One does not simply...[Arène][spec]

On n'entre pas si facilement dans l'arène de Kmimiaein. Ces portes noires ne sont pas gardées que par des pokémons sauvages. En ces lieux, il y a une entité qui ne dort jamais. Et la grande marmite est toujours attentive.

Du moins, c'était ce que les rumeurs disaient à propos de l'arène de Kmimiaein. L'apprentie se demandait d'ailleurs comment elle avait pu avoir vent de ces rumeurs, puisque la population totale de cette île était de un, et que cette personne ne mettait jamais le pied hors de cette arène. A vrai dire, l'apprentie n'était même pas sûre que la personne concernée avait encore un pied. Difficile donc de consulter ce que l'on disait dessus si personne n'était présent pour être ce on. Et pourtant, cette rumeur courait, malgré l'absence de personnes pour la propager. Après tout, les portes de l'arène n'étaient pas du tout noires, alors pourquoi est-ce que cette rumeur existait? Quoique, en y réfléchissant bien... De quelle couleur étaient les portes de l'arène? L'apprentie se rendit soudainement compte qu'elle n'avait pas fait attention, et en se retournant derrière elle... Elle ne voyait nulle porte.

Depuis combien de temps est-ce que l'apprentie errait dans ce bâtiment? Du moins, si on pouvait appeler cela un bâtiment. Elle ne voyait pas de murs, après tout. Parce que si elle voyait un mur, elle aurait pu le suivre pour connaître la couleur de la porte. Mais non, le ciel rouge-violet de Kmimiaein était bien visible. Ou bien était-ce un plafond rouge-violet? Difficile à dire, l'apprentie ne sautait pas aussi haut pour pouvoir le toucher et avait l'impression que prendre un pokémon volant pour vérifier ne ferait qu'éloigner le ciel. Donc pouvait-elle vraiment dire qu'elle était dans une arène? Où était-elle? Depuis combien de temps était-elle dans cette arène? Qu'est-ce qu'elle faisait dans cet endroit? Plus l'apprentie se posait des questions, moins ce qu'elle savait était fiable. Si cela continuait, la jeune demoiselle finirait par oublier qui elle était... Avant de se rendre compte, avec effroi, qu'elle ne l'avait jamais su.

Et se perdre dans le néant n'était pas dans les projets de l'apprentie. De ce fait, la chose la plus logique à faire était de s'asseoir par terre. Du moins, s'il y avait encore un sol à ses pieds. Mais même s'il n'y en avait pas, l'apprentie avait étendu une nappe bleue afin d'avoir un support pour s'asseoir dessus. La même nappe qu'elle avait utilisé pour sa rencontre avec Kahoku. Et de se servir une tasse de thé. Thé qui était encore bouillant dans sa petite bouteille thermos, qu'elle avait servi comme Hatsue lui avait appris. Peut-être même qu'elle le lui avait appris uniquement pour cette occasion. Rien de tel que du thé pour se recentrer. Pour se laisser porter par les flux du destin. A défaut du flux liquide chaud et ambré qui coulait par la pré-détermination de son oesophage.

Thé vert avec une pointe de bergamote. Ou bien était-ce un thé blanc? Dans les deux cas, cela faisait un Comte Gris.

Ce qui lui avait assuré la marche à suivre. A savoir, sortir son SIS et composer un message. Même s'il n'y avait pas souvent du réseau. Même si le réseau pouvait parfois s'envoyer quelques jours plus tard. Ou quelques jours plus tôt. Mais l'apprentie avait fait une promesse. Qu'elle devait à tout prix tenir. C'était une question d'honneur. "Dans quelques instants, je vais affronter le huitième champion d'Asie." Et zou, message envoyé dans la boite SIS d'une certaine ranger blonde. Du moins, ce que l'apprentie espérait. Mais cette promesse, ce message avait suffi, avec l'aide du thé, à ancrer la jeune femme. Qui, désormais, savait pertinemment où elle était.

C'est à dire, au beau milieu de la rivière du destin. Qui, dans cette arène, avait un goût de thé Comte Gris.

[Combat contre BBQ pour le 8è badge!]
[L'équipe réservée sera composée de Rarity/Dardargnan, Marie-Antoinette/Queulorior, Shiro/Absol, Joy/Gallame, Pensée/Chuchmur et Lavande/Spectrum.]

« BIEEEEEEENVENUUUUUUUEEEE, TRÈS CHÈRE CARPE !!!! » s'exclame soudainement la silhouette drapée d'un morceau de couverture bleu nappe qui surgit soudainement devant toi, comme de nulle part. Ou peut-être plutôt de partout à la fois ? Mais son engouement laisse rapidement place à la stupeur ; la couverture prend une expression horrifiée.

« Que... quoi ?! Mais c'est impossible ! »

La couverture s'agite, elle panique, elle balance ses bras dans tous les sens. Son bleu prend une teinte d'effroi alors que soudainement, elle te saisit par les épaules pour te secouer brièvement – et brutalement. Elle est étonnamment robuste, pour une couverture de pique-nique.

« Quelle heure est-il ? Quel est le nom du président ??! »

Elle lâche finalement prise et recule de quelques pas, vacillante, sans interrompe son monologue bien entendu, une main dressée dans ta direction et une seconde remontée là où devrait logiquement se situer sa bouche. Il te semble l'espace d'un court instant en voir une troisième, en train de lui gratter la tête avec perplexité mais tu écartes rapidement cette possibilité. Tout le monde sait que n'importe quelle couverture normalement formée ne dispose que de deux bras et de deux jambes, comme il se doit. Tu es tentée l'espace d'une seconde de t'arrêter sur le bien fondé de cette pensée, celle-ci comme de nombreuses autres récentes, te semble un peu étrange... mais la couverture reprend déjà :

« Ça devrait pourtant être impossible ! Tu étais supposée être plus petite... et bien plus roux ! » t'invective-t-elle en te dévisageant, arborant une expression épouvantée sur son visage non existant avant de soudainement s'immobiliser. Et d'ajouter d'un ton grave...

« Une petite seconde... Où sont tes magicarpes...? »

Lorsqu'elle recule cette fois, son corps bascule en arrière comme violemment, physiquement, percuté par l'impact de cette dernière nouvelle. Elle semble blanchir à vue d’œil – à part pour le fait que, tu sais, il s'agit d'une couverture de couleur bleue – et, frappée d'un éclair d'illumination, déclare d'une voix caverneuse :

« Par le grand lama... nous sommes dans la ligne temporelle la plus sombre. »
 
 
 

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L'apprentie leva un sourcil en voyant sa nappe bleue acquérir un sentiment de sentience. Après tout, cela pouvait paraître surprenant que le sol qu'elle s'était mise avait découvert la vie, la parole et l'extravagance qui habituellement lui étaient plutôt attribués. Mais elle se souvenait de la première règle de ces lieux, à savoir que rien n'est impossible à Kmimiaein. Uniquement des probabilités divergentes, et encore, elles semblaient diverger généralement dans son sens. De ce fait, voir que sa nappe devenait une silhouette ne voulait dire qu'une seule chose. La voilà en présence du huitième champion. Ou championne. Ou champnappe. Nappe qu'elle se souvenait toujours avoir eue avec elle depuis qu'elle avait fait son sac. Ce qui voulait dire que la champnappe avait toujours été avec elle depuis le début.

"Voyons, fleur de lys. Tu sais bien qu'en ces lieux, rien n'est impossible, juste improbable."

Ce qui ne semblait pas avoir arrêté la panique de sa couverture, qui semblait demander une heure (mais l'apprentie n'avait pas de fuseaux horaires à vendre, c'était compliqué de les faire rentrer dans son sac) puis le nom du président. Hmmm. La jeune demoiselle réfléchit pendant cinq bonnes dizaines de dixièmes de secondes. Avant de répondre d'une voix assurée :

"Je dirais, Domfront, dans l'Orne Embrunnoise. Mais je n'en suis pas certaine."

Après tout, sa couverture n'avait jamais précisé de quoi le nom concerné devait être président. Donc il y avait de fortes probabilités que l'entité mentionnée existe et puisse ainsi présider quelque chose. Ou du moins, des probabilités non nulles. Parce que c'était nul d'être nulle. Ou quelque chose comme cela? Cela n'empêcha pas donc l'apprentie de serrer la main de sa nappe, bien que c'était plus un appendice qui lui avait été présenté plutôt qu'un coin. En même temps, elle n'était plus vraiment sûre du nombre de coins de la nappe. Mais qu'importe. Après tout, le défi n'allait pas porter sur un nombre de coin, si? Ce n'était pas comme si, à Kmimiaein, la géométrie devait être importante... Quoique, pour la champnappe, apparemment si.

"Modèle deluxe pour vous servir, édition shiny. Du moins, c'est à ça que servent les paillettes dans mes cheveux, je crois..."

Secouant sa tête, l'apprentie faisait briller sa longue chevelure éclatante de santé, ou du moins qui ne lui avait pas (encore) éclaté à la figure. Sauf que la champnappe s'était arrêtée pour lui poser une autre question.

"Mes Magicarpes? Hé bien, dans le chapitre trois, verset cinq. Ou six, je ne sais plus, c'est plus compliqué depuis qu'ils sont devenus invisibles... Non, cinq. Ou quinze en partant de la droite. Mais c'est plus facile de commencer par la gauche."

Saviez-vous à quel point c'était compliqué de ranger ses affaires? Elle en trouvait partout et pas aux bons endroits ! Cependant, l'apprentie avait fini par se faire à l'idée que ses ceintures devaient être rangées correctement. Comme ses chaussettes. Parce que si elle venait avec des chaussettes à la place des ceintures, cela voudrait probablement dire qu'elle finirait à un moment ou à un autre à avoir mal au pied. Mais la réponse semblait avoir donné une conclusion différente à la champnappe. La ligne temporelle la plus sombre? Zut. Il semblerait qu'elle n'avait pas mis assez de brillance dans ses cheveux.

"Je suis là pour vous défier... Maman."

Répondit-elle d'un ton affectueux. Oui, l'apprentie avait tout à fait conscience que, dans ses souvenirs, sa mère n'était ni la championne de Kmimiaein, ni une nappe. Enfin, elle pensait. Mais deux choses. Rien n'était impossible à Kmimiaein, et surtout... Le champion, ou la championne, ou la champnappe, vivait à Kmimiaein, centre de toutes les convergences temporelles possibles et imaginables. Il n'était donc pas compliqué d'imaginer que, dans ce multivers, il y ait au moins une ligne temporelle quelque part où le huitième de Kmimiaein soit réellement la mère de l'apprentie. De ce fait, elle ne pouvait pas se permettre de ne pas présenter son respect filial. Surtout qu'apparemment, la couverture s'était transformée en une personne.

Strat 101.:

Droite, gauche, droite, gauche, BBQ fait les cents pas à travers la pièce avant de continuer sur le mur de droite, qui ne tarde pas à s'effriter derrière elle. Puis, finalement, elle s'arme d'un soupir et hausse une épaule.

« Est-ce qu'après tout le vrai 8ème badge... ce n'est pas les champions que nous avons transporté en route ? »

Un ange passe alors qu'elle semble pondérer tes pensées, tout en entamant une valse sur le mur pavé qui fait office de sol. Une seconde avant qu'un Kaorine n'en surgisse soudain, fusant dans ta direction en poussant un hurlement infernal.

« Oh-oh, les Kaorines volent bas ! Il va bientôt pleuvoir. » remarque-t-elle tout en acceptant de rejoindre le sol, le vrai, et les lois de la gravité qui l'accompagnent. Son regard, depuis derrière sa casserole, te scanne rapidement de haut en bas alors qu'elle semble te jauger. Tu n'as pas le temps de te demander comment tu es parvenue à le remarquer, même s'il est fort probable qu'un dresseuse de ton acabit ne se pose pas vraiment la question, avant qu'elle ne reprenne.

« Ma mère - la vraie, pas toi - m'a toujours dit qu'il ne fallait pas juger les gens sur leur apparence. Aussi j'accepterai ta nouvelle forme, Karpette-moins-petite-et-moins-roux. »

La championne s'immobilise alors soudain, comme frappée de stupeur. Avec un tel talent dans sa catalepsie que tu te demandes un instant si elle n'a pas été soudainement pétrifiée par une Méduse de passage, avant qu'un flot de pensées ne se déverse dans ton esprit : « Même si je dois bien admettre que ta logique à ses mérites. Mais, d'ailleurs si l'on se base sur cette théorie découlant de ta pertinente observation, je me dois de souligner qu'il n'est pas compliqué d'imaginer que, dans ce multivers, il y ait au moins une ligne temporelle quelque part où l'apprentie Karpette soit réellement la mère du 8ème de Kmimiaien. Alors... »

« En piste, maman ! »

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Un départ léthargique, Maman ! On met les petits au lit ?
 

A vrai dire, le champion de Kmimiaein, ou bien la championne, l'apprentie n'en était pas vraiment sûre étant donnée que son visage était recouvert par une casserole. Peut-être elle, au timbre de la voix. Après tout, c'était une couverture il y a quelques instants, et on dit bien une couverture. Mais à savoir si la transformation gardait un genre ou non. Et puis, en même temps, elle n'avait jamais su si les couvertures se reproduisaient de la même façon et avaient un genre ou non, ou même si ce genre était le même que celui des humains. Mais bref. La championne avait commencé à marcher, sur un autre plan gravitationnel, en pondérant une question philosophique. A laquelle l'apprentie ne pouvait répondre qu'une chose...

"Désolée, mais mes Digimons sont déjà tous passés au niveau ultime. Du moins, pour la plupart d'entre eux, avec l'emblème du Courage."

Après tout, elle avait combattu dans les steppes les plus froides et les déserts les plus chauds... Bien que, en y réfléchissant bien, les deux se trouvaient aussi à Kmimiaein. Mais la réflexion de l'apprentie se fit vite interrompre quand sortit de nulle part un... Truc. Un Kaorine, d'après la championne. Une énorme statue avec des yeux dans toutes les directions... Et en même temps, vu à quel point les dimensions n'étaient pas stables, mieux valait avoir des yeux dans toutes les directions pour être certaine de ne pas en louper. D'où un pokémon qui semblait bien imposant face à la peinture rouge de Marie-Antoinette. D'ailleurs, rouge n'était peut-être pas la meilleure couleur pour l'occasion. Après tout, le rouge, n'était-ce pas simplement un vert zwifi?

La peinture commençait à devenir verte. Un vert tranquille. Un vert vaporeux. Un vert de terre. Un vert à soie. Et cela tombait bien, car cela faisait des petites boules vertes qui volaient en direction du pokémon inconnu. La jeune demoiselle se demandait par quels orifices est-ce que ce pokémon pouvait tirer des lasers. Mais cela semblait avoir surtout fait buguer la championne. Aurait-elle par mégarde arrêté le temps? Zut, comment le relancer? L'apprentie regardait à gauche et à droite, mais ne semblait pas avoir vu de bouton pour redémarrer le temps. Peut-être était-ce cela que la championne avait décrit comme étant la ligne temporelle la plus sombre. Si sombre qu'on n'en voyait pas les boutons.

Même si je dois bien admettre que ta logique à ses mérites. Mais, d'ailleurs si l'on se base sur cette théorie découlant de ta pertinente observation, je me dois de souligner qu'il n'est pas compliqué d'imaginer que, dans ce multivers, il y ait au moins une ligne temporelle quelque part où l'apprentie Karpette soit réellement la mère du 8ème de Kmimiaien. Alors...

Alors ce flux de pensées n'était pas à elle ! Non, la championne s'était introduite au plus profond de la psyché de l'apprentie. Or, savoir exactement ce que la jeune demoiselle pensait revenait à perdre automatiquement, puisque toute stratégie avait un moyen d'être contré, et il lui suffisait donc de consulter pour la connaître! Ce qui était inacceptable !

"Le seul moyen de revenir à armes égales... Est d'arrêter toute pensée!"

L'apprentie jouerait donc sans réfléchir. Tout à l'instinct. Mais ses actions... Après tout, puisqu'elle n'y avait pas pensé, elle ne pouvait pas en imaginer les terribles conséquences. Qu'avait-elle fait?

Faire le vide!:

Sortant finalement de sa pétrification temporaire, la championne de Kmimiaein enfonce un peu plus sa casserole sur sa tête, avant de la faire pivoter de cent-quatre-vingt degrés et de planter sur ses hanches des mains déterminées.

« A chaque peinture suffit sa peine ! »

C'est sur ces bonnes paroles que le Kaorine soudainement couvert d'un vert fondant sur ses multiples facettes s'écrase au sol avec toute la délicatesse et la volupté d'un Rhinoféros en pleine charge. C'est avec peut être une pointe de perplexité, ou pas après tout, que tu peux remarquer l'explosion multicolore résultant de l'enfoncement de ton adversaire de plusieurs centimètres dans le sol, la poussière chatoyante le recouvrant en un instant.

« AH ! Mais as tu seulement pensé à emporter ton Digivice ? Ou D-autre chose, je ne suis pas encore certaine de la ligne dont tu proviens, étant après tout moins-petite-et-moins-roux. »

Il te semble presque voir des iris briller à travers la paroi métallique de l'ustensile de cuisine, tant la détermination dans sa voix est tranchante. Bien heureusement, tu as maintenant arrêté de penser dans une tentative de te protéger de la petite voix dans ta tête et de sa fourbe volonté de lire ton esprit comme une bande-dessinée ouverte. La question étant, parviendras-tu as éviter tout manquement.

« A cœur vaillant, vient le beau temps. » te confirme la championne. Bon ou mauvais présage ?

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Bien joué, Digisauveuse, tu es la championne ! Ou sa maman ? Qui sait !

Ne penser à rien. Voilà un concept aussi simple à imaginer que compliqué à mettre en place. Après tout, il suffisait simplement de vider son esprit de toute pensée. Même si, théoriquement, il n'y avait rien de simple à faire une telle action. Après tout, le simple fait de penser à ne pas penser était une nouvelle pensée à chasser, et oublier cette pensée faisait que, naturellement, l'apprentie ne savait plus pourquoi elle continuait, donc cherchait, donc finissait par se rappeler... Avec une nouvelle pensée. Un cycle sans fin pour la plupart des personnes... Mais s'il y avait une chose que l'apprentie philosophe connaissait, c'était bien elle-même, c'était bien son propre cycle de pensée. Se connaître soi-même, l'essence du soi au dessus de l'être et du paraître, était une base philosophique.

De ce fait, lentement mais surement, le flux de pensées de la demoiselle s'arrêtait, petit à petit. Sa tête, ou plutôt son esprit se vidait lentement, arrêtant de produire de nouvelles pensées, tandis que l'apprentie philosophe se concentrait sur le vide. Un vide profond, tel un trou noir, où toute pensée était attirée et ne pouvait plus en sortir. Un état second, où la jeune demoiselle ne pensait plus du tout à quoi que ce soit. Le temps qui passait n'était plus une emprise. Rien n'avait d'importance, tout le flux était parti vers ce trou noir à pensées. Et puisqu'il n'y avait plus rien, il n'y avait plus d'élément perturbateur. C'est dans cet état que l'apprentie philosophe avait atteint la quintessence du vide absolu. Aussi appelé le Nirvana. Où plus rien n'existait. Un sentiment de paix apporté par l'absence d'éléments négatifs, ou du moins, tous ces éléments n'avaient plus aucune importance.

...

...

En même temps, Descartes avait dit, "Je pense donc je suis". Ce qui voulait dire que si elle ne pensait pas, elle n'était plus. Et ne plus être était totalement hors de question. D'où la raison pour laquelle la jeune demoiselle était sortie de cet état de transe et... Apparemment, elle n'avait pas vu le temps passer. Après tout, garder une notion du temps était une pensée, qui donc n'avait plus été produite, ou bien qui donc n'avait plus une seule importance. L'état de son ventre aussi, venait enfin à se réveiller, comme si elle n'avait rien mangé depuis plusieurs années. Il lui était extrêmement difficile de rouvrir les yeux, n'ayant plus l'habitude, ayant tant perdu pendant tout ce temps... Mais combien de temps était passé? Lui restait-elle seulement un corps?

En même temps, il fallait se remettre à l'esprit que rien n'était impossible à Kmimiaein. Et de ce fait, parvenir à rouvrir les yeux lui faisait voir qu'elle n'était plus du tout dans une arène, mais au dessus d'un champ de squelettes et de cadavres qui semblaient s'étendre à perte de vue. Mais combien de temps s'était-il passé? La jeune demoiselle avait du mal à bouger, mais était-ce parce qu'elle n'était plus habituée à avoir un corps, ne l'ayant pas utilisé pendant des jours, des années, des siècles? Elle n'en avait aucune idée. Mais tout ce que l'apprentie philosophe savait, c'était qu'elle était à Kmimiaein. Et de ce fait, cherchant dans une poche, elle put mettre la main sur un objet avec plusieurs boutons.

Elle n'avait absolument pas le droit à l'erreur. Mais, après tout, rien n'était impossible à Kmimiaein. Donc, la solution la plus simple serait de chercher une sphère temporelle où les dimensions se replieraient sur elles-mêmes, afin de concentrer une unique pensée pour l'envoyer vers son moi du passé. Parce que si cette dimension là ne semblait plus vivable, il fallait de toute urgence créer une nouvelle ligne, là où l'apprentie ne se serait pas perdue dans les méandres du Nirvana. La jeune demoiselle commença donc à incanter une formule magique, en serrant fort contre son coeur son Digivice en pensant au symbole de l'Espoir. Parce que c'était son dernier espoir, que de pouvoir sauver toute une dimension au prix de son propre sacrifice... Et ainsi, d'envoyer tous ses espoirs dans une autre boucle dimensionnelle. Il fallait être vaillante, pour pouvoir l'envoyer dans un meilleur espace-temps plus beau... Mais d'où lui venait ce conseil?

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Ne penser à rien. Voilà un concept aussi simple à imaginer que compliqué à mettre en place. Après tout, il suffisait simplement de vider son esprit de toute pensée. Même si, théoriquement, il n'y avait rien de simple à faire une telle action. Parce qu'une petite voix lui disait, dans sa tête, que *ARRETER DE PENSER EST UNE TRES MAUVAISE IDEE*. Et la jeune demoiselle avait des images d'un symbole de soleil avec une cape. Et d'une dimension perdue. Comment pouvait-on perdre une dimension? Est-ce que ce qu'elle semblait voir était réel, ou juste un fragment de son imagination? Mais s'il s'agissait simplement de ce qu'elle imaginait, pourquoi est-ce que cela ne serait pas réel pour autant? Après tout, rien n'était impossible à Kmimiaein...

"Aucune idée de ma ligne, mais probablement pas celle de la V1."

Et à côté, son pokémon ne semblait absolument pas comprendre ce qui se passait. De ce fait, Pensée fit donc ce qu'il faisait de mieux. A savoir, crier de manière aussi stridente que possible, jusqu'à avoir une explication. Quitte à ne pas comprendre l'explication donnée, mais au moins, elle en aurait une...

Agir avant de penser!:

Arrêter de penser est comme tu l'as vite remarqué une tâche des plus ardue. La championne te dévisage, scrutant le plus profond de ton âme pour y détecter toute information vitale à la suite des évènements, cette catégorie pouvant probablement s'étendre de la prochaine attaque de ton Pokémon à ta confiture favorite pour les tartines de ton goûter. Quoi qu'il en soit, c'est tout de même une petite Pensée qui se glisse sur le terrain pour tenter d'évincer le titan toujours bien campé sur ses positions -curieux qu'il ne bouge toujours pas- en s'armant de manière plutôt...sonore.

Ce n'est pas l'usuel Grincement auquel t'a habitué ton Pokémon qui résonne dans l'arène. C'est un résultat plus distordu, plus fort, plus rapide, qui réverbère atrocement contre les murs pour revenir aussi bien vers vous que vers sa cible. Peut être que l'action t'aidera à ne pas trop réfléchir, après tout, quel coup de maître !  La responsable des lieux, elle, semble insensible au fracas, potentiellement protégée par son casque tout à fait adapté à la situation.

« Rien n'est fait quand on récolte la tempête. » indique ton adversaire en baissant les yeux un instant, pensive, avant de reprendre ses allers-retours en marchant avec détermination le long des murs. Jusqu'à ce que soudain, elle pointe un doigt sans se retourner dans la direction de l'affrontement en cours.

« Kaorine, réveilles-toi ! »

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Du coup, Jeune Philosophe, certaine de vouloir continuer ?

Très vite, l'apprentie plaqua ses mains contre ses oreilles. La terrible réverbération de ces lieux était bien plus intense que ce qu'elle aurait pensé. Et comme elle avait tenté d'arrêter de penser, le grincement que Pensée avait émis semblait s'être reflété dans des angles plus qu'improbables, tellement qu'elle se crut écossaise pendant quelques instants. Secouant la tête pour tenter de chasser le terrible son qui venait de se produire, l'apprentie eut le mal de mer pendant quelques instants. Comme si les informations visuelles et auditives qu'elle avait ne concordaient pas. Parce que la seule chose qu'elle pouvait voir était une casserole géante. Ah non, ça c'était la championne qu'elle était en train d'affronter. Du moins, l'apprentie espérait que c'était cela.

"Oui mais un rien vaut mieux que deux tulipes, non?"

L'apprentie l'avait affirmé d'une voix forte. Elle ne savait pas d'où venait cet éclair de non-lucidité, mais face à un adversaire qui pouvait lire dans son esprit, et si arrêter de penser ne marchait pas, la meilleure chose à faire était d'agir et de parler avant de penser. Après tout, si son adversaire prenait du temps à analyser le contenu de ses pensées, c'était un temps qu'il fallait mettre à profit pour agir tout de suite. Et quelle meilleure façon d'agir que de laisser son pokémon déchaîner vents et marées, passions et pommes de terre avec la quintessence de ses attaques. Autrement dit, un cri qui faisait pas grand chose et qui faisait mal aux oreilles à tout le monde. Sauf à la championne. Hmmm...

"Suis à court d'idées, tu aurais un truc?"

Laisser son pokémon faire était le meilleur moyen de ne pas savoir quelle stratégie l'équipe de l'apprentie allait adopter. Parce que l'adoption c'était un truc très important à ne pas prendre à la légère avec toutes les régulations qui s'imposaient. Donc, la championne pouvait tenter de lire autant qu'elle voulait, elle ne trouverait rien si l'apprentie ne savait rien non plus. Ce qui était sa stratégie de poker face ultime. Enfin, en théorie. En pratique, la championne pouvait très bien lire dans les pensées de Pensée. Mais si Pensée était dans pensée, est-ce que cela veut dire qu'il y a une autre Pensée à l'intérieur de pensée dans la Pensée? C'était le secret de l'infini qui venait de se déployer devant les yeux de l'apprentie.

Parce qu'une pensée n'est jamais fixe. Une pensée peut toujours évoluer. La preuve.

Evolution dramatique de Pensée en Ramboum !:

« Ah, mais là est le secret, petite tulipe multicolore-mais-pas-rousse. Il suffit de ne jamais avoir d'idée, puis de la perdre. C'est bien pour ça que je suis là, c'est bien plus facile. »

En guise de démonstration, la casserole met son pied dans un trou, et continue de marcher sans pieds.

« Ensuite, le cerveau overflow --ou est-ce que c'est underflow, du coup ? -- et toutes les idées du monde sont tiennes. »

Les trous au mur se multiplient, gobant tous les pieds et/ou idées à leur portée. La casserole n'ayant pas de pieds, elle n'est pas affectée, et continue d'avancer à grands pas. Quant à ses idées, elle suivent le chemin des pensées. Disparaitre, ou évoluer... ce qui est un peu la même chose au final. La seule différence étant par quel trou elles passent: celui du mur, ou celui de la passoire? La casserole n'étant, naturellement, pas une passoire (encore que les Shadocks ont leur mot à dire sur la question) ses idées évoluèrent immédiatement vers leur forme supérieure: la non-idée.

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Elle hoche la casserole sagement face à cette transformation.

« Voilà, tu as tout compris. Pas de pensée, pas de chocolat. Je suis fière de toi, maman padawan. Maintenant que tout ça est tiré au clair, le combat peut commencer. »

Elle saute de son mur vertical (toujours sans pieds, si vous avez bien suivi) et atterri avec fracas sur la tête de son Kaorine.

« Par la puissance de Diogènes ! »

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(note: le sprite est manquant parce que tu n'as pas encore fait évoluer pensée dans ton sis. dès que ce sera fait, le sprite apparaitra)