Emily - Ça sent le roussi... ou pas

L’hiver tardait à laisser sa place au printemps cette année-là. Je suis née au début du mois d’Avril dans le village d'Haiki, ou plutôt devrais-je dire dans le camp de réfugier qui deviendra par la suite Haiki. Je suis le fruit de l’amour d’une femme et d’un homme dans la vingtaine, tout deux vivant constamment dans la crainte des pokémons. Avoir un enfant en pleine crise humanitaire était loin d'être volontaire de leur part, vous aurez donc compris que je n'étais pas désirée, mais ils n'ont pas eu le choix de me garder. Certains étaient heureux de voir une prochaine génération pointer le bout de son nez, mais pour mes parents j'étais plus une plaie qu'autre chose à ce moment-là. Les premières années de ma vie furent donc très difficiles, nous vivions dans la pauvreté et la saleté, nous fuyons pour survivre et j'ai du apprendre à être le plus silencieuse possible dès le plus jeune âge pour éviter de nous faire repérer par les pokémons sauvages lors de nos déplacements. Autant dire que ce n'était pas une partie de plaisir.

Puis, la société Sunrise apparue et cela changea radicalement notre façon de voir les choses, à nous humains qui survivions dans les camps. J'avais six ans quand les premières pokéballs sont apparues et que les premières captures ont eu lieu un peu partout à travers le monde. Petit à petit, les gens commençaient à dresser les pokémons, certains s'en faisaient des amis et d'autres des engins de combat, mais au moins l'avantage dans cette guerre retombait en notre faveur. Je me souviens d'avoir été fascinée par le premier pokémon domestique que j'ai rencontré au village, ce n'était qu'un simple Rattata tout à fait banal mais le fait de pouvoir obtenir des créatures, de les dresser et de les faire se battre pour nous me donnait de l'espoir en l'avenir. Même mon père commençait à démontrer de l'intérêt envers eux.

Les années s'écoulèrent et alors que j'atteignais l'adolescence, les choses allaient brusquement changer et prendre une autre tournant dans ma vie. L'existence des dresseurs était de plus en plus populaire, de nombreuses personnes se démenaient dans le monde entier pour faire disparaitre la menace qu'imposait les pokémons sauvages et certains métiers étaient apparus avec le temps en lien avec ces créatures. C'est ainsi que mon père rejoignit le rang des dissidents en cachette dans l'espoir de se faire de l'argent grâce au marché noir, mais aux yeux de tous il se faisait passer pour un scientifique. Comme ça il n'attirait pas de soupçons. Il partait donc régulièrement en voyage et lors de mon treizième anniversaire, il me rapporta un cadeau spécial, soit un Otaquin qu'il avait réussi à obtenir grâce à sa double-identité. Il nous faisait croire qu'il l'avait trouver blessée et amaigrie sur une plage, mais en réalité, j'ignore encore aujourd'hui d'où vient vraiment Shizuka. De son côté ma mère n'était pas trop enchantée de ce cadeau, elle qui avait toujours eu horreur des pokémons, elle ne comprenait pas pourquoi mon père espérait me voir devenir dresseuse un jour. C'était d'ailleurs leur principal sujet de dispute, pas une journée ne s'écoulait sans que je les entende s'engueuler et la décision de ma mère me fut donc rapidement imposée : je devais garder cette Otaquin enfermer dans sa pokéball en permanence. À quoi ça sert d'avoir un pokémon si on ne peut rien faire avec lui ?

Deux ans plus tard, maintenant âgée de quinze ans, j'étais loin de me douter que j'allais vivre mon premier deuil. Alors que je revenais de la plage en compagnie de mon Otaquin avec qui nous avions passer la journée à s'amuser, je remarquais quelque chose d'inhabituel en franchissant la porte de la maison. Ma mère semblait grandement attristée par quelque chose qui m’échappait et elle ne tarda pas à m’annoncer la nouvelle. Mon père s'était fait assassiné. Sa carrière de dissident avait eu raison de lui. Son corps avait été retrouvé et l'enquête qui avait suivi nous avais appris qu'il n'était pas réellement un scientifique et je ne sais pas pourquoi une grande colère s'était emparée de moi à ce moment-là. Étais-je fâchée parce qu'il m'avait menti depuis toutes ces années ou parce que la vie me l'avait enlevé ? Aucune idée. Dans tous les cas, j’avais besoin de sa présence. J’avais besoin de lui à tout prix. L’idée de continuer à vivre sans lui m’était insupportable.

Les quelques mois qui suivirent furent très difficile pour moi, un deuil étant une étape de la vie assez compliqué à surmonter. Sans mon père, tous ses beaux souvenirs passés à ses côtés... tout s’envolait en fumée. Tout n'était que poussière désormais. Difficile de dire qui, de ma mère ou moi, arrivait à mieux traverser ce deuil. Elle n'arrivait pas à me réconforter, elle-même renfermée sur ses propres émotions, nous n'arrivions presque plus à nous parler. Seule Shizuka réussissait à me redonner le sourire par moment et le fait de savoir qu'elle était un cadeau de mon père me rendait heureuse. Cette année fut donc très difficile pour moi et ma relation avec ma mère devenait de plus en plus délicate. Je savais bien que mon père était mort par sa propre faute, il avait oublié de rembourser une dette et tout avait mal tourné, mais j’avais vraiment du mal à l’accepter. Il est mort dans la dignité, me disait ma mère. Il est mort en faisant ce qu'il croyait être juste, me disait-elle encore, mais je m’en fichais. Mon père n’était plus là et personne ne pouvaient le ramener auprès de moi.

L’année suivante fut encore plus horrible. Comme ma mère avait du mal à se remettre de la perte de son conjoint, l’idée de se trouver un nouveau mec pour soulager sa douleur lui traversa l’esprit. Elle me cacha la nouvelle jusqu’au jour de l’emménagement de son nouveau conjoint à la maison et elle me le présenta un beau soir, comme ça, tranquillement. Si elle avait espéré que tout se passe dans la joie et la bonne humeur, c’est plutôt le contraire qui se produisit. J’avais déjà du mal à avaler le fait que mon père n’était plus là, il fallait désormais que j’accepte un beau-père à la maison. Elle aurait au moins pu m’en parler avant d’en arriver à ce stade... Mais non, ma mère était adulte et selon elle, elle n’avait pas besoin d’entendre l’opinion de sa fille sur le sujet. Le pire dans tout ça, c’est que ce monsieur que je détestais déjà avait une fille de mon âge, elle aussi fascinée par les pokémons. Un beau-père et une sœur de plus dans la famille, s’en était trop pour moi. J’étais incapable d’affronter la réalité en face.

Quelques mois plus tard, maintenant âgée de dix-huit ans, j'avais enfin repris goût à la vie grâce à mon pokémon et à ma nouvelle sœur. Le deuxième pire jour de ma vie arriva lorsque ma mère nous annonça avec joie qu’elle était enceinte. J’allais avoir un petit frère ou une petite soeur alors que je n'étais déjà plus une enfant. Comment pouvais-je me réjouir d’une telle nouvelle ? Pour moi, l’écart de presque deux décennies entre lui et moi était bien trop importante pour que cet enfant puisse faire partit de ma vie, d’autant plus qu’il provenait en partit de mon beau-père que je n’appréciais pas encore. Cet enfant pouvait presque être le mien, c'est dingue quand même. À partir de cet instant, toute la vie de ma mère tournait autour de ce petit à naître. Elle ne pensait plus qu’à lui et me négligeait par moment, pour ne pas dire tout le temps. J’avais l’impression qu’elle avait oublié mon père, son ancien conjoint, cet homme qu'elle avait aimé pendant de nombreuses années et qu’elle l’avait carrément rayé de sa vie, jeté aux poubelles. Et comme je ressemblais énormément à ce dernier... j’avais aussi été jetée aux poubelles d’une certaine façon.

Je ne pouvais tolérer cette vie plus longtemps. Sans plus grandes cérémonies, je préparais mes affaires malgré les supplices incessantes de ma sœur qui me demandait de rester. Impossible, pas avec une mère aussi débile que la mienne. Sans un regard derrière moi, je quittais la maison familiale avec Shizuka pour finalement entreprendre ma carrière de dresseuse en sachant que mon père allait veiller sur moi de là-haut. ll avait confiance en moi avant de mourir et il faudrait bien que je me lance sur les routes un jour pour lui rendre hommage. Cela fait maintenant trois ans qu'il est parti et il vaudrait mieux que j'arrête de le faire attendre, le pauvre, il doit en avoir marre. Ne t'inquiète pas papa, je te rendrais fier !

On ne peut pas dire qu'Emily soit la fille la plus bavarde qui soit. Elle parle peu, mais en général, quand elle le fait c’est toujours pour dire quelque chose d’important. Disons qu’elle ne gaspille pas sa salive pour rien, au plus grand découragement de ses proches qui aimerait bien l'entendre discuter un peu plus souvent. Elle aurait tant de choses à dire, de choses à transmettre, comme son intérêt envers la médecine et les pokémons en général. Par ailleurs, elle est du genre solitaire et elle ne manque pas un instant pour s’isoler du reste du monde quand l’occasion se présente ou lorsqu'elle en ressent le besoin, chose qu'elle arrive à bien faire en vivant dans un archipel loin des autres continents. Ici les grands espaces ne manquent pas. Elle aime le calme, la tranquillité ainsi que la lecture et elle trouve souvent refuge sur une plage abandonnée loin des bruits et des agitations des villes environnantes afin de se plonger dans les fictions qui la passionne tant.

Durant son adolescence, Emily a développé une très grande discrétion qu'elle use au quotidien, principalement causée par ses anciens problèmes familiaux. Son seul moyen de défense était de se replier sur elle-même et d'encaisser ces moments difficiles, elle préfère donc largement passer inaperçue encore aujourd'hui pour éviter de s'attirer des problèmes et elle ne se mêle pas de ce qui ne la regarde pas. Sa vie en elle-même est déjà suffisante à gérer, elle n'a pas envie de gérer celles des autres. Malgré tout, elle peut s'avérer être d'une loyauté sans faille envers un proche en qui elle a confiance et elle sera toujours là pour lui venir en cas de besoin. Elle est aussi douce et respectueuse autant envers ses proches qu’envers la nature, humain comme pokémon.

Pour finir, c'est une jeune fille assez modeste, elle se contente du peu de chose qu’elle possède et, exempt d’orgueil et de vanité, elle se considère comme une jeune fille bien ordinaire, sans aucune importance et qui n'a rien à envier aux autres. Elle a appris à vivre avec le strict minimum avant l'apparition de Sunrise, pour ne pas dire survivre avec le strict minimum, du coup elle ne connait pas d'autres façons de vivre, encore moins vivre dans l'aisance et la facilité. Plutôt sérieuse, la jeune femme ne communique généralement pas ses émotions aux gens qui l’entoure, sauf peut-être à Shizuka qui peut pratiquement lire en elle comme dans un livre ouvert depuis le temps qu'elles se connaissent. Son manque de réactions faciales déstabilise souvent ses interlocuteurs et on l'a considère régulièrement comme une personne froide, il est donc difficile pour son entourage de savoir ce qu’elle pense à moins d'arriver à créer un lien et de se rapprocher d'elle. Si vous y parvenez, vous vous rendrez compte qu'Emily est une personne vraiment adorable malgré ses quelques défauts.

Emily a l'apparence typique des gens asiatiques : petite, fine et menue. Elle ne se démarque pas spécialement des autres avec son 1m55, sa chevelure noire qui lui arrive un peu plus bas que les épaules ainsi que ses lunettes qu'elle doit constamment avoir sur le visage si elle veut espérer voir quelque chose. Elle ne porte pas de bijoux et ne se maquille pas non plus sous prétexte qu'elle n'a jamais le temps. Et puis à quoi ça sert, franchement ? Néanmoins elle fait quand même attention à son physique dans le sens où elle essaie de bien s'habiller au quotidien en portant des vêtements simples qui vont bien ensemble et malgré le manque d'argent dans sa famille, elle a quand même quelques beaux habits pour garnir sa garde-robe. Toutefois, il est impossible de la voir en robe, en jupe ou encore en tenue chic puisqu'elle aime la simplicité et elle se considère comme un garçon manqué, alors elle évite de porter ce genre de chose.

Comme particularité, Emily est marquée d'une cicatrice au-dessus de la main droite, une marque plutôt considérée comme une brûlure suite à sa première rencontre avec un pokémon sauvage qui était nul autre qu'un Salamèche. Malgré qu'elle n'ait pas tenté de l'approcher sur le coup, la petite créature s'est sentie menacée par sa présence et à fait comprendre son désir de vouloir être seule en projetant des flammes sur son adversaire, créant ainsi une blessure au niveau de sa main. Plusieurs années se sont écoulées depuis et la jeune fille ne tente pas forcément de cacher cette cicatrice, au contraire cela lui permet de se souvenir qu'il ne faut pas toujours faire confiance aux gens et aux pokémons qu'elle rencontre.

Surnom : Shizuka Espèce : Otaquin Genre : Femelle

Curieuse, joueuse et naïve... cette petite est carrément l'opposée de sa dresseuse. N'ayant pas froid aux yeux, elle n'hésite pas à aller à la rencontre des gens et des pokémons qu'elle ne connait pas et son surplus d'énergie lui donne presque toujours envie de jouer. Elle est constamment de bonne humeur et elle a tendance à transmettre sa joie aux autres créatures. Vaut mieux être optimiste que pessimiste, pas vrai ? Néanmoins, malgré ses petits défauts, c'est aussi un pokémon très loyal qui sera toujours là pour veiller sur sa dresseuse et ses amis, mais son côté têtu fait en sorte qu'elle n'obéit pas toujours aux consignes qu'on peut lui donner, surtout lors d'un combat. Dans ces cas-là, il vaut mieux la laisser se débrouiller toute seule et ça, Emily l'a très clairement compris.

C'est quoi ton p'tit nom ? Azarah
T'as quel âge ? 27 ans
Comment t'as atterri ici ? Je cherchais un forum pokémon sur un top-site
Nous, on t'aime déjà, mais toi t'as des remarques sur le forum ? Pour l'instant non ^^
Un dernier mot pour la route ? {code validé}