Chapitre 42 - Pepper for trouble

B.M. Un retour à Deadly Borrow? Qui aurait pensé que le Ranger reviendrait jusqu’à la ville de poussière et de sable? Parce que c’est connu, le sable, it gets everywhere - Darth Vader. Heureusement, le Ranger avait laissé l’armure de samouraï en Asie, sans quoi le sable aurait été encore plus un calvaire. Ceci dit, il avait toutefois trinqué l’armure pour un autre cosplay, c’est-à-dire le long manteau beige de son frère ainsi qu’un chapeau style cowboy, parce que tant qu’à être à Deadly Borrow pour la semaine, autant bien y aller avec du style. Et puis, le Ranger avait une bonne raison d’être en ville. Avec son nouveau rang, il fallait bien qu’il rencontre la championne de Deadly Borrow - et par conséquent - sa patronne directe.

Ceci dit, les rendez-vous pour un match d’arène sont plutôt rares et même avec son augmentation drastique de salaire (not), il n’y avait pas moyen d’obtenir une plage horaire tout de suite. Un mal pour un bien, comme le délai avait permis au Challenger de profiter un peu de la ville et de ses attractions. Comme le saloon. Ou bien, le saloon, par exemple. Endroit de prédilection pour les infos sur la région, mais aussi sur les informations générales du continent, la ville étant un point central. Également une excellente occasion pour prendre un - des - verre(s). Quoi de mieux pour patienter que quelques ballons de rouge (ou whisky, pour être local) tout en passant du temps avec des confrères et des dresseurs de passage.

La journée fatidique de sa rencontre patronale s’était débutée sous le chant du coq, le soleil levant, une botte de foin qui traverse la rue et un pas pire mal de tête. S’enfilant quelques litres d’eau au même bar qui l’avait déshydraté la veille, le Ranger avait réussi à descendre un peu de nourriture, question d’avoir l’estomac en bonne et due forme pour une affrontement dans l’arène. Les trois premières arènes sont bien définies et faciles à repérer. Atlantia et sa maison pleine de lierre, Swanford et ce bâtiment qui n’a l’air de rien mais à l’accueil si chaleureux et Wheelfield et ce pont vertigineux. Mais dans le cas de la ville du far-west, pas de bâtiment en vue, autre que le bureau des Rangers, à quelques pas du saloon.

Le Ranger suppose que la Championne le guidera jusqu’au terrain de combat, voire même que le tout se déroule au sous-sol du bâtiment, entre deux trois cellules. Pas idéal pour les mouvements - et les prisonniers - mais Nate a bien l’intention de s’adapter au terrain choisi par la Championne. Il faut dire qu’après avoir patrouillé la moitié de l’Amérique du Nord ainsi que deux-trois régions peu recommandées sur d’autres continents, la capacité à s’adapter de Nate est bien endurcie. Mais bon, pour le moment, il ignore où il se battra, se doute un peu de qui il utilisera, mais dans tous les cas, il se dirige vers le bureau de la shérif de la ville.

Aussitôt, après vérification et enregistrement, on lui fait signe d’attendre dans la rue. En plein milieu? Drôle d’endroit pour un rencard, non? Nate s’installe donc à l’extérieur, le soleil plombant lui rappelant sa déshydratation matinale un peu trop vivement. Espérant que la Championne se présente rapidement, le pauvre Ranger attend patiemment pendant un bon laps de temps. La ponctualité, ce n’est pas la force de tout le monde. Puis, une ombre se détache de l’autre côté de la large rue qui traverse la ville. Nate plisse les yeux, regardant au loin la silhouette qui se dresse contre le soleil. «OIII! Ahem! Bonjour! Ah, ouais, ici! » commence-t-il en faisant de larges arcs de la main en guise de salutation.

«Ranger Nate de Luca ! Ahem, c’moi pour le défi d’arène! Désolé, j’suis un peu d’avance!» dit-il en parlant de son horaire, pas de la planification de RP à faire avant de faire la 4e arène. Là-dessus, il est très en retard.

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Comme souvent, sa matinée avait commencé avant que le petit bourg de Deadly Borrow ne s'éveille. S'extirpant du bar où elle avait passé la nuit – elle était réputée pour être efficace, pas pour la sanité de son rythme de vie – à moitié effondrée sur un comptoir avant que même les premiers rayons du soleil ne pointent à l'horizon. Se faufiler jusqu'aux limites de sa ville, à cette heure où seule quelques âmes noctambules en hantent les rues, ne posait jamais vraiment de problèmes. Pas de complaintes, pas de fracas, seul le ronronnement paisible d'un village assoupi. Et les hoquètements de quelques soûlards. Cette fragile frontière de perfection entre l'apothéose de la nuit et le frémissement de l'aube.

Portée par l'ultime brise nocturne, elle avait prit le chemin des écuries et avait passé les trois heures suivantes à s'occuper de son galopa. Nourrir, soigner, brosser. Puis elle du second Pokémon de son équipe. Nourrir, soigner, brosser. Et ainsi de suite. Elle l'avait appris à son plus jeune âge : qui veut voyager loin ménage sa monture. Et s'aventurer dans les vastes étendues sauvages sans autre compagnie humaine pour pourchasser hommes comme animaux n'avait pas tardé à rectifier un point de cette leçon, il ne s'agissait pas là d'une simple monture. Non, lorsqu'elle était dehors, son Pokémon était son seul allié. Son partenaire.

Bien évidemment le soleil de plomb qui semblait perpétuellement malmener la région de ses rayons n'avait pas tardé à la rattraper. Ce qui n'avait rien arrangé à la migraine, vestige de ce qui devrait probablement être une perpétuelle gueule de bois, de pointer le bout de son nez Comme d'habitude n'en avait rien montré. Comme d'habitude le galopa avait tout de même renâclé. Elle était occupée à engloutir l’entièreté de sa gourde quand le petit coursier fit irruption, mi-intimidé, mi-impressionné, pour lui signaler qu'un nouveau challenger avait fait irruption à au bureau et attendait maintenant son duel dans la rue principale de Deadly Borrow. Il avait même apparemment « pris rendez-vous » quelques jours à l'avance. Allons donc.

Étaient-ils plus nombreux ces derniers temps, ou est-ce qu'elle se faisait vieille ?

La championne retire ses lèvres du goulot et achève de vider d'en vider le contenu sur ses mains avant de poser les yeux sur le gamin qui semble attendre une quelconque réponse, une réaction, un signe de reconnaissance, quelque chose de sa part. N'importe quoi. Dakota grimace intérieurement. Galopa renâcle une nouvelle fois. Elle a toujours détesté ce genre de choses, embarrassant au plus au point. Elle ne sait jamais comment répondre. Alors elle se saisit d'une des pommes dans le cageot posé sur la table, à coté d'elle – quelques friandises qu'elle garde pour ses Pokémons – et l'envoie au gamin avant d'incliner son chapeau vers sa direction dans un geste de salut. Son visage s'illumine alors qu'il sert le fruit entre ses mains, contre sa poitrine, et ce sera bien suffisant, juge la championne en se saisissant de la bride du Galopa.

Tu ne tardes pas à apercevoir sa silhouette et celle de l'équidé qui se découpe dans les rayons du soleil matinal qui te fait face, t'aveuglant à moitié. Celle-ni ne semble pas vraiment réagir à tes gesticulations même s'il t'es difficile ne lire son expression. Et même lorsqu'elle fini par s'immobiliser à quelques mètres de toi tu parviens à peine à distinguer sa paire d'yeux éclatants, à demi-plissés, trônant sous son stetson.

« 'jour, Ranger Nate de Luca. » reprend-t-elle entre ses dents, en te détaillant de son regard perçant, puis elle ajoute d'un grommellement comme pour te rassurer, « Mieux vaux être en avance dans c'monde que dans le suivant. »

Dakota trace une ligne dans la poussière avec son pied puis recule d'un pas, une Pokéball à la main, sans te lâcher des yeux. Et une fois de plus, comme marquant sans plus de fioritures le début du match, le galopa renâcle.

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B.M. Le soleil se lève, à l’horizon, ses rayons bloqués partiellement par la silhouette qui se dessine devant Nate. Y’a pas de doute, c’est soit la Championne, soit l’apogée du cliché d’un far-west. Chapeau à large rebord, comme celui qu’a emprunté Nate dans la dernière semaine, vêtements de travail plutôt long et une monture aussi enflammée que le paysage derrière elle. Nate met tout d’abord sa main devant ses yeux, tentant de couvrir l’aveuglement, avant de se rendre compte que le geste est plutôt inutile, particulièrement si son chapeau ne fait pas le travail. Plus la Championne s'avance, plus ses traits se dessinent. Pas moche, malgré son air sévère et ses yeux aussi plissés que ceux du Ranger. Et surtout, elle lui dit vaguement quelque chose.

Alors qu’elle le salue, Nate ne répond qu’un simple «Oh», démontrant toute sa surprise. Pas qu’il connaît Dakota personnellement, mais pour quiconque qui a chevauché la vie nocturne de Deadly Borrow ne peut éviter de rencontrer la Championne. De ce dont il se souvient, c’est pourtant une personne fort agréable à côtoyer. Si ses souvenirs sont exacts - comme ils sont plutôt flous sur certaine soirée - Nate est persuadé d’avoir eu quelques discussions animées et quelques verres échangés avec la Championne. Disons que sous les rayons matinaux, elle semble nettement moins enjouée que la veille. Elle doit se faire vieille, oui. Pas facile d’enchaîner aussi peu d’heures de sommeil et des verres de whisky à profusion.

Puis, la Championne sort une belle phrase qui peut faire peur au commun des dresseurs qui viennent pour la challenger, mais dans le cas de Nate, ça le rend plutôt perplexe. Ou plutôt, il doit prendre quelques instants pour comprendre le vrai sens du prochain monde. Oh, arriver plus tôt à sa mort? Ouais, là, il vaut mieux être le moins ponctuel possible. «Ah ouais, c’est pas faux» répond-t-il se grattant la tête. Avec tout ça, la Championne ne lui a toujours pas dit où se trouve son arène. Mais elle trace une ligne au sol avec son pied, recule d’un pas et envoie une Pokéball en plein milieu de la rue, libérant un imposant Camérupt. Beaucoup de mouvements ici et là, alors que la population locale semble s'intéresser à ce qui se passe en plein milieu de la rue.

«Ahem, donc, le terrain de combat il est…» commence-t-il, pas trop sûr, les mains vers la droite, avant de réaliser ce qui se passe réellement. «Oh» répète-t-il alors que le concept semble - enfin - lui rentrer dans l’esprit. «Ah» ajoute-t-il, ses mains passant à gauche avant de cligner bêtement des yeux. «Ici?» dit-il vraiment pas trop sûr de ce qui se passe en réalité. La Championne le monte-t-elle en bateau? Du moins, elle n’est plus montée sur sa monture. «Ahem, s’il le faut.» ajoute-t-il, avec un petit sourire gêné, vérifiant les Pokéballs qu’il a enregistrés.

La morale de l’histoire, c’est de s’enregistrer - et ses Pokémons - avant d’avoir commencé à picoler. Parce que ce n’est pas l’équipe du siècle qu’il a sous la main. Actuellement, ce qu’il a sous la main, c’est son front, comme Nate affiche un parfait facepalm avant de prendre place. Il dessine également une ligne au sol avec son pied - pour poursuivre la tradition locale -  et envoie lui aussi un Pokémon sol au combat.

«Ah, ahem, perdoname, madam-oiselle, c’est à vous qu’on discute de l’augmentation de salaire, une fois qu’on est, ahem, expérimenté”?» demande-t-il, soupirant parce qu’il a enfin réussi à aligner quelques syllabes et parce que sa famille n’est pas là pour jouer les hooligans pendant son match. Pas là...ou pas encore là?

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La championne te toise un moment du regard, sans vraiment répondre à ta question. Elle semble peu convaincue par ta prestation, et attend visiblement que tu sortes enfin tes Pokéballs. Elle est bien obligée de passer une partie de sa journée sur des défis d'arène, mais rien ne l'oblige à être sympathique ni à aider ses challengers. Encore heureux.

« Si t'es pas satisfait, tu peux aussi rentrer chez toi. » indique-t-elle d'un ton neutre, dans lequel on pourrait pourtant presque imaginer une pointe d'espoir.

Mais visiblement, tu semble vouloir rester. La jeune femme prend donc la peine de lancer sa première Pokéball en direction du terrain improvisé, un massif Camérupt se préparant immédiatement à l'action tandis que ton Mammochon le rejoint rapidement. C'est le moment que tu sembles choisir pour parler... de promotion ? Dakota cligne des yeux. Une fois. Deux fois. Puis regarde un instant autour d'elle d'un air suspicieux.

« C'est une blague, c'est ça ? » glisse-t-elle entre ses dents, visiblement peu encline à participer à des plaisanteries. Semblant finalement réaliser que tu as l'air aussi sérieux que possible, elle reprend la parole avec agacement. « J'ai pas de temps à perdre, Ranger. Et encore moins pour m'occuper des employés de Sunrise. »

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Le premier Pokémon tombe à terre en un instant. Il ne fait aucun doute que tes Pokémons sont bien au dessus du niveau de l'arène, et la championne ne commente même pas. Elle se contente de rappeler immédiatement Camérupt pour laisser place à un Scorvol, enchainant avec rapidité, ne prenant même pas la peine de lui ordonner quoi que ce soit.

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Et maintenant, Ranger, on insiste pour la promotion ?

B.M. Pas facile les matchs d’arène. D’un côté, il faut s’assurer d’avoir une plage horaire, que son équipe soit prête...mais dans tous les cas, la moitié des champions d’Amérique du Nord ne semblent tout simplement pas avoir envie d’accueillir des dresseurs. Même Nate, aussi patient soit-il, doute qu’il serait capable de faire le travail qu’ils font. Alors là, de le combiner avec un poste de Ranger, c’est du suicide. Ceci dit, la Championne semble vouloir lui faire savoir qu’elle n’entend pas à rigoler et que l’affrontement ne sera pas une partie de plaisir. Bon, en même temps, si Dakota habite à Deadly Borrow, les chances qu’elle aime parler de baies sont plutôt moindres. Il aurait dû en parler avec Molly plutôt, mais bon, avec le stress et sa famille qui s’était pointée...un peu plus difficile.

Puis, la question du salaire. Une question difficile et dangereuse, plutôt téméraire de la part de l’agriculteur d’aborder le sujet alors que son Mammochon prend place sur le terrain de combat - a.k.a. la rue. Disons qu’elle semble en avoir rien à cirer, proposant même au Ranger de tout simplement rentrer à la maison. «Ah…» murmure-t-il, regardant au sol, un peu gêné de la situation. Pourtant, il a pris son numéro, non? Dans le sens de prendre sa place dans la liste d’attente et pas littéralement le numéro de Dakota. Malgré que…

La Championne cligne des yeux à quelques reprises, regardant même de côté s’il y a quelque chose de suspicieux. Nate l’imite. Après tout, peut-être que quelque chose se passe pour de vrai. Mais rien de suspicieux, si ce n’est autre que les habitants qui regardent le duel  inégal en cours. «Euh, ah ah ah, ah ouais, c’est ça!» s’exclame Nate lorsqu’il se rend compte qu’au final, Dakota, ce n’est pas Momoa. Bon, les deux noms finissent de la même façon et ça fait longtemps que le Ranger n’a pas regardé ses papiers d’embauches. Toujours, la Championne n’a pas l’intention de perdre son temps. De son côté, Nate n’a pas vraiment l’intention de partir sans son badge. Après tout, pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour en finir déjà là? «Oh, Madame Dakota, je n’ai pas l’intention de vous faire perdre trop de temps» répond-t-il, passant sa main dans ses cheveux, légèrement gêné.

«Ahem, Nico, ouais, on va faire shaker tout ça alors. » annonce Nate, qui se sent déjà mal pour les fondations des bâtiments environnants. En même temps, qui se bat en plein milieu de la rue en utilisant des Pokémons sols. Pire encore, en utilisant des Pokémons volcaniques comme le Camérupt. «Oh, j’voudrais pas que votre Camérupt brûle la ville, donc, ahem, autant bien ne pas courir le risque en fait.» ajoute-t-il alors que le mammouth lève la patte, la dépose (très fort) au sol, faisant vibrer le tout, particulièrement l’adversaire qui s’écroule au sol, aussitôt rappelé, aussitôt remplacé.

«Donc, comme j’disais, j’ai pas l’intention de m’éternier. J’ai quand même pris un Pokémon sol pour le mesurer aux vôtres.» tente le Ranger avec un nouveau passage de main dans les cheveux. «Mais dans tous les cas, j’suis content de pouvoir mettre un visage sur, ahem, une Ranger chevronnée comme vous. » tente-t-il de nouveau, question de briser l’atmosphère tendu. Mais sa main revient rapidement devant son visage, en beau facepalm, alors qu’il reconnaît un visage. Et un autre. Et un autre. «Ah, ouais, je tiens aussi à m’excuser pour ce qui suit. » lance Nate alors que la famille De Luca s’installe sur le patio du saloon.

« OIIIIII C’EST MON FILS QUI EST LÀ! » s’exclame le patriarche De Luca. Comme quoi on ne peut vraiment éviter sa famille.

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« C'est tant mieux, j'ai pas de temps à perdre. » conclut sobrement la championne, replaçant légèrement son stetson pour empêcher les quelques rayons de soleils qui percent les nuages de lui arriver dans les yeux.

Sans plus de cérémonie, elle adresse un petit mouvement de tête au Pokémon vol qui fonce en avant, tentant avec énergie de toucher un adversaire bien trop qualifié pour le niveau habituellement requis. Il était entrainé pour présenter un type de combat particulier, et ce Mammochon allait sans doute valider cette compétition sans trop d'efforts vu sa vitesse et sa puissance apparente.

Dakota ne prend pas la peine de commenter à ta remarque sur Camérupt, surveillant en revanche d'un œil méfiant les tremblements causés par le mammouth. Visiblement, malgré les quelques tremblements, les bâtiments autour semblent bien tenir le coup, mais la championne ne semble pas ravie. Ou alors, c'est peut être juste le fait de devoir livrer un combat. En tout cas, ta remarque suivante semble délier sa langue un instant.

« Ranger chevronnée ? Mais qu'est c'que tu racontes ? Les combats en étant alcoolisé, c'est pas toujours conseillé, t'sais. » marmonne-t-elle, son regard maintenu sur le combat et espérant visiblement qu'il se poursuive comme il a commencé pour retourner à sa journée de travail en solitaire.

C'est le moment que choisit ta famille pour faire irruption, tandis que Dakota semble, si c'est même possible, encore moins contente d'être sur le terrain qu'à l'instant précédant, décidant visiblement que la solution la plus saine était de simplement rappeler son Scorvol et d'enchainer les Pokémons aussi vite que possible. La moitié était passée.

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Et maintenant, Ranger, on va faire la bise à tout le monde ?

B.M. On ne pourrait pas jouer plus dans les clichés que dans la scène actuelle. D’un côté, la famille De Luca, leurs exclamations et la vacarme qui les suit. De l’autre, l’apogée du cowboy taciturne qui en a trop vu, trop fait, trop bu. La Championne s’assure vraiment que son point est fait et marqué : elle n’a pas de temps à perdre. Mais après, c’est complexe, ne pas avoir du temps. Avec la dernière semaine passée dans les parages, Nate a pu apercevoir certaines soirées qui semblent remplies de temps pour la Ranger-Championne. Tout est relatif, au final, et le Ranger hoche simplement la tête lorsque Dakota mentionne que c’est tant mieux.

Il suffit de s’imaginer ce que Dakota ferait si elle n’était pas coincée à affronter un Pokémon sol capable de rivaliser aisément avec sa propre équipe du même type. Serait-elle en plein hypertrain d’un Kaorine fraîchement capturé? Chassant un gigantesque Elekable, comme celui de Kusanagui, sur la route L7? Ou plutôt, menant une patrouille dans la ville fantôme pour chasser les Pokémons qui causent des problèmes aux dresseurs qui viennent s’entraîner en ville? Ou peut-être qu’elle a simplement besoin de vacances? Dans un tel cas, c’est plutôt la plage de l’île du Faune qu’il lui faut...et avec les récents passages du Ranger, elle aura sûrement accès à une bonne variété de baies plantées sur l’île.

Pendant un instant, le Ranger commence à penser qu’en fait, Dakota n’est tout simplement pas là, mentalement parlant. Physiquement, certes, car il est difficile de ne pas remarquer sa silhouette et son style plutôt marquant à contre-jour. Mais elle ne répond tout simplement pas à ce qu’il a à dire. Pourtant, ce n’est pas comme s’il ne tentait pas de faire la conversation! Ce sont quand même, au final, des collègues de travail! Puis, elle parle de combats sous l’effet de l’alcool. Sourcil levé, Nate met sa main devant sa bouche, voire si l’odeur d’alcool persiste après celui qu’il a absorbé hier. Mais l’agriculteur est encore jeune, il est capable d’en prendre (contrairement à l’auteur, prenez note, les matins sont nettement plus durs les jeunes!).

«Ah, chevronné dans le sens, ahem, expérimenté, ah, ouais, m’enfin, j’suppose que c’pas grave.» dit-il, évitant de croiser le regard de la Championne camouflé derrière son stetson. Décidément, Dakota s’est déliée la langue mais pour peu. Et pourtant, Nate aimerait bien connaître quelques anecdotes de détails croustillants sur la carrière de celle qui parcourt Deadly Borrow. Comment diable réussir à la faire parler, alors?

Décidément, pas avec la famille de Woodmay qui débarque. Le cri de son père, annonçant leur arrivée, fait rougir le Ranger qui se retourne vivement, faisant signe de se taire au reste de la famille. Après tout, c’est un match important - et Nate n’a pas vraiment la patience d’attendre de recommencer tout le processus, surtout avec la défaite du Scorvol après une bonne charge du mammouth. « Laissez Nico s’concentrer, quand même!» s’exclame Nate en direction de la foule qui s’agglutine, de plus en plus bruyante, avec la famille aux accents latins. Le père de la famille hoche la tête, les yeux plissés et attrape une flasque, faisant réaliser à Nate qu’il a peut-être une solution pour aadouer Dakota. Qui tente rien n’a rien.

«Ah ouais, m’dame Dakota, si vous voulez, ma famille a apporté un peu de grappa, c’est une eau-de-vie faite à base de marc de raisins. Habituellement, le second verre rejoint rapidement le premier, si vous voulez vous laisser tenter» offre Nate, un peu gêné, sourire confiant sur les lèvres.

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Dakota lève à nouveau les yeux au ciel, commentant d'un simple « C'était "Ranger", le problème, pas "chevronnée". Si tu veux voir des Rangers, plaint toi à Momoa, pas à moi. » marmonne-t-elle simplement avant de reporter son attention sur les bruyants spectateurs du match.

Ce dernier se poursuit d'ailleurs tranquillement au même rythme, chacune de tes attaques faisant tomber un nouvel adversaire. Le Rhinocorne gratte le sol, s'avançant avec détermination, les deux imposants adversaires se faisant face avant de s'élancer dans une lourde bataille.

Ce n'est qu'à la mention de l'eau de vie que Dakota redresse un peu les yeux, te scrutant à la limite de son chapeau, semblant mesurer l'intérêt de ta proposition. Finalement, elle hoche sobrement la tête, les bras croisés, acceptant ton offrande sans plus de précisions.

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Du coup, Ranger, on lui amène une bouteille au pas de course ?

B.M. Le problème, en fait, c’est que le Ranger et la Ranger ne parlent pas vraiment de la même chose. Alors que Nate parlait du rang qui lui avait été attitré, la championne parle des Rangers en général, une bonne pointe d’amertume dans la voix. De l’amertume face au Ranger ou face aux Rangers? Plutôt difficile à déceler, alors que Dakota est plutôt refermée sur elle-même ne laissant pas beaucoup de place pour avoir des informations. Bon, Nate y pense, de simplement laisser aller ses Pokémons pour la victoire, s’asseoir de son côté et ne rien dire. Mais bon, sa mère, observatrice sur le perron du saloon, viendrait sûrement lui tirer les oreilles. Il faut être poli avec les demoiselles.

Et puis, parler à Momoa, ça semble plus facile à dire qu’à faire. Se rendre en Asie juste pour dire bonjour, c’est un peu exigeant. La Sunrise devrait vraiment réviser sa façon de gérer les équipes de Ranger et de ne pas tous les mettre sous la gouverne de la Championne asiatique, mais plutôt de redistribuer les tâches par région. Quoique si ça se trouve, Nate est le Ranger le plus haut gradé qu’il connaisse.Avoir à gérer les autres Rangers? Oh, maintenant, tout se place. Il comprend l’attitude de la Championne. Il aurait la même attitude si le dossier venait dans sa cour.

Bon, peut-être pas la même, comme c’est contre sa nature, mais il ne serait certainement pas enjoué à devoir gérer toute la paperasse. Nate en a autant envie que de se retrouver face au Rhinocorne de Dakota que de se trouver dans une pareille situation. Le Pokémon roche et sol gratte le sable avant de se préparer à s’élancer contre le Mammouth. Mais le Pokémon sol et glace a la même tête que Dakota. Il a l’air blasé un peu, se retournant vers le Ranger, sourcil levé. Nate, un peu gêné, lui fait signe de la main de continuer. Après tout, il ne veut que le badge. Il avait espéré une conversation enrichissante...mais bon, à défaut, il aurait un badge.

Le Mammouth lève la patte en même temps que le Ranger envoie sa proposition. La patte du Mammouth se lève donc en même temps que le sourcil - et un soupçon d’intérêt - de la Championne. Séisme en route, le Pokémon adverse s’effondre et le frère de Nate, sous les encouragements du Ranger, pique une course avec une bouteille vers la Championne, un verre à la main, pendant que le plus jeune des De Luca s’en vient à la même vitesse, un verre à la main vers le challenger.

«Alors c’est de la grappa, madame» commence-t-il, tenant son verre en face de lui, en direction de la championne. «C’t’une eau-de-vie à base de bae rézin qu’on a fait macérer dans les marcs de baies! C’est, ah, c’est plutôt fort, mais j’pense pas que ça soit un stress pour vous eh!» lance-t-il, portant le verre près de son nez pour humecter les effluves qui en sortent. «Salute!» lance-t-il. «Ah ouais, c’pas piqué des vers!» ajoute-t-il en y trempant ses lèvres, les yeux rivés sur son adversaire.

Si la Championne décide de tout prendre d’un coup, Nate n’aura pas le choix que de la suivre dans l’Aventure. En espérant qu’il n’y ait pas des Dominants qui poppent si la bouteille se vide par la suite.

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Dakota observe ton frère trotter dans sa direction, bouteille et verre à la main, lui laissant le temps de remplir ce dernier avant de l'accepter et de sentir une seconde l'alcool. Puis, d'un geste fluide, elle en laisse filer l'intégralité le long de sa gorge, visiblement peu affectée par la force du liquide brulant. C'est ensuite vers toi et ta famille qu'elle se tourne, ses doigts se portant un instant à son chapeau tandis qu'elle vous adresse un remerciement d'un mouvement de tête. La championne semble relativement satisfaite de l'offrande, même si toujours aussi peu loquace. « Pas mal. » commente-t-elle simplement.

Pendant ce temps, sur le terrain, le combat suit le même rythme. La violence des coups de ton Pokémon sur cette arène de plus bas niveau ne laisse aucun doute, ta victoire est proche !

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Finalement, le combat prend fin, et le silence retombe. Quelques dernières acclamations des passants qui observaient le match, avant que la foule ne se disperse et que chacun retourne à ses activités précédentes. Dakota, elle, rappelle son dernier Pokémon avec un léger soupir de soulagement. Au moins, ton efficacité est indéniable.

« Bon, ça c'est fait. Voilà ton badge. » indique simplement la championne, plongeant une main dans sa poche avant de t'envoyer le petit objet, te laissant le soin de tenter de l'attraper au vol avant de rapidement valider ton combat sur son SIS. Nouvel salutation de la pointe de son stetson, dans ta direction puis celle de ta petite troupe, indiquant clairement son départ avant de pointer vers la bouteille tenue par ton frère à proximité. « C't'à emporter, ça ? » lance-t-elle, attendant à peine une seconde avant de se diriger vers le centre Pokémon, bouteille en main ou non, Galopa sur ses talons.

B.M. Tels des spectateurs d’un match de sport incluant un ballon ou un palet, la famille De Luca suit le mouvement de la main de la Championne sur tout son tracé, alors qu’elle empoigne le verre pour l’approcher à ses lèvres d'un mouvement fluide et expérimenté, le bord du verre se posant sur ses lèvres et le liquide avalé d’un trait, comme s’il n’y avait pas de lendemain. La famille reste accrochée à ses lèvres, comme la goutte d’alcool qui y reste, en attente de la réaction de la Championne. Si les viticulteurs ont pleinement confiance en leur propre produit, il se retrouve face à une cliente difficile. Un peu comme un resto familial qui présente l’un de ses plats à un Chef réputé. Puis, l’attente vient à sa fin alors que la Championne porte ses doigts à son chapeau en guise de remerciement, jumelant le tout à un hochement de tête.

Visiblement, elle semble avoir apprécié l’offrande, alors que la douce chaleur de la grappa descend le long de son oesophage. Bon, pas assez pour qu’elle se joigne à eux pour fêter la victoire presque assurée du Ranger, mais c’est déjà un bien meilleur début qu’à leur premiers échanges verbaux. «Oh merci!» répond le Ranger, alors que son père essuie une larme qui coule le long de la joue. Après tout, le paternel est un être fier, et encore plus lorsque l’on parle de son petit bijou, la distillation, une technique de production qui n’a jamais été le fort du Ranger.

«Ahem, ah, ouais, bon, maintenant, hein, oui, la fin, ouais, en fait, beau Pokémon, hein, ah, oui, aaaaah. » commence Nate, bafouillant tout le long, n’arrivant pas à enligner son idée comme il le veut. On a beau avoir les plus gros Pokémons, les plus forts, mais si le dresseur en face vous intimide, le tout est nettement plus difficile. «Nico! Tremble-le lui aussi!» dit-il, le Pokémon glace se préparant à envoyer sa prochaine attaque. Levant la patte, il fait trembler les maisons de chaque côté de la rue principale de Deadly Borrow, le Pokémon épineux encaissant l’attaque, mais ne réussissant toutefois pas à rester conscient à la fin, s’écroulant au sol en soulevant la poussière, marquant une victoire nette du Ranger.

Indemne, le Pokémon sol a triomphé dans l’arène de son propre type. Mais la Championne ne semble pas être encline à toute démonstration de joie. «Ahem, eccelente Nico!» s’exclame-t-il, alors que même sa famille semble tétanisée par la Championne. La foule se dissipe, laissant les De Luca pétrifiés alors que Dakota soupire, puis plonge sa main dans sa poche, souligne qu’elle est bien blasée, puis lui envoie un projectile non identifié. Nate l’attrape aussitôt, reconnaissant le badge à mi-chemin.

Mais alors qu’elle s’apprête à disparaître dans l’horizon à la Lucky Luke, elle s’arrête, puis demande la bouteille que tient le frère de Nate. Mais aussitôt, le patriarche arrache la bouteille des mains de son fils et s’empresse d’aller la porter à la championne, ne disant rien, mais pleurant chaudement...sans son. «Ahem, ouais, bah, au plaisir, patron!» lance-t-il en saluant la Championne qui disparaît avec son Galopa.

Aussitôt, l’ambiance craque et la famille se met à revenir à ses bonnes vieilles habitudes d’acclamation. Mais alors que la main de son père s’abat sur son dos, claquante et résonnante, Nate ne peut s’empêcher de réaliser. Il a son badge et….«Ouais, pas d’augmentation…»

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