sa pokéball, et tente de partir dans la direction de Cassandre, espérant par miracle tomber sur son légume de prédilection.

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Et maintenant, Dresseuses, on sauve Muscade et on ramène le radis ?

« Oui, c'est bien. Continue d'avancer, j'en ai encore plein de comme ça. » souffle tranquillement Cassandre à la petite Croquine qui commence à dodeliner dans sa direction avec une légère hésitation. En réalité il lui en reste très exactement 4, des « comme ça », mais si elle bon hein, si elle n'avait pas su bluffer un Pokémon elle ne serait plus de ce monde depuis bien longtemps. Probablement fini dans le ventre d'un Grahyèna il y a 12 ans de ça. Et celui-ci semble mordre à l'hameçon car la petite bête continue de se traîner dans sa direction, gobant les friandises sur son passage. Lorsqu'elle arrive finalement à portée de main de la dresseuse, celle-ci lui tend une ultime confiserie et attend qu'elle commence à s'en goinfrer pour l'attirer délicatement dans ses bras.

Et voilà. Une Croquine de récupérée. Franchement, c'était pas si compliqué. Si les gens pouvaient seulement commencer à réfléchir un peu, sérieusement, ce sont les jours comme ça qui lui font parfois regretter d'avoir...

« Bon, vous comptez acheter ou vous êtes juste venue vous rouler par terre sous mon étalage ? » lui lance brusquement la commerçante, visible très contrariée par cette soudaine intervention qui n'a pas manqué de faire reculer d'un pas ou deux quelques uns de ses clients.
« J'sais pas. Vous vendez des pierres Soleil ? » rétorque Cassandre, impassible, en installant confortablement Croquine dans son sac à dos avant l'enfiler sur son dos.
« Quoi ?... Non ! »
« 'Faut pas vous étonner de pas avoir de client, alors. » lui lance la jeune femme par dessus l'épaule, en s'éloignant.
« Je tiens un stand de LÉGUMES ! »
« C'est bien ce que je dis ! »

Face à moi, le voleur de Croquine peste, rage et enrage. J'en déduis qu'il n'a pas été très satisfait de la performance du pauvre Limaçon qui s'est fait balayer en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire par une bourrasque de Muscade. La pauvre chenille est étalée sur une poubelle, sonnée et visiblement plus du tout en état de poursuivre le combat.

« Avec un peu d’entraînement, vous savez, je suis sûre que... »

Le nouveau regard rageur qu'il plante sur moi suffit à m'interrompre cette fois. Ma tentative de réconfort ne semble pas avoir l'effet escompté. Après tout, Cassandre me dit souvent que je manque légèrement de pratique dans les interactions humaines et accessoirement que je ne devrais pas la prendre pour modèle.

« Si je peux pas avoir l’autre, je prends celui-ci. » lâche-t-il finalement en rappelant Limaçon dans sa Pokéball. Attendez, quoi ? Celui-ci?

« Hey, non ! Ne touchez pas à Muscaaa... »

C'est sans délicatesse, qu'il soulève la main refermée sur sa fourrure. La petite Doudouvet se balance lentement au bout de sa prise, avec un air intriguée.

« Lâchez la immédiatement ! » j'ordonne avec toute la conviction que je  parviens tant bien que mal à réunir dans ma voix mais ça ne semble pas réellement l'affecter. Tout comme mes mains que je matérialise et tente d'agiter dans sa direction, agripper à son manteau ou de le ralentir d'une quelconque manière. Bien malheureusement à part bloquer sa vision par instants et l'agacer un peu plus, ça n'a pas non plus grand effet.

« Ah non mais c'est pas vrai. C'est vraiment un effort de groupe aujourd'hui. »

La voix de Cassandre s'élève soudain dans mon dos et je pivote la tête vers elle avec un soupir de soulagement. Croquine installée bien confortablement dans son sac, lanière passée sur une épaule, elle lance un regard mi-dégoutté mi-dépité à l'homme qui s'apprêtait à enfin sortir de cette fichue ruelle. Et tout d'un coup c'est Croquine qui s'envole dans son sac à dos, droit vers nous.

« Attrape ! » lance-t-elle sur un ton joueur alors que l'homme écarquille les yeux avec un air paniqué dans la demi-seconde où son cerveau tente de prendre une décision. Et n'y parvient pas. Il n'esquisse pas un geste; ni pour intercepter le projectile, ni pour l'esquiver et se prend donc le sac ainsi que la Croquine en plein Tour Rapide qu'il contient en pleine figure.  Sa prise sur Muscade se relâche enfin et elle s'envole alors qu'il est projeté à son tour au sol, sur le dos, hors d'état de nuire. La Doudouvet n'attend pas une seconde et file se percher sur l'épaule de Cassandre qui me sourit et récupère notre SIS pour le ré-installer à sa place habituelle.

« Bon. Je vais visiblement devoir encore me racheter un sac à dos. » soupire-t-elle, sans toutefois montrer de réel signe de contrariété, tout en regardant les lambeaux de tissud, derniers témoins de l'existence du dit sac. Oui, chère Cassandre, on dirait bien qu'il n'a malheureusement pas vraiment été conçu pour que des Pokémons lancent des attaques depuis l'intérieur.

« Cassandre ! Plus jamais un coup comme ça ! »

Mais elle ne m'écoute même pas, son attention accaparée par le fameux Pokémon disparu vers qui elle se penche pour le caresser.

« C'était parfait Croquine, exactement comme on avait dit. »

L'étrange mélange de douceur et de fierté qui colorent momentanément sa voix m'emplissent d'un étrange sentiment; il a bien longtemps que je ne l'avais plus entendue parler comme ça. Depuis notre fuite, peut-être. Croquine semble en tout cas convaincue et cherche immédiatement à retourner se loger dans le sac de la jeune femme avant de se rendre compte, avec un soupçon de perplexité, que celui-ci a disparu. Elle passe sa main, dans la fourrure molletonnée de Muscade cette fois, et se penche sur le corps de l'homme inanimé.

« Ses signes vitaux sont constant je ne pense pas qu'il soit en danger. » je commente simplement en voyant mon amie l'observer durant quelques secondes avant de refermer sa main sur la Pokéball contenant Limaçon, ma voix se teinte alors d'une pointe d'amusement, « On se lance aussi dans le rapt de Pokémons, maintenant ? »
« On peut pas le laisser là, il faut lui trouver une nouvelle famille. Et un nouveau nom. »
« Surtout un nouveau nom. »  je lui concède avec un léger rire, « Très bien. Ce n'est pas si c'était notre premier crime, de toute façon. »

Cassandre m'adresse alors un long, un très long regard. Difficile et indéchiffrable. Mais elle n'ajoute rien et tourne simplement les talons, enjoignant d'une nouvelle caresse Croquine à nous suivre.

« Bon, on commence par te ramener à la maison et ensuite on essaye de trouver une épicerie ouverte à cette heure-ci. »
« Avocats x2; brosses à dent x4... »
« Céréales x1 (paquet) ; laits x2 (litre); maïs x1 (200g)., œufs x6, riz x1 (500g), tomates x3 (jolies mais pas trop mûres). Merci, Octi, je sais. »

 

Une fois le voleur de radis hors d’état de nuire et abandonné au sol dans une ruelle, Muscade et October de nouveau en poche, et le Croquine récupérer avec succès et amour, c’est victorieuse que Cassandre marche vers le laboratoire quitté un peu plus tôt. Avec en bonus, la pokéball de Limaçon en poche.

Deux des blouses blanches sont toujours là, attendant nerveusement devant la porte arrière du bâtiment. Les cadavres de vos œufs x6 et vos tomates jolies-mais-pas-trop-mûres ont été ramassés, des traces du massacre tâchant néanmoins toujours le sol. Vous passez cette scène sordide avec difficulté, pour rejoindre les jeunes femmes qui trépignent en vous voyant finalement arriver.

« Oh mon dieu, vous l’avez récupérée ? » s’exclame l’une d’entre elles, la seconde s’empressant de ramasser une Croquine qui semble la reconnaître, poussant un petit couinement satisfait en étant prise dans ses bras. « Merci ! On y croyait plus, merci ! » se répète la première, prenant brièvement Cassandre dans ses bras avant de reculer, adressant un petit regard perplexe en direction d’October, sans commentaire.

Après quelques instants, la demoiselle ayant récupérer le radis vous encourage vivement à entrer dans le laboratoire avec elles. « On vous avait promis une récompense, après tout. Allez, venez ! Raccompagnez au moins Croquine. » insiste-t-elle, vous poussant presque à l’intérieur. Vous découvrez donc les couloirs d’un établissement tout à fait classique, bien qu’agrémenter de matériel qui semble d’assez bonne qualité, certaines machines plus rares que d’autres. Il est clair qu’il s’agit d’un laboratoire disposant de moyens tout à fait raisonnables pour travailler.

« C’est ici ! » vous lance la jeune femme qui vous conduit, replaçant en arrière l’une de ses longues mèches auburn en vous adressant un large sourire, clairement ravie d’avoir récupérer son sujet d’étude. Une fois entrée dans la pièce indiquée, vous tombez sur quelques autres scientifiques, qui saluent avec joie le retour du Pokémon volé. Le radis en question retourne au sol d’un bond, trottinant jusqu’à une petite gamelle d’eau, en prenant une grande lampée tandis que vous observez les environs.

Une large salle, divers enclos et équipements d’analyses répartis un peu partout, plusieurs stations de travail et autres tables surélevées qui regorgent de flacons divers et variés. Au centre, un  enclos un peu plus large que les autres dans lequel Croquine file rapidement, non sans avoir encouragé Muscade à venir s’amuser avec elle au passage. La boule de coton l’accompagne donc, sous le regard particulièrement intéressé d’une des personnes présentes.

« Un Doudouvet ? Ou est-ce que vous l’avez trouvé ? C’est très rare ! » s’exclame un homme d’une quarantaine d’années, admiratif, filant observer le petit Pokémon. « Permettez que je regarde de plus près ? » lance-t-il avec excitation, s’empressant de s’approcher de Muscade. « On pourrait peut-être essayer la même chose que pour Croquine ? » suggère-t-il après une poignée de secondes à étudier les deux Pokémons ensemble dans l’enclot.  « Oh, oui ! » renchérit la jeune femme qui vous a entrainé jusqu’ici,  « Et si ça fonctionne, ça vous fera une chouette récompense ! Basiquement, le Pokémon est analysé par notre machine, qui nous sort ensuite un rapport plus ou moins détaillé, et nous indique quel autre espèce de Pokémon serait le plus apte à travailler avec lui pour améliorer sa puissance. Par exemple, notre Croquine a pu apprendre une nouvelle attaque juste en s’amusant avec l’un de nos Snubbull ! On a des résultats très prometteurs. On va essayer. » décide-t-elle sans trop vous laisser le choix, attrapant la petite Muscade au vol.

Se dirigeant d’un pas assuré vers une large structure métallique au fond de la pièce, elle ouvre une petite trappe, place Doudouvet à l’intérieur et s’empresse de la refermer avant de se tourner vers l’écran qui trône fièrement au milieu de la machine. Une vidéo de la boule de coton qui semble s’agiter, un peu perdue, apparait alors, accompagnée d’un écran de chargement. « C’est très rapide. » précise la scientifique, du texte apparaissant aléatoirement sur l’écran avant de se fixer sur ce qui semble être le rapport final.

« Doudouvet. » commence à lire l’homme à ses côtés, « Semble présenter des caractéristiques de Pokémon fée et plante. Pèse 530 grammes  et mesure 29 centimètres, caractéristiques moyennes. Cycle poussé nécessaire pour étudier sa résistance aux divers éléments et compléter le jeu de données. Pokémon à haut potentiel. Meilleurs matchs actuels estimés : Mélofée, Granivol, Croquine, Tarsal. » achève-t-il en hochant la tête. « Malheureusement, il faudrait le garder plus longtemps pour ce cycle d’analyse. Mais on peut le laisser un peu avec Croquine et voir ce qui se passe ! » s’emballe-t-il, récupérant votre Pokémon pour le remettre dans l’enclot. « Vous voulez boire quelque chose ? » suggère-t-il, tandis que la jeune femme revient discuter avec vous,  clairement intriguée par ce nouveau Pokémon, tout le monde visiblement décidé à laisser les deux bestioles interagir tranquillement.

Après une bonne heure passée à jouer, sauter, charger en tous sens jusqu’à épuisement, alors que tout le monde commence à s’impatienter, Croquine semble s’agiter, entreprenant visiblement de montrer des choses à sa nouvelle meilleure amie. Jusqu’à ce qu’elle… explose ? Non, pas tout à fait. Plutôt jusqu’à ce qu’un flash lumineux éblouisse tout le monde. « C’est l’attaque qu’elle a appris avec Snubbull ! » chuchote la jeune femme à vos côtés, observant avec excitation Muscade qui semble se concentrer, et pencher un peu sa tête. Plisser les yeux, de toutes ses forces.  Jusqu’à ce qu’un second éclair de lumière apparaisse, émanant cette fois de la petite Doudouvet. « Ca a fonctionné ! Vous voyez ? Ça marche ! Ça marche ! » s’excitent une à une toutes les personnes présentes.

Joie et allégresse ! La machine avait vu juste avec son application de matchmaking ! Ravis, les scientifiques vous permettent ENFIN de récupérer votre Pokémon après vous avoir séquestré une partie de l’après-midi. « Merci encore pour Croquine ! Et revenez quand vous voulez ! »

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L'accueil est enjoué et les deux scientifiques qui faisaient encore le pied de grue se ruent sur une Croquine visiblement tout aussi ravie qu'elles de retourner chez elle. Extatique, elles ne tardent pas à tenter de convaincre une October et une Cassandre légèrement plus réticentes de se laisser embarquer jusqu'au cœur de leur labo. Parce que bon, ces courses ne vont quand même pas se faire toutes seules. Et un rapide coup d’œil sur le cadavre de leur précédente tentative d'emplettes a suffit d'achever de les convaincre qu'il n'y aurait rien de récupérable.

Les deux jeunes femmes finissent tout de même par céder à l'insistante invitation, en partie par curiosité et aussi peut-être un peu parce qu'October ne saurait dire non devant un tel enthousiasme. Cassandre examine songeusement les installations, standards pour la plupart, alors qu'on les guide dans le dédale de couloirs. Tout est cependant n excellent état.. Certainement plutôt récent donc. Elle y repère d'ailleurs aussi du matériel dernier cri qui achève de confirmer ses soupçons. Le petit groupe atteint sa destination sans tarder et Croquine file déjà dans un enclos voisin, entraînant Muscade sur ses talons pour une session de jeu bien méritée après toutes ces aventures. Qui sait, peut-être bien que la touffe de coton pourrait enfin finir par réaliser un ou deux vrais tours de magie.

« Un Doudouvet ? Ou est-ce que vous l’avez trouvé ? C’est très rare ! » ne tarde pas à lancer l'un des scientifiques présent, déclenchant sans attendre l'embarra certain d'October ainsi qu'un large sourire, très à l'aise, lui, de sa comparse.
« J'l'ai volé, évidemment. » réplique-t-elle le plus simplement du monde, entraînant à son tour quelques instants de surprise gênée suivis d'une série de rires incertains.
« Permettez que je regarde de plus près ? » ajoute-t-il tout en fonçant sur Muscade sans même attendre de réponse et l'attrape au vol. Cette dernière émet un petit couinement, très certainement contrariée d'avoir été interrompue dans son jeu. « On pourrait peut-être essayer la même chose que pour Croquine ? »

Et soudain, tout le monde s'excite. La décision est prise de soumettre le Doudouvet au jugement leur toute dernière invention; October tente bien d'intervenir mais devant le manque total d'écoute de ses interlocuteurs fini par se résigner et adresser piteusement un regard inquiet à Cassandre, que celle dernière balai d'un revers de la main.

« Rien de bien dangereux, je crois même que j'avais entendu parlé de ce projet avant notre départ. Tu dois avoir une entrée à ce sujet dans ta base de donnée. »

Alors qu'October se met à parcourir frénétiquement les informations disponibles sur les recherches menées à Atlantia, la jeune femme s'installe confortablement dans l'un des sièges et observe la procédure. Qui l'aurait cru, October a apparemment quelques tendances surprotectrices dans son dressage. Enfin – et alors qu'elle y songe, elle entend l'écho famillier des reproches dont on lui rabâchait les oreilles à longueur de journée – certains diraient que c'est elle qui se montre un peu trop tête brûlée. Quelques petites minutes d'analyse et une bonne heure de jeu plus tard les résultats semblent être concluants. Suffisamment en tout cas pour que Muscade ait apprit une nouvelle attaque – une qui n'est même pas à base de coup de tête, qui plus est – et que tout le petit groupe ne s'excite de nouveau.

« Ca a fonctionné ! Vous voyez ? Ça marche ! Ça marche ! »
« C'est formidable mais, si je peux me permettre, votre calibrage semble sensiblement déréglé... Muscade pèse très exactement 527.429 grammes pour une taille de 30.3 centimètres; l’arrondissement au supérieur est légèrement trop important. » intervient timidement October, mains jointes avec un sourire désolé.
« De plus je privilégierai un modèle 2K-22 au lieu de votre 3L-17. Je sais que la série est plus récente et que vous perdrez un poil en vitesse de traitement mais ça réduirait très certainement le nombre de cycles d'analyse nécessaires pour aboutir à rapport complet. » enchérit instantanément Cassandre, interrompant une bonne fois pour toutes les célébrations pour laisser place à quelques regards interloqués, « Et puis, simple supposition éclairée, mais je peux vous assurer qu'il manque au moins Ceribou et Eoko à votre liste des partenaires optimaux potentiels. Mais c'est un très bon début! » conclut Cassandre d'un ultime sourire, tout en se penchant vers Muscade pour la récompenser d'une dragée pour Pokémon parfum fromage – cette Doudouvet à les goûts les plus chelous, j'vous jure.

October, comme toujours, à ses cotés et Muscade grimpant sur son épaule, Cassandre tourne les talons et s'éclipse par la porte dans un silence religieux. Et c'est exactement 4 secondes et 18 centièmes plus tard que sa tête refait son apparition par l'encadrure de la dite porte pour lancer :

« Ah, sinon, vous auriez pas un pack de 6 œufs qui traîne dans un coin ? »