The Blackout

25 juillet, 19h48

Alors que vous vaquez à vos occupations ordinaires - dresser un pokemon, en attrapper un autre, accomplir votre mission du moment… La machine SIS que vous utilisez émet un bruit désagréable. Et s’éteint. Vous essayez de la rallumer, mais le succès est mitigé : l’affichage est intégralement blanc et émet un bruit douloureux. Si vous prenez la peine de demander à d’autres dresseurs où de vous arrêter, vous réaliserez qu’il s’agit d’une panne générale - générale à quel point, il vous est pour l’instant difficile de le dire.

Sans SIS fonctionnel, impossible de procéder aux actions les plus basiques dont le monde moderne a besoin : payer de l’argent, échanger des pokemons, montrer ses badges numériques, etc. Votre environnement c’est littéralement cassé la figure.

Alors que vous réfléchissez, tentant de trouver une solution à ce chaos qui s’installe, une voix métallique retentit, provenant de votre SIS.

Nous sommes les Veilleurs. Nous sommes la Rébellion. Nous sommes la Révolution. Contre la Sunrise. Contre une entreprise néo-capitaliste qui a assis son emprise sur tous les continents. Nous luttons. La Sunrise ne passera pas.

Un nouveau bzzzt se fait entendre, plus plus rien : plus que du blanc. Il va falloir trouver une solution rapidement : mais laquelle ?

Noah venait d'entrer dans sa chambre d'hôtel à Azul Avore. Après plusieurs jours de marche pendu au dessus du vide, il avait les jambes en compote. L'endroit n'était pas bien grand, disposant du strict nécessaire pour y faire un arrêt. Un petit frigo avec une bouteille d'eau et quelques fruits, des toilettes, une douche et UN LIT. Un lit. Après plusieurs nuit à dormir dans son sac de couchage, ce matelas était un luxe qu'il n'aurait refusé pour rien au monde. Il salivait déjà en s'imaginant s'y faufiler. Mais d'abord, il devait faire les soins de sa petite chauve-souris. Se laissant tomber en tailleur sur le plancher de bois, il sortit son Pokémon de sa Pokéball.

Nosferapti apparu dans les airs, volant immédiatement par pur réflexe. Bien qu'aveugle, son système d'écholocalisation lui donna une image claire et nette de la pièce. Ayant toujours vécu dans une grotte, elle n'avait aucune idée qu'il s'agissait là d'un endroit somme toute banal et destiné à faire dormir son dresseur. Elle battit des ailes en poussant de petits cris, apeurée à l'idée d'être dans un endroit aussi exigu et inconnu, quand une voix maintenant familière l'appela.

- Nosferapti, calme-toi, tout va bien.

En moins d'une seconde, elle repéra Noah, assis au sol, qui lui présentait un bras accueillant. Soulagée, elle ralenti son vol et s'y posa délicatement, si légère que le bras de l'humain ne flancha presque pas. Bien qu'elle ne lui faisait pas encore entièrement confiance, il était pour l'instant son seul repaire. S'en approcher n'était plus un problème, mais elle était toujours tendue lorsque ses mains touchaient ses ailes encore meurtries par le soleil. Mais il l'avait sauvée des enfants qui la harcelaient, et c'est pour cette raison qu'elle avait accepté de le suivre.

- On doit faire tes soins, pose-toi là, demanda doucement le garçon en baissant le bras vers le sol.

La chauve-souris s'exécuta, appréciant le contact de la crème froide sur sa peau encore brûlée. Cela faisait déjà plusieurs jours que ses soins avaient commencé et ils touchaient bientôt à leur fin. La peau de ses ailes, bien qu'encore sensible, se régénérait à vue d'oeil. Alors que l'adolescent ouvrait le tube à l'odeur si particulière, Nosferapti se détendit et se souvint du jour de leur rencontre.
Elle errait comme à son habitude dans les galeries de la montagne surplombant Na'achukan, cherchant un insecte à se mettre sous la dent. Sa chasse l'avait conduite assez près d'une entrée secondaire. Un peu trop à son goût d'ailleurs. Mais la présence des touristes et autres dresseurs obligeait les proies à se déplacer, et les prédateurs avec eux. Bien qu'elle n'eut pas pu voir la lumière se dégageant d'une des entrées de la montagne, elle en sentit parfaitement la chaleur et une alarme résonna dans son cerveau. Ne pas s'approcher. Mais elle n'eut malheureusement pas le temps de faire demi-tour. Trois petits humains apparurent dans son champ de localisation. Nosferapti n'avait jamais vu beaucoup d'humains, restant bien sagement loin des galeries touristiques. Ils étaient bruyants et trop actifs à son goût, cela lui avait toujours fait peur. Elle aurait dû fuir immédiatement, mais le peu de curiosité qui naissait en elle l'avait fait rester une seconde de trop. Elle entendit une voix stridente hurler "un pokémon, un pokémon ! chope le !" et des doigts minuscules se pointer vers elle. En un éclair, elle était prisonnière d'un filet, incapable de battre des ailes. Toujours en hurlant d'excitation, les trois enfants allèrent dans leur village, en banlieue de la ville, montrer leur découverte à quiconque voulait bien la voir. Le calvaire du petit Pokémon dura plusieurs heures durant lesquelles elle fut trimballée en plein soleil, terrifiée et assoiffée. On lui donnait parfois l'illusion de s'évader, pour mieux s'amuser à la capturer ensuite. Son désespoir était tel qu'elle cru mourir plus d'une fois. Mais une dernière fois, les gamins la laissèrent partir, leur filet à la main et riant déjà de leur capture. Elle réunit ses dernières forces et s'envola le plus vite possible en direction de la montagne. Son radar lui permit d'en repérer une entrée et elle s'y engouffra sans réfléchir. C'est là qu'elle fit la rencontre, assez musclée, de Noah et de sa petite troupe.
Depuis, elle ne s'était jamais autant sentie en sécurité et apaisée. Découvrir de nouveaux endroits ne l'intéressait pas vraiment, pas plus que les combats. Mais elle y participait tout de même, se sentant redevable. Et puis ce n'était pas si mal de se sentir forte. Elle voulait simplement profiter du plaisir de ne pas être seule, d'être aimée et aidée. Elle avait une petite famille et même si elle ne s'y sentait pas encore entièrement à l'aise, elle ne doutait pas que Noah ne lui ferait jamais de mal.

Noah finit de faire pénétrer la pommade dans la peau de sa petite chauve-souris. Avec elle, il avait le devoir d'être doux, patient et très calme. Soit tout son inverse habituel. Mais étrangement, cela ne le dérangeait pas. Il appréciait ces petits moments avec sa protégée et cela le changeait du reste de son équipe, bien plus sûre d'elle. Massko n'était pas vraiment tactile et plutôt indépendant, Pachirisu était tout l'inverse et plongeait dans l’extrême et il ne connaissait pas encore assez Racaillou. Mais du peu qu'il avait vu, il se doutait que cette tête dure ne serait pas douce comme un agneau et apeurée comme le Pokémon qu'il avait sauvé. Il découvrait un nouveau penchant dans la vie de dresseur. Celui de prendre soin, d'aider, de soigner. C'était agréable de se sentir utile et pas uniquement d'être un guide lors des combats. Il se sentait un peu père. Un daron un peu idiot et actif, mais qui tenait à sa petite famille. Après une dernière caresse, il rentra Noferapti dans sa Pokéball, prit la douche la plus agréable de sa vie en se lavant les cheveux sans vergogne, enfila un short et se laissa mollement tomber dans le lit, ronronnant de plaisir.

Le lit flancha légèrement sous le poids de l’adolescent. Une fine particule de poussière s'en échappa, venant virevolter dans la pièce avant de se redéposer sur le sol. Il faut dire qu'il n'avait pas pas été lavé depuis bien longtemps, contrairement aux draps verts et blancs qui le recouvraient. Il en avait vu passer, des voyageurs. De toute taille, de tout âge, des propres, des puants. C'était la population d'une petite ville qui lui était grimpé dessus au fil de ses années de bons et loyaux services. Mireille la punaise de lit et l'araignée Gypsie étaient ses deux nouveaux compagnons de chambre, depuis la mord des trois mouches, mangées par Gypsie. Les bestioles se succédaient à ses côtés, tout comme les humains se couchaient sur lui. En l'espace de deux minutes, celui qui l'occupait actuellement s'endormit, ronflant dans un sommeil plus lourd que le sommier.

Le lendemain matin, Noah était frais comme un gardon. Il avait dormi comme un bébé, au point de se réveiller avec un petit filet de bave et s'était habillé en une minute à peine. Le jeune homme était motivé et bouillait d'une grande excitation. Il comptait maintenant se farcir l'arène et ne doutait absolument pas de sa réussite. Contre un champion spécialiste du type vol, Pachirisu et Racaillou allaient être à leur avantage. A deux doigts de dire que cela allait être trop facile, mais ne précipitons pas les choses. Quoiqu'il en soit, cette histoire sera pour une autre fois.
Sur la route vers son heure de gloire, son deuxième badge, la chair de sa chair, le sang de la veine, son SIS émit un étrange son. Et pas le genre de son que tu as envie d'entendre venant d'un appareil électronique. Il le sortit de sa poche d'un geste vif et contempla l'écran blanc avec horreur, s'arrêtant net au milieu d'un passage, provoquant quelques exclamations d'agacement.

- Mais... Mais... Non ?

Il le tapota, légèrement, puis plus fort. Il l'éteignit et le ralluma. Sans grand succès. Son bébé d'amour était décédé. Ou du moins en phase terminale. Mais comment ? Pourquoi venait-il de le quitter, après une relation aussi longue et harmonieuse ?! Comment allait-il survivre sans sa technologie adorée, sans le confort de l'instantané, sans son argent, sans Pokétube, Pokébook (noms non contractuels) et tout ce qui le reliait au monde ?!! C'en était fini de lui. Il était foutu.
Quelques gémissements qui ressemblaient beaucoup aux siens lui firent dresser l'oreille. Beaucoup d'autres personnes regardaient leur appareil avec le même effarement. Hum, le bug ne le concernait pas personnellement. Cela aurait dû le rassurer, mais ce fut tout l'inverse. Si plus PERSONNE n'avait de SIS fonctionnel, comment diable le monde allait-il tourner ? Il faudrait retourner à l'âge de pierre, vendre trois pommes pour obtenir deux patates et réinventer la roue ? Et ce n'est pas dans cette ville perchée à 500 mètres du sol qu'il allait trouver un réparateur. Ou alors il allait être prit d'assaut par des zombies en manque de technologie dont il faisait absolument partie.
Puis une voix métallique sortit de son appareil pas si mort que ça, faisait sursauter en chœur tous les propriétaires d'un SIS dans une chorégraphie magnifiquement exécutée.

Nous sommes les Veilleurs. Nous sommes la Rébellion. Nous sommes la Révolution. Contre la Sunrise. Contre une entreprise néo-capitaliste qui a assis son emprise sur tous les continents. Nous luttons. La Sunrise ne passera pas.

La réaction du jeune homme ne se fit pas attendre. Il prit son SIS bien fermement dans sa main tremblante de surprise et de colère et l'approcha vivement de sa bouche.

- Mais je m'en bas les reins ! Rendez-moi ma vie ou je fais un scandale ! Hurla le jeune homme à son appareil, provoquant quelques regards accusateurs autour de lui.

Monique la fleuriste et vendeuse de baies faisaient partie de ces personnes. Qu'un gamin hurle que son SIS était toute sa vie était une hyperbole insultante pour la commerçante. Cet adolescent n'avait visiblement pas la vingtaine, il n'avait sans doute aucune idée d'à quel point un SIS fonctionnel était vital. Avec lui, Monique encaissait ses clients, faisaient ses comptes, ses courses en ligne, prenait des nouvelles de ses parents restés sur la côte... Vivait, en somme. Sans SIS, son commerce s'arrêtait du jour au lendemain et elle n'avait plus aucun moyen de gagner sa vie. Ni aucun moyen de contacter sa famille. Elle fronça les sourcils et se reconcentra sur ce qu'avait dit son appareil. Qui étaient ces Veilleurs ? Bien sûr que la dépendance du monde envers Sunrise était problématique, mais empêcher les honnêtes citoyens de gagner leur vie n'était pas le meilleur moyen de rallier des gens à leur cause...

Noah n'avait jamais eu aucun soucis avec l'existence et la suprématie de Sunrise. Il était sans doute trop jeune pour se rendre compte du pouvoir monstrueux qu'elle avait sur le monde et ne voyait pas vraiment le problème à dépendre d'un seul organisme pour tous les aspects de sa vie. Cette entreprise lui donnait de l'argent, lui avait offert un Pokémon et assurait sa sécurité et son transport à peu près partout sur la planète. Certes, ses parents avaient travaillé dans cette entreprise -son père y bossait sans doute encore d'ailleurs- mais Noah ne la prenait pas pour coupable des maux de sa famille. L'accident de sa mère était comme son nom l'indique : Un accident. Être ranger avait toujours été dangereux, elle l'avait toujours su. Quant à son père, Sunrise ne lui avait jamais mis un couteau sous la gorge pour abandonner sa famille au profit de son travail.
Bref, en ce qui concerne Sunrise, Noah était un ado des plus banals : Il n'avait aucune idée des rouages plus ou moins sombres qui la composait et était simplement bien content des services qu'elle proposait. Ayant toujours vécu en ville avant son départ, il avait toujours été habitué à la facilité que lui offrait Sunrise, qui était à la fois une banque, un magasin, une nounou, un gps... Mais qu'est-ce que n'était pas Sunrise finalement ?

B.M. « J’pass’rai pas par quat’ ch’min! J’vais droit au but dans c’t’concours amical là » dit alors l’paysan, mains au sol frais, puis fouillant dans un gros plant d'fruits locaux, originaux, affriolant, mûrs, un truc parfait quoi! Tout autour du paysan, la population a un coup fou, ils sont partout. Il y a un individu dans son char qui bois un vin blanc, bio, doux sur un banc, il voit son SIS tout blanc. Toujours au sol, Nat voit son SIS tout blanc aussi. Il y a un truc, ils sont trois à voir qu’ils sont dans la situation. «C’bin du crottin c’machin là, voyons donc qu’la Sunny fait ça à nous! » dit-il dans son jargon natal, là où la Sunny n’a pas mis son joug. « Ils sont tous pourris, nos rois du pays! Abrutis! Avortons ! Cornichons! Couillons! Nous l'jurons! Gang d'idiots! Malfrats! Vils fripons! Malotrus! Malandrin! Gros cons! Gros guignol » dit-il, toujours aussi insatisfait par la situation. Jurons un jour, jurons toujours!

Poing dans l’air, il chanta sa frustration, sa voix portant jurons au loin. «Pourquoi, dit moi pourquoi, pour vrai, dit moi pourquoi, quand j’ai mon SIS, il fut tout blanc, pas tout noir! » Sa chanson fut pour tous. « Mon SIS, mon SIIIIIS! Mon SIS BLANC! SUNNY CA FAIT CACA!. MON SIS TOUT BLAAAANC! » chanta-t-il, jurant au paradis la mort du SIS, toujours tout blanc.

Un vin fort bon fut bu avant la chanson. Bon pinard, bon vin, chanson sur la boisson, chanson, plaisir plus passion. Un gars voit Nat d'Luca. « As-tu...Vodka? Moi, vodka, miam! Rhum Okay, Gin, ah ouais! Whisky, pourquoi pas? Cognac, oooooooh, l'amour! Armagnac, divin! Un Kir, jamais! Du cassis dans mon vin, ouach! Glaçons, garçon? » dit-il, trop saoul pour voir qu'il a trop bu. « Un kir royal, d'accord. Un Cosmopolitain, sans façon. Un martini, fort, trop fort! Long Island, oula, oula, oui! Un saucisson, un mont d'or, un cantal, raifort, pain, tout ça, parfait! » dit-il, commandant son lunch au garçon.

Combattant la soif. Combattant la faim. Combattant sa maman qui voudrait pas voir son fils ainsi, à vouloir tout jusqu'à la fin.

- Oh non, dite-moi qu'c'est une blague ?!

La plainte de Félicia ne fût pas la seule énoncé dans l'un des café où elle se trouve en ce moment à Atlantia, puisque bien d'autre semble subir la même avarie de leur appareil SIS que la jeune dresseuse et, tout comme elle, n'arrive pas à comprendre pourquoi n'y comment ça peut se produire. Elle a peur que cette incident lui fasse perdre toutes les informations qu'elle a de stockée à l'intérieur : ses notes personnelles sur les Pokémons, ses contactes, sont compte en banque... Pour ainsi dire une bonne partie de sa vie, quoi !

La première idée qui lui vient par la tête, puisque cette solution semble souvent fonctionner avec certain technologie tiré de l'ancien monde et que le SIS en fait pas exception, est de forcer le redémarrage de son appareil en retirant la batterie manuellement et en la remettant une minute plus tard. L'idée semblait fonctionner un moment jusqu'à ce que l'appareil se reconnecte sur le réseau Sunrise pour revenir immédiatement sur un écran blanc. Au moins, elle peut constater que le problème provient du réseau Sunrise et non de l'appareil en soit, donc elle suppose que la compagnie doive effectuer des ajustements dans leur système et se convainc qu'attendre pour y voir un développement serait une bonne solution... Ou bien, finir le repas qu'elle a commencée et se rendre au centre Pokémon le plus proche pour s'y renseigner, étant un endroit plutôt garnie en ce qui concerne les opérations de la Sunrise Corp.

Ce n'est qu'une fois en route pour le centre que son appareil commence à lui transmettre un étrange message au travers son oreillette. "Nous sommes les Veilleurs" ? "La Sunrise ne passera pas" ? Vient-elle d'entendre une propagande venant d'un groupe qui serait contre les activité de Sunrise ? Cela doit être, selon elle, l'un des fameux groupes que Connor lui avait parlé : un assemblement d'individu qui sont devenu des ennemies de la compagnie durant leur ascension au pouvoir et qu'ils voudraient plus que tout leur retirer leur contrôle... Si un tel groupe peut arriver à s'approprier un accès au réseau de Sunrise pour bloquer leur appareil SIS, Félicia préfère donc éviter de laisser le sien actif pour le moment et commence à trouver un endroit pour y travailler, démonter son appareil et lui retirer la pièce qui émet et reçoit les ondes radio. Dans cette état, son appareil peut à nouveau fonctionner pour y faire ses consultations de ses notes et recherches personnelles. Mais, sans réseau : Plus accès à ses contactes, plus accès à son Pokédex, plus accès à sa banque... Autant dire qu'elle est paumée pour le moment !!!

B.M.. Lorsque Nate se réveille de sa cuit(e), il cherche de l’eau. Avançant à tâtons, il met la main sur un bouteille, puis sur du sable. beaucoup de sable. Il ouvre un oeil de peine et de misère...et que fait-il sur une plage? L’eau vient se rabattre sur le sable dans un rythme soutenue, au même rythme que les tambours qui tapent dans ses oreilles. «Che cavolo…» murmure-t-il en tentant de prendre ses esprits. Y’en aura pas de facile, ce matin, alors que l’homme au hangover se couche dans le sable, laissant les rayons de soleil caresser son visage. « Nataniele? » dit une voix rauque un peu plus loin. Impossible! Il reconnaît cette voix qui l’appelle. «Papà?» demande-t-il en se mettant assis dans le sable. Son père est bel et bien couché - échoué - plus loin sur la plage. Mon dieu, mais qu’est-ce qui s’est passé hier soir?

À côté de son père, un Wailmer. Sûrement le partenaire de boisson de son père d’hier. Ce dernier est coincé sur le sol, et regarde le duo père-fils se réveiller avec un petit cri de douleur. « Il est desséché, le pauvre ! » dit le patriarche, se traînant difficilement vers le Pokémon eau pour appuyer son dos contre lui. « Allez, Nataniele! » dit-il, alors que son fils vient le rejoindre. La poussée est difficile, le Pokémon est lourd et Nate manque vomir à chaque poussée. Puis, après quelques minutes, le Pokémon est enfin à l’eau, et Nate s’écrase au sol.

Ça ne sera pas une journée facile

«Mais qu’est-ce qu’il faisait là? » demande-t-il à son père. Ce dernier hausse les épaules. Les souvenirs sont vagues. Comme celles qui s’écrasent à leurs pieds.

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Quelques heures plus tard, toujours sur la plage, après une baignade forcée et quelques baies avalées, le Ranger se sent nettement mieux. Plus que son SIS. «[color=#009933]On est où, Papà? » demande le jeune homme à son père, qui semble déjà bien en forme. « Aucune idée, mais j’espère qu’on aura pas à faire ce que l’autre nous a demandé de faire hier soir pour rentrer à la maison » répond-t-il, faisant soupirer le dresseur. La veille, un grand trou noir!

Nate se relève, puis tout devient tout noir pendant un instant, avant qu’il réussisse à reprendre le dessus. « Et, comment faut rentrer à la maison? » demande Nate, apeuré par la réponse. « Bah faut reprendre l’Outlander, mon fils. » répond-t-il.

Le problème, c’est que le SIS de Nate est tout blanc. Et donc, aucun accès à son compte. Ils sont sans le sous. « Polentini fascisti! » s’exclame Nate, alors qu’un homme, lunette fumée, chemise ouverte et pantalon bouffant vient les rejoindre. «Vous m’devez d’l’argent les mecs! Va falloir repayer tout ça! J’suppose que vous avez toujours pas un sous? Pas grave, j’vous donne le choix. Un combat Pokémon, ou...une autre tâche...connexe. » propose-t-il.

«C’est bon, on va prendre le combat! » s’exclame Nate en reprenant des couleurs. « Parfait » répond l’homme.

Sur la plage, les combattants se placent. Nate a son père derrière lui. L’homme a quelques hommes en solide forme derrière lui. En espérant que ça en vienne pas au poing. Le dresseur adverse envoie...un Magikarp? Nate s’exclaffe. «Un Magikarp? Ahaha! Sérieusement? » dit-il avec assurance, en mettant sa main sur sa ceinture de Pokéball.

...Qui est dans les mains de l’acolyte de l’autre mec. « Wait what? » s’exclame Nate, alors qu’il voit l’autre acolyte s’avancer, prendre le Pokémon eau à deux mains, et asséner un bon coup de poisson pas frais en plein tronche de Nate, qui s’effondre au sol, sur la plage. Rude réveil.

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Lorsque le Ranger se réveille, il est toujours sur la plage, assis sur une chaise, les mains ligotées derrière le dossier. Il se regarde rapidement. Son nouvel uniforme de Ranger? Quand est-ce qu’il l’a enfilé? Et c’est quoi ce noeud papillon? « Qu’est-ce qui s’passe ici? » dit-il, alors que ses yeux tombent sur son père, déguisé en...pompier? à côté de lui. « Papà, qu’est-ce qui s’passe? » demande-t-il, mais avant que le patriarche De Luca puisse répondre, l’homme au gros décolleté arrive d’une scène, installée directement dans le sable. Déjà, Nate peut entendre des cris -aigus - derrière le rideau qui le sépare de la foule. « Pour payer vos dettes, va falloir les rassassiers…elles » dit-il en pointant du pouce le rideau.

« Arf, pas encore. » dit le père, et le pouls de Nate s’accélère. Le même gaillard qui l’a vaincu à grand coup de Magicarpe, un genre de gros gaulois blond à la grosse moustache de la même couleur, vient le libérer, alors que son couteau passe drôlement du poignet du dresseur. « Allez. »

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Père et fils son sur scène. Devant eux, assises dans la plage, une énorme foule féminine. De chaque côté d’eux, un poteau en stainless steel. La musique bat au maximum, alors que le gaulois blond, sur le côté de la scène, agite son Magikarp comme une batte de baseball avec un regard menaçant. Une musique sensuelle commence à battre dans les oreilles des deux italiens, la foule est en délire alors que le père de Nate se trémousse à côté de lui, tournoyant autour du poteau.

Épique facepalm de la part de Nate. Il empoigne le poteau lui aussi, fait, un tour, puis deux. La foule l’acclame, lui donne de l’énergie. Il y prend presque goût. Son père vient de retirer son manteau de pompier, il est en camisole blanche. Quand il faut, il faut.

Il retire son veston.

Elles crient

Il retire son pantalon

Elles crient

Quand faut que tu paies les factures…

Noah :
Alors que tu observes ton S.I.S., désemparé, une femme s’approche de toi. C’est une ranger, apparemment, la trentaine, et des cheveux bruns au carré habillés de tresses.
“Hey, toi ! T’es dresseur non ? Ton SIS marche plus non plus ? Ecoute, il faut que j’aille à l’antenne de la ville mais je crains le pire, tu peux m’accompagner ?”
Elle semble de confiance, à vue d'oeil c'est bien un membre officiel de la sunrise, et elle semble légitimement inquiète.

Félicia :
En jetant un oeil autour de toi pour trouver un endroit où désactiver ton S.I.S, tu aperçois une petite boutique de réparation qui vend des SIS et d’autres bidules plus ou moins technologiques. Si tu y entres, le jeune garçon qui tient l’endroit te jettera sans doute un oeil las suivi d’un “bonjour. Vous voulez quoi.” peu motivé.


Nate :
Alors que tu te déshabilles pour le plaisir de ces dames, tu crois apercevoir dans la foule une femme plus âgée que la moyenne, quarante, quarante-cinq ans, très belle et habillée tout en noir et en gris. Elle pianote sur son S.I.S. nerveusement, comme si elle s’en servait - mais ce n’est pas possible, évidemment, les S.I.S. ne marchent plus. En tout cas, elle ne s’intéresse pas au spectacle, ce qui est curieux car la foule autour d’elle est en liesse. Peut-être accompagne-t-elle quelqu’un ?

Noah tourna vivement la tête, détachant son regard de son SIS mourant pour le poser sur une jeune femme -enfin, bien plus vieille que lui quand même- qui l'avait interpellé. Il bugua quelques secondes en la regardant de haut en bas. Une ranger avait besoin de son aide. UNE RANGER AVAIT BESOIN DE SON AIDE ?! Mais il n'était encore qu'un nouveau, un noob, un kikoo, un bambi, n'importe quoi qui était bien en dessous de cette demoiselle ! A moins qu'il ait l'air d'un puissant dresseur... Hum... Un look de citadin perdu dans les broussailles, une tête apeurée entre la perte de son SIS et le fait d'être perché à 500 mètres du sol, un visage d'ado mal réveillé... Non, il n'avait nullement l'air puissant. Mais les dresseurs ne devaient pas abonder ici et le jeune homme comprenait qu'il valait mieux être deux pour s'aventurer dans la jungle, surtout sans SIS pour se repérer. Il secoua donc vigoureusement la tête de haut en bas.

- Oui, bien sûr !

Il jeta un dernier coup d'oeil à son SIS, dernier petit espoir qu'il se réveille avant de finalement se dire qu'il allait devoir reporter d'au moins quelques heures son arène et son départ de cette ville de cauchemars. Il regarda bêtement autour de lui et se gratta la tête avec un sourire idiot.

- Euh, elle est où cette antenne ?

Pas trop loin d'ici il espérait. Cet incident imprévu ne l'arrangeait pas du tout et moins il passait de temps en l'air, mieux il se sentirait. La bonne nouvelle est qu'une antenne ne pouvait vraisemblablement pas être posée sur une passerelle. Ils allaient donc forcément devoir descendre à un moment ou à un autre.

Notre jeune dresseur était tranquillement posé dans la chambre des dortoirs du centre pokémon de la ville de Salamencia. Il s’agissait d’une matinée tranquille en train de regarder les informations que son SIS contenait. Notamment sur certaines espèces de pokémon dont il voulait connaître le nom et les spécificités. Seulement voilà, alors qu’il était dans son lit, son SIS se met soudainement à buguer puis à s’éteindre brutalement, laissant entrevoir un écran noir, qui signifie que son appareil de la Sunrise c’était complètement éteint. Sur le moment, notre jeune dresseur ne savait pas quoi faire, lui qui n’ait habituellement pas un pro de technologie et encore moins avec ceux de Sunrise. Il se contente juste d’appuyer sur le bouton de l’écran mais, rien du tout mais, voilà qu’après quelques minutes à ruminer pour trouver un sol. L’appareille de notre jeune dresseur aimez un étrange « Bzzzt » qui réactive l’écran de son SIS, lorsqu’il s’alluma son appareille afficha un écran blanc et une voix se fait entendre.

Nous sommes les Veilleurs. Nous sommes la Rébellion. Nous sommes la Révolution. Contre la Sunrise. Contre une entreprise néo-capitaliste qui a assis son emprise sur tous les continents. Nous luttons. La Sunrise ne passera pas.

Après cela, le SIS d’Axel s’éteint de nouveau, le message qui était adressé aux personnes dans son cas était assez inquiétant. Surtout lui qui avait déjà eu affaire à des hackers de leurs genres mais, par précaution, notre jeune dresseur enfile sa veste, ainsi que ses chaussures pour demander conseillent à l’accueille du centre pokémon. Peut-être connaîtra telle quelqu’un qui pourra l’aider à résoudre son problème en lien avec son SIS. En espérant qu’il pourra le faire de nouveau marcher, le plus vite possible.

Bon, allons à l’accueil, de toute façon, je peux rien faire de plus avec cette appareil.

Notre jeune dresseur descend en prenant soin de fermer la porte de sa chambre en espérant que ça ne soit pas une allée simple. Une fois cela fait, il descend des dortoirs pour se rendre à l’accueil au quelle se trouve la femme qui gère les demandes de soins des pokémons. Axel s’avance vers elle pour lui demander un petit service.

Excusez-moi, mon SIS ne marche plus du tout est ce que vous ne connaisseriez pas un endroit ou je pourrait le faire réparez s’il vous plaît.

Après mur réflexion, il n’allait pas demander à une personne qui s'occupe habituellement de l’entrée du centre, pour une histoire de téléphone. Axel préfère lui demander l’emplacement d’un endroit où il pourra confier son appareil à des mains expertes.

« Dis Julia tu le vois hein, il est juste splendide j’en crois pas mes yeux. »
« Mais parle moins fort dis… tu vas le faire fuir ! »
« Hmm juste. »

Le jeune homme était actuellement lors de ses nombreuses balades, de base tranquille, sans soucis, petit pique-nique en prévision, accompagné de la petite Julia, ravis d’être là. Jusqu’au moment où le duo est tombé nez à nez avec un Lixy entièrement jaune et noir, une forme chromatique c’est tout simplement splendide. Cela doit faire dix bonnes minutes qu’ils l’observent attendant impatiemment le bon moment pour tenter une capture.
Là il était avec son Sis cherchant tout d’abord à prendre une photo afin d’avoir ceci dans sa base de donnée. En tant que scientifique il pourra clairement se la péter en montrant qu’il a vu et capturé un Pokémon chromatique.

Il se plaça donc avec la jeune fille derrière un buisson, parfaitement camouflé, prenant l’angle parfait de caméra pour le prendre en photo discrètement puis…. Pof !... Plus rien, écran blanc, Vald regarda de la même manière qu’elle le regarda, un regard vide un peu semblable à celui d’un poisson crevé, la bouche entrouverte. Puis il continua en chuchotant.

« Bon ce n’est pas grave on le capture et on règle ce problème après. »

Il sortit donc une pokéball confiant, quand le SIS remua et un son absolument atroce et violent en sortit.

Nous sommes les Veilleurs. Nous sommes la Rébellion. Nous sommes la Révolution. Contre la Sunrise. Contre une entreprise néo-capitaliste qui a assis son emprise sur tous les continents. Nous luttons. La Sunrise ne passera pas.

Evidemment avec un tel son, l’adorable petit Pokémon brillant fuit sans l’ombre d’une seconde, sans même avoir eu l’énergie ou la réaction nécessaire pour lui courir après.. Le jeune homme était comme.. Figé ?

« HahahaHAHAHAHA »
« T’as craqué Vald ? »
« Yeah…. Quelques chose dans ce gout-là oui…..MAIS QU EST-CE QUE C’EST QUE CE TRUC IMMONDE »

Il se releva, excédé, déjà que son regard faisait peur alors là…. Il s’avança jusqu’à retrouver du monde en ville, à Sanabi et tenta d’interpeller des passants.

« Mademoiselle, savez-vous qui sont les veilleurs ?
Et vous monsieur,
ou peut être toi ptitgars…
Votre Sis as-t-il également un souci ? »

La petite Julia le suivait de prêt un peu…. Perplexe face à la scène

« Bon sang mais…. Sont qui ces veilleurs à la fin, c’est leur problème s’ils ont des affaires à régler avec la Sunrise, je veux juste qu’on me laisse faire mon taff, et capturer des Pokémons chromatiques en paix ! »

Noah:
Le regard de la ranger semble s’éclairer quand tu acceptes de l’aider. Elle devait avoir du mal à trouver de l’aide.
“Je suis Maria-Luiza. Merci de ton aide. J’espère que t’as pas le vertige : l’antenne est située au point le plus haut de la ville. Je pense qu’elle a du être hackée par des Veilleurs. Soit ça, soit c’est l’antenne principale à Manaus. Allons-y”
Et sans attendre de réponse, elle se dirige d’un pas leste sur les passerelles vers le centre de la ville. Elle a l’air de savoir où elle va.


Axel:
La femme a l’air sévère qui tient le centre pokemon t’adresse un regard fatigué et te montre les personnes qui attendent dans la pièce.
“C’est le cas de tout le monde, monsieur. Même nos intranets sont hors-service.” Elle renifle, puis ajoute. “Personne ne peut rien réparer ici. Si vous voulez en discuter avec un spécialiste technique, il y a un centre de réparation dans la grande rue, à cent mètres d’ici.”


Vald :
Au départ, personne ne te réponds, mais tu vois bien que tout le monde a le même problème que toi : les gens agitent leur appareil SIS désespérément, essayant de le faire marcher, sans succès. Sanabi n’est pas une grande ville : il doit bien y avoir un centre de réparation dans le coin, mais où ?
En regardant autour de toi, tu aperçois un petit garçon assis à l’avant du maison qui ne te prête pas attention. Il pianote sur son SIS, et son SIS semble marcher. Bizarre ?

La plage. L’idée était assez nouvelle pour Anna et Neige, qui avaient vécu toutes deux dans une ville à Hokkaido, loin de la mer - qui aurait de toutes façons été trop froide pour s’y baigner. Oh, elle s’était bien trempées les fesses une ou deux fois dans la rivière, mais leur expérience de la baignade s’arrêtait là. Ce n’était pas le cas de Manaus qui était coutumière des plages mexicaines, avec leur bière bien fraîche et leur vague large qu’on pouvait surfer à dos de pokemon - ou à la nage, quand on n’utilisait pas de pokemon. Mais à part Manaus, personne ne faisait vraiment ça.

Leur balade en voilier terminée, il avait fallu s’arrêter à Hikarin pour se reposer. Joan particulièrement avait besoin de récupérer. Elles étaient resté à Hikarin, car Anna voulait se mesurer à l’arène locale ; et ça faisait déjà deux semaines qu’elles y étaient. Manaus avait donc proposé de laisser Maria à l’hotel avec Joan, la pirate ne donnant pas vraiment l’impression d’avoir envie de revoir la mer de si tôt, et toutes en direction de la plage pour goûter au plaisir de la baignade et du sable chaud. Enfin, ça, c’était sur le papier.

C’est là que le SIS avait capoté.

Seraphine venait de finir l’arène de Khiem quand son appareil SIS décida brusquement de s’arrêter. Elle le retourna dans tous les sens, le redémarra, appuya à gauche, à droite : rien n’y fit. Le machin était bloqué. Il n’y avait rien, rien qu’un écran blanc. C’était un vieil appareil SIS aussi elle n’était pas si surprise que cela arrive, mais tout de même. Elle venait de gagner beaucoup d’argent et elle aurait aimé que cet argent ne serve pas immédiatement à racheter un appareil qu’elle avait depuis peu longtemps. Peut-être ne savait-elle pas le réparer parce qu’elle était novice sur la technologie ; mais peut-être que quelqu’un saurait ? Peut-être Khiem ? C’était probablement la bonne personne à qui demander : le jeune homme était un féru de technologies. Certes elle l’avait massacré en combat de pokemon - ce qui l’avait immédiatement rassurée sur ses propres compétences et sur sa capacité à remplir son objectif - mais elle n’y connaissait strictement rien en électronique. Lui c’était plutôt le spécialiste de la capitale - il devait être sacrément balèse et saurait sans doute d’où venait la panne immédiatement.

Elle décida donc de faire demi-tour et re-rentra dans l’arène.

Mais revenons un peu en arrière. Après l’échec de l’attaque pirate sur le voilier de June, la Compagnie Manaus s’était retrouvée avec une nouvelle addition inattendue : Maria, une jeune pirate orpheline et prisonnière de Manaus. Les pirates n’étaient pas revenus la chercher - ils avaient tout juste réussi à s’échapper des griffes de pokemons de June. Joan était toujours en piteux état sous les soins attentif de Neige, et avec Manaus qui s’occupait de garder et d’interroger la pirate, il ne restait qu’Anna pour faire tout le reste. Inutile de dire qu’elle ne s’était pas ennuyée.

“Qu’est-ce que vous allez faire de moi ?” avait demandé la jeune femme, qui ne devait pas être beaucoup plus âgée qu’Anna.
“Aucune foutue idée, chica.” avait répondu Manaus.

Et c’était vrai : elle n’en avait aucune fichue idée. Au début, elle l’avait donc traînée derrière elle, encordée ; et puis elle avait fini par la détacher.

“Je ne vais pas te mettre en prison, je suis sure que t’es même pas majeure.”
“J’ai dix-sept ans. Comme si ça changeait quelque chose.” avait répondu la jeune femme, qui leur avait dit s'appeler Maria. Elle était venait d’europe. Elle était espagnole. Ça non plus, ça ne changeait plus grand chose depuis longtemps.

Cobalt s’était sortie en vie des tunnels, mais bien mouillée et avec la ferme intention de ne plus jamais y remettre les pieds. Elle était même pour ainsi dire assez énervée. C’était là deuxième fois qu’elle manquait de mourir sous terre depuis qu’elle avait pris la route ; elle n’avait pas l’intention de laisser au hasard la possibilité d’une troisième. Après s’être baladée au milieu de Wheelfield trempée, elle était rentrée à son hôtel avec un certain soulagement et s’était permis une longue douche chaude. La technologie, il y avait que ça de vrai. Son voyage n’avait pas été vain. Elle avait beaucoup appris. Maintenant, il fallait qu’elle recopie patiemment sur son SIS toutes ses notes - ce qui lui prit une partie de la journée. Elle avait réussi à obtenir un paquet d’infos sur Joana Gottsberg et Thomas Stevenson : il s’agissait maintenant de s’assurer que ces infos soient en sécurité. Elle avait aussi prit énormément de photos avec son SIS - mais là encore, il fallait s’assurer de tout recopier et de ne rien laisser au hasard. Elle n’avait pas envie d’avoir à retourner dans ces tunnels de mort pour retrouver des informations qu’elle aurait oublié de sauvegarder d’une manière ou d’une autre.

La jeune pirate avait son petit caractère, mais elle était dure à la tâche quand on lui demandait d’aider ; et puis au moins, elle, elle savait mener un bateau. C’était la seule du groupe qui savait le faire. Elle avait donc été nommée timonière officielle de la compagnie Manaus, sur l’impulsion de Manaus qui cherchait probablement à lui faire plaisir. Et ça avait marché. Et c’est comme ça, juste comme ça, qu’elle avait trouvé sa place.

“Tu va rester avec nous, Maria ?” avait demandé Anna à la jeune femme, un jour de pluie où elles étaient toutes enfermées dans leur chambre à l’auberge.
“Je ne vois pas où j’irais.” elle haussa les épaules, passant sa langue sur ses lèvres. “J’ai été ramassée par le Tortank - c’est le nom du navire - quand j’avais quinze ans. J’ai passé deux ans avec eux. Ça m’a suffit.
- Tu as participé à beaucoup d’abordages ?
- Pas mal, oui. Peut être une centaine. Tous les deux trois jours ça y allait.
- C’est comme ça que tu as appris à te servir d’un sabre ?
- Ouais. Enfin tous les pirates se baladent pas avec des sabres. J’aime juste le côté vieillot que ça a. Les armes sont assez variées.
- Des armes à feu aussi ?
- Quand on en pique sur un cadavre de ranger, oui.”

Anna l’avait regardée, horrifiée, et n’avait plus rien ajouté.

Anarchie avait semé sans difficulté les rangers. Mais manque de bol, maintenant, il allait falloir changer de ville. Les rangers savaient où elle se trouvait. Dans moins d’une heure, tous les rangers d’Hikarin allaient rappliquer et sillonner les rues de l’épave. Et ils connaissaient son visage. Si elle n’était pas partie d’ici là, elle ne pourrait plus bouger. Elle sortit son SIS pour débriefer avec Someday.

- Someday ? Tu boudes toujours ?

Pas de réponse.

- Désolée de m’être énervée.

Un bip… Deux bip…

- Bonjour Dystopie. Désolée de ma lenteur, nous avons rencontré un souci. Les I.A.s en général ont rencontré un souci. Je crois.

Silence.

- Je ne boudai pas, Dystopie. Une Intelligence Artificielle est incapable de bouder. J’étais simplement en mode silencieux car mes remarques d’utilité générale semblaient vous incomoder.

C’était carrément la définition de bouder, mais Dystopie préféra ne pas faire de remarque.

- Pour être précise, nos serveurs semblent momentanément indisponibles. Je vous parle donc en local. Euh... Ce qui est théoriquement impossible. Du coup… Je ne sais pas pourquoi je suis là.

C’était le cas de beaucoup de gens, pensa Dystopie, mais elle se retint à nouveau de faire de remarque.

La pirate le cachait bien, mais elle était secrètement très contente d’avoir été “recueillie” par la compagnie Manaus. Elle n’aimait pas tant que ça la piraterie ; et surtout, eh bien, elle n’aimait pas les pokemons. Anna avait beau essayer de les lui faire apprécier - comme elle essayait régulièrement avec tout le reste de la compagnie - , rien n’y faisait. Elle avait perdu ses parents assez tôt d’une attaque de pokemon, comme souvent les orphelins, et elle s’était débrouiller en volant dans la rue et en chassant des petits animaux, voire des pokemons faibles. Avec Neige, le courant passa direct. Elles partageaient toutes les deux un goût de l’humour noir et du sarcasme, l’amour des armes blanches et le plaisir de la chasse. Anna aussi aimait beaucoup Neige, mais avec le temps, elle préférait souvent la compagnie de Manaus, plus simple d’accès. Maria et Neige partaient tous les jours s’entraîner seule, soit l’une contre l’autre soit ensemble, et la petite pirate progressait à toutes vitesse. Neige et Manaus avaient encore craqué leur porte monnaie pour acheter du matériel à la nouvelle recrue, si bien que tout le monde était sur la paille. Il était temps de gagner une arène. Mais avant, il fallait que Joan se requinque.

Dystopie ne comprenait pas tout, aussi elle décida de poser une question plus explicite.

- Someday ? Pour quelle raison les serveurs sont-ils indisponibles ?

Silence.

- Mmm. C’est une question compliquée. Je ne suis pas complètement sûre, Dystopie, madame. J’ai plusieurs hypothèses.

Dystopie leva un sourcil interrogateur.

- Je t’écoute.

L’intelligence artificielle sembla hésiter.

- Je pense que les Veilleurs, un groupe dissident, ont attaqué simultanément tous les antennes continentales et qu’ils tiennent à l’heure actuelle les salles de commande. Ils ont des revendications.

Ce n’était pas la première fois que Dystopie entendait parler des Veilleurs. Mais elle laissa Someday poursuivre.

- Par ailleurs les capacités de hacking déployées semblent de bien trop haut niveau pour un groupe même important comme celui des veilleurs. Je dirais qu’ils ont en leur possession quelque chose qu’ils n’avaient pas avant. Un traître très haut placé chez Sunrise. Ou alors...

Silence.

- … Alors ?

L’intelligence artificielle hésita à nouveau.

- Ou alors ils ont un Porygon très puissant, Dystopie, madame. Comme celui utilisé par [She Rises] avant que vous ne récupériez son compte, mais en plus puissant. Ces pokemons sont très rares et celui-là avait été… Modifié.

Dystopie frissonna. Sun Cheong à nouveau. Si elle était mêlée à tout ça… Ça ne l’étonnerait même pas.

Toujours est-il que ce jour-là, Maria était restée se reposer dans la chambre qu’elle partageait avec Anna, Joan était resté alitée, et Manaus était parvenue à traîner Neige et Anna jusqu’à la plage du coin. Neige semblait déjà se demander ce qu’elle faisait là, mais Anna était aux anges.

“On va pouvoir se baigner ! Et courir ! Et nager !”
“Mouais.” avait répondu Neige, laconique. Mais elle semblait tout de même vaguement contente de la sortie.

Elles avaient apporté tout ce qui peut paraître utile quand on décide d’aller passer du temps à la plage : des serviettes, des boissons, des trucs à grignoter et même un jeu de raquettes qu’Anna avait tanné Neige d’acheter.

“C’est comme un entrainement ! Ça aiguise les réflexes !”

Neige avait préféré ne pas répondre - mais comme Anna avait vécu pas mal de trucs pas simples dans les mois précédents, elle avait eu du mal à être méchante avec elle. Elle lui avait donc acheté son jeu en soupirant. Et elles allaient y jouer. C’était sûr.

Pour l’instant, elles s’étaient installées à l’ombre d’un palmier, en bordure de la plage, et s’étaient mises en sous-vêtements.

Après avoir fini ses devoirs de vacances, Cobalt s’étira douloureusement et regarda par la fenêtre. La vue sur Wheelfield était magnifique et le soir n’était pas encore tombé : c’était l’heure idéale pour aller prendre un café. Elle l’avait bien mérité.

Elle se leva, enfila des habits propres - elle était restée en sous-vêtements au sortir de la douche - sortit de la chambre d’hotel en fermant soigneusement derrière elle, traversa le lobby désert et s’engagea à nouveau dans les rues de Wheelfield. Elle se demandait si le vieil homme qui l’avait si bien aiguillée était toujours assis au même bar. Elle voulait le remercier.

Elle retrouva donc le même bar, et effectivement, le vieil homme était là. Il lui adressa un sourire.

- Alors jeune femme, vous avez trouvé ce que vous vouliez ?

Cobalt hocha la tête.

- Grâce à vous. J’ai du descendre très profond, au niveau d’une nappe phréatique, et dans une direction inattendue.

- Une nappe phréatique ?

- Oui. Et il a plu quand j’étais en bas. Ce n’était pas beau à voir.

Le vieil homme hocha la tête.

- J’imagine.

Ça faisait bien vingt minutes que le Krabby observait Neige et Anna jouer aux raquettes, et il devait bien admettre que le temps commençait à lui sembler long. Mais il n’avait pas envie de sortir de derrière son arbre tant que les jeunes femmes étaient là : il avait trop peur de se faire attaquer. Malheureusement pour lui, une balle de raquette vola et vint se ficher à quelques centimètres de sa pince. Bouger, ne pas bouger ? Le doute le paralysait. Il faillit prendre une décision, mais trop tard : Anna était déjà sur lui.

“Oh le mignon petit Krabbyyyy ! Neige, vient voir !”

Le petit Krabby n’osait pas bouger ; quant à Neige, elle haussa les épaules et partit s’allonger près de Manaus. Anna (qui paraissait drôlement grande quand on était un petit Krabby) farfouilla dans sa poche, sortit son vieil appareil SIS et le scanna.

“Krabby : similaire à un crabe, ce pokemon a néanmoins les pinces qui repoussent automatiquement quand on les coupe. Wow ! C’est dingue !”

Le petit Krabby sentit une suée froide lui couler le long de la coquille. Il n’aimait pas du tout la direction que prenait cette conversation.

Heureusement, alors que la jeune femme allait enchaîner, son SIS s’éteint brusquement. Elle tenta de le rallumer, en vain : le machin avait du griller.

Le soir tombait doucement comme une plume sur la ville. Cobalt sirotait son café. Le vieil homme, lui, paraissait plus curieux, tout d’un coup.

- Et qu’avez-vous trouvé là-bas en dessous ?.

Cobalt sourit à pleine dents.

- Oh, beaucoup de choses. Une prophétie on va dire. La suite d’une prophétie !

Le vieil homme la regarda sans comprendre.

- Des textes. Beaucoup. Des études. Sur les pokemons d’ici et de là-bas. Il faudrait que je vous montre...

Elle sort son SIS, l’allume… Mais rien. L’engin est un écran blanc. Elle attends, dix secondes, vingt secondes...

- Merde, c’est quoi ce bordel...

Finalement, le message des Veilleurs retentit. De son SIS, mais aussi du SIS d’un type assit quelques tables plus loin, et du serveur, et… Il retentit de partout. Cobalt le pose sur la table, désemparée.

- Mais qu’est-ce que c’est que ce foutoir encore… Ils peuvent hacker les SIS maintenant ?

Le vieil homme ne paraît pas surpris.

- Apparemment. Faut être moins dépendant de ces petits machins. Vous les jeunes vous vous reposez trop sur ces trucs-là.

Il finit son café, imperturbable. Cobalt, elle, se demande ce qu’elle va bien pouvoir faire.

“Il doit avoir envie de rejoindre la mer mais il a peur car nous sommes sur le chemin !”

Anna était étonnamment perspicace, ou alors elle parlait très bien le langage des Krabby. Le petit Krabby était soulagé. Elle passa derrière lui et le poussa gentiment en direction de la mer. L’entreprise n’était pas aisée, le petit monstre crabe étant naturellement effrayé par un peu tout ce qui se passait ; mais peu à peu, il comprit la volonté de l’humaine étrange et avança en cliquetant sur le sable chaud.

Pendant ce temps, Neige piquait une sieste et Manaus était absorbée dans la lecture d’un vieux livre - vieux comme tous les livres, en l’absence de presse. Il paraissait qu’une imprimerie avait ouvert à Southern Bay - Anna connaissait même la dirigeante - mais les romans à l’eau de rose, si il y en avait, n’avaient pas encore atteint l’Asie.

Alors qu’il arrivait enfin à proximité de l’eau après une longue marche cliquetante, le corps du Krabby se mit à luire.

“Manaus ! Manaus ! Je crois qu’il évolue ! Regarde !”
“Attends, me parle pas, je suis à un moment dramatique.”
“Mais tu vas tout rater !”
“Je m’en fiche, je suis à un MOMENT DRAMATIQUE !”

Manaus n’aimait vraiment pas qu’on la dérange quand elle lisait. Aussi le Krabby évolua-t-il en Krabbos à un moment dramatique ; et Anna le captura car c’était son ami à présent ; et il fallut attendre encore 24 pages d’un mauvais roman pour qu’Anna puisse finalement demander à Manaus :

“Manaus, dis… C’est quoi ce truc des Veilleurs qui hackent les SIS ?”

Seraphine :
Alors que tu rentres dans l’arène à nouveau pour demander à Khiem des informations sur l’étrange événement qui vient de se produire, tu aperçois le champion entouré de plusieurs personnes en train de se débattre avec des appareils. Alors que tu t’approches, il te voit et se dirige vers toi.
“Eh ! Sera ! J’ai besoin de toi. Tu es disponible ?”
Puis sans attendre ta réponse :
“Les Veilleurs ont hacké l’antenne asiatique du SIS network. Il faut aller la réparer manuellement. Tu en es ?”


Cobalt :
Si le vieil homme ne peut pas vous aider, une femme assise à une table proche vous adresse un sourire engageant. Elle est grande, la peau mate et les cheveux noirs tressés. Elle montre son SIS du doigt et vous dit :
“J’ai le même problème. Je ne sais pas ce qui fait ça, mais je sais qui pourrait. On est à Wheelfield après tout.”


Neige / Anna:
Si Manaus creuse dans sa mémoire de vieille ranger, elle se rappellera sans doute que les communication S.I.S. passent toutes par des multiples petites antennes locales qui redistribuent les données depuis l’antenne continentale, généralement située dans une capitale, mais pas toujours. Comme il est difficile de hacker toutes les petites antennes, le plus simple reste probablement d’en hacker une grosse.

Finn n’avait même pas eu le temps de poser sa question que déjà Khiem était sur elle. Probablement car il la considérait - à tort - comme une dresseuse expérimentée. Elle hocha la tête à la première question, se demandant qu’est-ce qui pouvait bien l’attendre. Dans le stade, les spectateurs étaient descendus des gradins et discutaient les uns avec les autres. Apparemment, le problème était bel et bien généralisé. Aussi Finn ne fut pas trop étonnée quand Khiem lui décrivit son “plan”. Aller réparer l’antenne. Ça faisait sens. Et si ils étaient encore sur place ? Eh ben c’est pour ça qu’on avait besoin d’elle, pardi.

Euh oui, bien sur… Je veux dire… Je ne suis pas très expérimentée en dressage de pokemons… Ni en combat… Je n’ai jamais combattu personne… Enfin à part aujourd’hui. Je veux dire pas sérieusement.

Khiem ne semblait pas vraiment l’écouter. Il était occupé à faire des préparatifs. Il n’y avait pas qu’elle : d’autres dresseurs se joignaient à eux. Depuis l’arène, forcément, ça allait être une véritable armada de dresseurs de petits monstres. Si avec ça ils n’étaient pas fichus de réparer l’antenne… C’était à n’y rien comprendre.