Chapitre 6 - Looking for the one in a melon

B.M. Il s’en était passé des choses, dans les dernières journées. Lors de la journée #5 de son périple, le dresseur avait réussi à obtenir son premier badge, le badge Elytre, à l’arène d’Atlantia. Malbec le Magby avait été l’instrument de la victoire. C’était donc un nouveau dresseur qui était sorti de l’arène. Un dresseur qui savait maintenant comment lancer une Pokéball (il s’était pratiqué le jour suivant), qui avait un badge (c’est beau, mais ça sert à quoi vraiment?) et un CT Survinsecte (qui ne fonctionnait pas sur aucun de ses Pokémons. Mais après tout ça, il en était sorti avec beaucoup plus de confiance en soi (elle l’avait dit, la championne, qu’il allait être un bon dresseur!) et il se sentait déjà à un autre niveau. Peut-être qu’un dresseur augmentait tout comme un Pokémon?

La soirée s’était déroulée chez les De Luca, là où ils avaient goûtés à plusieurs millésimes de leur propre jus. Le lendemain s’était aussi déroulé chez les De Luca, là où il avait payé en mal de crâne les doux millésimes de leur propre jus. L’après-midi avait été consacrée à quelques tailles en famille (petite corvée obligatoire, même quand on est dresseur, même avec un badge, avait dit la matriarche) et à la pratique et l’entraînement de ses Pokémons. Malbec semblait se foutre complètement des différentes baies, mais s’intéressait à tous les entraînements physiques du dresseur, tandis que Riesling avait suivi son dresseur un peu partout, écoutant et aidant Nate dans la plupart de ses tâches. Une bonne journée de dur labeur pour faire passer les toxines de la célébration nocturne.

Mais le dresseur avait dû reprendre la route le lendemain, heureusement transporté par sa mère jusqu’à Medgate. Parti à l’aurore, le dresseur s’était rendu en voiture, puis avait pris un train en direction de Southern Bay. Suite à des conversations (en état d’ébriété) avec son père, il avait appris que son oncle (maintenant décédé) avait ramené des graines de l’île du Faune (ainsi que la maladie qui l’avait emporté) il y a maintes années. L’histoire, tout autant triste, avait ravivé un certain feu dans son esprit, et aussitôt remis de ses blessures de guerre, il était parti vers l’île.

Heureusement pour lui, le passage vers l’île du Faune était praticable en cette septième journée d’épopée, marquant la fin de sa première semaine en tant que dresseur. Il avait gagné Southern Bay assez tôt, lui laissant une petite partie de l’avant-midi pour s’aventurer sur l’île paradisiaque et profiter de la lumière diurne pour que ses recherches portent fruit. Passant rapidement dans la ville, Nate avait gagné la berge et traversé à pied le chemin naturel vers l’île. La végétation était dense, le cri des Pokémons omniprésents, et la peur de se mettre en danger comme son oncle lui avait fait une boule dans l’estomac. Mais qui tente rien n’a rien, et puis, il était maintenant un dresseur émérite (ok, il ne le pensait pas vraiment), donc il pouvait se permettre une aventure plus dangereuse. Dans le pire des cas, il reviendrait à la course au Centre Pokémon et il ferait plusieurs aller-retours. De toute façon, il avait déjà passé l’arène de Swanford, ne se croyant pas prêt (émotionnellement) pour un nouvel affrontement d’arène.

Et le dresseur/viticulteur marcha sur la place nu pied, remettant ses bottes de l’autre côté, une fois que le sable blanc laissa place à de hautes herbes et d’immenses arbres. Les yeux grand ouvert, le stress au plafond, il pénétra sur l’île du Faune.

B.M. Être pied nu dans le sable, quelle belle sensation! Et surtout, quelle sensation de calme paisible! Mais de remettre ses bottes une fois de retour dans les hautes herbes, c’était tout sauf paisible et calme. Frottant ses pieds tant bien que mal dans les herbes pour enlever le sable (et toujours une ou deux restant collée sur le pied encore un peu mouillé), Nate échappa quelques jurons en chuchotant. Abandonnant le lavage parfait, il remit ses bottes, les grains de sable désagréables frottant dans ses bas alors qu’il avançait vers la luxuriante forêt de l’île du Faune. Passant un tas de fougère, devant constamment se baisser pour éviter les branches et les ronces démesurées au sol, Nate s’enfonça pendant une dizaine de minute dans la forêt. L’air était chaud et humide et les vêtements furent rapidement  collés à sa peau.

Mais c’était un type de végétation que le dresseur n’avait jamais vu auparavant. Contrairement aux arbres entourant Woodmay (similaire à ceux du Bois des Murmures) et même ceux de routes jusqu’à Southern Bay, les arbres étaient immenses! Les troncs avaient du vécu, l’écorce démontrant pleinement la vie farouche et sauvage qui régnait sur l’île. Et les odeurs! Ah, c’était impressionnant. Pour un nez aussi développé que celui de Nate (développé dans le sens viticulteur, à ne pas confondre avec le Medhyena moyen!), c’était une île paradisiaque. Et son trajet sur l’île était plutôt lent. Oui, les racines et les branches basses entravaient sa route, mais il s’arrêtait régulièrement pour analyser un arbre, regarder les branches et voir les fruits qu’ils portaient.

Après une demi-heure à ciculer dans la forêt, il avait pu apercevoir quelques arbres fruitiers qu’il connaissait bien. Des arbres à baie Oran, un arbre à baie Pêcha et de multiples palmiers. La majorité des fruits étaient hors d’atteinte, visiblement parce que la faune locale s’attardait uniquement aux fruits de bas étage. Bon, comme c’était des baies que la famille possédait déjà, aucun besoin de faire le singe pour grimper jusqu’à la cime pour y atteindre les derniers fruits. Il avait donc poursuivi sa route, toujours aussi émerveillé.

Après trois quart d’heure, Nate s’arrêta, le Saint-Graal devant lui. Dans un endroit un peu plus espacé au niveau densité, il avait trouvé au sol plusieurs petits plans de baies fraives. Des talles de petites baies bleues sauvages s’étalaient dans le sous-bois sur quelques mètres. Il sorti aussitôt le livre que lui avait remis Molly, s’asseyant par terre, le dos contre un arbre. Il trouva rapidement la page recherchée. Terminant la description (et confirmant son intuition), il baissa le livre un peu, ses yeux apparaissant au sommet du livre. Devant lui, un (nouveau) Chenipotte « Oh shit! », s’exclama-t-il, se relevant rapidement. Il se déplaça un peu à gauche, reculant, et tentant d’éviter de mettre le pied sur les plants de baies. Assez loin, il se prépara. Le mouvement était devenu plus fluide depuis hier. Main sur la Pokéball, les doigts placés comme lui avait expliquer Molly, il envoya la Pokéball de Malbec direct devant la chenille, esquissant un sourire face à sa réussite.

« Allez Malbec, emprisonne-le comme le Muciole! ». Le Pokémon de type feu s’exécuta aussitôt, envoyant une ribambelle de flamme tout autour de la chenille, lui bloquant le passage vers les plants de baie (et le brûlant vivement au passage). Le Magby semblait bien fier...jusqu’à ce qu’il soit atteint par un jet de bulle sur le flanc. Hurlant de douleur (mais il n’avait jamais eu aussi mal!), Malbec se retourna vers la nouvelle source, visiblement frustré. Un deuxième Pokémon venait d’attaquer Malbec pendant qu’il était occupé! Nate envoya donc la Pokéball de son second Pokémon. Un peu moins concentré, la balle fut envoyée à quelques centimètres que l’endroit ciblé….mais c’était un peu moins pire que son tir lors de son challenge d’Atlantia.  Mais aussitôt arrivé, Riesling reçu également un bon jet de bulles d’eau en plein tronche. Son cri fut un peu moins fort que celui de Malbec, mais visiblement, ça frappait fort ici. Le Pokémon psy répliqua en augmentant les décibels de son cri de douleur, créant deux auréoles d’énergie (bon, Nate était rendu habitué au phénomène!), puis les propulsant au loin. Encore une fois, les deux cercles d’énergie allèrent percuté les deux adversaires comme des missiles à tête chercheuse. Bon, c’est peu dire tête chercheuse, comme l’un des deux adversaires n’était qu’une tête à quatre patte.

Mais la chenille, un peu oubliée avec l’arrivée du nouveau Pokémon inconnue, utilisa sa propulsion naturelle (heun?) et passa outre le cercle de feu, piquant directement le petit fée. Ce dernier cria dramatiquement, un cri de meurtre, puis tomba au sol. « Sporco cazzo di merda! » échappa Nate, bien heureux que sa mère ne soit pas là pour l’entendre. Ding Ding Ding! « Les PVs de Riesling ne sont qu’à 25% ». « Ah vaffaculo! ». Heureusement encore, il était encore en plein milieu d’une forêt, loin de la matriarche De Luca.

B.M. Il fallait vraiment se ressaisir. La distance logique entre la mère de Nate et sa position actuelle ne pouvait pas lui permettre d’être grossier. Et puis, avec toute l’expérience qu’il avait eu dans les champs, il savait qu’…elle savait. « Mi scusi mamma», marmonna-t-il, espérant qu’elle entendrait ça aussi. Nate, maintenant debout, étira son bras vers l’arrière, laissant tomber le livre qu’il avait en main dans l’ouverture de son sac. En espérant qu’il n’avait pas écraser les baies mises auparavant dans un autre compartiment.

Le combat faisait rage devant lui. Riesling était déjà en mauvaise posture (ce qui s’en venait de plus en plus courant, après tout) et Malbec était clairement moins dans sa tasse de thé. Sa main maintenant libérée de bouquin s’enfonça dans la poche de son pantalon, y prenant son SIS pour analyser la créature inconnue. Une Surskit, délibéra aussitôt l’appareil, confirmant le type eau et insecte de la créature. Pour les insectes, Nate les connaissaient bien, ayant un badge pour le prouver, ainsi qu’un bon nombre de Wurmples vaincus. Mais le combo-eau-insecte avait de quoi faire peur à tout dresseur de Pokémon de type feu. Retirer l’avantage de Malbec pour y ajouter une faiblesse notoire, il y avait de quoi faire mal.

Malbec, par contre, ne semblait pas penser à autre chose que la victoire. Ses yeux étaient toujours aussi enflammé de passion, malgré son corps tremblant. L’eau s’était certes évaporé (extrêmement rapidement), mais les dommages étaient toujours là. Un petit cri, un gonflement de ventre et boum, un nouveau jet de flammèche s’échappa de son petit bec jaune pour aller frapper le Pokémon sournois en plein visage. Mais ce dernier ne se laissa pas faire. Réitérant un nouveau petit cri, il envoya un jet de bulle concentré, happant de plein fouet Malbec. Ce dernier, dans un cri tout aussi déchirant qu’à l’attaque précédente, fut envoyer au tapis, roulant sur quelques mètres dans les plans de baie (sacrilège!), puis eu de la difficulté à se remettre sur patte. L’échange avait été violent.

Riesling cria de nouveau de son côté, recréant encore deux ondes de choc à tête chercheuse, frappant les deux adversaires. Le piège de feu avait suivit la chenille dans son attaque (Je note! avait pensé le dresseur), mais l’attaque de type fée eut raison de la chenille, qui s’écroula, inconsciente. Il restait une seule cible, mais les deux Pokémons de Nate étaient aussi, sinon plus, amochés que dans le Bois des Murmures. Il fallait donc faire quelque chose.

Éclair de génie! Nate ne put s’empêcher de sourire, faisant écarquiller les yeux de ses Pokémons mal en point. Il déposa son sac en vitesse, tout en exposant rapidement les bases de son plan à ses Pokémons. « Riesling, tiens le en garde, Malbec, prépare toi au retour! ». Les deux Pokémons hochèrent de la tête, faisant visiblement confiance en leur dresseur. Ce dernier plongea la main dans son sac, y ressortissant l’un de ses nombreux achats à Atlantia quelques jours plus tôt. « Concentre-toi », murmura-t-il, et exécuta le mouvement enseigné par la championne qu’il avait vaincu. La Pokéball alla directement au spot où se trouvait l’insecte...quelques fractions de seconde auparavant. Il avait raté! Mais Riesling se téléporta à côté de la balle, l’empoigna et la téléporta (what!?!?) en haut de l’adversaire. Malbec comprit aussitôt, chargeant comme s’il n’y avait pas de lendemain. L’adversaire cambra ses pattes, prêt à recevoir la charge, mais elle ne vint jamais. L’insecte fut frappé par une Pokéball tombante, puis fut absorbé dans la technologie de la Sunrise. S’il avait été Isaac Newton, le Surskit aurait compris la gravité. Mais ce n’était pas le cas, il était plutôt capturé, la Pokéball cessant ses mouvements pour confirmer la capture. Fallait déjà retourner en ville…

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