Chapitre 30 - Apricot under water

B.M. Le Ranger et son mentor avaient été chanceux, à Atlantia, que la Championne vienne à leur rescousse. Pas pour battre le Dominant, comme les Pokémons de Nate avaient réussi à s’en charger adéquatement, mais pour limiter les dommages collatéraux. La scène, une fois Nate hors des sécrétions des Pokémons insecte de la Championne, restera marquée ad vitam eternam dans la tête du Ranger. Silence, le samouraï stoic, sûr de lui, toujours droit, se faisant enguirlander par la Championne de n’avoir pas contenu le Dominant avec ses propres Pokémons, puis qui félicite Nate pour s’être occupé avec brio d’un problème d’Atlantia, lui donnant un peu de repos. Surpris que les deux se connaissent, le Ranger avait gardé ses questions pour lui, préférant pestiféré une fois que le duo quitterait la grande ville.

Parce que Nate avait un plan en tête, un plan qui le hante depuis son expédition à Deepwater en compagnie de Juan. La patrouille lui avait laissé une sensation de travail inachevé, sensation qu’il a traîné pendant d’autres patrouilles, une mission et un retour vers la famille. Le complexe sous-marin de Deepwater est séparé en multiples niveaux, et il semblerait que le dernier soit bloqué au commun des mortels, sûrement même les Rangers, sous l’arène de Raphaël, le Champion de feu de Deepwater. Et depuis tout ce temps, la curiosité l’appelle dans les tréfonds du Grand Lac d’Amérique du Nord.

C’est donc en route vers le Centre Pokémon que Nate raconte son histoire au samouraï, sachant qu’ils ont du temps devant eux avant que les trois Pokémons du Ranger soient de retour sur pattes. L’Aéroptéryx (selon Molly) avait causé pas mal de dommages aux Pokémons du Ranger, particulièrement Riesling qui avait terminé le combat presque K.O.  Un repos serait de mise pour le Pokémon psy et fée et une visite de courtoisie au Centre Pokémon lui ferait le plus grand bien.

Une fois son histoire terminée, le Ranger se retourne vers son mentor. «Qu’est-ce que t’en pense, Dominant ou pas?» demande-t-il, avide de voir la réaction du samouraï. Ce dernier est prévisible, des étoiles brillent dans ses yeux juste à la mention d’un défi fait sur taille pour l’homme qui carbure aux sensations fortes. N’y a-t-il aucune limite à sa témérité? Sauf qu’en moins de deux, les préparatifs étaient en cours pour les deux hommes. Deepwater étant à quelques jours de voyage d’Atlantia, même à dos de Dracaufeu, il fallait se préparer. Heureusement, le temps de guérison des trois Pokémons du Ranger suffit pour la préparation.


Afin d’y aller en pleine forme, Nate et son compagnon de voyage ont campé aux quais où Nate avait entamé sa patrouille sur le Lac. Le lendemain, devant les grandes portes qui donnent accès au complexe de Deepwater, le Ranger et le vétéran sont agités, l’adrénaline d’un Dominant enfermé sous le lac inspirant les plus grandes peurs et les plus grandes passions, dépendant du spectre du courage aveugle du dresseur en question. Déjà, se rendre à l'ascenseur pour descendre jusqu’en bas ne fut pas de tout repos, mais grâce au Dracaufeu du samouraï, une histoire de quelques instants. Après tout, il fallait que Nate (et surtout, ses Pokémons!) soient au sommet de leur forme pour le défi de taille qui les attend depuis tant de temps!

Qui sait, c’est peut-être le Pokémon Dominant qui les attends patiemment depuis que Nate est passé. Les cloisons sont épaisses dans le complexe. Assez épaisses?

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Le duo fut presque content quand l'ascenseur s'arrêta enfin. La descente avait été longue et petit à petit, seuls les bruits des machines avaient put se faire entendre en dehors des discussions qu'ils auraient put avoir. Lorsque enfin, les portes s'ouvrirent : le tintement sembla résonner tout particulièrement.

Bien que faits de la main de l'homme, il est clair que les tunnels métalliques ont été reconquis par les pokemons. Des traces multiples et diverses les ornent. Des tracés de griffes, des brûlures en forme de demi-morsures et même quelques coups de poings, il y a le choix pour celui qui veut prendre le temps de les observer.

Les odeurs dans le coin semblent marquées bien que filtrées encore par les machines qui gèrent la ville au dessus. De la puanteur à l'électricité dans l'air avant l'orage, le plus étonnant est une odeur...quasiment...c'est difficile à dire en fait. Comme si elle changeait régulièrement, dès que l'on menaçait de la reconnaitre enfin.

Le couloir est pour le moment vide mais il n'est pas rare d'entendre des grondements ou des jappements en passant devant quelques portes qu'elles soient fermées ou non. Finalement, le pied de Nate frappa un petite pierre blanche qui roula un peu plus loin...droit dans une flaque nauséabonde, mélange de divers produits vu ses multiples coloris apparemment...

B.M. Le mentor et l’apprenti sont tous deux des créatures d’extérieur, des grands espaces et de nature à perte de vue. Mais l’aîné est clairement encore plus friand de sensations fortes, sa motivation à descendre dans les tréfonds de Deepwater suivant une trajectoire constamment en hausse, alors que la motivation du Ranger suit la trajectoire de l'ascenseur  : en constante descente. Sa curiosité est toujours piquée, certes, et le passage au troisième étage et l’énorme baie vitrée qui donne sur le Lac de Deepwater ravive son envie de voir le dernier niveau connu du complexe. «Qu’est-ce que tu penses qui s’cache, en bas?» demande le Ranger, toujours dans l’ascenseur. «Si jamais tu pariais?» demande-t-il, sa main sur la crosse de son arme. « Humpf » répond le samouraï. « Ténèbres, Combat, un truc qui peut être retenu. Les Pokémons eaux doivent être de l’autre côté » continue-t-il, alors que les portes s'ouvrent devant eux.

Seules des lumières artificielles éclairent le cinquième étage de Deepwater, alors que les portes de l’ascenseur s'ouvrent sur un long corridor partiellement éclairé par les lumières. Avec le peu d'humains qui y viennent, c’est-à-dire zéro si on se fit à Juan, les ampoules brûlées ne sont tout simplement pas remplacées. Le tintement sonore que produit l’ascenseur retentit dans le corridor pour aller se perdre plus loin. Rien de rassurant, tout comme les multiples traces laissées par les Pokémons qui vivent sur l’étage. Les décorations sont symbole de violence, alors que des marques de griffes longent les murs que Nate et le samouraï longent aussi.

Des coups de poing, des traces de brûlures, des traces qui font se poser la question : Comment diable est-ce que l’étage n’a pas été inondé par les années. Il faut dire que les baies vitrées ici et là que croise le duo ont l’air tellement épaisses qu’il serait impossible pour aucun des Pokémons du Ranger, voire même ceux de Silence, de passer à travers. À croire que l’architecte des lieux avait prévu le coup. Et à la profondeur qu’ils sont maintenant, vaut mieux avoir quelque chose de résistant, le plus grand danger étant sûrement la pression de l’eau plutôt que les attaques des Pokémons qui ont reconquis cette portion des environs.

Mais ce qui marque le plus le Ranger, ce n’est pas les marques de combat sur les murs, mais plutôt la multitude d’odeurs qui l’assiège dès les portes passées. Pour un nez habitué aux dégustations, flaveurs et odeurs dans les produits maisons autant que chez la compétition, c’est un raz-de-marée. Sous-bois, pourriture, humidité, champignons, airs salins et pétard à mèche se mélangent avec l’étrange odeur d’un courant électrique. «Woah, Silence, jamais vu, ahem, senti autant de choses en même temps. Tu d’vrais enlever ton masque, c’est fou!» dit alors l’agriculteur en extase devant le spectre des odeurs. « Il faut qu’un de nous deux reste concentré » répond-t-il, ses yeux rieurs devant la jeunesse excédée et impressionnée.

Les deux dresseurs poursuivent leur chemin, toujours tout droit, ne prenant pas les portes de chaque côté du corridor, certaines laissant passer un aboiement ou un autre bruit lorsqu’ils passent à côté. En espérant qu’elles ne s’ouvrent pas dans leurs dos! Puis, les deux hommes s’arrêtent, une flaque au sol pleine de couleurs changeantes, comme un arc-en-ciel liquide. «Che cosaaaa» murmure Nate. « Ça me rappelle les Grostadmorv de Yuuren, mais...Les couleurs, c’pas normal. » ajoute-t-il, après tout, les formes Alolesques sont plus rares.

Le ranger et son mentor presque toujours silencieux s'avancent encore dans les déboires labyrinthiques du dédale planqué sous la ville du lac. Heureusement en tout cas que ce n'est pas celui de la dame car Nate aurait presque put y voir une épée légendaire vu comme ils sont creux.

Les traces de vase aux plusieurs couleurs se succèdent et sont faciles à suivre pendant un temps. Jusqu'à mener à une...est-ce une piscine pour pokemon poison ou une bouche d'égout ? Dur de le dire mais les odeurs semblent particulièrement concentrées ici.

Si l'un des deux rangers s'avance pour examiner le lieu, ce sera en tout cas l'autre qui pourra le prévenir que tout à coup...deux yeux viennent de s’ouvrir sur la nappe nauséabonde !

B.M. Tout autant qu’à sa première visite à Deepwater, Nate est impressionné par le travail humain dans un environnement aussi hostile. Même sous la gouverne des Pokémons sauvages, Deepwater reste un monument à la gloire d’une civilisation perdue, dont la Sunrise tente de recréer une pâle copie. Sauf qu’il est loin le jour où la compagnie sans compétition réussira à recréer de tel complexe, sous terre ou sous mer. C’est peut-être aussi un mal pour un bien, de laisser plus de place à la nature de vivre, de suivre son cours. Le problème, c’est surtout les Pokémons sauvages qui refusent de cohabiter. C’est quand même intense de voir la différence entre un Pokémon sauvage et un Pokémon capturé. Pire encore pour un Pokémon Dominant.

D’ailleurs, la majorité des Pokémons Dominants que le duo a chassé laisse souvent plusieurs traces, demandant un certain temps de poursuite avant de passer à un combat effréné. Mais c’est différent dans le cas de cette chasse-ci, alors que les deux dresseurs sont descendus dans les tréfonds du Lac pour s’attaquer au Dominant directement dans son repaire. Un jeu dangereux, mais qui pourrait être payant, surtout s’ils réussissent. Peut-être même que de vaincre le dangereux Pokémons ouvrira les portes du cinquième étage de Deepwater aux autres dresseurs qui désirent tenter leur chance avec les Pokémons inédits du complexe.

Peut-être que ce sont les mêmes espèces que sur les autres étages, qui sait. Peut-être que le cinquième étage, c’est plus des rumeurs que des peurs. Mais impossible à savoir tant et aussi longtemps que le duo ne débusque pas le Dominant. Et pour une repaire, ce dernier n’a pas laissé beaucoup de traces, contrairement aux Pokémons sauvages qui vivent sous le Lac. C’est surtout les traces multicolores qui rendent la chasse un peu ambigüe pour les deux dresseurs, compte tenu qu’ils ont affronté un Pokémon aux multiples couleurs il n’y a pas si longtemps, dans les souterrains d’Atlantia. Déjà, beaucoup de questions se posent à savoir pourquoi un oiseau, même Dominant, a décidé de vivre sous terre, ça serait mathématiquement impossible qu’il ait décidé de vivre ici, sous mer.

Puis, les pas des dresseurs commencent à faire beaucoup plus de bruits, alors que le sol est recouvert d’une vase multicolore. «Ça sera pas subtil» dit le Ranger avec un rire nerveux. Un bon piège de la part du Dominant pour entendre les autres venir, sûrement sa nourriture. « On doit être proche, ça veut dire. J’vois pas pourquoi y’aurait de la vase sinon » répond Silence, qui se penche pour passer un doigt dans la vase, question de la sentir un peu. Une drôle d’odeur, impossible à savoir si c’est puant ou neutre, mais certainement pas nauséabond.

Puis, les pas les mènent à une grande bassine, pleine du même contenu dans lequel ils marchent. «Qu’est-ce que tu crois qui a fait débordé tout ça?» demande Nate, se grattant la tête d’une main, l’autre bien fermée sur l’arme que lui a donné Silence à Atlantia. Le samouraï s’arrête dans ses pas, un squouik retentissant dans la pièce un peu plus large qui contient la piscine. Puis, il pointe quelque chose. Nate s’arrête aussi, regarde ce qu’il pointe, puis sursaute. Une paire de yeux, fixés sur eux, alors que la piscine prend la forme d’un Pokémon multicolore.

Visiblement, c’est le mois de Nate versus le spectre de couleur.

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B.M. Direct dans la gueule du loup. Presque, plutôt, compte tenu que le bras du samouraï se dresse sur son passage, l’empêchant de faire ce pas de trop dans la flaque multicolore au petits morceaux qui ressemblent à des dents. Les yeux restent ouverts, fixés sur les deux dresseurs. Il faut croire que de simplement prononcer le nom de l’espèce de l’ennemi fut suffisant pour l’obliger à se dévoiler. D’un geste rapide, le Ranger installe son appareil SIS sur son oeil droit, scannant rapidement l’ennemi. Mais le scan ne  fonctionne pas (encore). Un Pokémon inconnu, ou une variante de Deepwater?

« L’est pas normal le Grotadmorv, mais il est pas shiny non plus » mentionne le samouraï, ajoutant juste plus de questions dans l’esprit de Nate. Shiny? Mais qu’est-ce que ça mange en hiver, un Shiny. « On dirait un Pokémon asiatiaque, les Grotadmorv, sauf qu’il n’a pas d’évolution connue. Je crois qu’on a affaire à une variante pas normale.» explique-t-il, prenant du recul avec son padawan, alors que les yeux restent rivés sur eux. «Un grand jour pour la science, une autre dure journée pour nous deux. » répond Nate, échappant un petit rire nerveux.

« Prépare tes Pokémons » murmure le samouraï, une fois qu’ils ont atteint le mur. Comme s’il avait lu le prochain mouvement du Dominant, qui commence à se mouver comme des sables vivants, avant de se gonfler comme un gâteau mal préparé, une grosse bulle se formant à la surface de la flaque de liquide visqueux multicolore. Puis, la bouche qui s’ouvre, laissant entrevoir quatre crocs grotesques dans une gueule gigantesque. « C’est vraiment un Grotadmorv. » annonce le samouraï. «Mais qui est-ce qui a choisi c’nom pour désigner cette espèce» répond Nate, sidéré encore une fois par le travail d’un scientifique quelconque. Le nom lui sied à merveille, certainement, mais c’est un peu trop vulgaire pour Nate. «Normalement, il est de quel type? » demande Nate. « Poison » répond aussitôt Silence, avant d’ajouter : « mais aucune idée s’il a développer un autre type »

Un gros rugissement, une odeur nauséabonde, et le Ranger sait que c’est maintenant à son tour de jouer. Il envoie trois Pokémons pour contrer le Dominant, les envoyant à trois points cardinaux différents du Dominant, répartissant ses forces pour le contenir. Nebbiolo, le premier appelé, regarde le tas de boue visqueuse de haut, brindille à la gueule, pendant que ses deux alliés apparaissent à leur tour. Nero d’Avola, le piège contre le piège, et finalement Sauvignon, le bélier qui sautille de joie juste à être dehors de sa Pokéball. Visiblement, ce Pokémon ne voit pas le danger qui l’entoure. Une sorte d’innocence qui rappelle celle de Nate à ses débuts, voire maintenant.

«Okay, faut le contrôler!» s’exclame Nate, dégainant le gunblade offert par Silence, se mettant en position d’attaque comme le samouraï lui a montré. «Sauvi, attaches-le avec les vignes!» commence-t-il, l’image du Vampigraine du Desséliande un cauchemar duquel il avait appris. «Nebby ralenti-le !» continue-t-il, faisant référence aux coups spéciaux du panda. «Nero, vas-y tout en métal!» termine-t-il, conscient que c’est le Pokémon le plus résistant au poison des trois, donc de l’envoyer au corps à corps, c’est moins dangereux.

Aussitôt, la salle se retrouve pleine d’une odeur à la fois envoûtante et répugnante, alors que deux des trois Pokémons du Rangers deviennent aussitôt plus faibles, sous un statut que le Ranger connaît bien pour l’avoir vécu à multiples reprises au début de son aventure : le poison. «Merda!» s’exclame-t-il alors que ses Pokémons, malgré le poison, se mettent en action. La chèvre envoie aussitôt son Vampigraine, les vignes aux dards acérés pénètrent tant bien que mal la forme plus ou moins clair du Dominant, pendant que le Pandarbare fauche le bas du Grotadmorv avec son pied, grognant de douleur après son effort physique. Finalement, Nero d’Avola offre un bon coup de tête dans le Pokémon poison, créant une vague de remou dans le corps du Dominant.

«Oh, le balayette lui a fait des dégâts normaux.» mentionne le Ranger. « Pas normal, il doit avoir une faiblesse de plus alors, donc un nouveau type » analyse le samouraï. Une discussion qui aurait pu être intéressante, si ce n’était pas des formes qui commencent à se développer à ses pieds.

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B.M. Le Pokémon Dominant est si laid et si beau à la fois. La viscosité du Pokémon et l’odeur le rendent si peu attrayant, mais les couleurs qui se mouvent à chacun de ses mouvements sont hypnotisantes. Comme un paysage-tableau, le genre de scène que l’on contemple dans son mouvement si chaotique et ordonné à la fois. Le seul problème dans les tréfonds de Deepwater, c’est que le paysage désire ajouter les deux humains et les trois Pokémons à son estomac. « Nate » dit sèchement Silence en bondissant à un mètre de son padawan. « Nate! » répète-t-il, se voulant insistant alors que les yeux du Ranger sont rivés sur les vagues de couleurs. « NATE! » s’écrie-t-il, sortant finalement le sus-mentionné de sa torpeur, trop peu, trop tard.

Sur sa cheville droite, la matière qui compose de Grotardmorv s’enroule. «Oh non» souffle-t-il, alors qu’il sent une pression qui l’attire vers la gueule béante sur Grotardmorv. Pas une force surhumaine, mais le genre de pression qui te traînera lentement mais sûrement vers les abîmes, comme un sable mouvant, mais à l’horizontal, et dont la destination est nettement discernable. «Non mais ils peuvent pas me lâcher la cheville?» s’exclame-t-il, un peu de frustration dans la voix après cette seconde tactique déloyale de la part d’un adversaire plus grand que nature.

Plus loin, les Pokémons du Ranegr sont aussi dans le même embarras, alors que le corps du Dominant tente de les clouer sur place. Nebbiolo réussit à se défaire de ses liens en forçant, ses pattes musclées plus puissantes que la matière colorée. Nero d’Avola, quant à elle, est clairement prise au piège pendant un instant, mais réussit à s’extirper du piège ou déposant sa grande mâchoire juste à côté de son pied emprisonné avant de l’ouvrir complètement, la puissance de la mâchoire lui permettant de se libérer. Quant à Sauvignon, pas de stress, il ne semble aucune importuner par le Pokémon poison et continue de gambader comme s’il était dans un champ de tulipes néerlandaises.

Nate regarde son pied, de plus en plus couvert par la matière, puis regarde le gunblade qu’il a dans sa main. Il n’a pas l’adresse de s’attaquer à la matière aussi près de sa peau, et encore moins avec une arme qu’il pourrait détonner par accident et s’exploser la jambe au passage. «Vaff…» commence-t-il avant d’être surpris par le coup de tranchant du samouraï. Ce dernier vient de trancher la substance très proprement, sans toucher ni au pantalon, ni à la peau du Ranger, son katana déjà de retour dans son étui. Si rapide, vif, précis. Le Ranger est encore une fois plus que impressionné par son mentor. «Merci…» dit-il, avant de se déplacer de nouveau, tentant d’éviter une nouvelle tentative du Grotadmorv.

«Nebby, continue de le ralentir!» dit-il en levant la jambe droite, la substance s’enroulant sur elle-même plutôt que sur la cheville du Ranger. «Nero, continue avec l’offensive!» ajoute-t-il, mettant son pied droit vraiment plus loin pour ne pas être pris de nouveau. «Sauvi, vas-y all-in!» lance-t-il, déplaçant son pied gauche à l’extrême, maintenant presque en position split pour éviter de devenir un lunch. Les Pokémons se mettent aussitôt à exécution...et plus rapidement que l’ennemi. «Oh, la balayette a fait son effet!» dit-il, ne réalisant pas que cette phrase, hors contexte, pourrait aisément être retournée contre lui.

Tout se passe en même temps. Sauvignon cesse ses simagrées, frotte un sabot au sol, puis part au galop, cornes premières, s’enfonçant directement à la tempe du Pokémon, le faisait crier de rage pendant que Nebbiolo fauche les blobs qui tentent de s’emparer des ses pieds d’une simple course qui se termine à un très long slide comme au baseball. Nero prend ses responsabilités, bondissant de son spot dangereux pour atterrir tête première sur le gros crâne du Dominant, résonance métallique dans la pièce en même temps.

Puis, un rot, et les vignes de Vampigraine de Sauvignon disparaissent du Pokémon Dominant, sûrement déjà digérées. «Merda» dit-il, l’anti-poison de la chèvre hors de portée.

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B.M. Le cadeau de Silence est génial, on ne se le cachera pas. Une épée, préparée en Asie, quoi demander de mieux? Sauf qu’une lame contre un oiseau préhistorique suivi d’un gros tas de morve coloré, ce n’est pas l’outil le plus utile. Surtout quand on est toujours en apprentissage pour une utilisation efficace sans perte de membre. Après avoir rengainé son arme, le Ranger continue de bondir autour du Dominant qu’il avait confondu avec une piscine, esquivant les bouts de matières visqueuses qui se forment et qui tentent de retenir les chevilles et les pieds des dresseurs et des Pokémons. Heureusement, Nebbiolo en a retiré une bonne douzaine avec sa dernière attaque, mais ces appendices semblent pouvoir revenir à l’infini.

«Mais ça n’a pas d’fin, ces affaires-là!» s’exclame le Ranger en esquivant une nouvelle tentative du Dominant de le traîner jusqu’à sa grande gueule. Un peu plus loin, Silence rigole. «Mais c’pas drôle!» s’exclame Nate, regardant son mentor esquiver les lentes tentatives de la part du Grotadmorv. « Au lieu de se concentrer sur tes Pokémons, ils se concentrent sur nous tous, et c’est ce qui va causer sa perte. » répond le samouraï, coupant littéralement le fluide qui tente de s’agripper à lui dans un mouvement si rapide que le Ranger n’est même pas sûr que l’épée soit sortie de son fourreau. « Il ne lui en reste pas longtemps. » affirme-t-il, laissant Nate perplexe.

Le SIS du Ranger ne reconnaît pas l’espèce, il ne peut donc pas dire si l’ennemi si l’ennemi est faible ou en pleine forme. Et ce n’est pas parce qu’il n’a pas essayé! « Tu ne peux pas toujours te fier à ton appareil » lance le samouraï, comme s’il lisait dans ses pensées. «Mais comment tu fais…» commence le ranger, avant de se faire couper par le samouraï. « Allez. » dit-il, sortant également de sa torpeur. «Okay, les trois, même combat!» s’écrie Nate, toujours en mode esquive.

La chèvre envoie donc un nouveau filet de vigne, question de se remettre sur pied au fur et à mesure de ses Damoclès, pendant que Nero d’Avola enfonce la tête de nouveau sur celle gigantesque du Dominant, pendant que Nebbiolo recommence sa manoeuvre, passant sous le monstre pour réapparaître de l’autre côté. «Excellent, tenez bon les…» commence-t-il, s’arrêtant lorsqu’il voit les yeux du Grotadmorv aller vers l’arrière. Un gargouillement et le Pokémon se liquéfient sur leurs pieds, disparaissant devant eux et révélant une trappe recouverte d’un grillage. «Euh….mais il est où?» demande-t-il, habitué à vaincre les Pokémons Dominants et pas à ce qu’ils se sauvent.

Pas de réponse de la part du samouraï, derrière lui, qui tente tant bien que mal de faire entrer un bout de Grotadmorv dans un bocal. « Va falloir l’analyser, j’en connais deux trois qui seront intrigués par la variante! » dit-il tout en réussissant à enfermer la substance vivante qui tente de s’échapper. « Tu veux remonter ou explorer un peu plus? » demande le samouraï en rangeant le récipient dans un sac à sa ceinture.

Nate hésite un instant. Sa curiosité a été assez piquée pour la semaine. «T’sais quoi Silence, entre les souterrains et les sous-marins, j’pense que j’vais aller prendre l’air. » répond-t-il en se retournant vers l’ascenseur. Autant il avait hâte de descendre jusqu’ici, autant il a hâte de remonter en haut.

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