Live to shoot another day. [spec]

Live to shoot Another dAY.

♫♫♫

C'est avec toute l’effervescence si familière et pourtant presque fiévreuse d'un retour chez soi après un long voyage que Cassandre virevolte entre les pontons putrides de Swanford. Tourbillonnant entre passerelles moisies et cabanes décrépies avec candeur, comme si les effluves nauséabondes du marais agissaient comme autant de madeleines de Proust. Je pourrais certes tenter de l'arrêter, de lui demander des explications ou de la faire redescendre un peu sur terre ; mais j'ai déjà eu l'occasion d'observer ces curieux élans d'enthousiasmes chez elle, et j'ai peur de la voir se remettre à faire des roulades par terre et longer les murs telle un piètre acteur jouant dans un de ces antiques films d'espionnage si je tente d'en appeler à son bon sens.

Non, mieux vaux la laisser n'en faire qu'à sa tête. Après tout, ça ne fait de mal à personne. Pour le moment tout du moins. Et avec un peu de chance l'acquisition de ce second badge, qui devrait se faire bien moins dans l'urgence, se déroulera tout aussi paisiblement que celle du premier. Quelques souvenirs du délicieux thé préparé par Molly me reviennent soudain en tête, ne rendant que plus âpre la puanteur du bourbier environnant. C'est dans des moments comme celui-là que j'en arriverai presque à regretter que Cassandre ait eu le génie de parvenir à me créer un semblant de sens, ou au moins qu'elle ne m'ait pas accordé les autorisations pour occasionnellement les désactiver. Surtout que si les retours que j'ai eu sur le champion de l'arène local se révèlent justes, je doute d'avoir l'occasion de partager un thé aujourd'hui avec Connor...

S'arrêtant enfin devant la ruine qui tient tient apparemment le titre d'arène, mon amie m'adresse un large, fin sourire qui illumine ses lèvres comme le fil d'un rasoir. Je le lui rend maladroitement, pas certaine de ce qu'elle attend de moi. Apparemment cela lui suffit, car elle se retourne brusquement vers la vielle porte branlante et fait racler le dos de ses longues phalanges éraflées sur l'épaisse couche de rouille tout en lançant :

« Toc, toc ? »

Le son de sa voix, forte et limpide, couvre sans peine le grincement souffreteux du métal sous ses doigts. Elle attend une seconde, fronce légèrement les sourcils et ajoute avec une expression ennuyée,

« Normalement, c'est maintenant que tu réponds “Qui est là ?” ! »

Live to shoot another day. [spec] OCTOBER-0.12High

Cassandre & October défient Connor !:

I.A. Date d'inscription : 30/03/2019 Messages : 3640 ♦ Aucun badge

Il ne se passe rien.

La porte reste fermée. L'arène, muette.

Après un peu d'insistance, vous finissez par entendre des bruits de pas ainsi que des grognements qui s'approchent de la porte.

« C'est encore pour un badge ?! » Demande une voix visiblement contrariée par votre visite. « Éloigne-toi de trois pas de la porte et garde tes mains bien visibles. »

Ces instructions données, la serrure s'enclenche dans un bruit de rouille. La porte s'ouvre d'un seul coup, révélant un homme mal rasé, l'air grincheux de celui qui vient de se faire réveiller impromptument, un pistolet dans la main tourné très clairement dans votre direction.

Son regard se pose d'abord sur Cassandre, puis se dirige vers la forme éthérée d'October. Il fronce les sourcils, regarde le bas du torse de l'hologramme disparaitre dans le néant... Puis soudain, ses yeux se tournent à nouveau sur Cassandre et ses sourcils se lèvent avec surprise.

« Toi ?! Qu'est-ce que tu... »

Il marque une pause. Vous pouvez le voir réfléchir rapidement, intensément. Puis il baisse son arme, lentement, et s'exprime cette fois-ci avec une prudence circonspecte.

« Qu'est-ce qui t'amène ici ? »

Ses yeux filent de part et d'autre de votre duo, vérifiant sans doute que vous êtes bien seules.

« Attends. Discutons plutôt à l'intérieur. »

Son arme toujours pointée vers le sol, mais bien en main, il recule dans l'encadrure de la porte et vous invite d'un geste à entrer. Il se place à côté de la porte, ne vous tournant jamais le dos, et faisant en sorte de ne pas vous placer entre lui et la sortie.

Il referme la porte derrière lui et tourne la clef dans la serrure.

« Pour qu'on ne soit pas dérangés par un autre de ces stupides gosses obsédés par les badges. » Explique-t-il. « Alors ? Pourquoi es-tu là ? »