Un nouveau défi !

Une immensité blanc. À perte de vue. Même le soleil qui aurait dut normalement déjà être levé vu l'heure n'était pas spécialement visible. Il n'apportait dans tous les cas aucun réconfort. Ses lunettes SIS fraichement rechargées descendues sur son nez, Lian voyait à peine une différence. Elle n'en avait jamais vu autant et encore moins sur un paysage totalement recouvert.

Jamais oh grand jamais elle n'avait ressenti un tel froid physique. Mental, oui. Mais pas physiquement qui s'insinuait ainsi sous la peau lentement, insidieusement, et vous donner l'impression que vos os eux-même étaient en train de geler. Malgré les vêtements que les rangers lui avaient fourni quand elle avait indiqué vouloir s'aventurer dans une telle zone, la jeune femme grelottait régulièrement.

Certains l'avaient qualité de folle vu son voyage. D'autres avaient salué son courage. Rares étaient ceux qui avait perçu la réelle raison de cette aventure-ci et qui en avaient donc conçu du respect. Lian s'en était complètement fichue. Depuis quand tentait-elle de dépasser ses propres limites pour les autres ?

Elle n'avait pas osé sortir ses pokemons à part Fenrir depuis quelques jours. Le pokemon feu lui servait à alimenter le feu de camp justement. Sans lui et son épaisse fourrure, la ranger n'aurait pas put tenir les nuits. Elle n'avait pas les bons réflexes et encore moins les connaissances qu'elle était venue chercher dans ces terres.

Car oui, après avoir conquis durant des années les forêts d'Ambrose, avait découvert les plaines arides avec Arthur, exploré et vécu tout sortes d'aventures dans les grottes et tunnels d'Amérique...la jeune femme avait entendu parler des étendues glacées du nord de ce qui était sa terre d’accueil. Exaltée à l'idée de ce nouveau défi, elle avait fait ses bagages et pris la route.

Plaçant ses pieds dans les raquettes qu'on lui avait là encore gentiment fourni, Lian s'aida du bâton qu'elle avait coupé la veille pour se remettre droit. Aujourd'hui, elle voulait aller plus loin que quelques mètres autour de sa grotte où elle était installée. Ce qui voulait dire maitriser ses fichues raquettes et leur mode de déplacement totalement nouveau pour elle. Qui n'avait pas l'habitude d'être entravée dans son déplacement par un tel objet.

Elle ne comptait pas échouer et voulait découvrir ce que ces terres lui réservaient. Son paquetage sur le dos au cas où elle ne reviendrait pas ici ce soir, ses lunettes vissées sur ses yeux pour les protéger et toutes ses couches de vêtements enfilées pour se réchauffer : Lian soupira une dernière fois, consciente de l'immensité du défi que la nature lui offrait. Avant de sentir ses lèvres s'étendre en un sourire immense et de se jeter dans son apprentissage du jour avec un enthousiasme renouvelé !

Déjà que la survie en forêt, c’est difficile, la survie en pays nordique c’est hardcore. Un faux pas et c’est la fin. Mais pourtant, plusieurs peuples ont vécu des siècles dans de telles conditions et ont su s'adapter, au fil des années, à survivre. Outre les déplacements qui sont de plus en plus compliqués, il y a aussi le froid, cette traître maîtresse qui ralenti le système, qui demande constamment d’être contrée avec de la chaleur. Ce froid qui s’immisce à travers les couches de vêtements, qui gèlent les extrémités pour des dommages irréparables. Fin bref, un bon défi pour un Ranger qui a arpenté des kilomètres de forêt.

La route menant à Bleakwale est aussi froide que la légende le dit. Une fine buée constante roule au sol, toute aussi constante que celle qui sort de la bouche de la Ranger à chaque expiration, jusqu’à sa dernière. Au menu aujourd’hui, une première sortie après quelques jours à tenter de s’acclimater à l’impossible. Armée de ses raquettes, ses mouvements contraints par ces dernières, combinées avec les couches de vêtements et le froid, rendent la scène cartoonesque. Mais la Ranger démontre beaucoup de volonté, et il en faut pour marcher avec des raquettes.

En dehors de l’Abri de Lian, la neige tombe à gros flocons, réduisant aussi la visibilité. Une belle journée pour se perdre à travers les lacs qui bordent la route L9! Le problème aussi avec la neige, c’est qu’elle recouvre également tout, dont la route, et il devient difficile de discerner ce qu’est la route...et ce qui est la glace, sous ses pieds. Et particulièrement avec des raquettes. Après une quinzaine de minutes, la Ranger l’apprend à ses dépends, alors que son pied glisse sous une couche de glace, révélant un lac complètement recouvert de glace. Heureusement pour la Ranger, la glace est assez épaisse, et elle n’entend même pas un craquement.

L’heure suivante lui permet de repérer les lieux autour de son abri, à commencer par les deux grands lacs qui semblent s’étendrent sur des kilomètres de chaque côté de la route L9. Et qu’elle est bien seule, comme aucun Pokémon sauvage n’a daigné s’approcher ou se montrer le bout du museau/bec/etc. Un gargouillement casse la monotonie du paysage, provenant du ventre de la Ranger. Va falloir se trouver quelque chose à se mettre sous la dent!

La différence de température entre la grotte et le reste du monde était immense. Lian ne voulait cependant pas épuiser Fenrir à avancer dans un tel lieu alors qu'il s'occupait déjà d'elle la nuit. Et Ifrit est encore bien trop jeune pour qu'elle ose lui faire subir une telle violence de la nature. Seul Fenrir l'affrontait avec elle et pour la simple raison qu'elle en avait besoin pour sa propre survie. Les autres membres de la meute restaient bien au chaud de leur pokeballs et c'était tant mieux ainsi.

Cela donnait un sentiment de solitude à la jeune femme. Sentiment qui était des plus renforcés par l'environnement. Elle n'avait pas croisé de pokemon sauvages depuis un bon moment mais il y avait plus de chances que ce soit parce qu'elle ne savait pas les repérer dans cette nature si froide plutôt que par leur absence. Le silence ne la dérangeait pas de jour même si elle avait un peu plus de mal à s'endormir la nuit.

Se mettant debout sur les raquettes, Lian manqua se casser la figure. Heureusement que son bâton lui permettait de s'aider à garder l'équilibre en le plantant au sol et en s'appuyant dessus. Un pas. Deux pas. Elle avait l'impression d'être un canard. Un canard qui se perdrait vite si cela continuait vu les gros flocons de neige qui la recouvrirent dès qu'elle quitta son abri.

Malgré le danger de la situation, malgré le froid, Lian ne put s'empêcher de sourire. Le paysage, bien que désolé et recouvert d'une couverture légèrement scintillante, était magnifique. Elle se serait bien vu se laisser tomber dans la neige pour y dessiner un motif éphémère mais cela aurait voulu dire mouiller ses vêtements. Ce dont elle préférait se passer pour le moment.

Elle avait déjà noté l'emplacement de la caverne sur son SIS afin de pouvoir la retrouver facilement puisque ses repères habituels n'étaient pas présents dans cette immensité uniforme. De bon cœur, la ranger peut donc se mettre à marcher. l'effort la réchauffa rapidement et elle dut résister à l'envie d'enlever une couche de vêtements. Tournant en cercle de plus en plus large autour de son abri, la chasseuse s'efforçait de laisser son instinct prendre le dessus afin qu'il puisse trouver les bons repères qui feraient qu'elle n'aurait plus besoin de la technologie.

Elle s'aidait régulièrement de son bâton. Marcher avec des raquettes était tout sauf naturel. Une nouvelle fois, elle alla pour perdre l'équilibre alors qu'elle avait voulu ramener son pied trop rapidement et le sentit glisser. Tentant de planter son support dans la neige pour s'y accrocher, la ranger ouvrit des yeux immenses de surprise quand elle sentit le bâton glisser en touchant le sol plutôt que de s'y ancrer.

- Oh merde ! s'exclama-t-elle en se sentant glisser au sol. tombant tête la première dans la neige. Aïe !

Sous le choc, elle en avait perdu son appui qui était tombée à portée de main. La neige avait amorti le choc mais c'est la surface totalement dure en dessous qui avait fait grimacer Lian. La pierre pouvait-elle être plus froide que froide ? Dégageant d'un mouvement de main la surface, Lian put voir son propre reflet déglutir. Ce n'était pas de la roche !

Sa peur prit un instant le dessus alors qu'elle se retournait pour être assise et faisait quelques "pas" en arrière. Rien ne vint cependant troubler le silence aussi Lian osa toquer contre la glace. Celle-ci ne résonna pas comme une vitre fragile. Se pouvait-il que la glace ici était tellement épaisse qu'elle puisse supporter son poids ?!

Avec surprise, Lian rampa jusqu'à récupérer son bâton d'appui et se releva difficilement. Pour tendre l'oreille et écouter. Aucun bruit encore. Elle fit un pas et s'arrêta de nouveau pour écouter. Puis un autre. Et encore un autre. La zone semblait sécuriser malgré l'étrangeté des lieus. Bien peu décidée à finir à l'eau si la glace venait à céder, la ranger testait cependant le terrain désormais avec son bâton avant d'avancer.

Avec tous ses efforts, voilà même qu'elle commençait à avoir faim. Grognant après son estomac, comme si cela pouvait décourager celui-ci d'émettre des bruits, Lian attrapa une lanière de viande séchée qu'elle gardait dans son sac. Pas de quoi la satisfaire complètement mais de quoi empêcher son ventre de gronder alors qu'elle se rendait compte que deux lacs étaient présents autour de son abri.

Réfléchissant à comment trouver de la nourriture ici, Lian sentit un nouveau sourire étirer ses lèvres douloureuses dans le froid. Voilà qu'elle revenait à ses bases. La couche de glace serait bien trop épaisses vu qu'elle soutenait son poids. Par contre, elle avait vu une zone où la glace semblait plus mince et où la neige avait été déblayée par de très nombreuses empreintes.

Se dirigeant vers ce coin, la jeune femme ralentit et dégaina son arc. Elle ne voulait pas perdre de temps si elle trouvait une proie. Les empreintes seraient sûrement bien trop brouillées pour qu'elle puisse les identifier mais elle pourrait certainement placer un de ses pièges pour tenter d'obtenir un repas. Au lieu de camoufler le piège avec de la terre et des feuilles, elle aurait de la neige en abondance.

Appréciant l'idée de devoir chasser sans aide pour ce premier essai, la jeune femme alla donc installer son piège. Elle chercherait ensuite à trouver une piste qui partirait de là et serait encore visible. Elle trouverait peut-être quelque chose d'autre ainsi mais surtout, cela lui permettrait de s'entrainer à déchiffrer les traces dans la neige...

La Ranger continue donc son périple en quête d’un souper, ce qui lui permettrait de continuer sa retraite enneigée un peu plus longtemps. Heureusement qu’elle a un peu de provision à portée de main, quoiqu’avec le vent qui se lève, il serait dur d’entendre les gargouillements de son estomac par quelconque prédateur. Et qui dit vent dit aussi perte de traces, qui seront rapidement recouvertes par la neige qui se déplace au gré du vent. Elle doit donc faire preuve de la patience du chasseur, mais aussi de l’opportunisme, question de ne pas se ramasser avec rien sous la dent.

Mais la chasse, c’est pas rien de sorcier pour la chasseuse qui a tant chassé dans les forêts européennes. Et elle retrouve rapidement certaines traces. Ou du moins, des indices de passages récents, alors que des plumes en forme de nuage se retourve au sol, et elles semblent avoir été déposées en ligne droite. La Ranger n’a qu’à lever les yeux pour y apercevoir un très gros arbre, lui aussi enneigé, tout comme Lian qui, malgré son constant déplacement, semble accumuler de la neige sur ses épaules et sur la tête.

S’approchant du tronc, ses yeux percent le manque de luminosité causé par la chute de neige pour y observer que, malgré les conditions infernales des lieux, l’arbre possède quelques baies. Au loin, elles ont l’air de petites boules bleues.

Et qui veut dire baie veut aussi dire source de nourriture...Pour Lian, comme pour les Pokémons! C’est donc un excellent endroit pour piéger un Pokémon. Ou bien, de grimper jusqu’à la cîme de l’arbre, là où les baies se trouvent. Le problème, c’est que l’arbre ne possède presque pas de branche, jusqu’à ce qu’il atteigne le ¾ de son long. Il faudra donc trouver un moyen de grimper jusqu’en haut!

Alors qu'elle cherchait des traces de pattes, Lian tomba sur une plume étrange. Cela lui rappela un instant les autres plumes étranges de son dominant de glace qu'elle avait trouvé pendant qu'elle le traquait et qu'elle avait transformé en colifichet pour les cheveux. Celle-ci semblait bien plus douce au toucher et lui évoquait un oiseau bleu qu'elle avait déjà croisé dans la région du canyon de Wheelfield.

Remontant la piste, Lian se rendit compte qu'elle menait jusqu'à un arbre bien plus couvert du duvet blanc qu'elle-même. Avec l'aide de ses lunettes SIS, la ranger n'eut pas trop de difficulté à voir les petites baies présentes sur les branches. Elle-même ne savait pas si elles étaient comestibles par les humains mais les pokemons du coin avaient l'air de les apprécier puisque certaines étaient en partie mangées.

Examinant l'arbre en faisant quelques pas en arrière pour essayer de le voir dans sa globalité, Lian se demanda comment est-ce qu'elle allait s'y prendre. L'arbre manquait de support pour qu'elle grimpe directement si elle souhaitait tester les baies. Elle pourrait essayer de s'agripper avec son lasso mais le cuir de celui-ci risquait de mal accrocher à la surface d'une branche vu le froid et la neige. Tr op risqué donc. Et puis, la viande lui apporterait un plus grand soutien en terme de remplissage d'estomac que les baies.

Se disant qu'elle devrait continuer d'y réfléchir un peu, Lian sortit son attirail pour les pièges et commença à installer deux collets. Un de chaque côté de l'arbre. Cela lui permettrait de voir à attraper de quoi si le reste ne fonctionnait pas. Prudente, elle pensa à effacer ses traces avec une branche en plus de camoufler les pièges.

Allant se placer de l'un des côtés non piégés de l'arbre, la jeune femme se chercha ensuite un endroit proche qui soit un minimum abrité du vent. Même un buisson enneigé ferait mieux l'affaire que de rester sans protection. Si elle aurait eut du mal à monter sur le fait de l'arbre, il y avait quelque chose par contre qu'elle maitrisait bien. L'art de faire descendre ses cibles de leur support avec une flèche bien placée.

La chasseuse savait cependant qu'avec le froid ambiant, elle ne pourrait pas rester très longtemps immobile. C'était des plus contradictoires avec sa technique de chasse habituelle puisqu'elle avait autrefois appris à rester des heures quasiment immobiles à attendre sa cible !

Essayant de compenser le fait qu'elle devrait bouger de temps en temps, Lian se chercha donc quelques abris différents en large cercle autour de l'arbre. Pouvait-elle faire mieux ? Se disant que ses collets pourraient fonctionner sans elle tant qu'elle se mettait à l’œuvre, la jeune femme se choisit finalement un simili abri à partir duquel elle verrait bien l'arbre et ses branches de baies. Elle rassembla ensuite de la neige pour former un abri de fortune et tenta de la tasser de son mieux afin qu'elle ne s'écroule pas sur sa tête une fois qu'elle serait dedans. Cela devrait lui permettre de garder un peu de chaleur proche peut-être et donc de ne pas avoir à changer d'abri ?

Une fois celui-ci prêt, elle n'eut plus qu'à patienter...

La patience est une vertu. Le froid est un traître allié. Les deux combinés peuvent être un succès comme un désastre. La Ranger appose ses collets, puis se glisse ici et là, changeant de place pour bien s’installer et avoir à l’oeil la faune locale. Un lac relativement près, quoique gelé, et un arbre à baies locales sont deux appâts intéressants pour les Pokémons locaux, qui malgré le froid, doivent s’alimenter et s’abreuver. Mais malheureusement, la faune locale n’est pas très dense, et la Ranger doit patienter un bon bout avant d’avoir une première cible.

Et cette première cible passe des mètres au-dessus des collets installés au pied de l’arbre, étant donné qu’il vole jusqu’aux plus hautes branches de l’arbre, là où les fruits l’attendent. Mais la Ranger l’attend de pied ferme (et gelé) au sol, et tente un premier tir. Mais tirer avec un arc, en plein froid hivernal, c’est un peu plus dur que dans les forêts d’Ambrose. Les mains sont gelées, les gants glissent et la précision est un peu moins bonne. Somme toute, Lian n’est pas complètement gelée non plus et le trait file vers le petit Tylton dans l’arbre.

Un tir que la Ranger a répété maintes fois. Mais jamais avec des gants. Et jamais avec des frissons qui lui parcourent l’échine (sauf peut-être une fois dans la ville fantôme, mais ce sont d’autres types de frisson). La flèche frappe toutefois l’oiseau dans l’aile, puis il fait une chute de plusieurs mètres et tombe inerte au sol, visiblement tué par le choc au sol plutôt que la flèche ne l’ayant pas atteint dans une partie vitale.

Nouvel apprentissage de la Ranger. Pas facile de tirer l’hiver, par froid glacial. Mais heureusement que ses années de pratique ont réussi à ajuster le tir, comme elle aura assez de réserve pour la journée avec le petit oiseau.

Mais maintenant, quelle est la prochaine étape de la survie? L’eau! Et il y a en a à profusion...sous la calotte glacée des lacs qui l’entourent!

Lian patientait, s'efforçant d'être la plus immobile possible et ne bougeant que très lentement quand elle avait besoin d'éviter les crampes dans ses muscles. Le froid pénétrait régulièrement dans ses os et elle devait lutter dur pour ne pas frissonner en permanence.

La patience - elle le savait après tant d'années - ça payait en général. Et bingo puisque l'oiseau qu'elle avait identifié finit par se pointer directement dans les branches de l'arbre qu'elle surveillait. Le piaillement lui parvint comme étouffé par l'environnement alentour. Elle leva la tête et l'oiseau était là.

Bougeant légèrement ses doigts dans ses gants - mon dieu qu'elle se rendait compte qu'elle allait détester tirer avec ça ! - pour les dégeler, la chasseuse arma sa flèche et banda son arc. Elle visa un peu plus haut que nécessaire vu les vents qui parcouraient la zone afin de prévoir un possible décalage de sa trajectoire et lâcha la flèche d'un mouvement silencieux.

Grommelant intérieurement, la ranger vit rapidement que la trajectoire n'était pas celle qu'elle avait prévu. Elle espéra une seconde avant que la flèche ne frappe finalement l'aile de l'oiseau. Elle aurait voulu jaillir de son abri aussitôt qu'il tomba dans le bas de l'arbre mais se força au calme pendant environ une minute. Des fois qu'un autre volatile se serait demandé ce qu'il venait d'arriver à celui-ci...

Puisque personne ne se montra, Lian se releva en grimaçant abondement. Elle était glacée et courbaturée d'être restée dans la même position un bon moment. S'efforçant de faire jouer tous ses muscles et articulations, elle s'approcha ensuite de sa cible, récupéra sa flèche et l'oiseau en essayant de déranger le moins possible ses collets. Le tylton suffirait pour nourrir Fenrir et elle pour la journée. Une autre proie se prendrait peut-être dans l'un des pièges d'ici demain.

Retournant vers sa demeure temporaire dans ce monde de l'ère de glace, Lian fut contente de ne pas tomber sur une fonte des calottes glacières en chemin. Cela lui aurait fait un peu trop à gérer. Il lui fallut un moment pour retrouver la grotte mais elle finit par mettre la tête dedans. Bien, personne ne semblait y être passé durant son absence.

Laissant l'oiseau et son sac dans celle-ci. Lian sortit sa marmite. Première étape : de l'eau ! Elle ne ferait pas un bouillon à partir de rien pour faire cuire sa viande. C'était assez facile en fait à trouver mais cela prenait du temps. Les rangers lui avaient expliqué deux façons de se la procurer avant qu'elle ne vienne dans le coin.

Vu qu'elle avait eut sa propre gourde jusqu'à encore la veille, la chasseuse n'avait pas encore eut à mettre en action les conseils qu'on lui avait donné. Se disant qu'elle n'avait de toute façon pas grand chose pour casser de la glace - elle n'irait certainement pas risquer d'abimer ses dagues dans un tel projet ! - elle ressortit de la caverne pour emplir la marmite de neige la plus fraiche et blanche possible.

On lui avait indiqué de la faire bouillir pour être sûr qu'elle soit comestible et ne contienne rien de dangereux. Elle ahana en portant la marmite avec des doigts gourds quand elle revint dans la caverne. Il lui restait encore assez de bois pour le repas de midi et ce soir. Elle devrait ressortir ensuite pour en trouver pour la nuit donc.

Sortant son allume-feu, la jeune femme monta le tas de bois et y démarra ses flammes. Elle soupira de soulagement en sentant la chaleur toute proche. Utilisant son tréteau, elle positionna la marmite dessus. Il n'y avait plus qu'à attendre. Et à préparer le poulet.

Lian sortit donc son couteau de cuisine et grimaça en sentant la viande difficile à couper alors que le froid avait commencé déjà à faire son œuvre. Cela allait être plus difficile qu'à l'habitude ! Mais que ne ferait-on pas pour un bon repas, hein ?!

La Ranger est chanceuse d’avoir eu de précieux conseils prodigués par des experts en la matière. C’est donc avec plaisir qu’elle accueille la chaleur de son petit feu qui se propage rapidement dans son abri de secours. Bien que le plafond de la caverne se retrouve rapidement avec de la fumée, et un peu plus tard, avec de la vapeur, rien n’empêche la Ranger en mode survie de préparer son petit poulet nuageux. Bon, oui, le froid a tôt fait d’affermir la chair du Pokémons tué par sa chute, mais l’expertise au couteau de la Ranger lui permet habilement d’y sortir les poitrines et les cuisses du petit volatile. Le problème avec les cuisses, c’est que ça demande une cuisson lente pour l’attendrir, alors que les poitrines sont déjà prêtes pour la consommation. Et avec le reste de la carcasse, ça devrait suffir à Fenrir pour subsister et rester une source de chaleur.

Le repas, prêt dans l’allégresse et la salive à la bouche, est rapidement préparé et rapidement fini. Mais Lian se rend compte que quelque chose cloche. Son feu, libérant de la chaleur, de la fumée et de la vapeur, a créé une certaine condensation dans son nouvel habitat. Au début, rien d’inquiétant, mais rapidement, l’effet de chaîne embarque et la Ranger peut suivre les gouttelettes se formées le long du plafond, et glisser le long des parois de chaque côté de la caverne. Un peu de chaleur, ça ne fera pas de mal!

Mais un bruit sourd au fond de la caverne fait sursauter la Ranger, et aussitôt, seule la lumière de son feu lui parvient. Une importante chute de neige est tombée et a scellé la caverne! Il faudra donc que la Ranger se dépêche à faire rentrer de l’air et déboucher l’issue, question d’y faire entrer de l’oxygène. Et rapidement, comme les flammes de la seule source de lumière de la Ranger consomment pas mal d’oxygène. Et des flammes trop forte, comme celle de Fenrir, risqueraient de terminer l’oxygène capturé dans la grotte, ou pire, créé un nouvelle chute, cette fois-ci beaucoup plus périlleuse, à même la caverne.

Ah de la bonne nourriture chaude et un feu...que demander de mieux ?! C'est en tout cas ce que Lian se demandait. Elle avait pris plus de temps qu'à son habitude mais avait fini par préparé son poulet improvisé et sa boisson.

Fenrir avait été des plus contents de pouvoir manger les restants le temps qu'il avait été de sorti. Lian ne souhaitait toujours pas qu'il s'épuise aussi l'avait-elle fait rentrer dans sa pokeball dès qu'il eut fini. Elle-même commença son repas avant que les cuisses de poulet ne soient prêtes. La vie au grand froid : ça creusait encore plus que la vie au grand air !

Alors qu'elle se mettait à ranger ses affaires et se demandait si elle allait rester un peu plus longtemps ou non dans la grotte avant de retourner continuer son entrainement au dehors, Lian sentit une grosse goutte lui tomber sur la main alors qu'elle rabattait et fermer le dessus de son sac. Levant la tête, la ranger se rendit compte que le dessus du feu n'était pas le seul à goutter autour d'elle et que plusieurs rigoles dégringolaient le long des murs de sa caverne.

"Mer...!" eut-elle à peine le temps de penser avant que le ciel ne lui tombe presque sur la tête !

Au lieu de sa propre tête, c'était sur l'entrée de la carne qu'un grondement se fit entendre et qu'elle vit s'effondrer. Sans feu, elle se serait retrouvé dans le noir. Par contre, le feu qui crépitait si joyeusement risquait de faire s'effondrer le reste ou de brûler au point qu'elle ne soit plus capable de respirer.

Grommelant, la chasseuse fit descendre sa paire de lunettes SIS sur ses yeux. Autant les avoir déjà prêtes à servir dès qu'elle aurait mis en place l'idée qu'il lui venait. Elle ne savait pas combien de neige était tombée. Elle ne savait pas combien de temps il lui restait. Elle savait par contre que le feu ferait fondre la neige. Et que dire de buches encore brûlantes ?

Cela devrait bien commencer le travail que son instinct lui indiquait de mener rapidement. Baissant rapidement le feu pour qu'il ne soit plus que des braises rougeoyantes, la jeune femme espéra que l'épaisseur de ses gants renforcés pour le froid suffirait. L'odeur du tissu grillé emplit rapidement la grotte avec la première buche encore trop chaude alors qu'elle alla s'en servir en la plantant dans le mur de neige qui composait désormais l'entrée. La neige fit grésiller la torche en l'éteignant brutalement mais fondit sur la moitié de la longueur de celle-ci.

Lian se dépêcha d'utiliser sa torche en train de refroidir pour agrandir un peu le trou. Avant de recommencer. Encore et encore. Cela éteignait le feu et devait donc normalement lui permettre de tenir plus longtemps. Elle finirait bien par percer ce fichu mur de glace pour avoir un renouvellement de son air.

Oui, cela aurait été nettement plus facilement d'utiliser Brumes ou Hope pour sortir de là. Mais o;u aurait alors été le défi pour elle ? Les morceaux de bois s'entassaient proche de ce qui avait été l'entrée et bientôt, elle n'en eut plus aucun. Pourrait-elle finir avec son bras ? Ou mieux le bâton qui lui servait de support dans la neige ?

Oui, celui-ci serait bien plus taillé pour entrer dans le trou. Faisant passer ses lunettes en vision nocturne pour essayer d'y voir un peu mieux, Lian essaya de viser le trou pour enfoncer le bâton et finir de dégager le "mini-tunnel" qu'elle s'était construit. Cela allait-il fonctionner ? Elle l'espérait car elle sentait l'inquiétude commencer à la gagner...

La Ranger sait bien s’adapter sans la lumière diurne, et réussit à se rendre jusqu’à la sortie avec son stratagème, réussissant à percer un tunnel au travers du mur. À l’aide d’un bâton, elle réussit à transpercer la nouvelle structure de neige qui lui fait office de porte, laissant un courant d’air frais pénétrer dans la grotte, et surtout, dans les narines de Lian, un sentiment de liberté lui venant rapidement à travers ses poumons. Puis, à l’aide de ses mains et de ses outils, elle réussit à élargir son issue de fortune pour s’y extirper tant bien que mal. Dès que la Ranger passe de l’autre côté, un nouveau grondement, et la porte de neige redevient pleine alors que le tunnel que vient de créer Lian s’effondre, la blonde heureusement de l’autre côté de la grotte.

Il va donc falloir trouver un nouvel abri, la précarité du précédent ne valant pas l’effort d’en déblayer l’entrée. Surtout sans pelle! À moins que la Ranger préfère reprendre possession de ses appartements au toit précaire et à la porte supplémentaire...et peut-être de l’équipement qui se trouve peut-être coincé de l’autre côté. Les raquettes sont-elles de l’autre côté? Car comme elles ont été empruntées, il ne faudrait pas avoir un frais de retard!

Ou bien on laisse tout ça et on part à la recherche d’un nouveau condo?

---

Heureusement qu'elle n'avait pas laissé la peur prendre le dessus. Cette vieille compagne l'habitait régulièrement mais s'il était bien un des enseignements de son père que la chasseuse avait retenu, c'était d’accueillir sa peur et d'en faire une alliée plutôt que de la laisser se déchainer et tout dévaster. Cela valait aussi pour bien des sentiments en fait quand elle y repensait...

Sa stratégie fut longue à appliquer mais elle finit par payer avec un courant d'air certes glacial mais oh combien apprécié par la ranger coincée dans son trou. Rassemblant ses affaires avant de travailler plus à détruire le tas de neige qui bloquait la sortie de son campement de fortune, Lian les passa sur son dos.

Elle s'efforça ensuite de se libérer de sa prison de neige et glace. Son soulagement fut palpable quand elle finit enfin par émerger du tas qui commençait déjà à se solidifier par endroit. Ou pas vu le grondement qu'elle entendit et qui la poussa à reculer de plusieurs pas !

- Heureusement que je ne suis plus là-dessous...murmura-t-elle en voyant un nouveau mur de glace s'effondrer sur sa dernière demeure en date.

Fouillant dans ses affaires pour vérifier ce qu'elle avait put oublier dans le noir de la caverne, Lian se rendit compte qu'à part les raquettes et quelques accessoires empruntés aux ranger : elle avait pensé à ce qu'elle trainait habituellement partout avec elle. L'essentiel était donc là et elle se voyait mal aller chercher le reste dans une telle masse de neige.

Se disant qu'elle n'avait pas d'autre choix que de perdre sa caution quand elle reviendrait au monde "civilisé", la jeune femme partie vers le bosquet d'arbres le plus proche. Patauger dans la neige serait beaucoup plus demandant que de marcher avec les raquettes étonnement...Elle n'avait donc pas vraiment le choix de les remplacer.

Utilisant son couteau à tout faire, elle coupa quelques branches souples parmi les branches basses des arbres tout en cherchant celles qui pourraient bien faire pour le corps des raquettes...Elle savait qu'elle pourrait utiliser sa réserve de lanières de cuir pour le treillis tissé qui faisait le gros de la raquette d'après ses souvenirs. Elle pourrait toujours utiliser de l'écorce si elle venait à en manquer mais le bois...Cela fut un peu plus long à trouver.

S'asseyant directement dans la neige, la ranger sortit ensuite son matériel pour essayer de créer ce que ses souvenirs lui envoyaient comme informations. Ce ne serait pas parfait mais est-ce que cela suffirait ?

La séance de bricolage de la Ranger lui prend un peu de temps, surtout avec le froid qui s’immisce un peu partout lorsqu’on ne bouge pas. Mais pour une installation sommaire, c’est quand même bien. Du moins, ça atteint l’effet voulu, c’est-à-dire d’empêcher la Ranger de caler dans la neige à chaque pas, et ainsi, cesser d’utiliser le peu d’énergie qu’elle a en surplus dans ses déplacements.

La neige commence à tomber de nouveau, les gros flocons s’écrasant sur la Ranger et sur le sol autour d’elle, créant un air féérique, si on ne tient pas en compte que la princesse de l’histoire n’a plus de maison. Heureusement pour Lian, la neige qui tombe fait monter la température ambiante et le vent qui soufflait est plutôt neutre. Ses déplacements se font plus facilement, mais son champ de vision devient rapidement restreint.

Puis, elle tombe sur d’énormes traces qui mènent plus loin. Si elle décide de les suivre, elle les arrivera devant un grand trou à même un colline, entrée d’une grotte emplie de neige et de feuilles.

Mais un plus petit trou de troglodyte se trouve juste en haut de l’ouverture. Et lorsque la Ranger tente d’écouter à la porte de la grotte, elle entend un lourd grognement. À l’inverse, le petit trou de troglodyte semble suffisamment grand pour y accueillir une personne.

Et ce n’est pas parce que la neige tombe que la Ranger ne sait pas que bientôt, c’est la nuit qui va également tomber.

---

Reproduire quelque chose qu'elle avait vu sans vraiment l'étudier ne fut pas facile. Lian aurait put grommeler après le temps nécessaire à la fabrication de ce qui lui permettrait de se déplacer mais cela aurait été de l'énergie perdue en vain et la ranger savait qu'il valait mieux l'économiser. Dans un environnement aussi hostile, mieux valait garder chaque parcelle d'énergie durement gagnée.

Avec un brin d'hésitation, la ranger chaussa ses raquettes artisanales et se releva en douceur tout en s'appuyant sur son bâton. Est-ce que sa paire de chaussures improvisées tiendrait le coup ? Elle avait l'impression que oui avec son poids pesant dessus. Est-ce que cela fonctionnerait ? Lian dut faire quelques pas pour se rendre compte que oui. Ce ne serait pas parfait mais cela la dépannerait assez pour peut-être lui sauver la vie.

La neige se remit à tomber alors qu'elle faisait ses premiers pas. La ranger ne s'était même pas rendue compte que les flocons blancs s'étaient arrêtés tant elle s'était concentrée sur sa construction de fortune. Le froid la transperçait et elle pouvait voir une certaine baisse de luminosité autour d'elle. Il fallait qu'elle trouve un nouvel abri pour la nuit. Et vite.

Se mettant en route après avoir vérifié qu'elle ne laissait aucune de ses affaires sur place, Lian se demanda quel chemin prendre. Avoir le bosquet d'Arbres où elle avait chassé pas trop loin serait une bonne idée aussi elle choisit d'explorer les environs de celui-ci pour commencer.

Rapidement, la chasseuse tomba sur des traces de pokemon. Assez grosses au visu. Qui disait pokemon disait abri quelque part. Ce spécimen devait bien lui aussi se protéger du froid et de la neige pour survivre. Elle se décida à les suivre, arc en main au cas où elle ferait la rencontre du propriétaire des marques en chemin.

Lian finit par arriver sur une colline. Bon point, cela voulait dire potentielle grotte et ce fait se vérifia très rapidement puisqu'elle tomba sur quelque chose de gros. La chasseuse se sentit déglutir en entendant un grondement parcourir la grotte et lui parvenir. Soit ce qui se cachait là-dedans était énorme, soit la paroi naturelle de pierre amplifiait le son.

Heureusement, une grotte plus petite semblait présente au dessus de celle-ci. Fatiguée de sa journée, Lian se dit qu'il valait mieux jouer la sécurité. Même si elle détesterait probablement cela. Au pire, elle pourrait examiner ce qui se trouvait là, et si c'était trop petit...elle irait se gagner une place à l’étage en dessous !

Enlevant ses raquettes en s'efforçant d'être silencieux, la jeune femme les sangla ensuite à son sac à dos. L'escalade promettait déjà de ne pas être une partie de plaisir alors elle n'imaginait pas si elle aurait gardé cela aux pieds ! Tout en grimpant, lentement mais sûrement vu qu'elle ne souhaitait pas tomber ou alerter l'habitant de la section la plus grande, Lian se demandait ce qu'elle allait trouver là-haut...

La Ranger choisit donc la paix en escaladant la paroi rocheuse pour atteindre le trou de troglodyte. Le trou n’est pas très grand, et laissera juste assez de place pour la Ranger et son Pokémon feu pour s’installer à l’abri du vent. En dessous, elle peut entendre les grognements - ou les ronflements -  d’un Pokémon assez gros pour produire autant de son. Mais bon, dans un monde où les Ramboums existent, on ne peut jamais savoir ce qui se cache derrière des ronflements. Quoiqu’avec le climat, c'est sûrement quelque chose d’autre, et la Ranger fait bien de ne pas réveiller le balrog qui dort.

Sans s’en rendre compte, la Ranger a également pris le flanc de colline qui fait dos au vent, alors que les grands vents glaciaux frappent le côté opposé de la colline pour rouler hors du trou qu’elle a choisie, lui laissant une belle nuit de sommeil aux côtés de son Fenrir préféré, grâce à tout le travail qu’elle a effectuée en survie pour bien s’installer.

On peut maintenant dire que Lian a ses pneus d'hiver installés sur sa carrosserie, prête à braver toutes les tempêtes.

---

Après bien des efforts, Lian arriva enfin devant le surplomb donnant sur sa grotte. À son plus grand soulagement, celle-ci s'étendait sur plus de deux mètres de long et presque autant de large. Rien d'aussi grand que sa dernière demeure en date mais au moins, celle-ci ne semblait pas avoir de capuche enneigée prête à s'effondrer sur elle. Le prochain repas : elle le cuisinerait au grand air.

Mentalement, la jeune femme essaya de se réchauffer plutôt que de rester à avoir froid. Fenrir était de sortie derrière son dos - un oreiller de poils chaud étant bien plus agréable qu'un oreiller de roche gelée - et la jeune femme sentit son SIS vibrer. Ah tiens, il lui signalait que c'était bientôt halloween. D'habitude, elle aidait dans les champs d'Ambrose à cette période de l'année. Les fermiers de la ville sylvestre créaient des citrouilles trop grosses pour les déplacer aisément et faisaient donc appel à la force des chasseurs du coin pour la récolte. Ce qui durait généralement un jour ou deux.

C'étaient des jours joyeux vu que toute l'équipe des Derniers recours s'y mettait et qu'ils pouvaient festoyer avec une partie du butin bien mérité. En plus, les enfants présents dans les camps de chasseur voir même les plus jeunes apprentis s'amusaient souvent à sculpter des visages étranges et effrayants aux citrouilles une fois leur chair ramassée. Ceux qui faisaient les images les plus drôles ou les plus effrayantes étaient souvent récompensés avec quelques tartes et gourmandises cuisinées directement avec la chair de citrouille précédemment extraite.

Le soir venu, les chasseurs allumaient des lampions dans les citrouilles. Cela créait une ambiance très particulière dans le camp et gare à ceux qui auraient la trouille. Ils seraient la risée de leurs camarades pour le reste de l'année à n'en point douter. Lian n'avait eut quand à elle jamais peur de ces décorations là. Ce qui lui faisait peur était à l'extérieur des camps. Pas au dedans.

Venaient ensuite d'autres festivités en général. Souvent, elle n'y participait pas. Aider les autres une journée ou deux ? Parfait ! Plus ? Pas avec le travail que son équipe d'antan effectuait. Surtout avec la recrudescence toute particulière des pokemons spectres au fur et à mesure que la date fatidique du jour des morts approchait...

Enfin, c'était là le passé et s'il était plaisant : il n'aidait que peu à combattre le froid. Mieux vaudrait revenir dans une partie plus chaude de l'Amérique dès qu'elle en aurait l'occasion !