Andy Rodwell.

- T’écoutes ce que je te dis ou bien tu t’en fous ?
- Hm ?
- Tu peux rentrer chez toi, y’a pas grand monde aujourd’hui.
- Comme d’habitude.

C’était une mauvaise idée de base de venir postuler pour travailler dans une boutique d’articles de pêche quand il n’y avait plus majoritairement que des Dresseurs qui s’adonnaient à ce loisir, les mers, lacs et océans regorgeant de Pokémon souvent agressifs. Et il était rarissime qu’un Dresseur n’ait pas son propre matériel personnel afin de satisfaire à une envie soudaine de taquiner les habitants sous-marins. Du coup, les journées se suivaient et se ressemblaient pour le jeune homme, lequel passait le plus clair de son temps derrière son comptoir à lire divers bouquins ou à regarder des reportages sur la petite télévision qui traînait dans un coin. Le temps ne passait pas vraiment inutilement, lui permettant de s’intéresser à divers sujets, mais la lassitude le gagnait beaucoup trop et sa patience arrivaient à son terme.

- On ne va pas se mentir, tu génères peu de fric, tu me payes peu. On en reste la, c’est mieux. On aura essayé hein.
- Ca tombe bien, j’aurais à peine eu de quoi te payer ce mois-ci.

Andy récupéra sa veste, salua une dernière fois son désormais ex-patron et sorti – définitivement – de la poussiéreuse échoppe de pêche. Pourtant, il en était toujours au même point : la tête pleine d’idées et de paysages vus dans les livres, des envies de bouger et de grandir, en quittant les contours de cette ville où il a toujours vécu, de se trouver un but et quelque chose à faire de sa vie.

Tout avait basculé dans son existence quand, deux ans plus tôt, il perdit son père et sa mère à deux mois d’intervalle. Le premier perdant la vie des suites d’une longue maladie, la seconde n’ayant pas pu se remettre de la perte de son époux et s’étant laissée aller jusqu’à perdre le goût de vivre et de se suicider quelques semaines après, laissant son seul enfant seul à l’orée de sa majorité. Inutile de dire qu’il accusa sévèrement le coup, lui qui était parti un temps avec des amis pour un stage professionnel à Kudeswa, et qui n’appris les funestes nouvelles qu’à son retour à Tadsudete.

Depuis, sa vie se résumait à un enchaînement de petits boulots sans grands intérêts et il avait noyé son chagrin dans la lecture et l’apprentissage sans trop savoir pourquoi. Peut-être que ce livre intitulé « Une fable des mondes passés » trouvé dans les affaires de son père, et qui avait longtemps traîné sur sa table de nuit, avait été un déclic quand une nuit, ne trouvant pas le sommeil, il s’intéressa au contenu des pages et y trouva diverses informations qui l’intéressèrent presque immédiatement. Cela lui permettait de s’évader de la monotonie d’un quotidien où rien ne se passait, et où les seules activités se résumaient à une ou deux fêtes annuelles et une vente de canne à pêche tous les 29 février.

La clochette du magasin sonna une ultime fois derrière lui quand la porte se referma. Énième retour à la case départ, que faire désormais que sa seule assurance venait de s’évaporer ? Plusieurs fois il songea à déménager, tout plaquer et partir ailleurs pour tout (re)commencer mais l’argent ne coulait pas à flot et les routes étaient dangereuses, entre Pokémon sauvages, ruines non sécurisées et Dissidents avides d’argent facile.

Il erra un temps dans les rues de Tadsudete, passant évidemment par son libraire préféré qui lui dégottait parfois un livre rare traitant de la politique d’autrefois, des informations réunies par les équipes de Sunrise sur le monde d’antan, les combats et l’élevage des Pokémon allant de la reproduction à la si rare Méga Évolution. Il y resta encore une fois plus longtemps que prévu, et le soleil, déjà déclinant à son arrivée, s’était désormais couché.

La route vers chez lui aurait été toute simple si au détour d’une ruelle, il ne fut pas attiré par une petite lumière émanant d’un bâtiment en très mauvais état. Sans trop savoir pourquoi, il se dirigea vers elle et vit la lumière tressauter, menaçant de s’éteindre comme si l’électricité faiblissait par à coups. La structure n’inspirait rien de rassurant, le lieu semblant à l’abandon depuis des années mais les traces d’un passage récent traînaient partout : des mégots de cigarettes, des cadavres de bouteilles de bière et même une revue pour adulte. Sûrement le squat d’un ivrogne ou d’un sans-abri, mais la source de la lumière intriguait Andy.

Descendant prudemment les marches, il arriva au sous-sol et posa la main sur sa bouche en voyant ce qui se trouvait là : dans un tube en verre relié à ce qui semblait être un générateur se trouvait un Pokémon jaune aux joues rouges. Un Pikachu, épuisé et dans un très sale état, servait de batterie au cinglé qui vivait ici. La variation de lumière était due à la faiblesse de l’électricité produite par le rongeur qui semblait arriver au bout de ses forces. Andy s’approcha et posa sa main sur le verre quand une voix le fit sursauter :

- Et tu fous quoi ici merdeux ?!

En se retournant, il distingua qu’il avait vu juste sur l’occupant des lieux. Les yeux rouges et les cheveux en bataille, la démarche mal assurée, la voix trop vibrante et une bouteille à la main, le pur cliché du soulard. Il soupira doucement.

- Pourquoi vous lui faites ça ? Il va probablement mourir.

L’homme semblait chercher du regard laquelle des deux ou trois silhouettes qu’il distinguait était la vraie avant de répondre, toujours aussi titubant.

- Qu’est-ce ça peut t’faire, hein ? Qu’il crève, des comme lui y’en a plein la forêt d’à coté. Casse-toi !

Il termina sa phrase en jetant sa bouteille sur Andy qui ne put que se baisser de justesse, sentant les débris de verre ayant heurté la prison du Pikachu lui tomber dessus avec le reste de la boisson maltée. Profitant de la surprise, l’ivrogne, plus vif que ne le laissait supposer son état, se rua sur le garçon et le frappa au visage, lui ouvrant légèrement la lèvre. N’ayant d’autres choix que de se défendre, Andy le repoussa tant bien que mal et n’eut que peu de difficultés à l’assommer d’une bonne droite au visage, l’alcool dans le sang de sa cible lui facilitant la tâche.

Passant sa manche sur sa bouche, il remarqua le dépôt rouge et cracha au sol pour évacuer la petite quantité de liquide carmin lui laissant un goût métallique sur la langue. Les lumières se remirent à clignoter, lui faisant reporter son attention sur la petite souris jaune. Andy n’eu pas de difficultés à court-circuiter la rudimentaire installation et libéra le Pokémon de cette horrible prison.

Il avait des marques sur le corps, comme si servir de batterie vivante n’était pas assez douloureux comme ça. Ouvrant sa veste, le jeune homme y lova doucement la créature et se mit en route vers chez lui pour essayer de lui sauver la vie.

Le lendemain matin, il se pencha vers son invité et, en voulant toucher son front pour voir s’il n’avait pas de fièvre, il fut accueilli par une magnifique décharge lui faisant quitter le sol.

- Waaah ! Mais t’es malade putain ? T’as failli m’électrocuter !
- Piii !

La peur et la colère étaient clairement lisibles dans les yeux et dans la voix du Pokémon, et il serait très difficile de lui en vouloir au vu des derniers jours – ou mois ? – qu’il venait de vivre. Soupirant doucement, Andy se reprit et regardant le rongeur observer vaguement autour de lui non sans réellement quitter l’humain des yeux. La bestiole sursauta en voyant Andy bouger et lancer un truc dans sa direction.

- Je ne t’approche plus espèce de cinglé, mais mange au moins ça, ça te fera probablement du bien.

Bien que très méfiante, la souris renifla ce qui venait de rouler dans sa direction avant de prendre l’objet sphérique et de mordre dedans, poussant un cri de satisfaction.

- Pikapi !
- Ouais, ouais de rien. C’est une baie Oran, j’en ai acheté quelques unes au marché avant de venir voir si tu allais bien. T’as pas l’air d’avoir eu des jours très faciles.

La créature sembla presque immédiatement s’adoucir, comme convaincue de la bonté des actions d’Andy même si une part de méfiance, tout à fait normale, restait de mise. Ils passèrent ainsi plusieurs jours, jusqu’à ce que le Pikachu ne retrouve enfin sa forme totale. Alors qu’il était accoudé à la fenêtre de sa chambre, observant une énième fois le même paysage, Andy tourna la tête vers le rongeur qui s’était installé à coté de lui. Il sourit.

- Tu vas beaucoup mieux, ça me fait plaisir de voir ça. Tu vas pouvoir repartir retrouver les tiens, tu dois venir de la forêt des Ombrages non ? Y’a des Pikachu là-ba, j’en ai déjà vu quelques-uns pas loin des portes de la ville.

Il reporta son regard vers l’horizon, où pointaient les premiers arbres de la fameuse forêt.

- T’as de la chance, tu peux aller et venir où bon te semble vu que t’es un Pokémon. Enfin, je suppose que c’est valide tant qu’on ne tombe pas sur un psychopathe qui veut t’utiliser comme chargeur ambulant.

Il soupira doucement.

- J’aimerais être aussi libre que toi, pouvoir aller où je veux sans contraintes.

Andy prit finalement le rongeur dans ses bras et sortit de la maison avec lui. Il l’amena jusqu’à la sortie de la ville, et le déposa au sol afin de le renvoyer à sa vie sauvage, non sans un gros pincement au cœur. Faisant demi-tour, la gorge trop serrée pour dire quoi que ce soit, le jeune homme glissa ses poings serrés dans ses poches et, tête baissée, se remit en marche vers son domicile quand il sentit un poids parcourir son dos et venir se poser sur sa tête.

- Pika !

Le rongeur s’installa confortablement sur le crâne de l’humain et ce dernier ne put réprimer un sourire. Pas d’attaches pour lui non plus apparemment. Trois jours plus tard, les deux personnages étaient de nouveau devant les portes de la ville, la forêt pointant non loin. La différence était que cette fois-ci, il y avait un lien concret entre eux et un S.I.S. dans la poche du jeune homme…

Assez solitaire,je-m’en-foutiste et trop souvent calculateur, Andy a tendance à se renfermer sur lui-même et à ne compter que sur ses propres capacités pour avancer, quelque soit le domaine. Si la situation exige qu’il doive coopérer pour réussir à passer un obstacle, il n’hésitera évidemment pas à le faire, mais il aura auparavant retourné le problème dans tous les sens et en sera arrivé à la conclusion que cette dernière option est la seule viable.
De fait, on pourrait croire que c’est un individu qui n’aime pas du tout la compagnie des gens et qui préfèrent celle des Pokémon, des livres et de la musique en général.. et c’est totalement le cas. Loin d’être mal à l’aise lors de ses quelques interactions sociales, il préférera de loin les éviter et passer son temps sur les routes ou dans une chambre du Centre Pokémon à se préparer à l’exploration ou à se documenter toujours plus.

Toujours très calme et très peu enclin à céder à la panique, il garde très souvent la tête sur les épaules et réfléchir de manière rationnelle et logique quand bien même l’agitation se fait grande tout autour de lui. Ce pragmatisme a toujours été son crédo, se rendant très tôt compte que pleurer et flipper ne servait à rien d’autre que d’augmenter les chances d’échecs.
Paradoxalement, il a tendance également à s’enflammer et à perdre temporairement cette lucidité quand il peut partir à l’exploration d’un nouvel endroit, vagabonder librement sur les routes ou rencontrer un nouveau Pokémon, rendant la situation cocasse quand il réalise qu’il a agit de manière impulsive, sous les rires de Sparky.

Touchant également un peu à l’informatique, il lui arrive de bidouiller quelques petits logiciels sans prétentions, mais beaucoup d’entre eux buguent à l’heure d’être installés sur son S.I.S., ce dernier n’appréciant que peu ce qui ne vient pas du Sunrise Store.

Doté d’un bon mètre quatre-vingt huit pour à peu près quatre-vingt kilos répartis agréablement, Andy est ce qu’on peut appeler un beau gaillard. Des mèches blondes souvent négligées tombent ça et là autour de son visage et sur son front, lui donnant un look un peu « saut du lit » en toute circonstance. Son regard d’un bleu azur donne l’impression d’y voir s’y refléter le calme d’un océan indien au beau milieu de l’après-midi (ouais, tout ça). Même s’il ne cherche aucunement à ce que ce soit volontaire, il lui arrive d’attirer quelques regards de la part de la gente féminine, loin d’être insensible  à son apparence de blondinet.

Son style vestimentaire varie du tout au tout. En ville, il adopte un look sobre et léger, variant les chemises et t-shirts avec de simples jeans souvent simplistes sans aucun trou, ne supportant pas ce style. A l’inverse, quand il repart sur les routes, il préfère se vêtir soit d’un pantacourt, soit d’un jogging évitant d’entraver ses mouvements, surmonté d’un t-shirt des plus basiques, sobre et très souvent uni. Il n’a encore jamais eu d’occasion nécessitant de devoir se mettre sur son trente-et-un, et à dire vrai il redoute fortement le jour où il devrait se vêtir comme un pingouin…

Surnom : Sparky. Espèce : Pikachu. Genre : Male.

Doté d’un naturel jovial et taquin, Sparky n’est pleinement lui-même qu’en présence de son dresseur, lequel l’a sauvé d’une mort quasiment certaine. Un lien sincère a immédiatement rapproché les deux partenaires, comme on peut le lire stupidement dans les livres et contes pour enfant, mais quand une vie a été mise en jeu, il n’en faut généralement pas beaucoup plus pour que deux destins se soudent.
En combat, son tempérament électrique lui joue parfois des tours, cherchant à titiller un adversaire sur lequel il sait qu’il a pertinemment le dessus, jouant paradoxalement le jeu du chat s’amusant avec la petite souris. Ce qui lui vaut parfois quelques surprises malvenues quand son adversaire parvient à se remettre un minimum dans le combat.

A coté de ça, s’il perd le contact avec Andy, il perd également ses moyens et sera très facilement enclin à céder à la panique la plus totale, électrocutant, souvent malgré lui, toute personne s’approchant trop près et augmentant son taux de stress.

C'est quoi ton p'tit nom ? Mohamed, mais on m’appelait Andy, Camus, Andynette ici…
T'as quel âge ? 31 ans prochainement si Dieu le veut.
Comment t'as atterri ici ? J’ai enfin vu la nouvelle et il fallait que je revienne.
Nous, on t'aime déjà, mais toi t'as des remarques sur le forum ? Ca devient de plus en plus zarb votre délires hein, on passe des bananes aux {poireaux} maintenant ? Bon les {apalcas} restent, mais quand même…
Un dernier mot pour la route ? J’ai gagné un procès contre Irina, plus rien ne me fait peur (et les créas de Kirjane m'accompagnent toujours   ).