Chapitre 26 - Wishing upon a shooting starfruit

B.M. Retour sur la route L9, cette fois, sans battements rythmés de danse ou crève, après une nuit plutôt tranquille dans la forêt avoisinante de la route qui mène à Bleakwale. Pas trop loin de l’arbre à baie Willia, que Nate a grimpé pour gonfler son stock de baies, le Ranger et le samouraï ont apposé leur camp de fortune, maintenant démonté depuis presqu’une heure, c’est-à-dire lors du départ de Silence vers d’autres tâches connexes. Un autre mystère de la vie, à savoir ce que fait le dresseur à l’armure ancestrale lorsqu’il ne vient pas pousser le Ranger à affronter des Dominants. Et pourtant, ce n'est pas comme si Nate n’avait pas eu le temps de lui poser la question, hier soir! Mais les discussions ont plutôt tournées autour des projets futurs de Nate et jamais autour des projets du dresseur. Après tout, ça fait quoi un dresseur une fois que ça a ses huit badges?

Ceci dit, le matin s’était rapidement levé, le feu éteint par le pied de Stomper, et les deux comparses s’étaient salués et remerciés de leur présence lors du combat effréné contre le Dominant, la veille. Nate avait terminé de démonter le camp, effaçant toute trace humaine pour ne pas confondre la faune locale, tandis que Silence était parti sur le dos de Zard, son Dracaufeu. Après avoir balancé les rameaux de sapin en plein milieu de la zone boisée, le Ranger, Malbec à ses côtés, était parti regagner le route L9 en direction de Bleakwale. Ayant fait le tour de la section en ayant combattu le Dominant et en le traquant, Nate se disait qu’il y avait sûrement mieux à voir plus loin sur la route. De plus, avec les Pokémons sauvages qui avaient fui le Ludicolo qui revenait regagner leur territoire, une fois sécurisé, Nate ne voulait pas trop tarder.

Heureusement pour le Ranger, la route L9 est toujours bien praticable, même en direction de Bleakwale, pas trop de neige, bien que le froid s’immisce à travers les vêtements. «Allez, Malbec! Cette fois-ci,ça risque plus de ressembler à ce qu’on connaît.» doit-il à son starter, en faisant référence au plus bizarre combat qu’il ait mené jusqu’à présent. «Mais t’as été brillant, littéralement, pendant le dance-off. Avec un peu de temps devant soi, ton Zénith peut changer la donne sur un moyen temps!» explique Nate tout en combattant l'idée d’utiliser la capacité du Magmar en boucle, question de rendre la route vers la capitale glacée un peu plus agréable. Ce dernier acquiesce, un semblant de sourire se dessinant sur son bec.

Sauf que ça serait un contexte vraiment spécial pour les Pokémons de la région, habitués à vivre sous le froid à longueur d’année et ayant sûrement développé des capacités pour survivre à une telle température. Et hors de question pour le Ranger d’altérer les conditions de vie de la faune locale. C’est exactement ce qui t'emmènent une armée de Pokémons à tes trousses. C’est donc en restant le plus près possible de sa chaufferette personnelle que le Ranger avance, les mains sous les aisselles, tentant de garder le plus de chaleur à l’intérieur de son manteau. Heureusement que Silence lui a laissé un oeuf de Magby, à l'époque, et pas un oeuf d’un Pokémon glace!

Mais bon, qui dit suivre un chemin tracé comme longer la route L9 elle-même signifie se mettre en danger face aux Pokémons locaux qui utilisent cette voie pour chasser, bien plus facile à repérer une potentielle proie sur un lieu dégagé. Si seulement le Ranger savait dans quoi il s’embarquait!

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B.M. Après une heure de marche, quelques Pokémons sauvages avaient montré le bout de leur museau, mais avaient décidé qu’il était mieux pour leur santé respective de se tenir à distance de Malbec, toujours fier et confiant aux côtés de Nate. Le duo Pokémon-humain en a fait du chemin de l’éclosion - littérale - du Magmar. De passer de Woodmay, du Bois des Murmures, à vaincre Jacob, puis Molly, et maintenant, à sillonner la route L9, à éloigner les Pokémons sauvages qu’ils croisent, par prestance ou simplement par puissance brute. Parce que les Pokémons des environs n’ont rien de bien différent avec bien d’autres zones de l’Amérique du Nord, outre que leur puissance est décuplée, un facteur peu encourageant pour Nate, mais bien intéressant pour l’entraînement de certains de ses Pokémons qui ne sont pas beaucoup sorti depuis quelques temps.

Si des pokémons sauvages se mettent en travers de son chemin, ceci dit. Le paysage vers Bleakwale change drastiquement au fur et à mesure que la Ranger avance vers un froid encore plus certain que celui qui sévit sur la route L9. Les arbres changent de feuillus pour des conifères, et l’horizon de Nate semble orné de vert et de blanc. Encore une fois, un décor qui pourrait sembler féerique si ce n’était pas des Pokémons sauvages prêts à vous découper en morceau du moment où on se laisse aller un peu trop. «Argh, une alerte.» dit alors le Ranger, pendant que son SIS se met à vibrer dans sa poche. L’appareil, consistant à une oreillette et un écran qui couvre son oeil droit, est plutôt fragile et difficilement manipulable...parce qu’il est fait pour être manipulé sans les doigts, pour scanner plus vite que son ombre.

Une nouvelle demande de la part des Rangers du à sa géolocalisation. «Pas moyen d’être tranquille» grogne le Ranger en ouvrant l’onglet avec les détails de la demande patronale. Puis, il éclate d’un rire faux et peu sincère. «Tu devineras pas, Malbec, mais semble-t-il qu’il y a du grabuge sur la route L9. D’après moi, ils sont en r’tard, parce que le grabuge est parti. À moins que tu penses que le Ludicolo sévit toujours?» dit-il à son canard de feu, qui hausse les épaules. Mais le Ludicolo ne doit plus être dans les parages, le Pokémon feu ayant l’habitude de les sentir à distance et d’exhiber sa puissance. Une habitude qui ne dérange clairement pas le Ranger en temps de grands froids, alors que le Pokémon feu irradie une chaleur intense lors de ces moments.

«Sinon, ils se plantent, du moins, la route est hyyyyyyyper tranquille» dit-il en baillant, mais toujours en avançant. «D’ailleurs, on pourrait se poser bientôt, j’commence à avoir mal aux jambes.» dit-il, et encore une fois, le Magmar hausse les épaules. Son starter le sait très bien. Le dresseur veut trouver des baies sauvages plus qu’il ne veut s’arrêter, alors que si Nate a bien des lacunes, le manque d’endurance n’en est pas un. Et surtout, c’est sûrement une tactique pour s’éloigner de la route et des périls qu’ils pourraient croiser en chemin.

Le Ranger bifurque donc dans les boisées alentour, remplissant son nez des odeurs de sapin et de résine qui l'entourent. Mais à peine quelques minutes plus tard, deux Pokémons sauvages viennent pour lui barrer la route. «Ah, c’est ça le grabuge?» dit-il à Malbec, en souriant, en voyant les deux Zigzatons zigzaguer vers lui. «On va y aller avec des Pokémons qui ont grand besoin d’exercice! » dit-il, signifiant au Magmar que ce n’est pas à son tour.

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B.M. Malbec lance un regard frustré à son dresseur. Après tout, le Pokémon feu sait très bien que le duo de Zigzaton ne ferait pas long feu sous ses attaques dévastatrices. Après tout, il a aussi vaincu son lot de Zigzaton au début de sa carrière. «Allez Malbec, soit de bonne guerre» mentionne le Ranger. «Ils n’ont pas le niveau pour toi!» ajoute-t-il, touchant une corde sensible du Pokémon feu. Ce dernier plisse les yeux et se met au niveau de Nate pendant que les Zigzatons chargent déjà. Les mains du Ranger frôlent ses Pokéballs pendant que le SIS scanne les Pokémons sauvages en action.

De nature curieuse, les Zigzatons sont nombreux à être venu voir ce que Nate faisait, mais sont très rares ceux qui se sont attaqués directement à lui. Après tout, le Pokémon normal n’est pas reconnu pour sa grande témérité, que sa grande curiosité. L’agriculteur aurait pu comprendre s’il était en plein inventaire de baies, mais les fruits sont actuellement rangés dans un compartiment hermétique de son sac. «Malbec, tu choisis qui ? » demande-t-il en souriant à son plus fidèle associé. Ce dernier semble surpris de la demande, mais répond rapidement, car il le faut, les Pokémons sauvages presque au corps à corps. «Ah, bonne idée, elle en a bien besoin» dit-il en envoyant la Pokéball de Sémillon, le surprenant petit papillon.

«Et tant qu’à en profiter pour un petit entraînement, il va y aller avec Torro!» ajoute Nate en envoyant la Pokéball du Pokémon sudaméricain envoyé par Vald Betton. Le papillon s’étire les ailes au sol avant de prendre son envol, les motifs sur ses ailes arrêtant les deux Pokémons net dans leur chemin. Une excellente idée de la part du Magmar. La tactique laisse amplement d’espace pour le Luxio de se placer sous le papillon, maintenant en vol, et ajouter son grain de sel avec un jappement qui semble semer le doute chez l’adversaire. «Allez! Sém’, pousse leur un peu de ton vent!» indique Nate préférant utiliser une attaque avec une petite chance de montée de statistique plutôt que Bourdon, question de ne pas overkill son adversaire et laisser une chance à Torrontés d’attaquer. «Torro, croque-monsieur bien grillé pour le même que visera Sémillon. » ajoute le Ranger, ses deux Pokémons prêts pour la bataille

Sémillon s’élance aussitôt à battre des ailes, mais à chaque battement, de la poudre argentée sort d’entre les ailes, se formant en boule devant le papillon avant d’être envoyée directement sur le Zigzaton le plus près, s'arrêtant net dans son trajet déjà ralenti par les tentatives d’intimidation des deux Pokémons. Et à travers la poudre plonge le Luxio, attendant l’instant précis où l'attaque commence à se dissiper, puis il prend le temps d'électrifier ses crocs et de  les enfoncer sur le Pokémon normal, puis le Pokémon électrique secoue sa tête, sa proie vaincue toujours dans la gueule, avant de le relâcher pour lui faire faire un vol planer un peu plus loin. Déjà, un adversaire en moins.

Sauf que le Zigzaton restant ne reste pas obnubilé par les deux Pokémons que Nate a envoyé et venge son compagnon d’un bon coup de tête, faisant reculer le Pokémon électrique à sa position de départ, sous le papillon, à se secouer la tête question de chasser la douleur de la précédente attaque. «Je ne sais pas si c’est eux qui sont faibles, ou nous qui sommes plus forts qu’avant. Ça reste un bon test» mentionne le Ranger à Malbec, qui hausse les épaules.

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B.M. Le Zigzaton restant ne tiendrait pas longtemps sous les assauts des Pokémons du Ranger. Le mystère réside aussi dans le fait qu’ils n’ont jamais évolué, se donnant ainsi un désavantage face aux Pokémons évolués du Ranger. Bon, semble-t-il que le Luxio a encore un stage à passer, sauf que l’évolution emmène aussi un gain de puissance considérable chez les Pokémons, ce qui manque cruellement aux Zigzatons pour survivre aux efforts combinés des deux Pokémons en place. Ça et un peu d’entraînement, aussi. Il faut dire que Nate l’a également remarqué. Les combats contre les Pokémons sauvages sont souvent un peu plus facile que ceux contre des dresseurs, particulièrement des dresseurs compétents comme ceux que Nate et Kusanagui ont affronté dans les plaines arides de Deadly Borrow.

«Seconde phase, on recommence la même tactique» s’exclame Nate, redondant mais efficace. Les Pokémons du Ranger n’attendent pas de se faire attaquer non plus, et ils se mettent aussitôt en action. Sémillon se met à battre des ailes de nouveau, créant une poudre argentée devant lui avant de l’envoyer, sous forme de boule, exploser sur le Zigzaton. Encore une fois, pas de changement de statistique selon le SIS du Ranger, en mode scan constant. Puis Torrontés, maintenant débarrassé du raton qui venait de l’attaquer, replonge dans l’action, croc électrifié, et met fin au combat d’un puissant coup de mâchoire.

«Eccelente!» s’exclame le Ranger, ses Pokémons vainqueurs venant de poser près de lui. Le Luxio se frotte sur sa jambe au passage et le papillon se pose sur son épaule, toujours si léger malgré sa puissance de frappe. «C’était routinier, mais très bien exécuté !» ajoute Nate, complimentant les deux Pokémons qui n’avaient pas vu beaucoup d’action dans les derniers temps. «Bon, avant qu’on quitte, on va panser le peu de blessure que t’as, Torro. » commence Nate, en se penchant et en déposant son sac. Le Maskadra s’envole lorsque le Ranger amorce son mouvement, lui laissant l’espace nécessaire pour sortir son pilon, son mortier, deux baies sitrus, une baie pêcha et une repoi. La mixture commence aussitôt à prendre forme, le pilon écrasant les baies pour en faire une belle pâte à l’odeur envoûtante, particulièrement pour le Pokémon électrique.

L’effet est instantané. Le Pokémon électrique retrouve rapidement le plein potentiel de sa santé, comme si le coup d’boule de son précédent adversaire n’avait jamais eu lieu. «Bon, retour à vos Pokéballs» annonce le Ranger, rappelant les deux combattants mais gardant Malbec à ses côtés. La route L9 est assez dangereuse sans attirer les Pokémons sauvages avec un trop grand nombre, surtout avec le Maskadra qui pourrait sembler être une excellente proie pour les Pokémons locaux. Avec le froid ambiant, le Ranger n’a pas trop le goût non plus de rester sur place, et il reprend rapidement sa route.

L’alerte de la Sunrise est toujours active, mentionnant des problèmes sur la route L9, mais pourtant, rien dans le champ de vision du Ranger. Si c’était les Zigzatons le problème, c’était réglé. Mais un craquement sonore ramène Nate à la réalité, et même Malbec se raidit un peu. «Ah ouais, les ratons semblent être le dernier de nos souci.» dit-il en soupirant, des bruits suspects se rapprochant.

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B.M. Sauf que le craquement ne mène à rien, sauf manquer de stopper le coeur de Nate et de son Pokémon d’un coup. Épiant l’horizon, le Ranger et Malbec n’arrivent pas à trouver la source du bruit. Sont-ils suivis, voire pourchassés sans le savoir? Ça doit être le feeling que ressentent les Dominants lorsque Nate et Silence se mettent à la traque. Laisser des traces derrière soi, c’est normal. Il faudrait être paranoïaque pour s’assurer de ne laisser rien derrière soi en tout temps. Quoique c’est peut-être une habitude qu’il devrait prendre dans les prochaines zones, qui s'avèrent de vrais challenges pour l’équipe du Ranger. Déjà, les deux Zigzatons n’ont pas fait long feu, et heureusement, comme malgré leur forme sous évoluée, ça aurait pu être beaucoup plus dommageable pour les Pokémons du Ranger.

Mais ce dernier a toujours un bon inventaire de baie sous la main, et au moins, son équipe peut aller vers le prochain challenge en ayant récupéré un petit peu. Un bon plus pour des temps prolongés en dehors des villes. D’ailleurs, l’air frais, la forêt, les arbres, la végétation, ce sont tous des aspects qui interpellent le Ranger en tout temps. Mais il commence à y avoir un bon délai entre son dernier passage dans une ville sécurisée. Mine de rien, c’est éreintant de toujours être sur le qui-vive! Heureusement, Nate a eu accès à la machine de Deepwater appartenant au champion (pendant qu’il n’était pas là, mais merci, Juan!) assurant la pérennité de son équipe. Toujours être prêt!

«Mais je n’arrive pas à comprendre cette alerte de la Sunrise.» dit Nate à son public cible : Malbec. «À chaque fois qu’on a eu des alertes, on était souvent en plein dans le problème. À moins qu’on soit accidentellement dans l’oeil du cyclone?» dit-il, cette fois plus à lui qu’à Malbec, qui ne comprend pas l’expression. «Ou plutôt au centre du volcan!» ajoute Nate en riant, mais le Magmar ne semble pas comprendre non plus. Après tout, le pauvre n’a jamais vu son habitat naturel, ayant éclos lors d’une poursuite, un peu similaire à celle-ci, sur la route L1 alors que Nate était poursuivi par un Medhyèna. Une situation qui pourrait d’ailleurs se reproduire sur la route L9, quoiqu’elle se re terminera pas en échange de charge et de flammèches.

«Tu sais, Malbec, j’suis chanceux de t’avoir. » commence Nate, brisant le silence ambiant. «J’parle pas physiquement, quoique ta chaleur aide vraiment maintenant. Mais plutôt avec moi, depuis le début. J’pense pas que j’aurais été jusqu’ici si c’tait pas de toi!» dit-il, sourire au visage. Le Magmar s’arrête, le regarde, un sourcil relevé...et lui offre une petite tape dans le dos. «Oi, j’veux pas être émotif hein, mais merci d’être un pilier. Et de laisser les autres se battre aussi ah ah ah!» dit-il, alors que le Pokémon feu se renfrogne un peu. «Allez, Malbec, un peu d’humour, ça ne te fera pas de tort. » ajoute le Ranger, ricanant dans sa barbe de trois jours devant son Pokémon un peu trop intense. Définitivement, le Magmar a hérité du tempérament de Silence plus que de Nate.

Mais un autre craquement de branche les fait sursauter, et cette fois-ci, il est accompagné d’un cri. Comme si quelqu’un, ou quelque chose, avait crié un go! ou autre expression du genre. Et le Ranger n’a pas à attendre longtemps, alors qu’un petit cochonnet se met en travers de son chemin. Le voici, le craqueur de branche. Et du mouvement à la cime des arbres lui fait penser qu’il n’est sûrement pas seul.

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B.M. Un éclat, un scintillement, c’est tout ce que ça prend pour que le Ranger reconnaisse l’adversaire qui s’attaque à lui. Malbec met son bras devant Nate, l'arrêtant net dans ses pas. Car oui, le Pokémon petit-cochon au joyau sur la tête débarque devant lui, se voulant invitant, comme s’il était une proie facile, surtout pour le Magmar, voire même Nate. Mais ça, c’est une erreur sûrement commune de sous-estimer un Pokémon psy. Sauf que le Magmar a vu autre chose et le visage de Nate est frôlé par une aile au passage. Le second fouteur de trouble est révélé : Un gros Nirondelle. Ou plutôt, un Hélédelle selon le SIS bien installé sur l’oeil de Nate. Celui-là a évolué, donc. Et à voir son niveau d'agressivité, il ne sera pas de tout repos. Et à voir sa vitesse vertigineuse, ce n’est pas un bon plan d’envoyer la Pokéball de Sémillon.

«Malbec, prêt à attendre avant d’entrer dans celui-là?» demande le Ranger. Le Magmar hausse les épaules, mais Nate sait très bien que ça ne lui plaît pas trop. Sauf que le Pokémon feu comprend aussi l’importance que tous les Pokémons de NAte puissent voir un peu d’utilisation. Il se croise donc les bras, s’installant à côté de son dresseur et regardant les deux Pokémons les yeux plissés, comme un cowboy prêt à dégainer. Sûrement sa méthode de leur dire qu’il ne les brûlera pas...sauf s’ils s’attaquent à lui ou Nate. Et justement, l’oiseau revient à la charge, mais esquive de justesse le rond de feu que produit le Pokémon autour de lui et de Nate. «Merci Malbec» dit alors l’agriculteur qui envoie deux Pokéballs à l’extérieur du cercle de feu. «en plus, ça réchauffe!» dit-il en ricanant.

La première Pokéball libère Riesling, qui n’a besoin que de sa connexion - très forte avec Nate et et Malbec - pour comprendre ce qui se passe. De l’autre côté,la Superball d’Inzolia le laisse à l’air libre, qui a la fâcheuse habitude de fixer Nate pendant ce qui semble des siècles avant de se mettre en action, sauf que cette fois-ci, le danger est trop imminent pour qu’il puisse se permettre ce temps d’observation malaisant. «Inzo, Riesling, on est sous attaque. L’oiseau, c’est le plus dangereux.» dit-il, mentionnant la cible de leurs efforts combinés. Les Pokémons de Nate se mettent aussitôt en mode combat. Ça va se jouer beaucoup entre la vitesse hypertrainée de Riesling et celle naturelle de l’Hélédelle.

Sauf que l’entraînement, dans ce cas-ci, ne prévaut pas sur la nature. «Inzo, prend l’oiseau de vitesse! » ordonne le Ranger, devant mettre sa main devant son visage pour esquiver une étincelle aventureuse. «Riesling, envoie le sur la lune!» s’exclame avec vigueur le Ranger, espérant que ça soit suffisant. Malheureusement pas, alors que certes, l’Absol bat tout le monde de vitesse en frappant l’Hélédelle d’un bon coup de tête, mais ce dernier réplique avec un piqué direct sur Riesling, en pleine apparition de son mirage de lune. Le Pokémon psy et fée recule d’un pas, encaissant l’attaque et réussit à garder son sortilège en place. L’oiseau part en vitesse, voulant éviter une attaque physique de la part du Gardevoir, mais ce dernier termine son attaque en dispersant l’énergie lunaire en multiples faisceaux, partant tous comme des missiles à tête chercheuse et mettant K.O. le Pokémon vol. Ce dernier s’écrase au sol dans un craquement sonore, laissant le petit Pokémon psy seul devant les deux Pokémons du Ranger

Et Nate peut lire dans son visage qu’il sait qu’il a fait une erreur en s’attaquant au Ranger, Hélédelle ou pas.

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B.M. Il y a ce moment de compréhension dans le visage d’un Pokémon sauvage, lorsqu’il comprend qu’il est laissé à lui-même lorsque son compagnon de route est vaincu. Lorsque le Pokémon sauvage se rend compte qu’il a deux Pokémons contre lui et que ses chances de victoire sont tellement minces que le désespoir peut se lire sur son visage, impossible à camoufler. Mais pas dans le cas de ce Spoink particulièrement résilient. Le Pokémon psy continue de bondir comme si rien n’était, comme s’il ne savait que deux Pokémons, dont un qui lui serait fatal, le regardait comme dernier obstacle avant de pouvoir simplement continuer leur route.

«Allez, pousse-toi p’tit cochon» dit alors Nate, toujours dans son cercle de feu, invitant l’adversaire à quitter les lieux. Sauf que le petit cochon, téméraire à souhait, continue de sautiller devant le cercle de feu. Assez pour faire douter au Ranger à savoir s’il capture le petit cochon, au pire pour l’envoyer dans le domaine familial. «Riesling, guéris toi sur lui» ordonne-t-il, voulant donner un peu de jus à son Pokémon psy. Avec le cri qu’il a entendu un peu plus tôt, on ne perd rien à se tenir au sommet de notre forme! «Inzo, fait lui voir la nuit!» ajoute-t-il, ayant eu, cette fois-ci, le temps d’enseigner quelques rudiments de communication avec le Pokémon à la fixation intense.

Les deux Pokémons en combat, hors du cercle de feu, s’élancent aussitôt. Ou plutôt, dans le cas de Riesling, se téléporte tout juste derrière le cochonnet et plante ses dents juste à côté de son oreille. Visant normalement le cou, c’est un peu plus compliqué dépendant de la physionomie de l’adversaire. Dans le cas du Spoink, mission impossible. Sauf que le Gardevoir réussi à trouver un spot pour bien croquer, et le petit Pokémon psy pâlit un peu avant d’être relâché par Riesling, juste à temps pour qu’Inzolia en finisse d’un bon coup de corne, cette dernière enduite d’énergie négative. Un second affrontement sur la route L9 déjà complété. «Eccelente!» s’exclame le Ranger, poing devant, suite à la victoire.

D’un geste de la main, Malbec diminue le cercle de feu qui les entoure, faisant sourciller le Ranger. Son Pokémon feu a tant le contrôle sur son feu ? Impressionnant! «Excellent combo!» dit alors Nate en s’approchant de ses deux combattants après avoir sauté sur le peu de flammes qui restent au sol. Bro-fist avec Riesling et inclinaison de la tête face à Inzolia, puis, un rappel des deux Pokémons dans leurs Pokéballs. Mais dès le retour de Riesling dans la balle, quelque chose picote sur la nuque du Ranger. Il se retourne rapidement, mais rien. Rien sauf la forêt. Y a-t-il quelque chose qui le regarde, qui le fixe? Pourtant, l’Absol est de retour dans sa Superball.

Nate reprend donc la route avec Malbec, mais l’ambiance est lourde. Comme si l’air avait pris du poids et pèse sur ses épaules. Et le sentiment de picotement revient en alternance, comme s’il est observé, sans pouvoir trouver ce qui l’observe. Le froid, la lourdeur, ça ne donne pas le goût de rester plus longtemps sur la route. Sauf que si quelque chose cloche ainsi, ça titille aussi la curiosité dangereuse du Ranger. «Reste sur tes gardes, Malbec» indique le Ranger, accélérant un peu le pas. Juste pour voir si ce qui l’observe tient la cadence. Et à attendre les bruits ambiants, la théorie du Ranger s’avère juste : Il est poursuivi.

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B.M. Malgré le fait qu’il sent la pression d’un regard invisible sur sa nuque, le Ranger doit s’arrêter un peu. Ses jambes sont endolories, la neige se révélant une embûche constante à un parcours rapide et efficace, demandant de plus en plus d’efforts plus le temps avance. Hors de question de monter un campement en bonne et due forme, même si les Pokémons de Nate sont devenus des experts pour le monter. Mais pour s’arrêter, autant mieux le faire dans un endroit facile à protéger, et depuis qu’il a pris sa décision de s’arrêter un peu, aucun ne semble convenir au Ranger. Jusqu’à cet endroit.

Un tronc d’arbre au sol, fraîchement abattu par une attaque tranchante nette, entouré de parois rocheuses presque aussi grandes que le Ranger, en forme de croissant. Donc quelque chose pour protéger son dos, et une belle vision périphérique face à lui. Il commence par faire le tour, vérifiant s’il y a dans l'immédiat ou pas. Visiblement content de ses trouvailles, le Ranger s'assoit sur le tronc d’arbre. Il y a certes des traces relativement récentes de Pokémons de passage, sauf que rien ne laisse croire qu’il est actuellement sur un nid ou un territoire d’un Pokémon particulier. «Woah, enfin!» dit-il, alors que Malbec s’installe à côté de lui. L’avantage de l’écran naturel, c’est qu’il ne sent plus ce regard intense apposé sur lui. «Oh, Inzo, c’est vrai!» dit-il en prenant la Superball du canidé.

L’Absol sort des confins de sa balle, s’installant face au Ranger. Heureusement, le Pokémon ténèbre semble moins intense qu’au départ, sûrement grâce aux enseignements de Shenzi, le Grahyèna d’Inuk. Malbec et lui semble se parler un peu dans le langage qui leur est propre pendant que Nate fouille dans son sac pour en ressortir ses items mystiques de préparation de potion. Baie sitrus (au nombre de deux), une baie Oran et une baie kiwan (allo les épices) sont envoyées dans le mortier et rapidement pilonnée par le Ranger pour former une belle mixture. Nate sort sa propre gamelle et y glisse la purée avant de l’offrir à Absol. Ce dernier cligne des yeux, lâche Nate et observe le contenu du récipient un instant avant de s’y attaquer sans demander son reste. Il y a quelque chose qui relie tous les Pokémons...et c’est bien leur estomac!

Le Ranger s’étire et en profite pour boire un peu d’eau dans sa gourde. L’eau est glacée, tellement la température ambiante est basse. Mais l’effet de froid est encore plus désaltérant et Nate se sent nettement plus revigoré par la rasade d’eau. Il attrape des trucs faciles à manger et acheter il y a quelque temps, en plus de quelques baies au passage, question de remplir son estomac avant de repartir. Il sort une baie Chocco pour Malbec, qu’il lui lance, avant de tout ramasser et déjà se préparer à repartir une fois tout son matériel rangé. Une fois le tout de retour dans son sac, Nate s’attèle à repartir, faisant signe à ses Pokémons de bouger. «Inzo, tu vas ouvrir le chemin. Part devant, et t’engage rien. Fait comme Shenzi t’as montré.» dit-il à l’Absol. Ce dernier hoche la tête et se retourne, lâchant le Ranger du regard avant d’apposer son pif au sol. «Malbec, reste pas trop loin» dit-il en reprenant la route.

Mais dès que Nate est de retour dans la forêt environnante, la sensation d’observation au niveau de la nuque le frappe de plein fouet. «Encore?» murmure-t-il. Et comme réponse, un nouveau cri intelligible. Encore plus près. Aussitôt, du mouvement à l’horizon. Qu’est-ce qui peut pousser les Pokémons sauvages à l’attaquer grâce à un simple cri?

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B.M. Le Ranger commence à coller les morceaux du puzzle. Quelqu’un, quelque part, et pas si loin, lui en veut assez pour lui avoir envoyé au moins trois vagues de Pokémons sauvages pour l’attaquer. Et il n’a pas les Pokémons sauvages les plus performants pour s’attaquer au Ranger et au Magmar. Le Pokémon de feu a normalement un effet dissuasif sur les Pokémons sauvages de catégorie Woodmay, mais semble-t-il que les Pokémons sauvages ont plus peur de ce qui poursuit le Ranger depuis quelque temps déjà. Si ça se trouve, c’est même depuis son écrasante victoire au dance-off contre le Ludicolo! Surtout surprenant de devoir se battre constamment - et épuisé sa réserve de baie à vue d’oeil - contre des Pokémons aussi puissants et faibles à la fois. Et surtout, cette nostalgie qui semble s’emparer de lui : la neige qui rappelle Noël, la forêt (quoique les arbres sont complètement différents) et les Pokémons communs des alentours de Woodmay, voire toute la bulle.

Le duo qui finit par se pointer le bout du museau ne semble pas perturber le calme de Malbec. Il se retourne vers Nate puis hausse les épaules et accepte d’avance de ne pas participer à cet affrontement là. Avec des ennemis terrestres, semble-t-il que Malbec ne daigne même pas recréé son cercle de feu. Une protection très efficace, certes, mais aussi un peu plus contraignante pour le Ranger. «C’est ce qui t’as ramené ici?» demande Nate à Inzolia, talonné par les deux Pokémons de type normal qui le suivent de pas si près. On aurait pu croire que le Pokémon ténèbre aurait pu trancher les deux Pokémons et simplement continuer son chemin, sauf que le Ranger doute que les Pokémons auraient été si facile à vaincre, seul contre deux. «T’as pris la bonne décision de revenir jusqu’à nous. » indique Nate, se voulant comme un compliment.

Aussitôt, le SIS du Ranger se met en fonction, affichant les informations sur les deux Pokémons. Le Zigzaton n’a plus besoin de présentation, facilement reconnaissable avec sa démarche en zigzag. Le second est un Pokémon que le Ranger a vu plus souvent mort ou blessé dans des traques aux Dominants, particulièrement celle contre le Chapignon drogué dans les plaines de Wheelfield. Un Skitty. Pas vraiment ce qui fait redresser le poil sur les bras du Ranger. «C’est tout ce qu’il a à offrir?» dit-il, surpris par sa propre audace. Malbec, à côté de lui, se retourne vivement, autant surpris par l'audace de Nate. Une attitude que le Ranger n’affiche pas souvent. Peut-être que ses rencontres avec Kusanagui, Inuk, Lian, Félicia et Audrey ont finalement donné un peu de leur confiance pour le Ranger.

Facile d’être confiant contre un Zigzaton et un Skitty, par contre.«Inzo, vas-y, fait voir la nuit au Skitty» dit-il, calmement, envoyant également la Pokéball de Nero d’Avola pour bloquer l’avance des Pokémons sauvages. «Nero!» s’exclame-t-il, son Pokémon métal offrant sa grosse mâchoire aux adversaires et regardant le Ranger avec ses yeux “réguliers”. «Cogne fer-mement le Skitty» ordonne-t-il aussitôt. Le petit chaton n’a même pas le temps de se rendre près de Nate qu’il est déjà dispatché par les deux Pokémons du Ranger.

Il reste le Zigzaton. Mais ce dernier s’arrête, se met sur le ventre et commence à jouer du tamtam sur son ventre. Un Sbire du Ludicolo danseur? Impossible! La victoire était celle de Nate! Mais le SIS du Ranger le ramène à la réalité. La puissance du Zigzaton est maximale? Va falloir agir rapidement.

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B.M. Le Zigzaton est rapidement de retour sur patte, près à tenter de frapper les Pokémons entraînés qui lui font face. On ne pourra pas dire que les Pokémons de la sauvage n’ont pas de coeur, attaquant sans répit et se défendant jusqu’à la fin. Il pourrait tellement être plus simple pour les Pokémons de simplement fuir devant un tel défi. Après tout, le Zigzaton doit bien savoir qu’il ne fait pas le poids contre la puissance combinées d’un Pokémon avec une épée tranchante sur la tête et la mâchoire surdimensionnée du Mysdibule. Par contre, le Ranger se doute un peu de ce qui pousse le raton à tout risquer pour rester dans le match. Les grognements se font de plus en plus proches et insistants. Sûrement ce qui pousse le Zigzaton à finir l’affrontement.

Et si c’est qu’il désire, c’est ce qu’il aura, décide le Ranger. Pointant le Pokémon ennemi, il s’exclame : «Si t’es prêt à te battre jusqu’à la fin, mon gars, j’te laisserai pas de chance.» commence-t-il, affichant une rare fougue assurée. «Absol, prend le d’vitesse!» continue-t-il, toujours en pointant l’adversaire. «Nero, cogne le jusqu’à son maître.» dit-il, et ses deux Pokémons s’élancent aussitôt.

Quelque chose semble agacer l’agriculteur, comme si la pression d’être poursuivi devrait être plus lourde sur ses épaules. Sauf que le Ranger en a eu assez, être la proie, c’est un jeu peu agréable. Et avec l’entraînement d’Inuk et ses quelques Dominants vaincus, le Ranger préfère nettement être le prédateur. Les Pokémons de Nate semblent aussi abonder dans le même sens que leur dresseur. Absol pique un sprint, faisant crisser la neige sous ses pattes griffues, dérapant au décollage mais entrant en contact à toute vitesse avec le Zigzaton, l’envoyant sur le dos de nouveau. Donnant ainsi le temps au Mysdibule de se rendre jusqu’au Zigzaton, et au même moment où le raton réussit à se remettre sur patte, abattre sa mâchoire déformée sur son crâne.

Le coup est tellement violent qu’il pourrait être sujet à un finisher de Mortal Kombat. Alors que Nate n’est pas de nature violente, encore moins avec les Pokémons sauvages, il semble que la frustration qui l’habite envers l’inconnu qui le poursuit depuis quelques temps l’empêche de regretter l’attaque du Mysdibule. Malbec toujours à ses côtés, le Ranger s’avance vers ses deux Pokémons. «Bien joué, vous deux. Restez sur vos gardes.» les avertit-t-il, sa rage toujours palpable. Les deux Pokémons du Ranger sont sortis victorieux de l’affrontement sans même prendre une attaque. À croire que leur rapidité respective en vaut la peine. Et que les ennemis n’étaient pas les plus redoutables affrontés jusqu’à présent. Dur d’avoir peur quand tout ce qu’il reste du crâne du Zigzaton est de la bouillie.

Le Ranger continue son avancée, dépassant ses Pokémons pour se mettre devant tout le groupe. «Ça suffit!» s’écrie-t-il dans le vide. Il sent toujours la pression du regard, mais de ne laisse pas abattre par la peur de l’inconnu. «C’est tout ce que t’as à m’envoyer, stronzo?» ajoute-t-il, les bras de chaque côté. « T'en as eu assez?» ajoute-t-il, plein d’assurance dans la voix.  

Le Challenge est lancé.

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B.M. La témérité du Ranger semble payante alors que devant, lui ça bouge. La forêt au complet semble bouger devant lui, comme si les arbres chassaient eux-mêmes les seuls envahisseurs de ce lieu si peu souvent foulés par des êtres humains. Les branches semblent suivre le parcours du Ranger, dont la confiance se fait sapper au fur et à mesure et ce sentiment que tout ce qui l’entoure se referme sur lui. Le ciel semble s’assombrir sous le couvert des branches enneigées qui se joignent ensemble, formant un plafond peu naturel au sommet de son crâne.

L’agriculteur sursaute lorsque Malbec lui met sa main sur l’épaule, le ramenant vers la réalité. Les arbres n’ont pas bougé? Impossible! Et pourtant, le Ranger jurerait sur sa mère que les arbres ont tenté de le capturer, de le retenir dans leurs branches. «Mais qu’est-ce qui s’passe, Malbec?» demande-t-il, toute sa confiance sapée par les environs si peu invitants. De nouveaux grognements. Et cette fois-ci, assez proche pour signaler au Ranger que les grognements ne proviennent pas que d’un seul individu. Nate s’arrête un instant dans sa marche forcée. «Attends, Malbec.» dit-il, prenant quelques secondes. «On est presque encerclés. Troia!» s’exclame-t-il avec véhémence.

Aussitôt, le Ranger et son starter commencent à jogger vers le Nord, tentant de se sortir de l’étau qui se resserre autour d’eux. Mais tout se déplacement, aussi difficile et empêtré dans les ronces et la neige soit-il, semble inutile. Ce n’est pas parce que le Ranger et son Pokémon ne mettent pas l’effort nécessaire, tentant de se sortir du guet-apens dans lequel ils sont tombés comme des nouveaux dresseurs. Nate le réalise. Des Pokémons sauvages de puissance inférieure à ses derniers affrontements l’ont rendu trop confiant, et là, il est encerclé. Et le Ranger reconnaît les grognements à l’Est et à l’Ouest, pour les avoir si souvent entendus lors de son enfance à Woodmay. Espresso, le Grahyèna familial, grogne d’une façon similaire.

«Malbec, on est poursuivi par des Grahyèna, j’suis sûr.» mentionne le Ranger, toujours au jogging, haletant. Le Pokémon feu hoche la tête. «Tu vas rester avec moi, j’pense qu’on va se faire prendre à revers. Surveille le flanc droit!» dit-il, toujours en direction de l’inconnu, espérant tomber sur une clairière pour mener un combat en voyant ce qui se passe autour de lui. Sur leur territoire, affronter les Pokémons sauvages entre les arbres et les ronces et la neige, c'est courir à sa perte. Mais si le Ranger réussit à se rendre, au moins, dans un endroit un peu plus éclairci, il pourra mieux diriger sa troupe.

«Si on meurt là, Malbec, merci pour tout» dit-il avec un défaitisme peu commun pour l'agriculteur. Le Pokémon feu hausse un sourcil, son peu d’empathie réussissant toutefois à capter la noirceur qui s’abat sur l’esprit du Ranger. Une flamme pourpre apparaît dans sa main et commence à prendre l’avance sur le duo. La présence de la flamme semble ragaillardir le Ranger pendant quelque secondes...jusqu’à ce qu’ils tombent sur une petite clairière avec l’étang gelé. Et comme prévu, les deux Grahyènas sortent des bois...mais ils ne sont pas seuls. «Ils sont là» dit-il, main sur ses Pokéballs, tentant de regagner confiance.

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B.M. Les environs semblent s’embrumer devant le Ranger, comme si un nuage venait de se fondre dans la forêt environnante, s’immisçant entre les branches, les feuilles et les épines pour se frapper au sol et se propager lentement mais sûrement aux pieds de Nate et de Malbec. Composé d’humidité, la brume frigorifie le Ranger aussitôt qu’elle atteint ses pieds, la combinaison de la température ambiante de la route L9 combinée à l’eau qui traverse les vêtements. Du côté de Malbec, le froid ne semble pas l’importuner, alors qu’il ne fait que propager plus de brume autour de lui dès que la brume le touche. «Malbec…» commence le Ranger, rapidement coupé par un cri strident et la venue de ce qui se présente comme le patron de la route L9.

La source de la brume apparaît devant Nate et son Pokémon en descendant du ciel tranquillement, en plein contrôle de sol vol, son nuage descendant à une vitesse rapide mais qui semble une éternité pour Nate. «Merda» dit-il en reculant, le Pokémon dragon et vol offrant une note chantée, belle et terrible à la fois. «Cours Malbec!» lance le Ranger en tournant les talons, ne voulant pas rester plus longtemps dans le regard captivant et la voix tristement belle de l’Altaria. Malbec derrière lui, le Ranger n'arrive toutefois pas à se rendre bien loin, rapidement pris en tenaille par les deux Grahyènas. Les deux Pokémons se mouvent aisément à travers la forêt épineuse pleine de brume, sûrement habitués à travailler de concert avec l’oiseau de malheur. «On aura pas le choix» dit alors Nate en s’arrêtant net devant les deux Pokémons ténèbres.

Aucun choix, certes, comme le Pokémon à la voix sinistre qui rattrape Nate et son Pokémon feu. Sans issues, avec trois Pokémons qui lui bloquent le chemin, le Ranger n’a pas le choix. Et puis, c'est sûrement son travail, comme le trio de Pokémon n’en est pas à sa première victime. Mais le chant de l’oiseau crée une brume mentale dans l’esprit du Ranger, un désespoir constant qui s’agrippe au plus tenaces des ses convictions, l’empêchant de penser à quelle tactique il pourrait employer pour se sortir de ce merdier. Puis, Malbec le prend de nouveau par l’épaule, le secouant un peu, ramenant une once de lucidité dans cette mer d'incertitudes. Juste assez pour que le Ranger, qui s’en vient de plus en plus déconnecté par la réalité, de prendre le temps d’envoyer trois Pokéballs. «Malbec…» dit-il, le regard presque vide.

Mais le Pokémon feu n’en est pas à son premier combat et les trois Pokémons de Nate qui surgissent des Pokéballs semblent surpris un instant de voir Nate dans cet état, sauf que le Pokémon de charbon-vivant rassure tout le monde par l’entremise de Riesling. Dans sa langue natale, il ordonne aux trois Pokémons de mettre en place la stratégie enseignée par le Ranger. Un autre plan de contingence bien pensé, heureusement avant, par Nate. Riesling commence par utiliser sa vieille attaque de voix enjôleuse, rivalisant avec la voix de l’Altaria, et prenant le contrôle de l’espace physique. L’Altaria tente de répliquer, mais Riesling résiste à la tentative de berceuse et continue d’encourager mentalement ses compagnons. Nero d’Avola, quant à elle, ouvre grand sa gueule vers le ciel et laisse une tombée de poudre tomber sur tout le terrain, empêtrant les adversaires.

Sauf qu’à trois, les adversaires ont le même avantage que les Pokémons de Nate et les deux Grahyènas se jettent à gueule ouverte sur Stomper et Nero d’Avola. Sauf que le clou du spectacle, et l’objectif de la tactique, c’est de laisser le temps à Stomper de créé une épée de roc à partir du sol, et l’abattre sur le boss Altaria. Le coup est fracassant et terrible, terrassant la sirène d’un seul coup à la tête. La brume se dissipe, et plus particulièrement, celle qui s’est abattue sur la tête du Ranger.

«Eccelente! s’exclame le Ranger aussitôt.

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B.M. Le Ranger expire l’air emmagasiné dans ses poumons, extirpant l’air au maximum du possible pour inspirer de nouveau, ses organes respiratoires de remplissant d’air froid et frais, au taux d'humidité normal, alors que le nuage se dissipe aussi rapidement qu’il est apparu. La brume qui couvre le sol disparaît pour laisser place à la neige et les ronces, le sous-bois régulier de retour à la normale, alors que tout autour de Nate, et surtout, à l’intérieur de ce dernier, redevient normal. Son esprit, complètement embrouillé, revient à la normale et la nouvelle est rapidement communiquée par Riesling par voie télépathique aux autres Pokémons.

Le Ranger cligne des yeux, regarde le combat autour de lui, lisant les derniers mouvements sur le SIS. Ébahi, il réalise la tactique employée par le Magmar, puis se retourne vers lui, impressionné que tout ait fonctionné. «Ça a fonctionné? » murmure-t-il, toujours abasourdi. «Quel travail d’équipe les potes!» dit-il avec son enthousiasme légendaire. «Oooooh, je peux pas croire! Okay, il ne reste que les deux hyènes. Pas de quartier» dit-il, et les deux adversaires, autrefois bien sûr d’eux, semblent douter de leur présence à affronter Nate et son équipe. Ils clignent eux-mêmes des yeux, chassant tranquillement la présence de l’Altaria dans leur esprit, comme Nate. Sauf que le lien qui les unissait à l’oiseau semble plus fort, sûrement plus ancien également. Un grognement et un claquage de mâchoire indiquent au Ranger que les Pokémons ont perdu beaucoup de volonté, mais qu’il n'abandonne pas le combat.  

«Riesling, envoie celui de gauche à Morphée, pour donner la cible à Stomp! Toi,» dit-il, pointant le Rhinoféros «change d’outil et utilisés ton marteau sur le même! » indique-t-il, avant de se retourner vers Nero d’Avola. «On attend pas, câline l’autre!» dit-il, et les Pokémons du Ranger se mettent en marche. Riesling tente l’attaque, mais le Pokémon adverse ne clique même pas des yeux. «Arf» soupire-t-il. Mais le Mysdibule n’attend pas et s’élance sur le Grahyèna de droite, lui offrant une affection débordante de douleur. Une fois sa mâchoire refermée sur la patte de la hyène, le Pokémon serre de toutes ses forces, jusqu’à se que le Pokémon tombe inconscient. «Un de moins!» s’exclame le Ranger avec joie. Sauf que celui de gauche dépasse Riesling pour s’attaquer au tombeur de son frère, frappant de nouveau de sa mâchoire enflammée sur le Grahyèna.

Le petit Pokémon acier et fée semble hurler de douleur, mais est rapidement sauvé par le Rhinoféros, qui s’avance, le sol tremblant à chacun de ses pas avant d’abattre son poing à la Nebbiolo, faisant craquer le crâne de l’adversaire. Le dernier adversaire s’écroule, certainement plus que inconscient. «Ouf, c’est fini dit-il» alors que la brume s’est complètement dissipée. «On remballe et on s’en retourne.»  dit-il, clignant des yeux, toujours un petit peu hors de la réalité.

Mais le Rhinoféros s’approche du Ranger, regard fixé dans le sien. «Ouais, t’as été parfait, mon Stomp!» dit-il, lui donnant un coup de poing léger et amical sur l’épaule, secouant sa main par la suite pour dissiper la douleur. Mais le Pokémon roc continue de le regarder, ses yeux fixés sur lui, comme avec l’Absol. «Euh, oui?» demande-t-il, perplexe. «Ah, des baies! » dit-il, en déposant son sac. «Ah, pas ça.» dit alors le Ranger lorsque le Riesling lui transmet l’émotion du Pokémon roc. «T’es prêt, alors?» demande-t-il, regardant l’ancien Pokémon du Ranger Libman dans les yeux. Ce dernier hoche la tête, confirmant sa volonté, et le Ranger sort une pierre de son sac plutôt qu’une baie.

Un simple contact, un éclair d’énergie, de la lumière blanchâtre et que Pokémon change complètement de forme. La pierre, quant à elle, se vide de son énergie. Aussitôt, le SIS du Ranger confirme l’évolution: Un Rhinastoc!

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