Les aventuriers de l'équipe perdue

Il était temps d'explorer. Et pour cela, l'apprentie était prête. Cependant, malgré les apparences, il ne s'agissait pas de l'apprentie exploratrice, qui s'apprêtait à faire son métier. Non, à cet instant, la personne qui partait à l'aventure était l'apprentie archéologue. La différence? L'exploration, cette fois-ci, se ferait en intérieur. Parmi la première couche des strates des ruines de la ville de Tokyo, se trouvaient des reliques aux pouvoirs incommensurables, qu'il fallait à tout prix récupérer afin de le confier à un musée, là où il pourra être protégé et ne jamais servir les causes des groupes terroristes. Du moins, c'était le pitch qu'on lui avait fourni pour le début de ses études d'archéologie. Ce qui l'avait convaincue assez rapidement : On entre dans des bâtiments anciens, on évite toute sortes de pièges parfois mortels, on tente de comprendre les modes de vie des autochtones qui y séjournaient et on rentre avec une relique dans la poche qui permettait d'expliquer la thèse sur lesdits autochtones. Simple, en théorie, non? Ainsi, avec un fedora brun sur la tête et un fouet à la ceinture, l'apprentie archéologue était prête à entrer dans les ruines de Tokyo.

Du moins, en théorie. Parce que, techniquement, il y avait beaucoup de gardes à l'entrée des ruines. Des gardes avec l'uniforme de Sunrise, qui devaient à la fois empêcher les gens de rentrer sans autorisation, et en même temps empêcher les différents pokémons de sortir de la zone. Certes, il était très facile d'obtenir une autorisation. Montrer son SIS avec des pokémons enregistrés dessus suffisait. Cependant, ce n'était pas ce que ferait l'apprentie archéologue. Car rester caché était le meilleur moyen de pouvoir observer les allées et venues des différentes équipes, pour pouvoir entrer à l'intérieur. Cela permettrait donc, en théorie, de rencontrer plus de pokémons qui y vivaient, et qui préféraient rester à l'écart des humains de Sunrise. Et donc, pour cela, il fallait faire preuve de furtivité. C'est à dire, légèrement s'accroupir en écartant les mains. Une pose parfaite pour devenir parfaitement invisible, du moins, jusqu'à ce que quelqu'un d'autre la regarde. Oui, les plans n'étaient jamais parfaits, mais c'était ce qui faisait le charme de l'archéologie. Et, malheureusement, l'apprentie se fit très vite repérer... Non pas par un employé Sunrise, heureusement. Mais par deux autochtones...

[Apparition de deux pokémons, s'il vous plait !] [Pas la peine de préciser je suppose, mais topic entièrement premier étage.]

Oups. L'infiltration se passait plutôt mal. A peine entrée par un coin non surveillé que l'apprentie archéologue était tombée sur deux autochtones, qui se baladaient dans le coin sans s'attendre à se faire embusquer par une demoiselle à chapeau. Et maintenant qu'elle était arrivée pile devant eux, il était impossible de faire machine arrière, comme s'ils ne l'avaient pas vu. Deux solutions s'offraient à elle, s'enfuir aussi vite que possible en espérant qu'ils ne la courseraient pas jusqu'au bout du monde, ou au moins jusqu'au bout de son endurance, et les obliger à s'arrêter, les clouant sur place le temps de pouvoir se préparer à fuir. Sauf que voilà, l'apprentie archéologue n'avait malheureusement pas de clous, même si elle avait toujours le Marteau. Ce n'était pas grave. L'important était donc de les arrêter, de faire en sorte qu'ils ne bougent plus. Et... Tant pis si c'est une immobilité éternelle. Avec un petit sourire qui n'annonçait rien de bon, du moins pour eux, la jeune demoiselle dégaina deux pokéballs, et laissa ainsi sortir ses ailes et son manche. Peut-être que combinés, ils feront une hache. A voir, plus tard, lorsque les deux auront fini leur combat. Car ce genre d'action ne s'improvisait pas vraiment en combat...

Un regard. C'était ce qu'il fallait pour le mat pour figer les adversaires. Parce que, sous le regard du mât, peu de gens osaient bouger. Sous peine de... Sous peine de quelque chose, la jeune demoiselle ne savait pas vraiment quoi pour l'instant. Tout ce qu'elle savait, c'était que les deux pokémons en face ne devraient pas bouger. Le seul ennui avec tout cela, c'était que le manque de mobilité d'en face ne pouvait être placé que sur une seule personne. Après tout, le manche avait beau avoir deux yeux, il était difficile de les laisser sur les deux personnes en même temps. Excepté avec un strabisme fortement prononcé, qui malheureusement causerait bien plus de problèmes que d'avantages. Heureusement que son camarade était là, pour aussi fixer son adversaire, le temps que celui-ci se rende compte qu'il était complètement arrosé de poussière. En espérant que cela suffise à lui dire de ne pas bouger. L'apprentie archéologue les avait à l'oeil tous les deux.

Vous êtes en état d'arrestation!:

Il semblerait que la méthode du regard ne soit pas si effective. En effet, le Miaouss avait sauté sur l'occasion pour sauter sur le pirate imaginairement alcoolique. Le lacérant de plusieurs coups de griffe, qui piquaient tout de même pas mal. Cependant, le regard d'acier du mât avait fini par stopper la tentative de son adversaire. Il ne faudrait pas que l'alcoolique reprenne des coups comme celui là, sinon, qui sait ce qui allait lui arriver. Et pendant ce temps là, l'autre autochtone était figé sur place. Comme s'il voyait l'essence même de la beauté. Comme s'il était sous l'emprise d'un artefact légendaire. Et c'est précisément la raison pour laquelle l'apprentie archéologue explorait ces ruines. Il était donc évident qu'il détenait des informations. Tout le monde détient toujours des informations. A l'apprentie donc de démêler le vrai du faux, et à savoir si ces informations étaient justes ou non, utiles ou non, et pertinentes ou non. Et pour cela... Il fallait que l'autochtone puisse parler. Parce que, à cet instant, il ne semblait même plus respirer. Oups.

Vite. Il fallait lui apporter de l'air. Et c'est précisément ce que l'alcoolique fit, lui apportant une très grande bouffée d'air frais. Qui tournait légèrement, d'ailleurs. Suffisamment pour que le pokémon en face se prenne pour des vêtements dans une machine à laver. Ce qui était normalement largement suffisant pour déboucher des sinus. Et à côté, son camarade lacérateur devait être retenu, de gré ou de force. Et pour le retenir, rien de plus simple, la coopération du mât était nécessaire. Ou plutôt, dans ces cas là, du manche. Car ce manche pouvait s'agripper à la queue du résidentiel à griffes. Et ainsi, le maintenir avec lui, jusqu'à ce que ce dernier s'échappe de son emprise, mais l'emprise du manche était indéniable. En effet, il faudrait beaucoup de force pour déloger le manche de son adversaire... Et ainsi faire une nouvelle fusion. Et donc, un nouvel artefact légendaire, que personne d'autre n'aurait.

Le début d'une nouvelle légende!:

Maintenant que le plus dur était fait, il s'agissait maintenant de convaincre les autochtones de parler. La barrière du langage n'était pas vraiment un obstacle pour les personnes les plus obstinées. Cependant, elle pouvait tout de même présenter un challenge acceptable pour une apprentie. Qui certes a été détective. Cependant, elle n'avait pas eu le temps durant son stage de pouvoir mener un interrogatoire. Il fallait donc improviser sur le tas. Et qui dit improvisation, dit inspiration. Car la méthode pour interroger n'était pas une méthode conventionnelle. Puisqu'elle n'avait pas pris de livres pour pouvoir lire la convention de toute façon. C'est pourquoi le plus simple était d'entrer dans la tête de l'interrogé. Non pas littéralement, l'apprentie archéologue savait qu'elle était beaucoup trop grande pour cela, même s'il pouvait y avoir éventuellement de la place. Non, il fallait qu'elle entre dans sa tête de manière psychique. Lui poser des questions afin que les réponses viennent au devant de son esprit, pour pouvoir ensuite les lui arracher psychiquement. Afin qu'il ne se souvienne pas de ce qu'il aurait pu répondre. Et c'est pourquoi la jeune demoiselle commença son interrogatoire par la question que tout le monde se posait,

"Où est l'pognon!"

Un certain doute semblait envahir l'autochtone qui ne savait pas vraiment quoi répondre à cette question. Après tout, le domaine portait sur l'archéologie. Sauter ainsi du machoc au Miaouss n'était pas une bonne idée. Cependant, de drôles de flux commençaient donc à apparaître dans le cerveau de l'interrogé, flux que l'alcoolique s'empressa de dévorer, en se posant sur sa tête. Il semblait qu'il était délicieux, que ses pensées confuses apportaient une touche de mystère au goût total. Enfin, quelque chose du genre, l'apprentie archéologue n'était pas télépathe. Et heureusement pour tout le monde. L'interrogatoire se poursuivit donc, avec des questions qui semblaient devenir de plus en plus métaphysiques, de plus en plus philosophiques, et ce n'est que lorsque l'autochtone était devenu hésitant face à cette avalanche de questions dont il n'avait pas la bonne réponse, simplement parce qu'il n'y avait pas de bonnes réponses, que l'apprentie Archéologue lui demanda l'emplacement des reliques. Quitte à le soudoyer avec une baballe.

Interrogatoire musclé.:

Il semblerait que le premier local n'était pas si difficile à convaincre. Une fois toutes les informations nécessaires extraites (y compris comment faire un délicieux smoothie au café), l'apprentie archéologue n'avait plus besoin de l'individu en face d'elle. Et c'est pourquoi, sans remords, l'apprentie remercia l'autochtone d'une balle en plein coeur. Peut-être penserez-vous que l'apprentie elle même était sans coeur. Cependant, il ne fallait pas oublier que les archéologues étaient parfois mal vus, comme étant des pilleurs de tombes. Et ce n'était pas vrai. Elle même préférait augmenter le nombre de tombes plutôt que de les vider et d'en laisser moins aux explorateurs suivants. D'où la raison pour laquelle la jeune demoiselle avait fait disparaître le témoin. Comme ça, encore plus de boulot pour le prochain qui y arrivera. Récupérant la balle qui ainsi avait percuté l'autochtone, l'apprentie archéologue émit une prière pour l'âme de cet innocent, dont le seul reproche était d'avoir été là au mauvais endroit au mauvais moment. Puisse-t-il vivre des jours meilleurs, là où il se trouve actuellement, à l'intérieur de sa pokéball.

Cependant, l'altercation actuelle n'était pas terminée. Parce que l'apprentie archéologue avait beau avoir interrogé l'un des autochtones, l'autre était toujours présent. Bien que servant de jouet pour dents de serpent plutôt que d'informateur potentiel. Il s'agissait malheureusement pour lui d'un autre témoin. Qui risquait à tout moment d'alerter les gardes de sunrise. Un témoin donc qu'il fallait faire taire de toute urgence. Prenant le mât par la queue, l'apprentie archéologue déploya son pokémon tel un fouet, frappant le témoin afin de le lier au mât. Et une fois que la prise fut effectuée, l'apprentie archéologue l'ensevelit sous les soies de l'alcoolique. Cherchant ainsi à l'étouffer, pour que plus aucun bruit n'en sorte. Les cris commencèrent donc à cesser, petit à petit, l'intensité diminuait. Et lorsqu'il n'y avait plus de son, la jeune demoiselle abrégea ses souffrances. De la manière la plus cruelle qu'il soit. Sans pitié, d'une autre balle dans la tête.

Sans pitié!:

Lorsque la balle arrêta de bouger, l'apprentie archéologue la ramassa. Il n'y avait plus de témoins qui étaient prêts à trahir sa cause. Bien au contraire, le monde entier était désormais de son côté. Ce qui signifiait qu'elle avait désormais une chance de pouvoir explorer ces ruines tranquillement. Du moins jusqu'à la prochaine rencontre. Et des ruines, il y en avait. Des squelettes d'acier gigantesques, qui ne demandaient qu'à être vidés de leur substance archéologique. Des restes fossilisés de technologie qui ont servi à élaborer ce qui aujourd'hui est donné en tant que SIS. Des reliquats de l'ancien temps qui démontraient la fierté et la puissance d'une époque révolue. Et le premier temple dans lequel l'apprentie archéologue entra était un amas de pierre et d'acier. Une construction qui regorgeait de pièges, d'aventures et d'espoirs qui donneraient peut-être de nouveaux rêves à la communauté actuelle. Et c'est pourquoi la jeune demoiselle entra dans le bâtiment discrètement. C'est à dire, légèrement accroupie avec ses mains parallèles au sol. Il parait que cette posture permettait de devenir totalement invisible jusqu'à ce qu'on la regarde. Ce qui lui permettrait donc d'explorer à loisir.

Avec son SIS en guise de lampe torche (elle avait bien essayé de prendre son Marteau en guise de lampe, mais ce n'était pas une idée très brillante), l'apprentie archéologue regarda les motifs au sol. Une ancienne mosaique se dessinait avec différents motifs n'ayant pas tous survécu au passage du temps et des pokémons. Cependant, les restes pouvaient encore être analysés. Et analyse se fit, voyant très précisément que les pierres qui avaient servi à créer le sol étaient faites de deux couleurs. Un gris plutôt clair, peut-être était-il blanc à l'époque. Et un gris bien plus sombre, correspondant éventuellement à un noir ou à un bleu très foncé, mais désormais délavé. En analysant ces pierres, l'apprentie pouvait déterminer que les couleurs suivaient un ordre extrêmement précis. A savoir, les pierres étaient assemblées dans un quadrillage carré, avec une pierre noire suivie de quatre pierres blanches avant une nouvelle pierre noire, et ce dans les quatre directions. Et toutes les zones non touchées par cet alignement étaient des pierres blanches elles aussi. Il s'agissait probablement d'un code. D'un algorithme secret, d'un message caché. Un code qu'elle seule était en mesure de découvrir. Si bien qu'elle ne découvrit pas qu'elle n'était pas seule...

[Apparition de deux pokémons sauvages s'il vous plait !]

Un. Deux. Trois. Quatre. Noir. Un. Deux. Trois. Quatre. Noir. Les différentes dalles semblaient à peine suffisamment larges pour y poser un seul pied. Ce qui signifiait qu'il fallait un petit saut pour pouvoir atteindre la plate-forme noire suivante. Parce que l'apprentie archéologue en était persuadée : Rien de bien n'arriverait si elle touchait une dalle blanche. Un piège qui serait probablement déclenché sur pression sur une dalle blanche. Et c'est pourquoi l'apprentie faisait extrêmement attention à chacun de ses pas. Un saut. Un second. Et... La jeune demoiselle se rendit compte qu'elle tournait en rond. Ce qui était difficile avec des emplacements carrés. Mais elle ne désespérait pas. Son agilité lui permettrait de traverser la salle. Par petits sauts réguliers et contrôlés. Et c'est ainsi qu'elle avançait dans la salle. Calculant l'énergie nécessaire pour le saut suivant, afin d'atterrir sur la dalle noire suivante. Et cette fois ci, ne pas tenter de tourner. Du moins, pas quatre fois dans la même direction quatre fois de suite. Un saut. Un second saut. Et... Zut ! Sur un pied, l'apprentie archéoloque se rendit compte que sur la dalle noire suivante, se trouvaient des ennemis.

Des ennemis qui s'en fichaient royalement des dalles blanches et noires. Le poids de la jeune demoiselle n'étant pas très élevé, il fallait croire que si en face, ils appuyaient aussi sur les blanches, c'est que très probablement, les dalles blanches pouvaient être aussi sécurisées. Du moins, aucun piège ne semblait s'être déclenchés par les gardes des ruines. Ou alors, est-ce qu'ils étaient inconscients de l'erreur qu'ils venaient de faire? Probablement. Il appartenait donc à l'apprentie archéologue de calmer le jeu et d'expliquer aux deux pokémons en face la teneur de leurs erreurs. De leur expliquer les tenants et rudiments de l'archéologie. Et de l'importance capitale des dalles noires de la salle dans lequel ils étaient. Mais comment leur expliquer de façon claire et concise ces différents concepts? La réponse était simple.

Avec délicatesse.

Archéologie 101:

Les explications délicates de l'apprentie archéologue (nécessitant un balai, une balle, une planche de surf et une boite de raviolis) semblaient avoir été suffisamment claires pour que les deux pokémons qui s'étaient montrés soient convaincus par ses dires. L'un d'entre eux semblait même tellement éclairé qu'il était resté auprès de la jeune demoiselle, ou pour être plus précis à l'intérieur de la balle flottante tandis que l'eau semblait avoir nettoyé la poussière environnante. Sauf que l'eau rendit le sol bien plus glissant qu'il ne l'était auparavant. Et c'est la raison pour laquelle, lors de son saut suivant afin d'atteindre le carré noir devant elle, que la jeune demoiselle glissa et tomba sur son arrière-train. Ce qui pouvait sembler être une chute bénigne. Cependant, sa chute s'était faite non pas sur une dalle noire, mais sur un carré blanc. En même temps, si les dalles noires n'étaient à peine que suffisamment larges pour un pied, elles ne l'étaient pas du tout pour quelqu'un d'assis dessus. Ce qui voulait dire que les dalles blanches avaient un poids sur elles. Ce qui voulait dire que les différents mécanismes s'étaient enclenchés. Ce qui ne disait rien de bon.

Ce qui montrait la puissance de l'ancienne civilisation était que les mécanismes étaient parfaitement inaudibles. L'apprentie archéologue avait beau tendre l'oreille et rester à l'affut de ses sens, elle n'entendait absolument aucun bruit, si ce n'est celle de sa propre respiration. Elle ne voyait pas non plus de mécanismes s'activer, de mouvement ou quoi que ce soit. Par l'absence de rochers qui auraient du lui tomber sur la tête, de flèches qui sortiraient des murs ou de fosses qui s'ouvriraient sous ses pieds, l'apprentie archéologue en déduisit qu'il devait probablement s'agir d'un système d'alarme silencieuse, qui montrerait aux ennemis gardant les ruines à quel moment la demoiselle serait vulnérable. Qu'elle serait à leur merci pour une attaque surprise. Ce qui n'allait pas du tout. La discrétion pouvait malheureusement donc être oubliée. Oups. En tendant l'oreille plus précisément, la jeune demoiselle semblait entendre quelques bruits, finalement. Des bruits de pas qui semblaient se rapprocher. Mais elle ne se laisserait pas capturer aussi facilement. Elle était prête à recevoir les gardes du temple, que ce soit avec diplomatie ou avec un canon chargé.

[Apparition de deux nouveaux pokémons sauvages s'il vous plait !]

Les gardes étaient arrivés en courant. Etrangement, ces gardes étaient arrivés de deux directions différentes. Etaient présents un autre autochtone ressemblant à celui qui était convaincu il y a quelques instants. Et voyant son état, il était évident que toute forme de diplomatie qu'il y aurait entre l'autochtone et le groupe de l'apprentie archéologue devront se faire avec leurs poings. Afin de pouvoir démontrer les poings forts et faibles de leurs argumentations respectives. Cependant, laisser les deux sur le terrain n'était pas une si bonne idée. L'argumentation précédente semblait les avoir laissés tous deux fatigués. Il faudrait ainsi une nouvelle équipe afin de démontrer à ces deux gardes à quel point ils appartenaient à un musée. Mais le tout était d'abord de ne pas être arrêté. Et pour cela, il fallait nettoyer ses traces. Nettoyer son passage. Et de ce fait, le faire à grande eau semblait une bonne solution. Quoi de mieux qu'une jolie déferlante pour cela? Certes, cela ne préserverait pas très bien les différentes dalles au sol après cela. Cela appuierait même sur toutes les dalles en même temps. Mais si elle était déjà arrêtée, qu'avait-elle donc à perdre?

Autant donc tout miser et sortir l'arme essentielle de tout bon archéologue qui se respecte, son Magnum. Afin de pouvoir faire un joli tir sur le groupe qui tentait d'approcher. Une visée, et l'apprentie archéologue pouvait sentir l'énergie émaner de l'endroit, ou plutôt, de l'eau présente par la vague précédente. Une eau sainte, ou maudite, elle ne savait plus vraiment si cet endroit avait reçu des onctions ou non. Cependant, elle n'allait pas tarder à le découvrir. En effet, aussi tôt que le groupe en face d'elle était à portée, l'apprentie archéologue appuya sur la détente. Une vague énorme emporta ainsi les différents autochtones qui tentaient de défendre leur territoire. Nul doute que cela ne suffirait pas à les mettre hors jeu. Cependant, c'était un premier pas nécessaire et suffisant. Du moins, pour les arrêter, physiquement, afin d'avoir un petit espace de temps pour ajuster sa visée, et de pouvoir ainsi les accueillir d'une balle dans la tête.

Nouveau groupe, même tactique...:

Le seul problème avec le garde et le nouvel assistant de l'apprentie archéologue, c'est qu'ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Certes, les deux étaient pratiquement des jumeaux. Mais cela voulait dire que l'un d'entre eux était le jumeau maléfique. Mais lequel? Une erreur pourrait être grave, car l'apprentie archéologue pourrait être trahie. C'est pourquoi il ne fallait pas prendre de risques. Tout risque pris était une chance supplémentaire pour l'expédition archéologique d'atteindre une fin funeste. C'est pour cette raison d'ailleurs que la jeune demoiselle avait cherché à éviter toutes les dalles blanches. Mais donc, comment faire pour séparer les deux jumeaux afin de savoir lequel était celui de l'archéologue? La réponse la plus simple serait de poser une question, une seule et unique question à laquelle l'imposteur ne pourrait pas répondre, mais où l'assistant saurait exceller dans sa réponse. Cependant, un détail avec cette réponse la rendait caduque : la jeune demoiselle ne connaissait absolument pas son nouvel apprenti. Impossible donc de passer par une épreuve de mémoire pour faire la différence.

C'est pourquoi la jeune demoiselle appliqua une toute autre tactique. Un raisonnement pourtant simple : Si les deux étaient touchés, cela voudrait dire qu'elle toucherait forcément le jumeau maléfique. Et tant pis donc pour l'autre jumeau innocent assistant de l'apprentie. De toute façon, sa mutuelle étudiante couvrirait les frais, et si il n'en avait pas, ce serait tant pis pour lui. Il n'avait qu'à tenir ses papiers à jour de toute façon. C'est pour cette raison que l'apprentie archéologue tira de son Magnum une vague gigantesque emportant les deux jumeaux, gardes et assistants, et que le pauvre n'était qu'un dommage collatéral. Il n'avait qu'à mieux latéraliser le fait qu'il avait un jumeau. Maléfique. A voir si ledit jumeau maléfique était plus maléfique que l'apprentie archéologue, cela n'était pas sur. Tout ce qui était sur, en revanche, était le combat fratricide auquel les deux jumeaux n'allaient pas tarder à se livrer, dans le sang et le métal... Et par un tir du Magnum. En espérant qu'elle ait touché le bon. Ou plutôt, en espérant qu'elle ait touché le mauvais jumeau. Enfin, mauvais dans le sens... Oh et puis zut.

Lutte pour le Miaouss véritable!:

Une fois l'un des deux Miaouss au sol, l'apprentie archéologue sortit la pokéball de l'assistant. Un trait rouge toucha donc le Miaouss au sol... Et le laissa au sol. Inerte. Et toujours présent. Ce qui signifiait que l'assistant, qui regarda l'apprentie d'un regard noir par son manque de confiance, était le vainqueur du combat fratricide. Yay! Tirant donc un nouveau trait rouge pour rappeler l'assistant (et cette fois ci, le bon) dans sa pokéball, la jeune demoiselle pouvait de nouveau reprendre son chemin. En sautillant. A cloche-pied. Après tout, il fallait toujours éviter de toucher les dalles blanches. Ce n'était pas parce que l'alerte était déjà sonnée qu'il fallait continuer de sonner l'alerte. Si ça se trouve, les gardes pensaient que deux gardes suffisaient à éliminer la menace ou à confirmer qu'il s'agissait d'une fausse alerte. Réappuyer sur les dalles pouvaient leur faire croire le contraire et les ramener de nouveau vers la jeune demoiselle, qui ne pouvait se permettre un nouvel affrontement. Du moins, pas tout de suite. Car tout de suite, la moitié de son équipe était dans les choux. Ce qui n'aidait pas réellement. Le niveau nécessaire à la survie dans ces ruines, il semblerait que l'apprentie archéologue l'avait à peine atteint. Et elle n'avait même pas encore exploré la moitié de l'endroit!

Il fallait donc faire preuve de minutie. Calculer correctement les itinéraires. Et passer dans le bâtiment suivant. Cela faisait du bien aux jambes de ne plus avoir à sauter sur un pied. Et ils n'allaient tout de même pas être sadiques au point de remettre deux fois le même piège, si? Surtout que rien n'indiquait que le bâtiment gauche et droite n'étaient qu'un seul et même bâtiment... Cherchant donc de nouvelles reliques, et à l'affut d'éventuels pièges, la jeune demoiselle ne remarqua pas un détail pourtant crucial et facile à voir si elle avait les yeux au niveau normal et non du sol. C'était qu'elle n'était pas seule. Les gardes semblaient avoir rappelé des renforts, du fait qu'ils ne sont pas rentrés à leur poste suffisamment tôt. Et malheureusement pour elle, l'apprentie archéologue n'était pas une apprentie garde. Ce qui faisait qu'elle ne pouvait pas bluffer son chemin et faire croire à une fonction qui lui laisserait le passage. Enfin, si, elle pouvait toujours tenter, mais ses résultats ne seraient guère satisfaisants... Un peu de diplomatie s'avérait donc nécessaire pour pouvoir continuer son chemin et son exploration.

[Apparition de deux pokémons sauvages, please !]

Plus le temps passait, et plus les ennemis étaient nombreux. Telle une horde de zombies affamés ne cherchant que la cervelle de la jeune demoiselle (même si on pouvait fortement douter qu'ils en trouvent), les gardes locaux affluaient, étant de plus en plus nombreux. Il serait probablement difficile de contenir toute cette agitation seule. Fort heureusement, l'apprentie archéologue n'était pas seule. Affublée de nombreux assistants, le nombre ne la dérangeait pas. Cependant, ce qui l'inquiétait était plutôt la fatigue. Elle n'avait pas pu explorer beaucoup de zones, juste une, et voilà son équipe à moitié à bout de souffle. Il s'agissait d'une épreuve difficile, il était compliqué d'affronter hordes et hordes d'ennemis et de pièges en tout genres continuellement, sans une pause pourtant bien méritée. La négociation était en cours. Il fallait faire preuve de beaucoup de retenue et de sang froid pour que la discussion ne tourne pas au bain de sang, que ce soit du côté de l'archéologue ou du côté des archéologués. Et ainsi, manier les mots avec délicatesse.

Expliquant ses méthodes, l'apprentie archéologue regrettait légèrement ses salles de classes où un tableau blanc pouvait servir de façade pour rétroprojecteur. Là, elle n'avait pas de graphique qu'elle pouvait générer dans une vidéoprojection. La seule chose dont elle était capable est d'expliquer aux deux gardes qu'elle était innocente, qu'elle ne comptait pas rester au même endroit dans leur territoire très longtemps. En effet, ce qu'elle avait oublié de dire était qu'elle comptait explorer l'endroit en long, en large et de travers, et si elle ne passe pas deux fois par le même endroit, c'est qu'elle aura honoré la parole de ne pas rester au même endroit très longtemps. Un plan machiavélique, mais qui nécessitait que personne ne la suive, garde ou non. Or, cela semblait être le plan des deux locaux qui lui barraient le chemin. Autant donc y aller avec subtilité, et laisser leur attention chuter. Pour pouvoir frapper au dernier moment. C'est pourquoi, sans gestes brusques, la demoiselle sortit son Magnum de sa ceinture. Sauf qu'au tout dernier moment, au lieu de rendre l'arme de manière pacifiste, l'apprentie archéologue tira un jet d'eau sur l'un des gardes. Il était temps de courir.

A l'assaut !:

L'apprentie archéologue avait beau tirer de toutes ses forces. Bien que la force n'apporte absolument rien aux dégâts d'un tir. Les éléments en face semblaient suffisamment déchaînés pour ne pas craindre la demoiselle et ne pas s'arrêter. La preuve en était, l'un des autochtones s'était jeté toutes dents devant sur l'apprentie, et ce n'est qu'un réflexe qui lui avait permis d'éviter le choc, en mettant son Magnum en bouclier. L'ennui, c'est que par cette action, c'était son arme qui avait pris cher. Et qui semblait désormais inconscient, incapable de tirer la moindre goutte d'eau. Comment pouvait-elle arrêter ces gardes sans dissuasion aquatique? La réponse était simple. Avec délicatesse. Une frappe calculée, correctement ajustée, qui fit voler au loin le rongeur qui avait osé s'en prendre à son arme aquatique. Et vu le vol plané qu'il venait de faire, il ne risquait pas vraiment de revenir de si tôt. Cependant, ce n'était pas le seul problème que la jeune demoiselle avait. Il y en avait un autre, un autre garde alerté par l'alarme, qui lui en revanche était encore frais, quoiqu'un peu trempé par les assauts précédents. Comment donc le convaincre de détourner les yeux?

Avec une partie de poker, bien sur. Les locaux aimaient généralement jouer aux cartes, et c'était un passe-temps favori de l'un des assistants de l'apprentie archéologue. Fin limier qu'il était, le voilà avec son jeu de soixante-treize cartes (quand on a six as et sept rois, cela monte assez vite en nombre). Cependant, même si la mise initiale ne semblait pas suffisante, afin d'attirer l'autochtone pour qu'il ne se couche pas, ce dernier semblait suspecter quelque chose. Peut-être était-ce l'ombre de l'assistant, qui ne semblait pas en phase avec son propriétaire. Peut-être était-ce le fait d'être soudainement pris dans un german suplex par dessus la troisième corde. Ou peut-être était-ce l'apprentie archéologue elle même, soupirant en secouant sa tête, là pour venger son arme qui ne tirait plus, mais qui était tout de même prête à lui coller une balle entre les deux yeux. Même sans son magnum. Ce qui ruinait un peu la partie de cartes, mais en même temps, qu'espérait-il gagner avec cinq as de coeurs?

Poker face!: