Chapitre 14 - Gooseberries all over your skin

B.M. Suite à son passage dans les plaines arides où il avait rencontré le dresseur au manteau charismatique, Kusanagui Ishida, le nouveau Ranger avait passé les deux nuits suivantes à Deadly Borrow, préférant regarder les matchs des challengers plutôt que de challenger lui-même la championne. De toute façon, il voulait faire les choses en bonnes et dues formes. Deux soirées à passer à taverne locale en apprend plus sur les environs que les visiter. Assis au comptoir pendant deux jours, Nate avait eu l’opportunité de parler avec plusieurs hommes, et avait appris la localisation géographique de plusieurs lieux-dits. Et il faut dire que ça faisait du bien, après son aventure à Holika, et l’hypertrain de Malbec, et celle avec Kusanagui...de se reposer un peu.

C’est la seconde soirée qu’il avait rencontré Arthur Morgan, un Ranger de notoriété de passage dans sa ville natale pour une patrouille. Bon, Nate savait qu’il avait des patrouilles à effectuer régulièrement, tel que ça avait été indiqués dans son manuel de Ranger en herbe. Mais le dresseur avait fortement espéré qu’il pourrait joindre l’utile à l’agréable, c’est-à-dire des rumeurs de baies et de patrouille à faire en même temps. Mais bon, soit les informations sur les baies de Deadly Borrow ne coulaient pas à flot, soit il y avait peu de baie dans cet environnement désertique. La deuxième option faisait nettement plus de sens que la première.

Le Ranger ne lui avait pas parler directement. Du moins, pas à lui, mais plutôt à un groupe de jeune loup assis à une table pas trop loin du bar. De jeunes dresseurs, ou Ranger, impossible à savoir, qui voulaient entendre des histoires d’aventure, comme pour étancher cette soif insatiable. La même que ressentait Nate, au plus profond de lui. Un moyen de se prouver, alors qu’il était enfin seul, sans Silence. Les rumeurs circulaient qu’il y avait encore des problèmes dans la ville fantôme. Et Arthur y allait, première chose demain matin. SI Arthur y allait, Nate irait aussi, en douce.


C’est donc le soir même, au coucher de soleil que Nate prend la route, sur le dos de Stomper, son Rhinoféros. Le mouvement du Pokémon de roc est lent, la cadence est rythmée et le coeur du Ranger bat la chamade. Une première patrouille seul, avant le Ranger émérite. Peut-être qu’il aura même terminé lorsque le Ranger arrivera, demain matin. Nate peut déjà s’imaginer recevoir les éloges du Ranger à la tignasse noire. Mais pour se faire, il faut quand même passer à travers sa première patrouille.

Le sac de Nate est accroché sur les écailles de roc du rhinocéros. Ce dernier est empli des plus récentes trouvailles de Nate, des baies séchées et fraîches qu’il a trouvé aux abords de la ville avant de la quitter. Au loin, il peut voir la ville se dresser, en plein milieu du désert. «Raccapricciante» murmure-t-il à l’orée de la ville. Une ville fantôme, figée dans le temps. Et c’est là qu’il a décidé de livrer sa première patrouille? Mais quel con!

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L'ambiance est lourde une fois la nuit tombée dans la ville fantôme. Les bruits y sont des plus souvent insolites alors que l'instant d'avant, un silence de mort trônait dans la ville. Tu vois parfois des silhouettes apparaitre au loin pour brutalement s'évanouir et alors que tu tournes au coin d'une maison, tombant du toit...

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Et maintenant, Ranger, quelle est la prochaine étape ?



Eux aussi semblaient faire une patrouille ! Mais contre quoi ? Ou qui ?

B.M. L’atmosphère dans la Ville Fantôme est plutôt au calme plat. Pas un son, pas une botte de foin qui roule comme dans un Western, rien. La ville, en elle-même, semble être figée dans le temps, sans bruits, sans vie. Seul un froid glacial qui parcoure l’échine du Ranger donne un semblant d’émotion. En plus, avec la nuit qui est tombée, et la Lune qui est plutôt gênée, il fait sombre, très sombre. Trop sombre? Exact, comme Nate se prend une porte sur le tibia alors qu’il est dans la ville que depuis deux minutes. Il retient un juron, masse sa jambe endolorie et se maudit d’avoir pris la décision de venir ici en pleine nuit. Non mais quelle idée! Les bâtiments sont quand même sobres, et de façon surprenante, en bon état.

La ville offre ses atouts au Ranger par moment. Il y a une certaine beauté glaciale, alors que les édifices et le contenu de la rue sont figés dans le temps. Des voitures bien garées, des squelettes bien couchés, ce genre de truc, quoi! Les poils sur les bras (et les jambes bien hérissé), le Ranger continue sa propre patrouille.

Puis, les bruits insolites commencent. Première fois, on dirait qu’une des voitures vient de démarrer. Puis, rien. Il avance, une fenêtre se fracasse…mais aucun éclat de verre. « Cosa sta succedendo qui » murmure-t-il en se retournant rapidement. Main sur les Pokéballs, il avance vers un grand bâtiment en béton, éventré par un Pokémon qui devait être assez gros. En espérant qu’il ne soit pas toujours dans les parages. Le Ranger entend un bruit tout minuscule, lève sa tête, et esquive de près les deux projectiles. Son SIS-monocle toujours sur l’œil, le scan se fait aussitôt. Mais Nate n’a pas les réflexes que Clémentine-Dominique, et il envoie les deux premières balles sous la main, libérant Sémillon et Syrah. « Okay, faut en finir vite, j’sens qu’y’a quelqu’chose dans le coin, et faudrait pas être submergé d’ennemi quand il va daigner s’attaquer à nous! » s’exclame Nate, en reculant de quelques pas. « Sém’, tranche-les, et, Syrah, bâille celui qui t’dérange le plus! » s’exclame-t-il, index devant.

Sémillon le papillon s’exécute automatiquement, repliant ses ailes sur elle-même en plein vol, puis les ouvrant d’un coup sec, envoyant des arcs d’énergie qui fendent la nuit pour frapper les deux adversaires. Le Fantôme semble en avoir pour son argent, déclare le SIS. Puis, Vigoroth le Syrah bâille. Le Pokémon combat psy, révélé par le SIS étant un Medditika, bâille également. Fait sommeil, ici. Mais cette dernière plonge et frappe le papillon de sa paume. Et l’insecte tombe au sol, le SIS confirmant la paralysie de Sémillon. « Merda » s’exclame-t-il, alors que le spectre profite du moment de faiblesse de Sémillon pour lui envoyer une énorme boule d’énergie noire en pleine gueule, le faisant rouler au sol, râpant ses ailes sur l’asphalte préservée dans le temps.

Ça ne commençait pas trop bien l’expédition. Mais en même temps, fallait s’y attendre. C’est la nuit, les chats sont gris, les fantômes sortent et Nate est dans de beaux draps. Heureusement, son équipe s’est bien placée dans les dernières semaines, et il a beaucoup plus de back-up que pendant son affrontement au sommet. Mais le moindrement la source des problèmes qu’il investigue est puissante…le plus il aura besoin de tous ses Pokémons…En pleine santé!

Mais bon, ce n’est pas les baies pêcha qui manquent dans son sac. Et à voir les deux adversaires, ce n’est pas un combat qui durera éternellement. Du moins, Nate espère qu’il ne durera pas dans l’éternité, et dans les ténèbres, les liés.

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B.M. C’est un drôle de duo, après tout, qui ont décidé de s’attaquer au dresseur. Peut-être que l’humain leur avait semblé appétissant ou une cible facile, mais le Ranger se demande souvent ce qui pousse les Pokémons sauvages à attaquer les dresseurs et leurs équipes. N’ont-ils pas compris, avec le temps, que peu de dresseur viennent dans un lieu sans avoir une équipe préparée. Mais à l’inverse, plusieurs Pokémons sauvages tentent d’accéder aux vergers au Domaine, et tous sont repoussé par nécessité. Pas que la famille de Nate n’aime pas les Pokémons, mais plutôt parce qu’ils ne peuvent pas se permettre de partager leur récolte avec toute la faune avoisinante. Et surtout que les villes sont petites, de la flore, y’en a beaucoup...hors du Domaine.

Or, le fantôme et le petit individu humanoïde vivent sûrement dans ce coin de la ville, se nourrissant du désespoir ou d’autres choses que Nate ne peut pas voir. Et Nate a malencontreusement marché sur le territoire, et une bataille à mort est l’unique solution pour régler ce différent. Ça ou la capture, mais Nate a assez de Pokémon actuellement sur lui. Un peu trop, et la gestion de la nourriture va se faire plus difficilement.

« Sém’, r’commence, et Syrah, euhm, passe-le avec le combo! » s’exclame-t-il. Bon, son papillon est paralysé, certes, mais il est également très rapide à la base. Nate serre les dent. Si tout se passe bien, ses Pokémons devraient bien s’en sortir. Un Pokémon K.O., c’est pas la fin du monde, mais ça commence mal une patrouille. Mais Syrah n’attend pas de voir ce que les adversaires font. Il pique une course vers le Pokémon combat, suivi rapidement du fantôme. Mais le primate s’arrête brusquement, le fantôme lui passe au travers, et il attend de l’autre côté pour lui fournir un bon coup enduit d’énergie noire. La feinte est parfaite, Nate est impressionné, et le fantôme est vaincu. «Oh oh!» échappe le Ranger. Mais le Pokémon combat ne laisse pas le papillon au sol. Il lui envoie une décharge mentale, faisant bouler le papillon. Ce dernier, toujours en boule, profite de l’impact pour augmenter l’énergie dans ses ailes, et au dernier moment, contre la paralysie, parvient à envoyer des ondes d’énergie sur l’adversaire, qui s’écroule à son tour. «Excellente!»

Bon, donc deux Pokémons qui attaquent qui sont vaincus. Ça doit être récurrent, les attaques envers les dresseurs. Mais peut-être que cette dernière était dirigée vers lui? Nate secoue la tête. Il faudrait quand même pas penser qu’il y a une mascarade contre lui et que les Pokémons s’attaquent à lui particulièrement. Mais peut-être que les Pokémons sont plus agressifs dans les parages parce que quelqu’un - ou quelqu’chose - les poussent à l’être.

Nate laisse donc les deux Pokémons vaincus au sol, rappelle ses Pokémons, et continue d’avancer dans la Ville Fantôme.

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B.M S’enfoncer dans la Ville fantôme demande beaucoup de courage, alors que le Ranger sursaute plus d’une fois, pour un craquement, un grincement, ou une ombre qui bouge trop vite. Impossible de rester plus que quelques heures dans ce lieu maudit sans sauter un plomb! Et surtout quand l’on est seul. Mais au moins, lorsqu’on est seul, ça attire un peu moins les regards. Et surtout, ça lui laisse réfléchir par lui-même. Ses stocks de baies ne sont plus très haut, et Sémillon a été paralysé au combat précédent. Devrait-il la soigner tout de suite, ou bien garder ce genre de solution pour Syrah, si jamais il se fait plus blessé que prévu. Surtout que Syrah, c’est un peu la clef des Pokémons spectre. Avec Feinte, il couvre la majorité des Pokémons du coin, et n’est pas affecté par les attaques des Pokémons adverses. Merci, SIS en monocle pour toutes ses infos!

Nate débouche finalement sur une route principale, assez glauque et reconnues pour ses anciens habitants qui sont toujours sur place, avec un petit peu moins de poids que de leur vivant. Au bout de la route, un énorme hangar, une porte arrachée et l’autre entrouverte, se dresse. Et surtout, une genre de fascination pour les éclats à l’intérieur qu’il semble percevoir. Le Ranger s’avance donc, Pokéball de Syrah à la main, javelot de l’autre, vers le trou béant dans l’édifice.

Des Polichombr semble le suivre à distance, derrière lui. Se rapproche-t-il de la source des problèmes mentionnés par Arthur le Ranger à Deadly Borrow? Impossible à savoir, mais les sueurs froides qui lui coulent dans le dos semble abonder dans ce sens. Et justement, devant le hangar, deux Pokémons l’attendent. Sont-ils...de garde? Du moins, ils ne semblent pas enclin à laisser passer le dresseur. « J’peux passer? » demande-t-il timidement. Pour toute réponse, les deux spectres s’en viennent vers lui, en riant machiavéliquement. Bon, pas de repos pour les fous!

Syrah réapparaît pour une seconde fois dans la ville fantôme, et est rapidement rejoint par Nero d’Avola, le Mysdibule que Nate a capturé à Holika. Et le javelot, clairement inutile contre deux Pokémons intangibles, est rapidement rangé dans son socle, sur le sac du Ranger. « Deux spectres! Syrah, essaie de couvrir Nero, Nero, tête celui avec le masque, et Syrah, passe à gauche du Polichombr, ça a bien fonctionné la dernière fois! » ordonne Nate, laissant ses Pokémons se mettre en place. Et ils délivrent...presque. Le fantôme masqué, reconnu comme un Skelénox sur le SIS de Nate, disparaît...et réapparaît aussitôt, frappant Nero sur le sommet du crâne. Le Pokémon fée hisse, pendant que Syrah charge le Polichombr et tombe en pleine face….pour rouler sous le Pokémon et lui asséner une bonne feinte directement dans le dos. Un cri de rage du Pokémon fait reculer Nate. Faudrait quand même pas attirer ce qui se trouve...dans le hangar! Dans un grincement à faire froid dans le dos, le Pokémon fée et métallique de Nate se recule, et récompense l’attaque sournoise du spectre d’un bon coup de tête. L'affrontement est d’une violence sans pareille! Et finalement, le Polichombr lâche un petit cri, ce qui fait reculer le primate.

« Euhm, pardon SIS, c’est quoi ça? » demande le Ranger. “Dépit, attaque de type spectre empêchant le Pokémon d’utiliser sa précédente attaque.” Quoi? Feinte est bloquée? Mais Syrah ne pourra même pas attaque un autre Pokémon.

Ah mais oui, Lian sera utile, même à des kilomètres de distance.

B.M. Mais c’est quoi, ces trucs qui pendent derrière, se demande le dresseur. Pendant que ses Pokémons s’occupent des assaillants, il peut observer ce qui se passe à travers la porte arrachée du hangar derrière les deux spectres. De longs crochets, attachés au bout de lourdes chaînes, pendant du plafond, et bouge au gré des courants d’air qui pénètrent par l’absence de porte pour les faire valser dans une danse macabre. Une grincement continu joue jusqu’à ses oreilles, mélangé avec le caquètement de ses adversaires. Peu rassurant, comme scène. « Pauroso. » murmure-t-il. Et c’est vrai, que c’est épeurant. La chair de poule sur ses bras l’atteste.

« J’crois que celui-là, il pourrait être utile pour c’qui a là-dedans, les potes! » dit-il en pointant du doigt le Polichombr, qui lui rend un sourire. « Syrah, utilise ton Lian-Punch sur le masqué, et Nero, euhm, tente de pas tuer celui-là, mais tiens le en place pour que j’le capture.» dit-il en attrapant une Pokéball vierge qu’il a acquis à grand coup de poème et de points. Le poing de Syrah s’enduit d’une énergie blanche bleutée, émanant un froid glacial autour de lui. Mais la température est déjà très basse, la nuit, dans le désert. Son poing s’abat sur le fantôme qui caquète à côté du Polichombr et l’assomme aussitôt. Ce dernier tombe au sol, ne se relevant pas. Bonne chose de fait. Puis, à la grande surprise du Ranger, son Mysdibule se met à pleurer à chaude larme.

Moment intense, peut-être, mais le SIS de Nate dicte le contraire. Croco-Larme réduit la défense spéciale de l’adversaire. Ah ouais, définitivement, ça ne vaincra pas le Pokémon. Mais l’attaque que reçoit le Pokémon fée écarquille les yeux de son dresseur. Le SIS confirme l’attaque : Feu Follet. Une petite boule de feu violette s’est envolée de la bouche du spectre, gambadé jusqu’au Pokémon pleureur...et l’a brûlé? Selon le SIS, la brûlure, c’est exactement pas pire crainte d’un spécialiste des attaques physiques...Comme Nero d’Avola. «Merda!» s’exclame Nate, alors que le Pokémon fée couine de douleur.

Pas le temps d’attendre. Le Ranger s’élance et envoie la balle sur le Pokémon brûleur. Et un possible manieur du Feu Follet. La balle tourne sur elle-même, puis arrête, confirmant la capture d’un premier Pokémon spectre pour Nate. « Excellente» dit-il en rappelant Syrah et Nero d’Avola, puis envoie Sémillon hors de sa Pokéball, puis dépose son sac, fouillant à l’intérieur, ouvrant le compartiment étanche pour y sortir une petite baie rouge. « Tiens, Sém’, mange ça » dit-il en tendant la baie à son Pokémon.

Un bruit dans le hangar lui fait lever les yeux un instant, et c’est l’instant que prend le Maskadra pour lui arracher la baie des mains et s'engouffrer trop rapidement pour que Nate puisse voir le Pokémon dévorer la baie. Mais déjà, les battements d’ailes du Pokémon insecte recommencent, synonyme que le qu’il a le plein pouvoir sur ses muscles.

Mais pas les crochets, qui semble s’animer devant eux. Pas de vent qui le frappe, mais les crochets virevoltent comme si une énorme bourrasque venait de leur passer à travers.

Est-ce la cause dont Arthur parlait? Ou est-ce seulement d’autres spectres qui veulent lancer un spectacle de frissons et de mauvais augure. Le Ranger ne le sait pas, mais javelot de nouveau à la main, il se prépare.

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Vous pensiez faire face à deux petits monstres hein Ghostranger ? Mais non, c'est le boss qui se pointe !

B.M. Le Ranger pénètre dans le hangar, persuadé que la cause des problèmes de la ville fantôme se trouve entre deux des longs crochets qui pendent au plafond. Et surtout parce qu’il se sent obligé d’y aller, comme si quelqu’un - ou quelque chose - l’attire constamment à l’intérieur. Et pourtant, le bâtiment n’a rien d’accueillant! Les longs crochets, assez gros et résistant pour supporter le poids de cadavre, ballottent au vent. Et derrière, une grande pièce fermée avec une porte étanche. Au loin, les traces d’un précédent item assez gros semble avoir été déplacé il n’y a pas si longtemps, si le Ranger se fie à la poussière et aux traces de pas, celle d’un humain et celle d’un énorme Pokémon qui sont imprimées au sol.

«Sémillon, tu y vois quelque chose, toi? » demande le Ranger à son papillon, qui vole tout juste à côté de lui. Puis, un frisson lui parcoure de nouveau l’échine. Les crochets bougent..dans un sens. Quelque chose les frôle, les fait bouger...et se dirige droit sur lui. Un coup d’aile du Pokémon insecte sur son épaule suffit comme message, et Nate bondit à sa droite au dernier moment, esquivant l’assaillant invisible de peu. Puis, un ricanement se fait entendre, et toujours lance à la main, Nate frappe. Puis, apparaît devant lui, un sourire carnassier, impossiblement trop grand, sous la forme d’un zipper. Et des yeux malicieux. Et une tête, et un corps, dont la lance le transperce. Le SIS-monocle, toujours accroché devant l’oeil de Silence, confirme que le Pokémon sauvage est un Branette, un Pokémon poupée à la recherche de son propriétaire.

Le javelot, en plein coeur de l’adversaire, ne semble pas avoir eu aucun effet. Et la poupée ricane toujours. «Euhm, j’crois pas être celui que tu cherches..» souffle Nate et en reculant, laissant son arme empêtrée dans le corps spectrale du Branette. Le Pokémon tente de l’attraper, et Nate esquive de justesse. Pas le choix, va falloir s’en sortir. « Sémillon, reste près de moi! Il m’en veut à moi, on dirait. » dit-il en esquivant un nouveau geste du spectre.

Le troisième est bloqué par une attaque de Sémillon, qui envoie un arc d’énergie dissuasif là où la main du Pokémon se trouvait un instant auparavant. Mais l’attaque d’un Pokémon fait passer l’attitude du Branette du tout au tout. Le Spectre n’est plus joueur, il est agressif. Et il ne semble plus croire que Nate est le propriétaire de son ancienne forme. Il semble croire que Nate n’est qu’un intru dans son royaume des crochets. Merde!

Le Ranger recule, sursautant lorsque son épaule frappe un crochet en suspension. Clairement pas le meilleur endroit pour se battre, mais bon, ils n’auront pas le choix. Exhiber son dos au Pokémon, c’est clairement un synonyme de la mort, et y’a pas une baie qui permettrait de guérir un empalement de la sorte. Mais Nate recule, laissant un peu d’espace pour envoyer un Pokémon au combat, se baissant pour éviter de se frapper de nouveau sur un crochet.

Pokéball en main, il envoie son premier combattant. Va falloir y aller vite et fort, ou bien juste prendre un Pokémon qui sait encaisser. Ou tout ça à la fois.

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B.M. Enfin à une distance, disons, plus souhaitable, Nate libère les trois Pokémons qu’il avait en tête. Son attirance pour le lieu s’est dissipé dès que la poupée a décidée qu’elle ne jouait plus, mais qu’elle passait aux choses sérieuses. Et n’étant plus obnubilé par le lieu, le dresseur se secoue la tête, reprend ses esprits et envoie trois Pokéballs une à la suite de l’autre. Premièrement, apparaît Stomper, le Pokémon roc qui a déjà appartenu à Dominique Libman, puis Monastrell, l’énorme Blob de poison qui a évolué dramatiquement à Holika, et finalement, Syrah, grand vainqueur de tous les affrontements précédents dans la ville fantôme. Les deux premiers se positionnent face au spectre, tandis que le primate fait ce qu’il fait de mieux : grimper. « Okay, c’est lui le cas problème Syrah! Fait lui le combo! » s’exclame le dresseur, alors que le primate est déjà passé à droite de son adversaire.

Tel Tarzan, Syrah se met à bondir de chaîne en chaîne, mystifiant complètement le big bad boss, pour finir en lui assénant un coup de griffe enduit de ténèbres, une énième feinte. «  Monastrell, empoisonne-le, et Stomp, stomp-le! » s’exclame le Ranger pour compléter les ordres données à ses Pokémons. Mais le spectre n’attend pas et envoie une Ball’Ombre directement sur le flanc du Pokémon roc, qui grince des dents. Autant que son dresseur, qui ne s’habituera probablement jamais aux attaques reçues par ses protégés/protecteurs. Mais le spectre a laissé place à l’Avaltout, qui lui balance une muceuse nauséabonde. Le SIS de Nate confirme...l’empoisonnement grave? Oh wow! Décidément, ce petit tas vert vaut son pesant d’or! Déjà, le spectre semble bien mal en point. Déjà? Et finalement, le rhinocéros disparaît à vue d’oeil, dans une attaque que Nate n’avait pas encore vu. Tunnelier? Tournoyant sur lui-même, le Pokémon roc entre en plein contact avec le spectre, lui passe littéralement à travers, et le laisse dans un drôle de forme au sol. Vaincu, l’adversaire se désintègre, complétant donc la patrouille, la première! de Nate.


Retour au bar, en pleine nuit. Trois heures du matin, la majorité - ou plutôt - la totalité des clients ne tiennent presque plus debout. Sauf l’homme à la tignasse blonde, les deux pieds sur un table. « Euhm, Mr Morgan? » demande Nate, une fois arrivé devant lui. « Huh? » lance-t-il comme unique réponse. « Eh bah, juste pour vous aviser que j’ai vidé le Hangar, dans la ville fantôme. Y’avait un Branette qui attirait les gens là. Et bah, m’en suis occupé. Donc la patrouille, elle est fait! Vous pouvez, euhm, dormir demain! » explique le Ranger en se grattant le fond de la tête.

« Que...quoi? » répond le Ranger de haut niveau. « Oui, bah, j’suis un Ranger, m’sieur, et j’ai complété la patrouille, m’sieur » lui répond le Ranger, en se mettant au garde à vous un instant, puis en revenant plus décontracté en voyant le sourire s’afficher sur le visage du grand gaillard. « Bravo mon gars! Parfait, une grasse matinée grâce à toi! C’quoi ton nom, mon gars? » demande-t-il.

« Nate. De Luca. Nate De Luca. J’serais prêt pour une autre patrouille, si jamais vous avez un autre tuyau. » demande-t-il, alors que l’homme souris de plus belle. « Avant, va falloir que tu m’contes ça autour d’un whisky. BARMAN! » s’écrit-il, en réveillant le barman, endormi sur le comptoir, un verre en train de se faire astiquer à la main.

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