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 Cobalt ~ Carnets de Route

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Cobalt Baath
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MessageSujet: Cobalt ~ Carnets de Route   Cobalt ~ Carnets de Route EmptyJeu 18 Juin - 22:01


CARNETS DE ROUTE
Cobalt Bath

"Avant toutes choses, il convient de considérer que ce que j'appelle ici Carnets de Route n'est rien d'autre que la somme des notes prises sur mon carnet au fil de mes nombreux voyages - j'y retranscris toutes les études rapides que j'ai pu faire sur des pokemons croisés, ainsi que des articles plus généraux sur des sujets aussi divers que passionants, comme la gastronomie des everglades, la dichotomie sexuelle artificielle (et extrêmement anthropomorphique) des pokemons ou la sexualité polymorphe des natifs d'amérique du nord."
Cobalt Bath, in Carnets de Route : Introduction


I - Pokemons : études & essais

II - Espèces : articles de recherche

III - Anthropologie : articles & descriptions




Dernière édition par Cobalt Baath le Ven 19 Juin - 22:55, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: Cobalt ~ Carnets de Route   Cobalt ~ Carnets de Route EmptyJeu 18 Juin - 22:04

I - Pokemons : études & essais

#10 - Chenipan:
#11 - Chrysacier:
#13 - Aspicot:
#14 - Coconfort:
#252 - Arcko:
#277 - Hélédelle:
#284 - Maskadra:
#291 - Ninjask:
#292 - Munja:
#296 - Makuhita:
#315 - Rosélia:
#370 - Lovdisc:
#694 - Galvaran:


Dernière édition par Cobalt Baath le Mer 24 Juin - 23:47, édité 21 fois
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MessageSujet: Re: Cobalt ~ Carnets de Route   Cobalt ~ Carnets de Route EmptyVen 19 Juin - 20:24

II - Espèces : articles de recherche


Salome, Tarsal à Woodmay

"Le Tarsal est une vision rare et unique dans le bois des murmures. La population de Tarsals a toujours été faible dans les environs de Woodmay et même autour, menant à la presque déification de l’espèce, le caractère psychique du pokemon aidant. Le Tarsal est par ailleurs humanoïde, éthéré, peu prompt au combat - c’est un pokemon à part, dont les évolutions sont peu connues. La plus grande population recensée de Tarsal se trouve sur la route E5, près du Mississipi, mais elle reste cependant assez rare et difficile à observer.

J’ai eu la chance de rencontrer et de capturer un des rares individus des alentours de Woodmay, un tarsal femelle que j’ai appelé Salomé (de l’hébreu “Shalom”, “peace”). Bien que les Tarsal ne soient pas connus pour leur sociabilisation, Salomé interagit beaucoup avec mes autres pokemons et avec moi-même. C’est une brave petite bête peu aventureuse, très patiente et un peu timide, bien que très sociale : je ne saurais pas dire s’il s’agit là d’une caractéristique de l’espèce ou si c’est un trait de Salomé elle-même.

Physiquement, les Tarsals sont majoritairement pigmentés verts et blancs, avec une “crête” rouge ou rose pâle constituée de deux cornes, une à l’avant une à l’arrière, un corps fantomatique blanc et des cheveux verts. Salomé ne déroge pas à la norme - elle semble un peu plus pâle que la moyenne mais dispose bien de l’organisation typique des couleurs de l’espèce. Il n’y a pas de différence entre les Tarsal mâles et femelles à ma connaissance, si ce n’est l’organe génital caché sous leur robe de nuit trop grande. Une inspection rapide et pudique de ma petite Tarsal m’a révélé un phénotype clairement femelle, un fait intéressant car Salomé semble attirée principalement par les autres femelles. Je ne sais pas si cette homosexualité évidente est spécifique de mon individu ou si tous les Tarsal sont gays as fuck : une étude plus approfondie serait nécessaire. Par ailleurs, je ne sais pas si deux Tarsal femelles peuvent se reproduire entre elles et si un tel acte doit être taggé “science babies” ou pas. Là encore, plus de recherches s’imposent.

Certaines théories laissent à penser que le Tarsal est influencé fortement par le caractère et les habitudes de son dresseur. Cela pourrait expliquer un certain nombre de choses (comme son homosexualité ou sa fascination pour les reptiles de mon équipe et sa tendance à dormir longtemps et à se réveiller tard), mais reste difficile à quantifier rigoureusement.

De la littérature existante, on sait que le Tarsal évolue en un type de petit monstre appelé Kirlia, assez similaire bien que plus actif et nettement moins mignon, si l’on en croit les quelques images postés sur le network. Il est nécessaire pour cela d’entraîner le Tarsal au combat, chose que je ne compte pas faire personnellement, n’ayant pas d’intérêt particulier pour les stratégies offensives et défensives du petit animal.

Là encore, la littérature nous informe suffisamment sur ses capacités : pokemon psychique et féérique par excellence, le Tarsal peut occuper une place stratégique proéminente dans une équipe, endossant à la fois le rôle de soigneur, de contrôleur et de nuker. Autant de termes qui me sont étrangers : je suis scientifiques, pas dresseuse.

J'ai néanmoins entendu parler de beaucoup de rangers qui l'utilisent avec succès dans leurs patrouilles - c'est un pokemon assez prisé des américains et très demandé à l'international.”



Papinox, aux portes de la génétique

Le Papinox. Bien que l'espèce soit courante et ubiquitaire du continent nord-américain, on oublie trop souvent de mentionner son incroyable richesse génétique : la répartition mendelienne de ses branches évolutives, bien conservée, renferme sans doute le secret de son incroyable survivance. C'est plus simple d'être Apte quand on est Deux simultanément. (même si Trois c'est mieux)

Le Papinox commence sa vie au stade de larve, un stade auquel il restera longtemps, comme son alter ego le Charmillon. Ce stade est d'ailleurs le même pour les deux espèces : le Chenipotte, que nous connaissons bien. Assez inoffensif à ce stade, ses secrétions peuvent être utilisées culturellement de bien des façons. Mais si le Chenipotte est inégalé, c'est bien pour sa cuisine. Présente dans toutes les cultures nord-américaine, elle est étonnante et riche en vitamines.

Une fois qu'il a suffisamment appris et surtout emmagasiné de nutriments, le chenipotte forme un cocon. Comme tous les cocons, il contient une version dissoute du pokemon, qui s'apprête à devenir autre chose. (dans le cas du chenipotte, quelque chose de plus utile) On l'appelle le Blindalys. Blindalys se distingue par sa couleur violette, permettant de repérer le futur Papinox. Si les cocons de beaucoup d'espèces sont délicieux à la cuisine, il arrive souvent que le goût du Blindalys soit déjà annonciateur du pokemon à venir. Ne pas cuisiner.

Ce n'est qu'après une longue seconde gestation que le Papinox crèvera son cocon pour s'envoler. Le papinox est un pokemon de nuit aux couleurs criardes et sombres : vert foncés, violet foncé... Il a un goût amer et peu de valeur nutritive : là encore, éviter de consommer.  Il peut même parfois être toxique.

Généralement les gens sont déçus d'avoir eu un Papinox au lieu d'un Charmillon. Je trouve que cela dit beaucoup de choses de l'espèce en général et sur sa place dans le microcosme biologique d'amérique du nord. Le Papinox n'est au final qu'une version monstrueuse des mites de maison : au même titre que le Ratata survit dans les égoûts des villes, il est vu comme un nuisible mangeur de cachemire là où la plupart des gens voient le Charmillon comme un adorable Papillon qui prends son envol.

Néanmoins pour le scientifique, la diversité des formes et des évolutions du Papinox et du Charmillon questionne. Comment le pokemon a-t-il pu conserver dans son ADN autant de puissance évolutive et d'options génétiques ? On sait depuis qu'on a découvert les archives de VIKIPEDIA que certaines fleurs ou herbes ont des génomes gigantesques - mais que sait-on aujourd'hui du génome des Chenipottes ? Les pokemons sont-ils issus des mêmes lignées évolutives que nous ou sont-ils radicalement différents ?

La ressemblance avec le Chenipan et l'Aspicot asiatique questionne. Elle est hautant physique qu'évolutive, avec des stades similaires, des caractéristiques similaires et une grande facilité d'évolution. Comment peut-on rapprocher ces différentes espèces ? Le Chenipan Asiatique préexiste-t-il au Chenipotte, ou bien est-ce l'inverse ? A-t-on aujourd'hui les moyens scientifiques et techniques de séquencer le génome des pokemons pour peut-être détecter les signes d'une divergence évolutive, à la fois au sein des pokemons insectes, mais aussi entre leur génome et celui des animaux traditionnels ?"



De Galvaran à Iguolta, chroniques d’une batterie sur pattes

“C’est en déblayant les ruines de l’usine qui allait plus tard devenir ma maison d’édition que j’ai fait la rencontre de ce petit pokemon étrange qui ne semble pas venir d’amérique du nord. Similaire dans ses couleurs et dans ses attaques au bien connu Pikachu, il ne s’agit cependant pas d’un rongeur mais d’un reptile, ce qui en fait une trouvaille fabuleuse pour une amatrice comme moi. Après avoir reçu la version bébé de ce pokemon, que des recherches plus approfondies m’ont par la suite pointées être un “Galvaran”, déjà vu mais jamais attrapé, j’ai tenté différentes approches avec lui pour voir si celui-ci pouvait évoluer.

Je tiens à préciser en préambule que ce pokemon est idéal pour recharger une batterie de SIS vide. En effet, il dispose d’un contrôle sur son ampérage et son voltage qu’aucun autre pokemon ne possède. Là où un pikachu ferait griller n’importe quelle machinerie, un petit Galvaran pourra avec une grande délicatesse recharger le machin. (et jouer avec pendant de nombreuses heures : ce petit animal est extrêmement intelligent !)

Je l’ai donc utilisé pendant plusieurs mois comme batterie, avant de l’amener sur le terrain pour quelques combats. A ma grande surprise, il s’est avéré un atout précieux dans mon équipe, surtout en duo avec un pokemon comme mon Massko, qui ne craint pas trop les décharges périodiques d’électricité : quand le Galvaran s’énerve, il ne vaut mieux pas être à côté.

Finalement, c’est une pierre élémentaire (Pierre Soleil, comme l’appelle les locaux, assez rare) ramassée dans une quelconque péninsule du sud du continent qui a déclenché chez mon petit compagnon le déclic tant espéré. C’est simple : il ne voulait plus la lâcher. Trois jours durant, il a dormi avec.  Et le quatrième jour, mon petit lézard avait évolué en un plutôt gros lézard.

Je sais qu’on me considère souvent comme une experte dans ce domaine mais je tiens à rappeler que cette réputation est totalement usurpée. Je suis passionnée d’anthropologie et de journalisme d’investigation : mes recherches sur les pokemons relèvent davantage du hobby que de la science exacte. Cela ne m’empêche pas, bien entendu, de publier de temps à autres des papiers intéressants sur tels ou tels sujets - mais si vous cherchez des pokemonologue - qui souvent monologuent - vous ne lisez pas le bon bouquin !

Maintenant qu’il a complètement évolué, mon Iguolta (que j’ai appelé Lithium - ça semblait fitting) a beaucoup gagné en assurance et en sérieux - le petit galvaran était rigolo et un peu timide, mais l’Iguolta est un chasseur d’insecte avide et un foudroyeur de génie. Je l’ai déjà mentionné, mais il s’agit d’un animal extrêmement intelligent qui comprends presque aussi bien qu’un humain adulte et définitivement mieux qu’un des marmots que mes anciennes copines de classe se mettent à pondre par dizaines maintenant qu’elles sont plus proches de la trentaine dépressive que de la vingtaine alcoolique.

Il serait intéressant de comparer ses capacités au combat avec celles de pokemons similaires de lignées différentes pour déterminer lesquels ont été favorisés par l'évolution et pourquoi, et dans quelles régions. Il serait également intéressant de déterminer quels genres de mutation ont pu se produire pour permettre à un lézard américain classique de manipuler des charges électriques avec une telle précision.”



Munja, la poésie tombée des mues

“La Ningale ressemble à une petite araignée monstrueuse ; on la trouve en de multiples endroits du continent nord-américain, souvent dans les forêt, où elle creuse des nids souterrains pour assurer sa survivance. Généralement de couleur blanche striée avec deux pattes grises à l’avant de deux blanches à l’arrière, elle ne possède pas les huit pattes classiques d’une araignée et a deux ailes excroissantes de son dos. Elle évolue en Ninjask, une sorte de cigale monstrueuse possédant deux paires d’ailes ; un pokemon intéressant mais qui n’est pas le sujet de notre article.

En effet, lorsqu’elle mue pour devenir Ninjask, la Ningale laisse derrière elle sa première peau, qui prends une couleur doucement marron comme des feuilles d’automne tombée à terre ; et c’est ce qu’est la mue, finalement ; la peau éclatée dans le dos pour laisser sortir la Ninjask fait penser à deux ailes, de part et d’autres de la mue.

De tous les pokemons que j’ai pu rencontrer, je n’en ai croisé aucun de plus mélancoliques ; de plus triste ; et de plus profondément touchant que la Munja, cette mue que laisse derrière elle la cigale quand elle s’apprête à chanter. Munja est un pokemon mort-né ; un enfant monstrueux qui ne devrait pas exister.

Et vous, lecteur, combien de peaux avez-vous laissées derrière vous ? Que seraient-elles aujourd’hui si elles avaient pris vie, ces peaux, si elles étaient devenues des individus à part entière, le dos éclaté d’avoir changé dans la souffrance ; des auréoles de brumes au dessus des yeux et de la feuille morte pour peau à caresser ? Ainsi naissent les anges quand d’avoir trop pleuré d’amour… Ce pokemon me creuse le ventre et me rappelle un poème, que je vous partagerai peut-être à la fin de cet article.

La Munja est fidèle à sa mythologie intérieure : c’est un pokemon abandonné, un accident, il n’est l’objectif de personne ; on ne devient pas Munja, on naît ainsi, on trébuche sur l’existence de l’Ange, de l’être Ange ; on se maquille d’auréoles et on vit dans le passé, parce qu’on n’a pas le choix, pas vraiment, on a été affublé du passé comme d’autres sont affublés d’un père et d’une mère ; on ne choisit pas, on fait avec. Le Munja a des yeux percés tourné vers l’avant mais un dos crevé qui laissent s’échapper tout ce qui est vivant, qui laisse s’évaporer le monstre pour ne laisser que la construction, que l’a-été, pour ne laisser s’exprimer que ce qui reste, priant comme un prêtre pour qu’il reste quelque chose.

Quand vous entendez les cigales, l’été, siffler à la porte de votre poitrine, combien d’Ange sont morts pour les laisser souffler ? Combien d’horloges se sont sauvées de combien de peaux mortes pour chanter l’été, pour murmurer l’a-été en troupeaux de poètes innocents - je ne suis pas en reste, je l’avoue - je suis moi-même cette meurtrière innocente qui laisse des peaux un peu partout, qui espère chaque soir qu’aucune chanson ne les réveille - et si les zombies, si les zombies ce n’était rien que cela - si ce fantasme de la surcroissance, si ce corps construit de vaudoo et de chamans étranges ce n’était que la naissance d’un monstre fait de lambeaux du passés et d’abandon de nous ?

Vous voyez, je crois que le Munja dit moins de choses de la biologie qu’il dit de choses du fond de nous-même."
Poème:



Arakdo, quand vient l'orage

Note de Mary: j’ai regroupé ici les recherches menées par Cobalt sur l’espèce Arakdo alors que nous travaillions dans la bibliothèque souterraine. Je m’inquiète pour Cobby. Depuis qu’elle a découvert la bibliothèque souterraine, elle n’est plus la même. Elle parle moins - parfois je l’entend pleurer la nuit, assise sur le canapé. Ses recherches sont de plus en plus décousues.

C’est une espèce qui vient du bord de l’oeil - d’abord araignée d’eau puis masque à draps de nuit de lune et de nuits de larme - de toutes les espèces que j’ai côtoyées c’est celle qui me semble la plus vraie ; celle qui dit le plus de choses de notre vie ; mais c’est le fil rouge de mes recherches d’essayer de retrouver à travers les bribes pseudo-scientifiques des temps anciens un peu de la poésie qui est notre vraie nature. L’arakdo est tout cela - elle glisse sur la surface des lacs sans se faire prendre, jamais, comme une larme échappée dans un regard qui s’évade - c’est si dur les séparations, d’un côté l’eau de l’autre côté le ciel, et nous au milieu, prisonniers, prisonniers de nous-même. Araignées d’eau prisonnières d’une surface qu’on s’est inventées mais qu’on ne sait défaire.

Un jour nous glissons comme des araignées sur la limite d’un lac ; le jour suivant nous déchirons l’azur et tous nos horizons ; les masques dessinés ont remplacé les draps défaits, comme si plus rien ne chiffonnait la surface de nos regards ; on crève toujours la surface, oui, mais c’est une autre surface, celle de notre lassitude ; c’est si dur les séparations, Mary, même si elles tombent comme des évidences. Quand l’Arakdo mue et se sépare de son ancienne apparence, elle pleure un peu, le sais-tu ; elle pleure un peu en laissant la peau caressée des mois durant ; elle pleure un peu en abandonnant ce qu’elle était : l’être à l’autre, différemment, du bout des doigts ; elle devient légère, volante, menteuse - et pourtant belle, si belle… Quand la Maskadra se dévoile pour la première fois, on ne peut que sourire comme si on souriait pour la première fois : c’est un spectacle magnifique, une danse céleste, un jeu d’eau et de regards hypnotique. Quand vient l’orage l’Arakdo mue et devient ce jeu de couleurs et de formes, ces losanges alambiqués qui caressent le vent de l’ouest, ce pokemon volant l’azur, indécrochable, lointain, lointain toujours, comme nous le sommes déjà.

Tu vois, il n’y a rien qui me semble plus vrai que la danse de l’Arakdo en Maskadra - c’est une histoire de séparation, une histoire violente de séparation comme le monde animal en raconte peu : un discours sur la beauté des illusions perdues et sur la cruauté de l’aurore.

Antonin Artaud l’avait vu, les bibliothèque allemandes en étaient pleines : l’amérique du nord est une autoroute pour les monstres venus d’à l’intérieur de nous mêmes. Nous les portons en nous. Comprends-tu ? Nous les avons amenés ici. Ne croyez pas ce qu’on vous dit des cataclysmes et des apocalypses : les vainqueurs refont l’histoire, même quand la victoire est triste.

Alors que nous nous séparons, je le pressens, pour de nombreuses années ; pour toujours peut-être ; je le sens au fond de moi : les séparations sont des victoires tristes, les séparations sont une forme de vitalité, cette vitalité qu’on a quand on claque la porte pour ne pas mourir. On enlève ses chaussons, on met son masque.

Si tu ne me crois pas, regarde, regarde dans les yeux de l’Arakdo quand vient l’Orage. Tu verras les nuées de Maskadra sur l’horizon. Tu comprendras.



Lovdisc ou l'Adieu à Mary

Note de Mary : Cobalt est partie ce matin avec son matériel de recherche, son katana et un attrappe-rêve. Elle a laissé un lovdisc au fond d’un seau boueux au milieu de la cuisine et cette lettre, que je ne sais pas comment interpréter. Je vous la partage dans l’espoir que vous parveniez, peut-être, à percer le mystère qui entoure les recherches récentes de Cobalt. Qu’a-t-elle vu ou lu dans la bibliothèque souterraine qui explique son attitude et son propos ? Je suis perdue.

Il fallait l’écrire sur une lettre et je ne sais pas comment te le dire, et j’aurais pu faire comme les amants qui s’offrent des Lovdisc en cadeau de rencontre, de départ, ou d’autre chose ; on ne questionne pas ces petites anecdotes ; on ne questionne pas la forme que prennent les choses simples du quotidien. Pourtant tout est là. Tout est dans les petits gestes. Tout est dans la surface brisée de nos échanges infructueux, j’espère que tu l’as vu et que tu l’as compris : certains amours n’évoluent pas. Le Lovdisc est et reste, du début à la fin de sa vie, un signe dans un océan de sons et de mots mal formés. Le Lovdisc est tout sauf une lettre d’amour : c’est un poisson, toujours dans un seul élément, qui meurt sorti de son environnement naturel.

C’est pour ça que je m’en vais.

Veux-tu savoir la seule chose qu’il faille savoir sur le Lovdisc ? Il gagne en vitesse quand il pleut. Voilà. Voilà ce qu’est notre amour : une jeune femme courant sous la pluie, glissant, incapable de se diriger dans la demie-lumière du soir et dans les ombres liminales de ce demi-milieu qu’est la pluie battant sur les toits, mais courant vite, plus vite, toujours plus vite, se jetant vers le désastre comme on se jette dans les bras d’une amante. Nous nous sommes côtoyées sans nous comprendre. Nous avons couru sans nous épauler. Nous nous sommes épuisées : voilà la vérité. Je regardais ce Lovdisc dans son seau, inutile, et je ne comprenais pas de quoi il était fait, quelle était son essence ; je relisais Walter Benjamin et je comprenais pas, je ne comprenais pas, et je me suis mise à pleurer, à pleurer, et mes larmes se sont écrasées dans ce seau plein de terre et de crasse, et le Lovdisc nageait vite, plus vite, plus vite, il nageait si vite et je pleurais si fort, si fort, comme si on me déchirait, et j’ai finalement compris. Je pensais qu’il n’y avait rien à dire du Lovdisc, mais il y a tout à dire, au contraire. Sa simplicité est écrasante. Sa pureté est aliénante. Le Lovdisc, c’est la vanité, l’incroyable vanité des sentiments. C’est la faiblesse de toutes les choses qui nous font humaines. Voilà ce qu’est le Lovdisc. Voilà ce qu’est la constellation, le totem, le sens, la direction astrale de ce monstre de poche : le Lovdisc, ce sont les blessures qu’on s’inflige entre nous sans se comprendre. Ce sont les mots qu’on s’écrit avec des stylos brisés, à travers des yeux brouillés de larmes.

Dans la Bibliothèque du Dessous, j’ai fini par deviner le grand secret des choses.

Je m’en vais, Mary. Je m’en vais vraiment, cette fois. La Mère de Métal m’attends, au delà de l’horizon ciselé de montagnes qui ne nous appartiennent pas. Je te laisse ce Lovdisc, comme le font les amants qui s’en vont et ne savent pas qu’ils ne reviendront pas. Je t’ai aimée, je t’ai aimée fort, comme un poisson qui tourne dans un seau. A présent, je m’en vais mourir loin de toi.

Fais en ce que tu voudras.


Dernière édition par Cobalt Baath le Dim 28 Juin - 0:46, édité 18 fois
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MessageSujet: Re: Cobalt ~ Carnets de Route   Cobalt ~ Carnets de Route EmptyVen 19 Juin - 20:26

III - Anthropologie : articles & descriptions

Le Quartier Rouge (Anna Teje, editions Soleil d'Encre)

Editions Soleil d'Encre (Cobalt Bath, editions Soleil d'Encre)

La Compagnie Jezebel (Anna Teje, editions Soleil d'Encre #UNPUBLISHED)

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MessageSujet: Re: Cobalt ~ Carnets de Route   Cobalt ~ Carnets de Route Empty

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