Chapitre 33 - Pushing back the acai-llants

B.M. Après des belles aventures avec Axel/Alain et la promesse de ne jamais remettre les pieds dans les Terres Désolées, Nate est de retour à Nebelgheist, cet oasis de civilisation dans ce désert de désespoir. Si le Ranger adore les grands espaces, on ne peut pas en dire autant sur toute la région qui entoure la ville. Les plaines de Nebelgheist, pour les avoir traversées jusqu’au point de rencontre avec le dresseur flamboyant, ne sont pas de tout repos et encore moins attirantes pour le spécialiste des baies. Impossible de cultiver quoi que ce soit dans ces terres qui lui rappellent presque les plaines arides de Deadly Borrow, sans la chaleur. Des arbustes, pas de possibilité pour les baies, rien. Quoique le sol serait apte à accueillir une plantation, sauf qu’il ne faut qu’un sol pour nourrir les baies. Et un lieu sans baies, ce n’est pas un endroit où Nate désire rester longtemps.

Surtout avec les rumeurs qui circulent dans le Centre Pokémon, ces jours-ci. Le Ranger se joint aux discussions, plutôt froides, avec les dresseurs, Rangers et scientifiques de passage. Et les rumeurs qui circulent se dirigent toutes vers le même énoncé : les Pokémons sauvages de la région sont agités, dangereusement turbulents. Autant les habitants de la ville que les gens de passages rapportent des histoires de Pokémon s’attaquant aux gens comme s’il n'y avait pas de lendemain, la majorité des gens étant la cible directe des attaques plutôt que les Pokémons qu’ils envoient. Quelque chose cloche, le comportement des sauvages est différent, et selon l’expérience du Ranger, c’est qu’il y a sûrement un élément extérieur qui pousse les sauvages à être encore plus sauvages qu’ils le sont.

Nate vient de rentrer d’un entraînement en ville avec ses Pokémons, question de se remettre à jour dans les techniques et tactiques avec ses compagnons. Assis à l’une des nombreuses tables communes du Centre Pokémon, cartes en main face à deux adversaires, deux dresseurs de passage, comme la majorité des étrangers de Nebelgheist. Ce qui fait du sens, comme la ville n’a pas d’arène. «Ouais, j’ai pas été attaqué, comme j’étais en ville aujourd’hui.» explique Nate, en déposant un as pour prendre un 8 de pique. « Oh, j’m’en suis bien sorti » mentionne son adversaire à sa gauche, qui prend l’as pour déposer une autre carte. « Mais c’était violent. C’est comme si j’étais un aimant à Pokémons sauvages, ça n’arrêtait pas. », a-t-elle expliqué tout en posant son regard sur le troisième adversaire, un homme à la queue de cheval et la barbe mal rasée. « C’était tellement intense aujourd’hui que j’y ai passé tous mes Pokémons. C’est la première fois que ça m’arrive. » explique-t-il, laissant passé la carte de la jeune femme pour en piger une nouvelle.

Un tremblement de terre remue le Centre Pokémon. Ici et là, des cris aigus. Nate plisse les yeux, regarde autour de lui. Puis, par la grande baie vitrée face à lui, des flammes. «Du feu?» dit-il, ne pouvant rien ajouter alors qu’une alarme enterre tous les bruits rugissant dans la ville. «Mais qu’est-ce qui s’passe?» s’écrie le Ranger, faisant tomber sa chaise en se levant trop brusquement. Mais la chaise est le dernier de ses soucis. Il ramasse son sac, cours au comptoir de l’infirmier pour ramasser ses Pokéballs. Mais l’employé est débordé et le Ranger saute par-dessus le comptoir pour retrouver les quelques Pokémons qu’il devait récupérer plus tôt.

« Allez Nate, on va voir ce qui se passe! » lui crie la jeune femme, Pokéball à la main, entre deux intonations sonores de l’alarme toujours en vigueur. Le Ranger se précipite hors du Centre Pokémon, pas trop loin de l’entrée de la ville. Pas besoin d’être détective pour comprendre que la ville est sous attaque. « TOUS LES DRESSEURS SONT DEMANDÉ À LA PORTE NORD » s’écrie une voix dans l’intercom de la ville. Jamais tranquille, l’Europe.

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B.M. C’est le chaos, une fois hors du Centre Pokémon. Dresseurs et Pokémons affrontent des Pokémons sauvages à travers les ruelles sombres de la ville, des Rangers (sûrement) sont à la pointe d’une charge pour contenir la porte Nord. En soit, tout le monde met sa main à la pâte et la situation ne semble pas désespérée. Pas encore, du moins. « Qu’est-ce qu’on fait » demande le jeune homme aux cheveux longs. «Y’a l’air d’avoir plein de gens qui vont vers la porte Nord. Mais que tous les sauvages frappent dans un coin, c’est spécial, non? » demande le Ranger, le regard aux aguets, à la recherche du premier pépin.

« J’y vais alors » déclare celui qui perdait aux cartes, un jeu qui semble déjà lointain dans l’esprit des trois dresseurs. «Parfait. J’vais rester ici, faut absolument pas que le Centre tombe, sinon, on est fait. Fais attention mon gars. » mentionne Nate, le regard sérieux, regardant l’homme dont il ne connaît pas le nom disparaître dans les bruits de combat, les fumées et les brouillards fournis par les Pokémon. « Et on fait quoi, nous? » demande la dresseuse, sa voix se brisant, visiblement apeurée. «On reste sur place, on fait le tour, et si y’a des sauvages qui se rendent jusqu’à nous, on s’en occupe. » répond Nate, fermement et surpris lui-même par sa détermination.

Un premier dresseur revient à la course vers eux, poursuivi par un autre hibou. Ils font légion, ceux-là? « J’m’en occupe! » s’exclame la jeune femme, Pokéball à la main, libérant un Pokémon jaune et bipède. Aussitôt, Nate attrape son SIS, l’accroche à son oreille et commence à réorganiser ses Pokéballs selon les informations régionales du SIS. «Allez, direct dans le centre!» s’écrie-t-il en ouvrant la porte pour le dresseur, tout jeune, tout au plus 16 ans, qui pénètre dans le centre, panique sur le visage alors que la dresseuse et son Pharamp s’en va à la rencontre du sauvage en route vers eux.

«Complètement fou…» murmure Nate alors qu’il part sur le côté du Centre Pokémon, une petite allée qui se termine en cul-de-sac, une benne à ordure ornant le fond de la ruelle, son contenu répandu au sol. Le Ranger s’approche, tranquillement, vers ce qui semble la source du chaos de la ruelle. Appuyer contre la benne, résistant aux odeurs qui en proviennent, Nate se prépare mentalement à devoir se déplacer rapidement pour subir, lui aussi, un combat. Les pieds bien ancrés au sol, il commence à entrouvrir la benne. Pas de bruit...Pas rien...Puis, il pousse le panneau, prêt à tout...mais rien. La benne est vide de vie, pleine de déchets. « ILS SONT DANS LE CENTRE! »

Le cri est strident. Nate se retourne et peut voir les assaillants à travers la fenêtre du Centre Pokémon. Deux Pokémons mauves et bleus qui virevoltent et qui causent un désastre. «Quel con.» murmure Nate, se rendant compte qu’il a été déconcentré par de vulgaires déchets. Le Ranger tente d’ouvrir la fenêtre, sans succès. Ça lui prend quelque chose de solide pour la casser et pouvoir donner un coup de main au personnel soignant dans le Centre, pris en assaut par les deux Scorplanes, tel qu’analysés par le SIS. MAis tous les déchets autour de lui sont légers, pas assez raides pour casser la fenêtre.

Jusqu’à ce que le Ranger réalise qu’il a une dizaine de projectiles à la ceinture. Le temps d’un facepalm éphémère, une première Pokéball passe par la fenêtre, puis une seconde, envoyant deux Pokémons pour repousser les ennemis.

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B.M. Si les Centres Pokémons sont à la fine pointe pour accueillir des Pokémons, ils ne le sont pas pour les Pokémons sauvages qui tentent de détruire tout sur leur passage. Le gamin qui vient tout juste d’aller porter ses Pokémons dans le Centre est acculé au pied du mur par un premier Scorplane tandis que l’autre tente de s’attaquer aux infirmiers, de l’autre côté du corridor. Quoi de mieux pour attirer l’attention des deux adversaires que Syrah, le Vigoroth hyperactif de Nate. Ce dernier sort de sa Pokéball, en plein milieu de la pièce, gueulant à tue-tête. Un cri retentit alors que Nate passe à travers la fenêtre, difficilement sans se trancher les veines. « Deux autres Pokémons sauvages » s’écrie l’infirmier, en désespoir, en pointant les deux Pokémons au pelage blanc de Nate.

«C’est les miens!» indique Nate avec assurance, voulant calmer les occupants du Centre. Une belle manoeuvre théâtrale, comme le Ranger se sent complètement débordé par les évènements. Dehors, les cris se font toujours entendre sous les déflagrations et la défense de la ville. De voir le premier dresseur aux Pokémons qui sont tombés avoir de la difficulté à soigner ses Pokémons, c’est le meilleur signe que le Ranger pouvait avoir. Il faut à tout prix que le Centre Pokémon reste accessible pour les dresseurs. Il n’y a rien de plus important que cela...pour le moment.

Une fois bien installé de l’autre côté, loin des deux Pokémons sol et vol qui ont enfin délaissé l’adolescent pour se concentrer sur les Pokémons de Nate, le Ranger commence à donner ses ordres. «Okay, Syrah, tu vas me Lian-punché celui qui tourne autour de l’infirmier, et Inzo, tu vas me le trancher aussi! Travaillez en équipe, comme on a vu hier! » s’exclame le Ranger. Il a la main heureuse d’avoir réuni les deux Pokémons au pelage blanc hier à l’entraînement. Les deux Pokémons possèdent des attributs très similaires, donc il ne sont pas un excellent duo sur de longs combats, mais lorsqu’il est question de se débarrasser rapidement d’ennemi, c’est une excellente force de frappe.

C’est Inzolia qui se démarque en premier, esquivant le passage d’un premier Scorplane pour trancher le second avec sa corne enduite d’énergie négative. Le coup est bien placé, mais le SIS du Ranger confirme que ce ne sera pas suffisant pour le mettre K.O. Un peu ce que le Ranger avait calculé avant d’ouvrir l’engrenage, comme le coup de lame, autant féroce soit-il, servait surtout à immobiliser l’adversaire juste la bonne durée de temps pour le Vigoroth de se glisser derrière, et, suite à un cri de guerrier, défoncer la gueule du Pokémon avec une belle droite enduite de glace et de givre. Le SIS de Nate confirme, la glace contre le sol et le vol, c’est dévastateur.

Mais bon, comme il y a toujours un autre adversaire dans les parages, il y a également le contrecoup. Ce dernier, sous la forme d’aiguille, frappe le Vigoroth au flanc, les faisant tituber un petit instant. L’impact n’est pas puissant, mais le Ranger connaît très (trop) bien l’attaque, et il ne peut s’empêcher de soupirer lorsque le SIS ne confirme pas la présence de poison dans les veines du Vigoroth. Quoique la machine utilisée par les préposés n’est pas trop loin….sauf qu’il est impossible pour Nate de connaître la situation à l’extérieur du Centre, et ainsi, il n’a aucune idée du temps qu’il lui reste avant que d’autres Pokémons se joignent à l’assaut du Centre Pokémon.

Les portes principales s’ouvre de nouveau, la jeune femme avec laquelle il jouait au carte il n’y même pas une dizaine de minute passant la porte. « C’est le bordel. » souffle-t-elle, pendant que les Pokémons du Ranger resserrent l’étau sur le dernier envahisseur.

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B.M. Si c’est le bordel à l’extérieur du Centre Pokémon, ça l’est aussi à l’intérieur. Le jeu de cartes est éparpillé au sol, les preuves de la victoire du Ranger s’étant envolées au passage du Pokémon vol et sol. Mais outre le jeu de cartes, les Pokémons sauvages ont créé leur lot de dégâts, alors que des tables sont renversées, des sofas sont éventrés. Pas mal de dommages collatéraux, pour deux Pokémons, quand on y pense. Si seulement Nate était resté à l’intérieur plutôt que d’aller voir à l’extérieur, il aurait certainement pu contenir les dégâts. «Et toi, t’es correcte? » demande le Ranger, esquivant de quelques millimètres le passage des ailes acérées du Pokémon sauvage restant. « Ça va, mais ils vont avoir besoin de gros canons là-bas » dit-elle.

Bon, des gros canons, c’est pas vraiment Nate, non? Le Ranger est spécialisé dans les baies, dans le support. Malgré que dans ces plus récentes patrouilles à Deepwater, il a dû être le fer de lance, un peu à contrecoeur, certes, mais avec succès. «Faut stabiliser le Centre, c’est primordial!» répond Nate, faisant signe à ses Pokémons d’en finir rapidement. «Inzo, Syrah, mettez-le moi à terre!» s’exclame-t-il, alors que ses Pokémons s’attendent pour effectuer la même stratégie. Pourquoi changer une formule gagnante?

Inzolia attend donc que son adversaire passe près de lui, et au dernier moment, utilise sa corne enduite d’énergie négative comme une batte de baseball, envoyant le Pokémon directement vers le catcheur-Vigoroth, bien prêt avec son poing-glacé, gracieuseté de son amie Ranger blonde. L’impact est net, précis et la défaite des deux assaillants du Centre Pokémon est confirmée. «Eccelente!» s’exclame le Ranger sous les cris de victoire du primate et l’inclinaison de l’Absol. Nate prend la Pokéball de Syrah, le rappelle aussitôt, ne voulant pas attirer d’autres sauvages dans le Centre. Comme ses Pokémons sont presque en pleine forme, pas besoin de les laisser aux infirmiers. Ce derniers sortent de leur cachette pour remercier le Ranger, mais ce dernier n’a pas de temps à perdre.

«Ahem, toi, ahem, tu, ah. » commence-t-il, « Anna » dit-elle, lorsqu’elle comprend ce que Nate tente de faire. «Anna, t’es capable de t’occuper du Centre. Sortez tous vos Pokémon, toi aussi le gamin, et vous laissez personne entrer ici, c’est bon?» ajoute-t-il, se trouvant une voix autoritaire qu’il ne connaissait pas. Après confirmation des deux infirmiers, d’Anna et du gamin, Nate sort du Centre Pokémon sous les bonnes chances des occupants. Il attrape son SIS, prend une minute pour envoyer un court message à Silence, son mentor, pour lui expliquer ce qui se passe, puis jette son regard vers le Nord.

Le combat fait toujours rage à la porte Nord, visible du Centre Pokémon. Les attaques des Pokémons adverses tout comme ceux locaux font beaucoup de sons et de lumières, un spectacle sinistre même aussi loin. « Hey, par ici! » s’exclame une voix que Nate reconnaît, celle du dresseur à la queue de cheval. «Hey, ils ont besoin d’aide à quel endroit! » demande Nate. « À la porte, y’a un Ranger qui m’a dit de venir te chercher! » lui répond-t-il, et aussitôt, les deux dresseurs se mettent au jogging vers la source des conflits.

Sauf que dans une ruelle, une enfant, au sol, et un simple « à l’aide » force le Ranger à s’arrêter. Pas vrai qu’il va laisser des innocents dans une situation périlleuse de la sorte. «J’viens te rejoindre!» s’exclame-t-il avant de bifurquer, n’attendant pas de réponse.

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B.M. De tous les adversaires possibles qui s’attaquent actuellement à la ville, il fallait que ce soit un autre Noarfang. Après en avoir vaincu quelques-uns en compagnie d’Axel Hésteria, le Ranger aurait espéré avoir une pause de hibou. Mais semble-t-il que ces vacances n’auront pas lieu aujourd’hui, comme le Pokémon vol, accompagné d’un autre Pokémon vol et insecte. Le SIS du Ranger se met aussitôt en marche, analysant l’insecte comme un Yanma. Si la libellule ne semble pas trop menaçante à première vue d’oeil, ce n’est clairement pas le cas face à l’Absol qui accompagne le Ranger.

«J’pense que t’es mieux d’pas t’mettre autant en danger, mon gars » dit-il en rappelant son Pokémon ténèbre à sa Pokéball. D’un côté, faire appel à Malbec semble intéressant à première vue, sauf que l’état de la ruelle combinée à un lance-flamme pourrait causer encore plus de dommages que ce que les Pokémons sauvages causent actuellement. Il va donc falloir être un peu plus subtil, et surtout, plus rapide, comme les deux sauvages s’en donnent à coeur joie sur l’individu au sol. Il faut donc, en premier lieu, enlever le pauvre homme au sol avant d’attaquer à pleine puissance, sans quoi les dommages collatéraux seront plus graves que dans le Centre Pokémon.

Pokéball aussitôt dans sa main, Nate libère Sémillon alors que le dresseur à la queue de cheval le regarde faire, impatience lisible dans tous les traits de son visage. «Mon gars, t’as beau attendre, c’est sûr que je vais aider c’monsieur avant d’aller là-bas, donc soit tu m’aides, soit tu y vas en avance.» dit-il sèchement. Soupirant comme réponse, son ancien partenaire de cartes s’avance. «Okay, c’est simple. Sém’, tu les attires hors du bonhomme, toi, ahem…» commence-t-il, hésitant sur le nom de son allié du moment. « Karl » répond-t-il avant de continuer « J’suppose que c’est moi qui va l’chercher », sa voix un peu hautaine. «T’as tout compris. Et après, direction le Centre Pokémon, pendant que j’en finis avec ces deux-là» ajoute Nate, aussi impatient que son interlocuteur.

« Oui mais. » commence l’autre, se faisant aussitôt coupé par le Ranger. «Pas de mais, Sémillon, allez!» dit-il, et aussitôt, le petit insecte part à toute vitesse, des bulles d’eau semblant lui sortir du postérieur dans un aqua-jet qui chasse les deux Pokémons de leur cible. Mais le Yanma reste sur place, alors que le hibou poursuit le papillon, comme un gamin qui vient de voir son lunch partir au vent. «Merda» murmure le Ranger en voyant que son plan n’a fonctionné qu’à moitié. «Tant pis» ajoute-t-il, avant de se retourner vers Karl. «Soit prêt» mentionne-t-il, avant de se retourner de nouveau vers la libellule, dégainer son gunblade et faire ce qu’il y a de plus sensé dans le moment.

C’est-à-dire épée en main, courait vers l’ennemi. La lutte serait terrible, tout en tranchant les ombres. Ou du moins, juste le fait que l’humain, nettement plus gros que la libellule, charge fut assez pour faire retraiter l’insecte, donnant une mince marge de manoeuvre à Karl d’entreprendre le sauvetage de ce qui s’avérait un des aînés de Nebelgheist, laissant Nate comme cible pour les deux Pokémons sauvages.

La course a assez durée!

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B.M. Il y a un mystère dans les populations de Pokémons sauvages, un peu partout dans le monde. Le taux de reproduction doit être différent d’endroit en endroit, et dans la région de Nebelgheist, celui des Hoothoots semble assez élevé. Après tout, croiser des Noarfangs à presque tous les combats, c’est soit une chance inouïe, soit une population aviaire assez nombreuse. Nate aime bien Pokémon, d’ailleurs, sauf que la capture n’est pas une option, en Europe. Et puis, la situation actuelle de la ville ne permet pas beaucoup de temps pour la capture, il faut mettre les Pokémons sauvages qui s’attaquent à la ville hors d’état de nuire.

Nate se doute bien qu’en utilisant Sémillon contre deux Pokémons de type vol, c’est de fortement le mettre à risque. Le papillon est un bon attaquant, certes, mais sa défense est sûrement la plus piètre de tous les Pokémons du Ranger, niveau pour niveau. Ceci dit, il y a des moments où il faut savoir mettre en danger l’un de ses Pokémons pour le bénéfice des autres. Comme une partie d’échec constante, où s'entassent les pions et les fous pour faire tomber les rois adverses. Du coin de l’oeil, Nate peut voir la queue de cheval de Karl qui se dandine d’un côté à l’autre, allant se frotter sur les épaules du vieillard que le dresseur tente de ramener au Centre Pokémon. En espérant qu’Anna a su tenir le fort, sinon c’est d’envoyer les deux individus dans la gueule du loup.

Mais bon, impossible de le savoir, et maintenant que leur proie est partie avec le dresseur aux cheveux longs, c’est Nate la nouvelle cible. Mais pas pour très longtemps, alors que l’ennemi s’avance vers lui, le Ranger dégaine une nouvelle Pokéball. Aglianico, la plus récente acquisition de Nate - et le seul Pokémon de Nate qui est originaire de l’Europe, sort de la sphère pour se mettre en travers du chemin des deux poursuivants de Sémillon. «Sém, dès que tu peux, tranche les! » commence le Ranger, son SIS en pleine analyse des deux adversaires. «Nico, croque moi l’hibou avant qu’il tente de vous endormir!» ajoute-t-il.

Car celui qui a affronté plusieurs Noarfangs sait aussi comment les contrer. Les Pokémons aux yeux hypnotiseurs ont tendance à tenter d’endormir les Pokémons du Ranger, ce qui le met souvent dans l’embarras. Comme le temps lui est compté, autant bien éliminer le problème rapidement. La bouche du mammouth se remplit de givre et dès que l’hibou est à sa portée, il le croque. Le cri de douleur du Noarfang est à glacer le sang, comme le sien qui se gèle avec la morsure. «Il a résisté?» murmure Nate en voyant le Pokémon vol continuer sa course, son SIS confirmant que le Pokémon a résisté in extremis à l’attaque d’Aglianico. «Imposible» murmure-t-il.

Mais heureusement, le Pokémon insecte n’a pas dit son dernier mot. Se retournant dans une belle manoeuvre, ailes repliées sur lui-même, le papillon relâche l’énergie emmagasinée pendant la poursuite pour envoyer deux arcs d’énergie sur les deux adversaires, frappant violemment les deux Pokémons adverses. Si le Noarfang était presque vaincu, maintenant, il l’est vraiment, les taches de sang se répandant sur le sol. Sauf que la libellule survit à l’assaut et offre elle aussi un bon coup d’aile cruel, envoyant le papillon valser au sol à son tour.

Qui tente rien n’a rien, certes. Mais qui tente peut en avoir plus que pour son argent, à voir le Maskadra reprendre son vol tant bien que mal, l’attaque de la libellule l’ayant vraiment amochés. Nate va sûrement devoir plonger dans ses réserves de baies, le Centre étant beaucoup trop loin, et le temps manquants ne lui permettant pas de revenir sur ses pas.

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B.M. Après des échanges douloureux, la libellule tient toujours en place, ses ailes vrombissantes devant le Ranger et ses deux Pokémons. Encore une fois, les Pokémons sauvages surprennent Nate. Le Yanma n’a-t-il pas l’instinct de survie pour rester face aux deux Pokémons qui ont un net avantage, ne serait-ce que par les types avantageux de Sémillon et d’Aglianico. Bon, le Pokémon sauvage se retrouve coincé dans une ruelle, et ce serait un problème s’il n’avait pas d’ailes. Mais le Yanma a toute la liberté du monde de prendre la fuite, mais préfère se battre jusqu’au bout. Un bel élan de courage, le genre de personnalité qui donne envie d’être ajouté à son équipe. Mais bon, les Pokéballs du Ranger sont bloquées, ce n’est pas dans la mesure du possible.

«Sém’, reste en coin, et s’il esquive l’attaque de Nico, vas-y avec Lame d’Air, pas de chance à prendre. » indique le Ranger au papillon qui vole autour de lui. «Nico, pas de temps à perdre, vas-y avec toute ta vitesse» ajoute-t-il, faisant un pas de recul pour analyser sa situation actuelle de La route principale qui traverse la ville du Nord au Sud semble vide de Pokémons sauvages, mais les bruits et les éclats lumineux plus loin prouvent que l’assaut des Pokémons sauvages n’est pas terminée. Nate aperçoit du mouvement, vaguement, un peu plus loin, mais avec la libellule qui ne veut pas tomber, hors de question de lui tourner le dos. Manquerait plus que ça, de se faire abattre par un Pokémon envers lequel il a eu pitié.

Aglianic semble penser la même chose, alors que son derrière se couvre de givre avant de se propulser, défenses givrées devant, sur la libellule. Le Yanma tente d’esquiver, sans succès, et la défense droite du mammouth le happe de plein fouet, le laissant, tout givré, au sol. «Eccelente!» s’exclame le Ranger, puis dépose son sac au sol. Avec dextérité, il retire rapidement ses outils de prédilection, son pilon, son mortier et les ingrédients nécessaires pour un bon soin.

Dans le cas de Sémillon et de la violente attaque cru-aile qu’il s’est pris, pas le choix de sortir le gros stock. Baies figuy, baies oran et baies sitrus sont envoyées dans le fond du bol, rapidement rejoint par la pointe du pilon, qui commence à écraser toutes ces belles baies pour en faire une pâte. Un rasade d’eau pour aider la consistance et la mixture est rapidement offerte à Sémillon, à bout de bras, pendant qu’Aglianico monte la garde. Marchant en même temps que le Pokémon insecte se restaure, Nate peut ainsi couvrir quelques mètres qui le sépare de la porte Nord. L’avantage que le papillon, pleinement évolué, ne soit pas aussi lourd que les autres Pokémons de l’équipe du Ranger.

À mi-chemin, les pyrotechnies et les bruits d’attaques plus lourdes se font entendre et sentir dans certains cas. Les dresseurs, Rangers et autres volontaires semblent contenir la majorité des Pokémons sauvages, mais pour combien de temps. L’arche de la porte Nord s’est effondrée, forçant Nate à enjamber les débris pour se retrouver devant le chaos d’une centaine de Pokémons sauvages, presque organisés, qui attaquent la ville. Ici et là, des Rangers déciment leurs équipes contre la masse. Au loin, une voix, celle d’un Ranger clairement plus jeune que lui, l’interpelle. « Hey! T’étais où? » demande-t-il.

«Le Centre Pokémon.» répond-t-il, et en voyant la mine effarée de son interlocuteur, ajoute «Il tient toujours, y’a trois dresseurs qui s’en occupent. J’commence par où?» demande l’agriculteur, Sémillon et Aglianico à ses côtés.

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B.M. Tous les dresseurs en place semblent contenir les Pokémons sauvages, alors qu’aucune nouvelle vague ne semble provenir de La Plaine de de Nebelgheist. C’est bon signe, si les dresseurs sur place réussissent à les contenir. Le problème, c’est que c’est un comportement vraiment atypique des Pokémons sauvages de se réunir ainsi de la sorte. L’Altaria sur la route L9 et le Ludicolo Dominant  sur le route L10 sont les seuls Pokémons qui ont eu un semblant de contrôle sur les Pokémons sauvages, le premier les envoyant attaquer Nate par vague, le second les contrôlant le temps d’un spectacle de danse. Qu’est-ce qui pouvait donc pousser les Pokémons à s’attaquer à la ville de cette façon, se brisant sur les remparts et sur les Pokémons dressés envoyés en riposte à l’attaque.

Nate regarde autour de lui. Les visages lui sont tous inconnus, ses connaissances européennes se limitant à quatre. Après réflexion, c’est sûr et certains que Derek ne ferait pas partie des défenseurs. Axel, malheureusement, ne semble pas être présent, car on l’aurait su. Avec toute son exubérance et sa fougue, le dresseur à la chevelure de feu est difficile à manquer. Ses deux anciens partenaires de carte sont toujours au Centre Pokémon, et heureusement.

Le Ranger se retrouve donc seul, face à la Plaine. À l’horizon, l’herbe séchée se perd sur des kilomètres, dansant au gré du vent. « Va aider la p’tite là-bas » s’écrie la voix qui l’a interpellé un peu plus tôt, sortant Nate de sa mini-torpeur. Le jeune Ranger pointe à sa gauche, là où un Léviator s’écroule au sol, faisant lever la poussière devant lui. Un cri de détresse et l’agriculteur accourt vers la source du cri. Le Léviator, rappelé à sa Pokéball, laisse place à une scène étrange. Une jeune fille, à genou, semble chercher dans ses Pokéballs un remplaçant pour son Pokémon vaincu alors que les deux Pokémons sauvages avancent dangereusement sur elle.

La scène est étrange considérant les deux attaquants. Le premier, un Fouinar, de l’écume sur le bord des lèvres, avance dangereusement vers la dresseuse. L’autre adversaire, un mouton électrique que Nate ne connaît pas, s’avance tout bonnement, pas d’écume, mais des arcs électriques visibles à quelques mètres lui parcourant le corps. Le Ranger accélère le pas, main sur ses Pokéballs, contournant le Ranger qui l’a interpellé et son dinosaure vert et fleuri, en direction de la jeune fille.

«Penche-toi! » s’exclame-t-il lorsque le Fouinar bondit vers elle. L’appel de Nate n’a pas l’effet escompté, alors que son cri surprend plutôt la dresseuse qui se retourne vers lui. Mais le simple fait de se retourner lui permet d’esquiver le pire, alors que les griffes acérées du Fouinar tranche la peau sur son bras, le sang éclaboussant au sol dans un cri de désespoir. Le problème, c’est surtout la deuxième attaque, alors que le mouton décharge son électricité...sur Stomper, qui vient de prendre place suite à un bon lancer de Pokéball de la part du Ranger. Nate arrive en trombe à côté d’elle, se penche à côté d’elle et l’aide à se relever. «Va direct au Centre, il est normalement sécuritaire» lui dit-il, puis se retourne vers les deux Pokémons sanguinaires qui s’en prennent au humain de la sorte. Y’a vraiment quelque chose qui cloche.

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B.M. Derrière lui, la jeune fille le remercie timidement, se remettant difficilement sur pieds. La peur d’en être à la fin de sa vie, c’est une peur que le Ranger a ressenti à quelques occasions, majoritairement contre des Pokémons Dominants, et il peut donc comprendre ce qui la retient au sol. Après tout, les tripes de Nate lui avait rappelé sa peur pendant tout son long et périlleux combat contre le Ludicolo danseur, une sensation que ressentait sûrement la jeune fille blonde, agenouillée au sol. «T’inquiète pas, j’prend la relève.» lui dit-il, se retournant la tête alors qu’elle se met finalement debout. « Je...Je...Je peux encore me battre. » dit-elle,sa petite voix brisée par l’innocence perdue il y a quelques instants. «Peux-tu t’assurer que la voie vers le Centre Pokémon est libre, alors?» lui demande-t-il.

Après tout, c’est une pierre deux coups, comme demande. D’un côté, s’assurer que la route au Centre est toujours viable est une priorité pour les défenseurs de la ville. De l’autre, ça l’éloigne du traumatisme et de la première ligne. Si ça se trouve, les rôles auraient facilement pu être inversés si Nate ne s’était pas préoccupé du Centre en premier. Ça aurait pu être lui et son équipe, acculé au pied du mur, se retrouvant face à un combo sanguinaire. Bon, Nate avait réussi à se sortir de situations particulièrement difficiles depuis le début de sa carrière, souvent aux côtés de Silence (ça aide d’avoir un spécialiste de la machette avec des Dracaufeu comme police d’assurance) mais aussi par lui-même, dans ses plus récentes patrouilles.

Le SIS ayant déjà scanner les deux adversaires, le Ranger préfère envoyer deux Pokémons opposés, un attaquant et un défenseur, question de les contenir. D’une première Pokéball sort Malbec, le Magmar du Ranger qui se met aussitôt en position de combat. Puis, la seconde libère Stomper, le large Pokémon roc asiatique, qui se positionne devant Malbec, question de le couvrir des attaques. Parce que si Malbec est un artilleur sans pareil, il ne possède pas une défense aussi reluisante que celle du Rhinastoc.

«Okay les gars, faut tenir le fort. » commence le Ranger, regardant son compatriote un peu plus loin lui jeter un regard de dédain. Définitivement, il a un problème, celui-là, pense Nate. Autant bien lui montrer de quel bois l’agriculteur s’échauffe. Après tout, Nate est un étranger dans ces terres peu accueillantes. Dans tous les cas, il réglera le cas du Ranger hautain plus tard. «Malbec, envoie-moi une boule de feu sur le rongeur.» commence-t-il, son SIS analysant les forces et les faiblesses des deux adversaires. «Stomp’, tente de couvrir Malbec, puis débarrasse moi du mouton. » ajoute-t-il. Des deux adversaires, c’est le plus dangereux pour le Magmar, son électricité statique pouvant aisément paralyser  le Pokémon feu. De là la présence du Rhinastoc.

Sauf qu’à la surprise générale, c’est le Fouinar qui bondit et qui s’attaque au Pokémon de roc. Ce dernier encaisse l’attaque, puis tente de balayer son adversaire loin de lui, sauf que le coup est trop lent et le Fouinar évite le pire...jusqu’à ce qu’il reçoive la boule de feu du canard de feu, explosant sur son pelage tout en arrosant de gerbes de flamme le pauvre mouton. Ce dernier tente une attaque électrique, absorbée par le Rhinastoc puis change de plan et profite du début de Tunnelier de Stomper pour envoyer un rayon gris directement sur Malbec. L’impact est puissant, le SIS du Ranger confirmant que le Pokémon de feu est en mauvaise posture...alors que Stomper vrille sur lui-même jusqu’au mouton, le mettant K.O. d’une puissante frappe.

Il ne reste plus qu’un Pokémon sauvage, certes, mais la pression est toujours sur les défenseurs de la ville.

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B.M. Maintenant que la menace du Wattouat est réglée, Nate peut s’adonner à regarder vraiment ce qui se passe autour de lui. Malbec et Stomper semble bien en contrôle, et le Fouinar est mis en échec, incapable de déborder les deux Pokémons du Ranger pour s’attaquer à l’humain. À quelques mètres à sa droite, le jeune Ranger est toujours aux prises avec trois Pokémons sauvages. Un simple regard de sa part signifie à Nate qu’il ne veut certainement pas de son aide. À sa gauche, d’autres dresseurs sont toujours en pleine défense de la ville, tentant tout ce qu’ils peuvent pour empêcher les multiples Pokémons vol de passer par-dessus la dernière ligne de défense qu’ils forment. Impossible de savoir, directement sur la ligne, si ce sont les défenseurs ou les attaquants qui gagnent. L’absence de cohésion et de communication fait mal aux dresseurs qui se battent, par contre. Heureusement, les adversaires sont des Pokémons sauvages. Mais une attaque coordonnée aurait rapidement renversé les défenseurs.

À l’horizon, un mouvement rapide capte l’attention de Nate. Comme une vague dans le ciel, rapidement disparue. Un simple remou, anormal, un peu comme lorsqu’on regarde l’horizon sous le soleil tapant, ce genre de brouillage qui pourrait sembler comme un mirage.. «Hey, t’as vu ça, là-bas?» demande Nate à son collègue arrogant. « Pas l’temps. » répond-t-il sèchement. Mais il n’y a pas de seconde vague. Est-ce simplement un effet de son imagination? Après tout, les dresseurs ont beaucoup à perdre, et le combat est toujours aussi rude. Gardant un oeil sur l’horizon, Nate procède à de petits changements dans sa stratégie d’attaque.

«Malbec, reviens ici, j’vais te remplacer. » commence-t-il, cette fois sans pointer la Pokéball du Magmar pour le ramener au bercail, mais plutôt en envoyant une autre Pokéball à côté de Stomper, libérant Nero d’Avola, experte en défense contre les types normaux. «Stomp’, casse-le en deux avec ton marteau!» ajoute-t-il, voulant mettre fin rapidement au combat devant lui. « J’ai vu! » s’exclame le jeune Ranger à côté de lui, qui pointe également l’horizon, alors que l’un de ses adversaires s’écroule au sol. Nate n’a pas remarqué cette seconde vague, particulièrement parce que le Pokémon de type normal recommence un coup bas, frappant le Rhinastoc dans le bas du ventre.

Mais Stomper, de nouveau, encaisse parfaitement avant d’abattre son bras, à la Nebbiolo, à 90 degré, le mouvement si violent que le Fouinar s’écrase au sol. Devant lui, à l’horizon, une troisième vague, une ondulation qui se propage à la verticale à l’horizon. «Y’a vraiment quelque chose là-bas…» dit Nate, déposant son sac. Ses Pokémons ont besoin de soin, et rapidement. Mortier en main, rempli de baies sitrus et de baie oran, pas le temps d’en prendre selon les goûts, Nate se fait aller le pilon de l’autre main rapidement. «Mais qu’est-ce que ça peut bien être? » demande-t-il, en se tournant vers le Ranger. Ce dernier est toujours aux prises avec deux Pokémons sauvages, mais prend néanmoins le temps de répondre à Nate, son attitude ayant changé. « Aucune idée, mais c’est clairement pas naturel, et ça ne me dit rien qui vaille. » dit-il.

À la gauche de Nate, un des dresseurs abat également un autre sauvage, créant encore plus de remous à l’horizon. Alors que l'agriculteur administre son mixte à ses deux Pokémons blessés au combat, le jeune Ranger l’interpelle encore. « Un autre fois! Attention, d’autres sauvages. » ajoute-t-il alors que deux Noarfang plongent vers Nate. «Merda!» s’exclame-t-il. Mais le Ranger fait appel à un autre Pokémon. « Allez, j’vais les prendre. » dit-il. «Mais ils sont quatre!» répond Nate. « T’inquiète » réplique-t-il, plein de confiance en soi. «Force et Honneur mon gars!» termine Nate, tout en rappelant tous ses Pokémons sur place pour faire appel à Aglianico, le mammouth de glace. Bondissant sur son dos, le Ranger lui plante les talons dans les flancs et le Pokémon part à toute vitesse vers l’horizon ondulante, éclat-glace au derrière.

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B.M. La plaine défile devant le Ranger à vitesse vertigineuse, alors que les défenseurs de la ville, voyant un dresseur partir vers l’horizon, se mettent à scander plusieurs trucs différents. Ceux qui ont vu les ondes à l’horizon lancent des encouragements au téméraire cavalier de mammouth, tandis que ceux qui n’ont pas aperçu la distorsion lancent des huées et des menaces de le retrouver. Mais les cheveux dans le vent, ce dernier lui claquant à côté des oreilles, Nate n’entend pas ce qui se passe derrière. Et plus il s'éloigne, plus l’horizon est recouvert de vagues qui ondulent, comme si la réalité de distorsionait devant lui. L’inconnu est stressant. Il y a peu de Zigzatons sauvages capables de telles prouesses. C’est clairement quelque chose de pire qu’un vulgaire raton au Cognobidon facile.

Le Ranger hésite beaucoup entre appliquer les freins et tenter de les prendre par surprise. Il se doute bien que quelque chose se cache derrière le rideau qui altère la réalité. Mais d’un autre côté, ils seraient bien fou de se mettre un rideau qui cache la vue des deux sens. Ainsi, Nate doute beaucoup que les ennemis ne soient tout simplement pas prêts à le recevoir. N’ayant aucune idée de ce qui se trouve derrière, c’est difficile de prendre une décision éclairée. «Nico, ralenti un peu» murmure le Ranger en se penchant vers l’oreille du Pokémon. Le Pokémon passe de l’hyper-vitesse à la trace de givre à un galop régulier, ses pas givrant tout de même l’herbe qu’il piétine sur son passage.

Pas de cris de guerre, pas de Pokémons sauvages. Un bourdonnement, c’est tout. Et aussitôt, le Mammochon se met à se remuer. Le son ambiant semble le rendre inconfortable. «Ça va mon gars? » s’inquiète le Ranger alors que le mastodonte s’arrête. Le bourdonnement se fait de plus en plus intense et les vagues devant lui de plus en plus nombreuses. «Mais qu’est-ce que c’est tout ça? » murmure Nate, incapable de savoir quoi faire devant les vagues, à quelques mètres devant lui.

Puis, un cri derrière lui. Nate se retourne vivement, voyant un autre cavalier se diriger vers lui. Déjà, un combat? Sauf que lorsque le visage se dessine au loin, le Ranger comprend que ce sont des renforts. Le SIS de Nate analyse aussitôt le Pokémon du jeune Ranger, un Cerfrousse, qui s’en vient au galop. Heureusement, il ne sera pas seul. Seul face à cette réalité tordue? Mais Nate ne sait même pas comment voir de l’autre côté. Il n’ose pas toucher le rideau, réel et physique, maintenant qu’il est juste à côté. Comment diable passer de l’autre côté.

L’autre Ranger continue sa route...mais ne se dirige pas vers Nate. A-t-il vu autre chose? «Hey ! Je ne sais pas comment passer ça!» s’exclame-t-il en pointant les vagues devant lui. «C’est vraiment un rideau physique!» ajoute-t-il. L’autre Ranger, l’air toujours un peu supérieur, lui répond simplement : « Faut contourner! ». Pas le choix, la main du Ranger gagne son front en facepalm. Mais comment n’a-t-il pas penser à ça? Sauf que le Mammochon reste figé sur place, malgré les encouragements du Ranger. Pas le choix de rappeler le Pokémon à sa Pokéball, empoigné l’épée remise par Silence et simplement contourner le rideau.

De l’autre côté, la structure qui tient le rideau est plutôt rudimentaire, deux poteaux et une vision parfaite sur la ville de Nebelgheist. Mais c’est surtout une antenne, visiblement installée à la va-vite, qui prend toute la place. Et le jeune Ranger, à la poursuite d’un homme habillé en noir, plus loin sur la plaine. Heureusement, quelqu’un pour poursuivre le seul être humain capable d’expliquer tout ça. Malheureusement, comme ses trois acolytes Pokémons n’ont pas suivi et attendent le second Ranger de pied ferme.

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B.M. Les installations laissées par la proie du jeune Ranger sont rudimentaires mais semblent fonctionnelles. Ce qui n’explique pas les raisons d’un tel effort pour s’attaquer à la ville ni le fonctionnement de chacune des pièces en utilisation, quoique le Ranger a des doutes sur les utilités de certains objets sur place. En commençant par le rideau, facilement repérable une fois qu’on est passé de l’autre côté. Sauf que la tour et son bourdonnement continu laisse le Ranger perplexe. Surtout, comment arrêter le dit bourdonnement. Derrière les trois Pokémons qui s’en viennent vers Nate, il y a un petit ordinateur portable, relié directement à une génératrice. «C’est louche tout ça» murmure le Ranger alors que le Pharamp se décolle de la génératrice, le bourdonnement se faisant de moins en moins incessant.

Sauf que les deux autres Pokémons semblent là pour la simple et bonne raison d’éloigner les intrus de la tour. Et l’intrus, c’est Nate. Avec Aglianico de retour dans sa Pokéball, et à voir son arrêt complet, Nate préfère le garder à l’intérieur. Disons que le Démolosse, flamme en bouche, ne donne pas trop envie de sortir un Pokémon glace. La fonte serait un tantinet trop rapide. Le Ranger envoie donc ses trois premières Pokéballs, libérant tour à tour Riesling, Stomper et Nebbiolo. Les trois Pokémons se dressent face à leur adversaires, chacun fixant le Pokémon en face de lui, comme un combat de ruelle entre deux gangs de rue. Sauf que le Ranger a aussi un autre plan : saccager les installations. Bien qu’ils ne comprennent pas le comment, il se doute du pourquoi. Y’a un intru dans la Plaine de Nebelgheist et y’a des Pokémons sauvages qui attaquent sauvagement la ville. Un plus un, c’est facile, même pour Nate.

Le Ranger libère donc Sémillon de sa Pokéball, le laissant se poser sur son avant-bras pendant que son trio de Pokémon s’avance vers le trio adverse. «Okay, Sém’, Lamine moi les deux poteaux, en haut, pendant qu’on s’occupe d’eux» dit-il, puis envoie son Pokémon vers le ciel. Ce dernier part de l’autre sens, question de s’éloigner des attaques potentielles des ennemis.

«Okay les gars, on va tenter d’en finir rapidement, après, on s’attaque à la tour. » explique-t-il, s’avançant également d’un pas. Le combat Pokémon, c’est quelque chose qu’il comprend plus que la présence technologique derrière le rideau. «Riesling, empêche les de déborder avec ta voix!» commence-t-il, le Pokémon psy se téléportant deux mètres devant ses alliés pour mieux attaquer les ennemis. «Nebby, projette-moi le cabot loin d’ici, faut couvrir Sém’!» ajoute-t-il, avant de conclure. «Stomp’, plein gaz sur le jaune!» lance-t-il, se déplaçant aussitôt sur le côté pour éviter de se faire prendre par les résidus d’attaques. Chez les Pokémons, on sait tous que le clash sera fulgurant.

Et c’est peu dire, alors que le SIS du Ranger s’excite sans arrêt. La première attaque, envoyée par Riesling, consiste à moduler sa voix pour créer trois cercles d’énergie rosâtre et les envoyer aux adversaires, bloquant leur avancée un instant, et surtout, avec un premier critique confirmé par l’appareil pour le pauvre Démolosse. Sauf que la vache rose se met à rouler sur elle-même, percutant Riesling de plein fouet en l’écrasant au sol. «Riesling?» dit alors le Ranger, sauf que le SIS confirme que le Pokémon n’est pas K.O. mais bien paralysé. Le Démolosse se jette sur Stomper, une autre alerte confirmant une Tricherie critique. «Ouf.» souffle Nate alors que la boule électrique envoyée par le Pharamp percute Nebbiolo, l’envoyant directement au sol, le SIS confirmant la paralysie.

Le choc des titans est bien réel et l’équipe du Ranger est en mauvaise posture dès le départ. Nate secoue sa main, son empathie lui faisant ressentir la douleur de ses Pokémons. «Aille les gars, tenez bon!» lance-t-il, avec peu de conviction. Sauf que les Pokémons du Ranger n’ont pas dit leur dernier mot. Tournant sur lui-même, Stomper s’élance, percutant le Pharamp en plein abdomen. Le Pokémon électrique s’écroule au sol, vaincu, alors que le SIS réagit au nouveau coup critique. «Mamma mia» murmure le Ranger alors que Nebbiolo se relève, le Démolosse prêt à l’achever. Il attrape le Pokémon feu par la mâchoire, se relève et le tient en chokeslam avant de l’envoyer au sol. Le craquement des os du Démolosse est sinistre et le chien ne se relève pas.

«Oh la vache» dit-il, alors que l’Écremeuh est le seul adversaire encore debout, les Pokémons du Ranger ne tenant pas vraiment sur place.

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B.M. La poussière du carnage du premier choc des titans n’est même pas retombée, laissant une scène vraiment étrange devant le Ranger. D’un côté, la tour un peu bric-à-brac, tangue d’un côté à l’autre au gré du vent, l’antenne parabolique à son sommet jouant beaucoup de cette danse au rythme des éléments. À sa base, la génératrice baisse rapidement en intensité, roulant difficilement. L’ordinateur qui lui est branché vient de se mettre en veille et le bourdonnement incessant est chose du passé. La seule chose qu’il reste, c’est cette grosse vache rose qui n’a rien d’un Pokémon sympathique. Et pourtant, Nate a croisé quelques Écremeuh, à Deadly Borrow, qui semblait bien plus enclines à recevoir des câlins et des baies et celle-ci.

Placée devant l’appareil électronique, elle regarde l’équipe du dresseur, sourire en coin. Parce que le trio de Nate est bien mal en point. Riesling et Nebbiolo sont paralysés, ce dernier étant également dans ses réserves d’énergie suite à l’imposante attaque électrique qu’il s’est prise. L’attaque aurait pu être facilement évitée par le Pandarbare, mais quelque chose dit à Nate que l’antenne parabolique a joué  dans le mouvement de ses Pokémons. Finalement, Stomper, grand symbole de la résistance, s’est également pris de bonnes attaques, mais il reste la pierre (littéralement!) angulaire du trio.

La vache qui rit, en face d’eux, ne semble même pas stressée par son désavantage numérique. Se déplaçant de gauche à droite, marquant son territoire de ses sabots, elle semble se dire que de toute façon, elle va s’enligner un Pokémon après l’autre. Ou peut-être que des renforts arriveront sous peu? Son sourire s’efface toutefois lorsque le rideau tombe, faisant lever un nouveau nuage de poussière. Sémillon, toujours dans les airs, vient de réussir à décrocher l’élément de camouflage de son pôle, le laissant se choir sur son point d’ancrage sur l’autre poteau, révélant ainsi la supercherie aux défenseurs de la ville. Vif regard au loin, ça semble nettement plus calme en ville. Du moins, le Ranger ne voit pas de colonne de feu ou autre apparaître en plein milieu du ciel. Sauf que d’aussi loin, impossible de savoir si c’est simplement que les Pokémons sauvages se sont calmés au fur et à mesure que le bourdonnement a cessé, ou s’ils ont simplement défoncé les défenses de la ville.

«Okay les gars, faut déplacer la vache de l’ordinateur. » explique le Ranger derrière son équipe. Il sait très bien qu’il y a de fortes chances que certains membres de son équipe soit incapable de faire quoique ce soit, de leur condition actuelle, et c’est sans compter l’apport de la grosse vache dans le combat. «Riesling, remet Nebbiolo sur pied!» commence-t-il, préférant tenter de garder la majorité de ses effectifs en place. «Nebby, vas-y avec ton poing d’vitesse!» ajoute-t-il, se déplaçant vers sa gauche. «Stomp’, casse-le avec ton marteau.» termine-t-il, maintenant sur le flanc gauche de la vache.

Cette dernière n’est pas stupide non plus, ce n’est clairement pas Nate le danger, ici. Un main sur le genou, l’autre fléchi, Nebbiolo réussit tout de même à s’élancer sur la vache et lui asséner un coup de poing. Le ping métallique la fait dévier de sa course, mais impossible pour le Gardevoir de l’esquiver, alors qu’elle l’écrase au sol. Riesling, coincé sous le poids de la vache, réussit tout de même à pointer sa main vers Nebbiolo, envoyant des ondes positives qui referment les plaies du Pandarbare. «Stomp’, aide-le!» dit le Ranger, alors que le Rhinastoc cesse son attaque pour simplement déloger son allié du poids en filets mignons et en lactose qui oppresse le Gardevoir. Retour à la case départ.

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