Sur un arbre perché

Prenez garde, disaient-ils. Prenez garde à l'Ombrage. Bien des gens y sont allés, et aucun n'est jamais revenu. Bon, bien sur, c'est un mensonge fait pour attraper les touristes. La forêt de Tatsudete est généralement perçu comme étant un endroit paisible, mais tout de même, quelques pokémons y vivaient. Cela pouvait être dangereux, si, en pleine nuit, une personne s'y perdait et ne retrouvait pas son chemin. Et c'est pourquoi l'exploratrice en herbe s'enfonçait au coeur de la forêt. Non pas pour s'y perdre ou pour y retrouver quelqu'un. Mais parce que, tôt ou tard, quelqu'un d'autre allait s'y perdre. Etre coincé en plein milieu d'une forêt, sans savoir par où aller, avec les ombres trompeuses qui ramenaient toujours au même endroit. De ce fait, si cet endroit auquel les ombres ramènent les personnes disparues était sécurisé, cela améliorerait grandement les chances de survie de la personne coincée qui pourrait ainsi y passer la nuit et reprendre son trajet vers la sortie de la forêt le lendemain. Et pour y passer la nuit, ce qu'il faut est un abri. Surtout quand il pleuvra. Ce qui était donc la mission de l'Exploratrice. Aller au centre de la forêt et y construire... Une cabane dans les arbres.

Certes, la jeune exploratrice n'avait aucune idée de comment construire une cabane. Mais ne pas savoir impliquait de le découvrir. C'est en apprenant de ses erreurs qu'on avance. Alors autant faire plein d'erreurs pour avancer très très loin! Et là, sa première erreur était de ne pas savoir où elle était. Mais en même temps, si elle cherchait à se perdre et qu'elle retrouvait son chemin, ça voudrait dire qu'elle ne s'était pas perdue, et de ce fait, qu'elle n'allait pas au bon endroit ! Cependant, il fallait être méthodique dans sa perdition. Parce que si elle se perdait n'importe comment, elle pourrait par chance ou par malchance sortir de la forêt des Ombrages, et de ce fait, ne plus être perdue en plein coeur de la forêt non plus ! C'était une épreuve compliquée que de se perdre. Cependant, c'est pour cela qu'elle était une exploratrice après tout. S'aventurer hors des sentiers battus. Parce qu'elle ne savait pas qui avait battu le sentier, ni même quelles étaient les conditions pour que le sentier se batte. Probablement une histoire de jalousie et d'adultère.

Et ce n'était pas ces quelques ombres qui allaient arrêter l'exploratrice.

Rencontre avec deux pokémons sauvages!:

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Et maintenant, Audrey l'exploratrice, on fait quoi ?
 

La première étape concernant la construction d'une cabane dans un arbre était le rassemblement des matériaux. En effet, il serait difficile de construire quoi que ce soit s'il n'y avait pas de matériau à disposition. L'exploratrice s'était décidée sur une cabane en bois. Après tout, le bois, il y en a généralement beaucoup dans une forêt (sauf dans une forêt noire avec plein de chantilly). Il valait donc mieux se servir localement plutôt que faire des importations qui détruisent les marchés locaux. Pas comme s'il y avait un marché à l'intérieur de la forêt de toute façon. Mais c'était une question de principe. Et en principe, on utilise des planches en bois. Sauf qu'il n'y avait pas de planches. Il n'y avait que des arbres. Qui n'avaient pas du tout la forme de planches. Ce qui en soi n'était donc pas pratique. Le matériel nécessaire outre la matière première était des clous. Parce que sans clous, les planches qu'elle n'avait pas ne tiendraient pas. Probablement. Cependant, l'exploratrice n'avait pas de clous non plus. Les clous, ça ne pousse généralement pas en forêt. Peut-être excepté les clous de girofle. Mais ce n'est pas très efficace pour retenir des planches. Cela dit, ça marche bien avec la forêt noire pleine de chantilly.

L'alternative en fixation était d'utiliser les ressources locales. Les pokémons insecte pullulaient, et lors de sa dernière rencontre avec un assassin local (pour pouvoir faire tourner les petits commerces), l'exploratrice avait remarqué qu'ils fournissaient de bons fils solides. Il s'agirait donc d'une cabane bio. Difficile à dire si ladite cabane sera considérée comme naturelle ou non. Mais quitte à devoir fixer les planches qu'elle n'avait pas, autant le faire avec de la colle naturelle. Et c'est pour cela que l'exploratrice recherchait dans la nature les différents insectes qui la peuplait. Pour la recherche d'insectes, il y avait deux règles dont elle se souvenait. La première, si un caillou a des yeux, il faut lui envoyer une tornade dans la tronche. Si il s'en fout, c'est un pokémon roche, si il s'en fout pas, c'est que c'est un pokémon insecte. La seconde, c'est de toujours avoir une serviette sur soi. La sienne était monogrammée, mais elle ne se souvenait plus du tout de ce qu'il y avait écrit dessus ou de pourquoi est-ce que ces lettres étaient sur sa petite serviette. Toujours est-il que lancer à l'aveuglette une tornade sur ce qui ressemblait à un caillou avec des yeux avait suffi à le faire décoller de son arbre.

Il s'agissait maintenant de sécuriser le matériel.

D&CO revient après la page de publicité:

Pour faire du feu, il suffit de frotter un silex contre une roche de préférence riche en fer ou contre un morceau d'acier afin de faire des étincelles, qu'il faut ensuite capturer à l'aide de matériaux inflammables. Le petit foyer que la jeune exploratrice avait fait était prêt, quelques cailloux entourant un petit tas de brindilles. Maintenant, il ne restait plus qu'à l'allumer. Cependant, la jeune demoiselle n'avait pas de silex sur elle. Après tout, les avancées de Sunrise permettaient d'avoir bien plus facilement accès au feu, et cette méthode restait aléatoire pour les néophytes. Mais cela ne dérangeait pas vraiment l'exploratrice, car elle avait bien mieux qu'un silex. Elle avait un caillou avec des yeux. Qui ferait probablement un très bon silex. Et comme morceau d'acier? Une pokéball. Oui, le caillou à yeux était un pokémon affaibli, mais qui s'était endurci peu à peu. Cependant, si l'exploratrice prenait la pokéball dans le mauvais sens et tentait de frapper le caillou oculaire avec sans que le bouton d'ouverture ne soit pressé, et ce de manière répétée jusqu'à la création d'étincelles, il était évident que la pokéball cèderait en premier et tombe en morceaux relativement électrisés. Qui ont mis le feu au petit tas de brindilles. Voilà, mission accomplie!

Maintenant que le feu avait été allumé, il fallait désormais des outils. Après tout, l'exploratrice n'avait pas de planche, et ce n'était pas son petit canif qui lui permettrait d'en tailler. Il fallait donc fabriquer elle-même ses outils. Pour cela, elle avait encore son fidèle marteau... Qui n'avait apparemment plus envie d'être un marteau. Si Flutter ne veut pas y mettre du sien, aussi... Heureusement qu'elle avait un nouveau volontaire violet. Mais ce n'était pas d'un marteau dont elle avait besoin. Plutôt d'une hache afin de couper le bois. Et il y avait un autre pokémon en face, avec un pic. Qui pourrait servir de pointe d'outil. La réponse était donc simple : Attacher le manche à l'outil. Et bien le fixer pour en faire son outil principal. Simplement s'enrouler autour ne suffisait pas. Il fallait bien l'attacher. Et c'est de cette manière que l'exploratrice avait sa nouvelle hache vivante. Peut-être qu'il aurait fallu toutefois s'assurer que la hache veuille bien coopérer avant de l'utiliser... Bah. Il faudra probablement que l'exploratrice relise la convention collective de travail de la hache... Mais ceci se fera dans un autre temps, une fois que la mission de l'exploratrice soit accomplie.

Comment faire une hache?:

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Alors, Dresseuse, on lance sa propre chaine de Bricorama ?

Maintenant que la hache avait sa première prise, il fallait solidifier l'outil. L'exploratrice savait que, pour l'instant, aussi fort que le manche pouvait tenir la lame, il fallait que les deux soient retenus plus fermement avant de pouvoir donner un coup avec. Sinon la lame allait voler en éclats (ou voler tout court) au premier coup donné, et il faudrait tout refaire. Et c'est pourquoi l'ancien marteau vint à la rescousse, afin d'apporter sa contribution à l'ouvrage. Passant ses quelques câbles entre les deux, le marteau serrait sa prise face au manche et à la lame. C'était une entreprise compliquée. Cependant, maintenant que les trois objets étaient liés, la jeune exploratrice se rendait compte de l'étrange artefact qu'elle avait dans les mains. Ce n'était pas qu'une simple hache. Non. La perfection du manche. La pointe de la lame. Le design de la garde. Il ne s'agissait plus d'une hache. Non, ce qu'elle avait actuellement entre les mains était... La sainte trinité. Le manche, la garde et la lame. L'artefact de puissance ultime que rien ne pourrait arrêter. La première étape de la conquête du monde. Un tel pouvoir ne devrait pas exister. Oh grands Arceus en culottes courtes, qu'avait-elle fait?

Il fallait de ce pas chercher à briser cet objet de puissance avant que d'autres forces plus maléfiques viennent en prendre possession. Certes, pour l'instant, deux des éléments de la sainte trinité étaient encore sous son contrôle. Mais l'exploratrice avait peur de perdre son esprit si les trois éléments venaient à être réunis sous le même maître, ou dans son cas, la même maîtresse. Ce n'était pas un risque que la jeune fille voulait prendre. Il faudrait, avec cet élément, aller au plus profond de la forêt et construire un temple dédié à sa protection. Remarque, c'était ce qu'elle était déjà en train de faire. Il suffisait juste de remplacer cabane par temple. Ou même, dire que la cabane était en fait un temple sacré, comme elle en avait entendu parler en amérique du sud. Renforçant ses convictions, notre exploratrice commençait donc à se mettre à l'ouvrage. C'est à dire, manier de façon étrange l'outil afin de frapper quelques arbres qui avaient l'air peu épais, de jeunes pousses qui ne faisaient même pas une dizaine de centimètres de large, avec la pointe de la lame... Qui ne semblait pas vraiment vouloir y mettre du sien. Preuve qu'elle n'était pas vraiment encore digne du port de cette relique sacrée.

Etablissement de la sainte trinité!:

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Le membre final de votre trinité a été capturé, Dresseuse, sauf s'il s'agissait de la fameuse trinité de quatre. Et maintenant ?
 

Il était grand temps de couper quelques arbres. Maniant sa hache avec autant de force que possible (c'est à dire pas beaucoup), l'exploratrice s'était rendue compte que avoir une hache avec une pointe était bien, mais que ladite pointe n'était pas très efficace pour couper. C'est plus efficace pour faire des trous. Cependant, faire plein de petits trous permettait au bout d'un long effort de faire comme si elle avait donné un coup avec une lame. Bon, après, il faut que les trous soient vraiment bien rapprochés et bien alignés. Mais au bout d'une bonne demi-heure de coups dans le petit tronc, l'arbre était suffisamment amoché pour utiliser son manche comme corde et tirer, afin de le faire tomber en y mettant tout son poids plus celui de la hache ! Ouaiiiiis, ils avaient coupé un arbre ! C'était un moment de célébrations ! Bon, ensuite, fallait trouver d'autres arbres avec un diamètre similaire. Et les trainer, tant bien que mal, au même endroit. Mais pour l'heure, célébrations. La petite pause boisson étant terminée, l'exploratrice était repartie à la recherche de soit arbres avec le même diamètres, soit branches suffisamment longues pour ne pas avoir à couper tout l'arbre.

C'était un travail long, mais l'exploratrice avait bien exploré son coin de forêt. Elle avait trouvé plusieurs arbres dont le tronc immense disposait de plusieurs branches qui lui semblaient propices. L'ennui, c'est qu'elles étaient en hauteur. Mais cela n'était pas un si gros problème. Retroussant ses manches, l'exploratrice s'était mise à grimper au sommet de cet arbre. Testant la rigidité des branches, il y en avait une qui semblait parfaitement convenir. En plus, il avait plein de feuilles. Et les feuilles, une fois rassemblées, feraient un bon mur. Surtout les feuilles de palmier, qui semblaient bien parallèles. Il fallait donc réunir pas mal de branches de palmier, et à coups de sécrétions de la hache, les lier. Les coller ensemble afin d'en faire un mur de feuillage convenable. Et ce plusieurs fois. Pas mal de pokémons se demandaient ce que l'exploratrice faisait sur leur territoire. Mais elle n'était pas découragée. Il fallait qu'elle accomplisse sa mission. Peut-être qu'avec d'autres artefacts de puissance, elle y parviendrait mieux? Sa fidèle hache en main, l'exploratrice s'était remise à rechercher d'autres formes de vie qui pourraient, eux aussi, rejoindre sa cause...

Apparition de deux pokémons sauvages!:

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Alors, Dresseuse, on transforme ça en quadrinité ?

Perchée sur sa branche, l'exploratrice ferma ses yeux. C'était une méthode simple pour être plus sensible à toute forme de mouvement, afin de pouvoir mieux entendre le bruissement des feuilles causé par le déplacement d'une forme de vie. Que le moindre bruit puisse l'alerter d'une présence. Se synchroniser avec la nature. Et c'est à cet instant qu'elle entendit deux bruits. Se laissant suspendre à sa branche, l'exploratrice se balança un peu avant de tomber devant deux ennemis. Il semblerait que ces deux présences voulaient l'empêcher de mener à bien son plan. Typiquement, l'un d'entre eux lui avait piqué son manche de hache sans même qu'elle ne le voie! C'est ça, après tout, d'avoir fermé les yeux, on ne voyait plus vraiment ! Il fallait donc lui donner une bonne leçon. Avant de reconvertir son manche. Mais d'abord, une leçon. La première des choses à faire était de se tourner, faire dos aux ennemis, avec un regard fixé sur un point qui ne semblait rien désigner. La seconde était d'implorer de l'aide. Probablement à une divinité, peut-être non existante, de lui donner la force de repousser son ennemi, de l'aider à résoudre son problème. Et c'est ainsi que l'exploratrice se retourna, afin de faire face à son ennemi de toujours.

"Chenipan, arrête de chipper! Chenipan, arrête de chipper, chenipan, ARRETE DE CHIPPER!"

Et c'est sur cette incantation que le Chenipan laissa tomber le manche de sa hache... Qu'elle avait toujours dans la main, en fait. Hmmm? Comment est-ce possible? La hache se serait-elle dédoublée? La sainte trinité existerait en plusieurs exemplaires? L'artefact de puissance ultime serait-il en train d'affecter la réalité et de détruire le monde que nous connaissons? L'exploratrice savait qu'elle n'avait pas la force mentale suffisante pour contrôler parfaitement la hache, mais que son contrôle soit si faible au point de créer des failles dimensionnelles telles que la hache commence à se reproduire? En moins de quelques minutes? La jeune demoiselle pensait qu'elle aurait au moins ressenti quelque chose avant d'en perdre totalement le contrôle. Heureusement, tout n'était pas perdu. Seul le manche de sa hache s'était dédoublé. La pointe et la garde ne l'étaient pas encore. Il y avait du temps avant que la fusion ne soit complète sur le second artefact de puissance. Et tant qu'elle avait du temps, il y avait encore de l'espoir sur le destin du monde.

Bataille pour la sainte trinité:

L'affrontement pour le destin du monde faisait rage. Une bataille sans merci, dont la violence n'avait d'égal que le nombre de ses victimes. L'exploratrice se demandait si tel était son destin que d'être, en permanence, touchée par la guerre. Quel que soit son métier, partout où elle allait, des batailles se livraient en permanence. Certes, plus d'une fois, c'est elle qui les avaient provoquées. Mais il n'empêchait qu'en ces temps troubles, rarement passait un seul jour sans que des victimes soient faites. Les gens de Sunrise avaient beau dire que l'apocalypse était terminée. Mais il n'en était rien. De nouvelles batailles avaient lieu chaque jour. Et c'est pour cela qu'il fallait un symbole. Un symbole pour les unir tous. Un symbole pour les lier. Un symbole pour les gouverner. Une minute. C'est peut-être l'influence de la hache qui lui donnait ces pensées. Non, il fallait qu'elle résiste. Qu'elle soit maître de son esprit. Ce n'était pas une pauvre hache qui allait lui dicter sa conduite! Même s'il s'agissait d'une hache de guerre! Même s'il s'agissait de la sainte hache ! Il fallait, au contraire, laisser ses émotions dominer les pensées de la hache. Et pour cela, il fallait diminuer son pouvoir. En détruisant les morceaux de la sainte hache qui commençaient à émerger.

C'est fort de cette nouvelle condition que la sainte hache se mit à briller. D'un éclat pur, d'une lumière vive, comme pour répondre à sa prière. Car la sainte trinité ne saurait se laisser ainsi copier. La lame de la sainte hache illuminait les alentours, comme auréolée d'espoir, faisant baigner la forêt dans sa lumière sacrée. Le manche ne put s'empêcher de lâcher la lame, la garde commençait à se défaire. La lame devenait de plus en plus grande, de plus en plus résistante. Et avec un peu de temps... La lame était devenue ronde. Se glissant dessus et se remettant en place, le manche et la garde se sont de nouveau attachés à la lame. Mais, cette forme... Non. La sainte hache n'était plus une hache. Elle était devenue... Le marteau des dieux. Mjolnir. Et seul celui qui en sera digne pourra le soulever. L'exploratrice tenta, mais ne parvint pas. Pourquoi? N'avait-elle pas été digne de la puissance des dieux? N'avait-elle pas été suffisamment pieuse? La réponse était pourtant simple, ce n'était pas qu'elle n'était pas digne du marteau. Juste qu'il était trop lourd pour elle. Heureusement, le marteau semblait animé de sa volonté propre et semblait pouvoir bouger sans son aide.

Il était temps de montrer au faux manche que le marteau d'Odin ne se laisserait pas copier.

It's hammer time!:

Ceci étant dit, avec la bataille qui se faisait entre le manche et le Marteau d'Odin, la construction de la cabane n'avançait pas. Les forces titanesques qui étaient en jeu semblaient ne pas être dérangées toutefois par la présence de l'exploratrice. Autant donc utiliser une arcane secrète ancestrale, l'art de l'esquive, pour partir discrètement sans se faire remarquer. Détachant l'ancien marteau du Marteau (voilà pourquoi la majuscule est importante), l'exploratrice lanca au sol une boule de fumée. Bon, elle n'a absolument pas produit de la fumée, mais un pokémon en était sorti. Voilà qui lui permettra de faire une distraction pendant que l'exploratrice tentait de construire son abri. Voyant que la lame du Marteau était encore très solide, l'espiègle exploratrice la prit pour frapper de toutes ses forces la base d'une branche qui semblait suffisamment longue et droite pour pouvoir faire son office. Ce n'est au bout que de quatre ou cinq coups qu'un craquement se fit entendre. Apparemment, la lame ayant compris son utilité, elle s'était mise à se renforcer, se rendurcir, autant que possible, pour pouvoir frapper l'arbre sans se prendre trop de dégâts. C'était une méthode d'entrainement plutôt hardcore, mais au moins, cela marchait.

Plusieurs branches coupées plus tard, l'exploratrice revint à l'endroit de son petit feu, situé quelques mètres plus loin. Cette fois ci, la jeune fille utilisa la lame pour affuter les branches, afin d'en faire des branches bien droites, qu'elle relia par le bout via sécrétion. Ecartant chacune des branches à la même distance à peu près, cela faisait un cercle. La base de sa cabane de forêt était prête. Maintenant, il fallait juste construire les murs. Et pour ça, la jeune exploratrice avait encore d'autres branches et des feuilles. Un alliage feuille-terre qui tiendrait face aux vents. Il suffisait juste de laisser les différentes branches et feuilles tenir, puis de consolider le tout avec de la terre humide. Cela prendrait juste beaucoup, beaucoup de feuilles. Et beaucoup, beaucoup de temps. Suffisamment de temps pour que la jeune exploratrice retourne voir comment s'était sorti le marteau et la distraction face au manche. Avec un peu de chance, la bataille serait terminée? Non, des chocs se firent toujours entendre.

Retour à Bricorama:

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Alors, Dresseuse, sympa ce week-end bricolage ?


 

Oh. Oh non. Le faux manche de contrefaçon Luan-Zhenienne avait répliqué. Drame drame que tout cela, la force inarrêtable du marteau ne semblait pas suffisante pour bloquer le manche apparu. Preuve en est qu'il avait à son tour tenté de s'agripper à la distraction, comme pour faire une nouvelle hache. Une copie de la sainte trinité. Du moins, deux parties de la sainte trinité. Les deux avaient une grande ressemblance. Sauf que cette hache n'était pas une vraie hache. Elle n'avait pas les mêmes caractéristiques. Elle n'avait pas ce tranchant dans son regard. Elle avait plutôt un regard vitreux et une teinte violette. Une teinte comme si elle était... Empoisonnée. Voilà pourquoi ce n'était pas la sainte hache. Car il n'y avait aucune sainteté là dedans. Le poison, ça a beau être bio, c'est pas vraiment saint. C'était même plutôt l'inverse : Une arme qui empoisonne, un outil qui rend son porteur malade, ce n'était pas une arme sainte, c'était une arme maudite! Une arme avec une malédiction qu'il fallait donc absolument détruire aussi tôt que possible! Surtout s'il était possible de confondre les deux!

C'est donc avec une nouvelle détermination dans le regard que... L'exploratrice s'était remise à construire ses murs. A tresser ses branches. A tresser les feuilles, et à les consolider avec de la glaise et de la terre meuble. Parce que le plus tôt cet abri, ce temple aura été réalisé, le plus tôt l'arme maudite sera enterrée et protégée. Le plus tôt son influence disparaîtra de la Forêt des Ombrages. C'était une mission sainte qu'elle seule pouvait réaliser. Elle n'avait pas beaucoup de temps, la montre jouait contre elle. Mais il fallait qu'elle le fasse. Il fallait qu'elle protège ce monde, et pour cela, il fallait tresser des branches ensemble. Le résultat avait l'air plutôt satisfaisant, et ainsi, la jeune exploratrice posa ses murs sur l'armature à huit branches qu'elle avait déjà réalisé. Avec un léger décalage entre les murs afin de créer une entrée (qui pouvait aussi servir de sortie). Puis il lui suffisait, à l'aide de la lame de la hache, d'attacher ces murs à l'armature. Et de sécher tout cela afin que cela tienne. Bon, le résultat ne payait pas vraiment de mine. Mais cela semblait tenir. Ce qui était le plus important. Elle avait désormais une hutte sans toit. Comment faire ce toit? C'était une question de la plus grande importance, car l'arme maudite allait bientôt finir de prendre sa forme finale...

Pose des murs!:

Et la dernière tornade avait fini de sécher les murs. Au centre de cette cabane sans toit, il ne restait plus qu'un manche inerte et une fausse lame qui avait servi de distraction. Cependant, il y avait quelque chose d'étrange dans le regard de la lame. Comme si l'attaque venait de purger... Ah non, la lame vient de recracher du poison. Bon. Tant pis. La distraction n'était pas encore purifiée de sa malédiction. Cependant, il fallait tester quelque chose. Trainer la fausse trinité à deux éléments au centre du temple qu'ils étaient en train d'ériger. Puis prier. Prier, afin de sceller le mal à tout jamais. Et c'est au terme de la prière que la lumière sainte illumina à nouveau le monde. De deux endroits en même temps. La fausse lame entrait en résonance avec la vraie lame. La distraction se synchronisait avec la réelle pièce de la trinité. Comme si elle voulait devenir trinité à son tour. Comme si... le monde retournait à sa valeur propre. Que même si ce n'était qu'une contrefaçon, toute existence avait son utilité. Et que, tel un cercle vertueux, chaque élément finit par redevenir saint. C'est ainsi que la vraie lame était devenue trois pointes, et que la fausse lame de hache était devenue une nouvelle tête de marteau. Non, une minute. Cette forme... Ce n'était pas une tête de marteau d'Odin. C'était une tête de pioche.

Malédiction que celle de devenir une tête de pioche. Avec une tête de pioche, il était bien plus difficile d'enfoncer les clous. Cela avait plus tendance au contraire à faire des trous, qu'il faudrait ensuite colmater avec des planche et des clous. Mais comme la pioche ne peut toujours pas planter de clous et fait des trous à la place, il faudrait encore plus de planches et de clous ! C'était un autre problème sans fin, un cycle éternel de damnation ! C'est pourquoi il fallait à tout prix finir le temple afin de purger cette malédiction. Et pour finir ce temple, il fallait poser un toit. Ce qui impliquait trouver encore plein de branches et de feuilles pour le poser. Et trouver des gardes pour le temple. Puis poser des pièges. Plein de pièges pour que les aventuriers n'ouvrent pas par mégarde la salle scellée pour laisser échapper la malédiction. Ce que ferait toute exploratrice, en somme. Ce qui veut dire qu'elle savait mieux que quiconque où poser ses pièges. Mais d'abord, un toit. Un toit pour protéger de la pluie. Un petit dome en feuilles qui recouvrirait le tout. Une multitude de branches et de feuilles scellées par de la terre et des Sécrétions.

Il était temps de mettre en place le toit.

Recrutement des gardes du temple:

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Jamais deux sans trois, Dresseuse, mais cette fois-ci c'est la bonne !

Il s'agissait maintenant de mettre le toit en place. Pour cela, l'exploratrice avait commencé à tresser de la soie de Sécrétion. Un filin qui était relativement long, tiré sur un arbre, avant de reculer autant que possible. Cela faisait une corde qui faisait quelques dizaines de mètres. Suffisant en tout cas pour prendre le toit construit par le centre, l'attacher, puis prendre la corde et l'attacher à un arbre, assez haut. Puis l'attacher à un autre arbre, toujours aussi haut, de sorte que la ligne entre les deux arbres passe au dessus du temple nouvellement construit. En soulevant le tout, le toit était positionné grâce à la lame qui s'était laissée pousser des ailes. Sans redbull. Certes, ce n'était pas facile de manipuler quelque chose d'aussi fragile quand ce qu'on a est des pointes sans faire de trous dans le toit. Mais en maniant avec précaution, le toit était mis pile au dessus de la cabane temple. Il suffisait maintenant de donner un peu de mou à la corde, doucement, afin de laisser naturellement descendre le toit sur son emplacement. Doucement. Doucement. Il ne fallait surtout pas que le tout s'effondre. Doucement. Doucement. Et... Voilà, c'était posé. Ca tient. Ca tient. Ca ne tient p... Ca tient.

L'exploratrice tomba sur ses fesses, assise à contempler son oeuvre. Franchement, ça ne payait certes pas de mine. Mais le temple était réalisé. Du moins, ça ressemblait vachement plus à un tipi qu'à un temple. Mais l'exploratrice n'avait pas vraiment de quoi faire autre chose. Du moins, sans que cela ne s'effondre royalement. Il fallait désormais solidifier le tout. Protéger le tout. Recouvrir les murs d'une fine couche de sécrétion afin que l'eau s'écoule. Et puis, ça faisait un temple blanc. C'est quand même plus joli, plus saint, d'avoir un temple blanc plutôt que marron-verdatre. Et quand on n'avait pas de marbre ou de granite blanc pour faire les murs, on utilise un papier peint en sécrétion. Qui avait l'avantage d'être relativement imperméable. Bon, ça ne tiendra absolument pas la mousson ou une attaque aquatique d'un pokémon. Mais l'essentiel était tout de même là. Si une personne ne faisait pas de bruit, elle aurait un endroit pour dormir pour la nuit.

C'est donc avec joie que l'exploratrice regarda son oeuvre... Avant de se rendre compte qu'après un faux manche, une fausse lame était apparue. Certes, elle était encore dans son stade initial. Mais la lame aussi se multipliait. La course contre la montre n'était pas encore terminée...

Achèvement du temple!:

Le temple en lui même tenait. Cependant, le travail n'était pas encore terminé. Agrippant le manche du marteau d'Odin, l'exploratrice l'utilisa pour creuser. Il fallait créer un chemin, des douves autour du temple. Des douves d'une profondeur moyenne d'une dizaine de centimètres suffisait. C'est sur, s'il y avait un siège, dix pauvres centimètres ne suffiraient pas à noyer un assiégeant. Cependant, le but de ces douves était surtout, en cas de pluie, l'évacuation d'eau. Car si l'eau stagnait, la terre autour du temple pourrait devenir meuble, et de ce fait, les différents cordages et murs s'éroderaient peu à peu. Alors qu'avec des douves creusées autour du temple, l'eau s'écoulerait naturellement, laissant ce qu'il y a à l'intérieur au sec. C'est pourquoi il fallait creuser tout autour. L'exploratrice commençait à creuser dans le sens des aiguilles d'une montre, la lame du Marteau d'Odin creusait dans le sens inverse avec ses pics. Comme ça, les deux ne se gêneraient pas lors de leurs actions respectives. Du moins au début. Parce que, mine de rien, très vite, les deux finirent par se rejoindre de l'autre côté du temple... La jeune demoiselle n'avait malheureusement pas pensé jusque là.

La petite rigole était creusée. L'écoulement semblait être bon. Il ne restait plus qu'à tester. Cependant, l'exploratrice ne pouvait pas générer de la pluie. Du moins, pas sans une danse amérindienne. Et il était hors de question de rendre ce topic censuré, parce que cela attirerait l'attention sur le temple. Les gens se demanderaient pourquoi le temple serait censuré. Et viendraient, par curiosité, voir l'arme maudite. Ce qui rendrait ce temple totalement ineffectif. Oui, l'exploratrice avait totalement oublié que la construction du temple était, à la base, pour pouvoir aider les gens à se réfugier, et donc, à être utilisé. Peut-être qu'il faudrait séparer le temple en deux parties, une à être utilisée et une à rester secrète? Avec un bouton secret. Sauf qu'elle n'avait pas prévu ce cas à la construction. Tant pis. Il faudrait faire avec. Du moins... Il faudrait convaincre les témoins de tourner les yeux. Et quoi de mieux pour leur faire détourner le regard que de les faire tourner tout court?

Corruption des gardes!:

Et là, la lumière se fit. Une lumière vive, jaune, éclairant les ténèbres dans lequel cette forêt était plongée. Une lumière qui n'avait absolument rien de saint, si ce n'est la cuisson à laquelle on demandait son morceau de viande. Une lumière qui attira le regard de l'exploratrice, tel un piège sur lequel elle était tombée. Une énergie totalement destructrice, capable de mettre à genoux quiconque tenterait de s'approcher du temple maudit. Ce qui en ferait un bon garde. Ce qui en ferait une bonne pâte feuilletée aussi. Mais là n'était pas la question. La question portait plutôt sur la survie de la fausse lame. Généralement, une tête de pioche conduit bien l'électricité. Mais là, la tête de pioche semblait se faire totalement griller. A pulser de l'électricité statique en continu. Il fallait mettre la pioche sur l'autel. Et prier. L'exploratrice savait que ce genre d'artefacts dépendait surtout de la volonté des dieux et de quand est-ce qu'ils avaient envie de s'intéresser aux pauvres mortels. C'est ainsi qu'au centre du temple, la jeune demoiselle traçait des symboles kabbalistiques telles qu'elle en avait vu dans des ruines américaines. Un cercle concentrique parsemé de runes en kanji. Avec des pentagrammes coupés. Et des lunes. Et des fleurs. Et des rouleaux de papier toilettes. Wait, qu'est-ce qu'elle devait tracer déjà? Pas grave, si ça attire l'attention du mauvais dieu, du moment qu'elle en attirait un, elle verrait les petites lignes du contrat plus tard.

L'énergie accumulée ne semblait pas partir. La tête de pioche restait électrisée et dégageait en continu de la lumière jaune. Etrangement, les tracés qu'elle avait fait sur le sol avec l'aide de la lame du Marteau d'Odin semblaient, eux aussi, s'illuminer. Quelque chose se passait? Ah non, c'était de simples reflets de la fausse lame, qui maintenant ne brillait plus jaune, mais d'un blanc éclatant. La fausse lame se purifiait. La tête de pioche perdait sa malédiction! Une lumière cette fois sainte qui se dégageait du centre du temple, tandis que le pokémon semblait s'élever dans les airs. La tête de pioche changeait de forme. Devenant une puissance éclatante. Et un flash se fit, aveuglant le monde présent. La tête de pioche avait, comme la lame du marteau, des ailes. Les dieux ont purifié la fausse trinité et donné leurs attributs à la contrefaçon. C'est à dire... Une plus grande faiblesse à l'électricité. Comme quoi, il fallait vraiment faire attention aux cercles que l'on trace, sinon, on peut tomber sur de mauvaises surprises comme celle là...

Délivrance de la malédiction!: