Chapitre 30.5 - Don't Strawberry from your path

B.M. Les horreurs des tréfonds de Deepwater étaient maintenant derrière lui. La curiosité qui l’avait piqué à son premier passage dans le complexe sous-marin est maintenant complètement dégonflé, l’humble Ranger ayant trouvé chaussure à son pied. Pour se chasser les mauvais souvenirs de l’esprit, le Ranger était retourné vers les quais du Lac de Deepwater, là où tout avait commencé lors de sa patrouille sur le lac. Silence étant parti sur l’une de ses nombreuses missions personnelles dont il ne parlait jamais, après un message d’un Sandquelque chose, du moins, du peu qu’il avait réussi à lire par-dessus son épaule. Enfin seul depuis un petit bout, pas de demande de patrouille, pas d’alerte au Dominant, un excellent moment pour prendre du temps avec ses Pokémons.

C’est un peu le problème du rythme effréné auquel le Ranger a toujours de la difficulté à s’adapter. Entre missions et combats pour sa vie, Nate manque de plus en plus de temps pour passer son équipe à l’entraînement. Il faut dire que les combats consécutifs augmentent aussi de beaucoup la consommation de baies, une fois à l’extérieur de la bulle. Donc chaque petit moment de répit est attribué à la cueillette et l’installation d’un campement sécuritaire.

Le Ranger avait donc repris contact avec Saïd, le capitaine du bateau qui lui avai presque servi de tombeau lors de la patrouille sur le Lac. Après trois jours d’entraînement, de cueillette solo et de nuit autour du feu en compagnie du Capitaine, le Ranger se sentait ressourcé. Surtout que ça lui avait donné l’opportunité de préparer un hypertrain pour l’un de ses Pokémons. C’est aussi le problème, à savoir quel Pokémon mettre sous les difficultés d’un entraînement de la sorte. Après Malbec, Riesling, Stomper et P’tit Gros, qui serait apte à passer à travers tout ça.

Le Ranger avait longuement hésité entre ses Pokémons, son choix s’arrêtant sur le plus récent Pokémon de son équipe, mais aussi le tombeur de Newton, à Wheelfield. Sachant qu’il allait se diriger vers Bleakwale une fois le tour de la région de Deepwater complété, autant mieux préparer le Pokémon le plus apte à l’accompagner dans les contrées gelées de la vallée qui s’étend au-delà de Deepwater. Avec la complicité du Capitaine pour des exercices sur le Lac un peu plus tard, le Ranger s’était levé, ce matin-là, prêt à mettre le Pokémon au top de sa forme.

Une fois devant Nate, le Cochignon regarde le dresseur avec un air pseudo-intrigué. Pseudo, parce que les réactions d’un Pokémon aux yeux cachés par d’épaisses touffes de poils, c’est plus difficile à cerner. Le Pokémon avait évolué à la fin du match contre le Champion de Wheelfield et avait vu peu d’action depuis. Il s’habitue de plus en plus au reste de l’équipe, certes, et a nettement prouvé son efficacité face aux Pokémons vols du Champion. Il fallait maintenant voir ce qu'il avait dans le coffre. Au sens figuré.

«Bon matin mon gars!» commence-t-il en passant sa main dans son pelage rude. «Comme j’t’ai parlé hier, on va commencer un Hypertrain, donc j’espère que t’es prêt, ça sera pas de tout repos la journée. Saïd, t’sais, l’monsieur blond, il va v’nir nous aider tout à l’heure. Mais en attendant, petit projet perso près des docks. On va commencer à planter des baies juste là-bas» explique-t-il en pointant une zone défrîchée, l’herbe verte se dandinant au gré du vent. «Meilleur moyen de planter des baies, c’est de labourer la terre. Ça avait été un jeu d’enfant pour Stomp’ sur l’île du Faune, j’pas mal sûr que t’es capable aussi avec tes défenses. » continue-t-il, traçant des lignes imaginaires devant les yeux recouverts du Cochignon. Nate sait que le Pokémon peut voir à travers ses épais sourcils, même s’il ne comprend pas pourquoi. «Mais…» ajoute-t-il, son doigt cessant les lignes pour pointer les défenses du Pokémon. «Va falloir que tu te contrôles avec le froid. Pas l’droit d’en utiliser. Faudrait pas faire geler la terre, ça ralentit tout le processus, comme on ne peut pas semer dans un terre gelée. Donc, j’vais grimper sur ton dos et on va suivre le tracé. T’es prêt Nico? » termine-t-il en grimpant sur l’énorme bosse sur le dos de son Pokémon, le dirigeant vers le lopin de terre prêt à être labouré.

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Résumé:

Aglianico observa le dresseur d'un "air" un peu blasé. Depuis sa dominance dans l'arène de Wheelfield, le ranger n'avait pas fait appel à ses services. Cela devait être une journée épuisante mais il n'avait pas les explications du pourquoi faire tout cela. S'il le demandait, c'est que ça devait être important!

Creuser des sillons, y'a rien là! Les faire droits et larges, aucuns problèmes non plus! Le problème résidait dans le fait de ne pas les geler! Pour un pokémon comme lui, respirer revient à souffler un peu de frimas à chaque expiration. Et vu ses narines, une simple expération était presque un souffle humain. Le début n'était donc pas prometteur. En essayant de se dépêcher, cela finissait encore pire : il n'y avait pas beaucoup de froid sur le coup, mais lorsqu'il arrêtait, sa respiration essoufflée était assez intense pour donner froid aux chevilles de Nate.

Il finit par adopter une toute autre méthode. Prenant d'abord son souffle, il se retenait de respirer le temps d'avancer un sillon. Lorsqu'il n'en pouvait plus, il leva la tête pour souffler, reprendre son souffle et répéter. L'opération jardinage s'avéra longue pour la peine, mais efficace!

B.M. À dos de Cochignon, c’est nettement plus confortable qu’à dos de Rhinocorne. Il faut dire que les multiples pointes qui forment la carapace du Pokémon roc ne sont clairement pas faites pour le derrière d’humain. Malgré l’inconfort, le côté pratique avait servi plus d’une fois, avant de devenir désuet au fil des évolutions. Pour le dos du mammouth, un long velours brun et raide, c’est un coussin naturel. Si ce n’était pas que le Pokémon était en forme de butte, Nate pourrait se voir facilement sur son dos pour de longues randonnées. Mais l’équilibre est difficilement atteint sur le dos du Pokémon glace et terre. Heureusement pour le Ranger, la tâche à effectuer ne demande pas de grandes pointes de vitesse, contrairement à un combat contre un champion de célérité.

Le moyen cochonnet semble à ses aises dans ses premiers sillons. Ils sont droits, ils sont francs et juste assez profonds. «Woah! On dirait que t’as fait ça toute ta vie, Nico!» s’exclame Nate, toujours sur le dos de son Pokémon. Le genre de réplique qu’un dresseur dirait à son Pokémon pour se montrer encourageant, sauf que c’est réellement le cas. Aglianico s’en sort à merveille avec la tâche devant lui. Le problème, c’est la méthode de respiration qui semble faire défaut. Le Pokémon glace, dont l’anatomie lui fait expirer de l’air très froid, gelant tout sur son passage, peine à coordonner sa respiration et ses efforts.

«Prend ton temps mon gars, c’pas un concours de vitesse» lui dit le Ranger, se remémorant son père qui lui a certainement dit la même chose à plusieurs reprises dans son enfance. «Y’a une différence entre la fainéantise et le bon travail mon gars, et vaut mieux un travail un peu plus long, mais bien, qu’un travail bâclé et rapide. » dit-il, tentant d’encourager la bête poilue entre ses jambes (héhé). Mais même après ces encouragements, le Cochignon semble toujours avoir de la difficulté avec sa respiration et l’effort, les chevilles de Nate ayant le goût de claquer sous la température de gel qui remonte vers lui. Si l’air froid descend, et que Nate la ressent sur ses chevilles, c’est que la température au niveau des pieds d’Aglianico doit être assez basse.

Puis, le Pokémon essaie une autre méthode, de son crue, en prenant une première grande inspiration avant de commencer son nouveau sillon, relevant sa tête lorsqu’il commence à avoir besoin de recharger ses poumons, expirant l’air froid vers les ciel (et Nate) et n’endommageant pas le futur des plantes qui grandiront près du Lac de Deepwater. Après une bonne vingtaine de minute, à repasser sur les futurs rangs et à s’assurer que tout est en place, le futur potager commence à prendre forme. «Un excellent travail mon gars!» s’exclame le Ranger en descendant de sa monture, puis luis donnant deux tapes d’encouragement sur le dos.

«Maintenant, on est rendu à l’ensemencement. » commence-t-il. «C’t’une partie cruciale et propre à chaque type de baie. Aujourd’hui, c’est des baies Willias qu’on va planter. Ces baies-là sont habituées à vivre dans le froid. J’ai des graines et des baies qui sont prêtes à être ensevelies. Tu vas prendre les baies et m’aider à en mettre une à tous les mètres-cinquante, ce qui équivaut à environ cette distance-là», explique-t-il en déposant lui-même deux graines à la distance requise. Un beau geste barrière d’agriculture, qui permettra aux racines de ne pas entrer en compétition. «Par la suite, j’vais avoir besoin de toi, parce qu’on va les enterrer, et avec tes deux outils naturels de chaque côté de la bouche, ça devrait aller rapidement» continue-t-il.

«Finalement, la dernière étape qui est propre à ce type de fruit, c’est qu’ils sont habitués à vivre dans le froid. Je vais donc avoir besoin d’une belle couche de givre sur le sol. Attention! Faut pas que ça soit trop froid, ni trop chaud! Va vraiment falloir que t’arrives à trouver le juste milieu. Mais à voir comment tu t’en es sorti pour labourer la terre, j’suis pas trop stressé mon gars!» termine-t-il d’expliquer, déposant des vieilles baies à côté de lui. L’ensemencement sera surtout le domaine du Ranger, mais tout le reste, le royaume du Cochignon.

Résumé:

Aglianico observa rapidement que la longueur d'ensemencement correspond à presque deux fois sa longueur. Il se fie donc à sa propre démarche pour tenter de semer des baies. Ce n'est pas une distance partaite mais c'est quand même rapprochant de ce que le ranger aux milles baies demanda.

La phase d'enterrement était très facile une fois le truc compris. Il réalisa très vite que sa patte avait l'effet de trop enterrer la baie et de creuser un trou sur le côté! Il y alla donc d'un simplement balayage de ses cornes pour ramener la terre à sa place initiale. L'effet était tel que c'était comme si le sillon n'avait jamais été creusé!

La phase de refroidissement était la plus complexe. Le moindre de ses souffles volontaires gelaient littéralement le sol au point d'avoir une plaque de glace. Respirer indirectement dessus avait l'effet inverse, ce n'était pas assez concentré pour apporter la dose de frimas requis. Se creusant un moment la cervelle, il eut une idée de génie. Il s'installa au tout début d'un sillon, courut à toute vitesse au-dessus avec son attaque Éclat Glace. L'aura de givre était assez puissante pour apporter la dose de froid requise, mais elle restait pas assez longtemps pour trop geler la surface.

Comme quoi ses souvenirs de l'arène de Wheelfield peuvent servir!

B.M. À chacun son unité de mesure, comme les américains et le reste du monde. Dans le cas de Cochignon et Nate, c’est le côté pratique versus l’expérience. Le Pokémon glace s’installe entre les deux baies déposées par Nate, plutôt simple, c’est deux fois son corps. Il s’installe donc un petit trait à côté de chaque rang, avant de s’avancer et de s’assurer qu’il est environ à deux fois son corps avant de déposer une semence à son tour. «C’est bon, Nico!» s’exclame le Ranger en se retournant vers son Pokémon qui comprend rapidement comment on plante des choux baies. Si ça se trouve, Nate a même trouvé exactement ce qu’il cherche depuis des années : le moyen de faire un vin de glace!

Mais pour faire un vin de glace, ça prend des baies qui ont beaucoup mûries, et là, elles ne sont qu’au premier stade de leur nouvelle vie, si les racines prennent bien dans un climat frisquet. Puis, vient le temps de rempoter les graines sous la terre. La première tentative d’Aglianico est un peu trop brusque, alors que sa patte s’enfonce dans la terre tellement il y a de la puissance, faisant rigoler son dresseur. «Woah, pas trop fort mon gars, la plante ne réussira jamais à sortir de la terre sinon!» dit-il en s’esclaffant. Mais le Pokémon glace et sol semble assez débrouillard et accepte la critique. «Vas-y doucement mon gars, c'est délicat, les plantes.» ajoute le Ranger, se penchant et rempotant lentement ses propres semences à mains nues.

«Oh oui mon gars!» dit-il lorsqu’il voit le Cochignon parcourir les rangs, ses défenses rempotant les graines à une vitesse fulgurante et une précision impressionnante. Une vraie machine! Va pas falloir en parler à son père, sinon c’est sûr que le patriarche De Luca va le réquisitionner pour les travaux à la maison. Bon, quand on arrivera à la taille des vignes, le Pokémons glace ne pourra certainement pas aider, mais pour le reste, il pourrait devenir le parfait compagnon du viticulteur.

La première tentative de refroidissement est telle la première tentative de remettre la terre sur la graine : un échec. La plaque de glace qui se forme sous le nez du Cochignon est trop intense pour la plante et l’empêchera de voir le soleil, ce qui est nécessaire, même pour les baies Willia. Le Ranger casse donc la plaque de glace avec son talon, éparpillant les éclats un peu plus loin. La seconde tentative du cochonnet semble commencer mieux mais tombe à plat, alors que la givre qu’il lance ne tient pas au sol. Déjà, c’est moins nocif pour la plante, ça lui permettrait sûrement de pousser, mais pas en abondance.

Le Ranger se retrouve donc à regarder son Pokémon en se grattant la tête, tentant de trouver une manière de formuler une bonne technique de réfrigération. «Comment est-ce que…» commence-t-il, mais le cochon a plus d’un tour dans son sac, alors qu’il s’installe au bout d’un rang et s’élance avec Éclat-Glace, laissant une traînée de givre derrière lui alors qu’il sillonne les rangs en quelques secondes. «Woah mon gars.» s’exclame le Ranger, tapant dans ses mains, impressionné.

«Bon, le prochain exercice, s’en est un de complicité entre toi et moi, Nico. On va recommencer la chevauchée, et il faut se rendre dans la forêt. Dans les deux derniers jours, j’ai installé des cibles sur les arbres dans une sorte de parcours. Mais les cibles, elles sont pour moi. J’vais prendre une des lances, et c’est simple, faut qu’on se rende aux cibles le plus rapidement et le plus efficacement possible. » explique-t-il, « Mais j’ai aussi caché des cibles à ras-le-sol, et ça, c’est les tiennes. Si on en voit une en hauteur et une basse, il faut que tu nous positionnes pour que les deux on puisse y toucher. » continue-t-il, ne lui disant pas tout de suite que la dernière cible, un gros panneau de bois, sera un peu plus difficile à détruire, comme le Ranger a installé des renforts derrière.

Après le parcours du rhinovalier, on l’appelle comment celui-là?

Cette épreuve donnait une impression de déjà-vu pour le ranger mais Cochignon galoperait vers l'inconnu. Il devait se rendre à la forêt, opération simple en soit. Il fallait après trouver les cibles. Sauf que Nate n'a pas dit qu'il dirait où elles sont! Il doit donc parcourir les sentiers et trouver ces fameuses cibles.

Vous avez déjà vu les yeux d'un Cochignon plus que trois seconde? Si ce n'est pas le cas, c'est maintenant le spectacle auquel vous avez droit puisque le Cochignon doit marcher tête levée pour trouver les cibles en hauteur, ce qui n'est pas évident surtout en courant! Il se positionne assez bien en général lorsqu'il est temps pour Nate de tirer, se récoltant cependant quelques arbres lorsqu'il est trop occupé à trouver les cibles. Lorsqu'il a des cibles destinées pour lui, il les abat d'un petit tir de coud'boue.

À l'arrivée proche de la dernière cible, on peut voir planqué très subtilement un éléphant Stomper qui semble prêt, semblant même penser qu'il n'est pas visible! Lorsque Aglianico envoya son cod'boue, Stomper répliqua d'un Boule Roc pour contrecarrer le tir. C'était donc un duel dans les rues de Deadly Borrow la forêt jusqu'à ce que Aglianico touche! Mais la cible ne fléchit même pas. Stomper ne faisait que défendre la cible, heureusement pour lui. Se fâchant, il se concentre et lance un immense Boue-Bombe en direction de la cible! Stomper sait qu'il peut pas arrêter ce projectile! Il s'écarte donc pour éviter une attaque qui ferait très mal et avec raison : la cible de bois explose.

B.M. Les jambes à califourchon sur son Pokémon de glace, s’agrippant à la toison rustre du Cochignon, le Ranger laisse la brise du lac caresser son visage avant de pénétrer dans la forêt et le circuit qu’il a préparé spécialement pour l’hypertrain. Un déjà-vu, certes, pour avoir fait quelque chose de similaire avec Stomper, mais de bien nouveau pour le mammouth. Guidé par les pieds de l’agriculteur qui lui indique par où passer, les premiers pas de fond plus ou moins bien. Le Pokémon, pas entièrement en confiance envers son dresseur combiné avec sa myopie, tente de se relever pour mieux voir, désarçonnant presque le Ranger à chaque coup.

«Woah mon gars, attention!» lance-t-il tout en s’agrippant à une bonne touffe de poil pour ne pas être renversé. «Faut qu’tu suives le mouvement d’mes jambes, t’es capable de faire ça?» explique-t-il, mettant un peu de pression sur son flanc droit. «Tu vois, là, tu dois dévier vers la droite...Attend, pas trop» dit-il alors que le Pokémon tourne littéralement à quatre-vingts dix degrés. Aglianico est déjà plus mobile que Stomper. Ce n’est pas que le Pokémon qui aura à s’adapter! Déjà, la hauteur entre les deux Pokémons est complètement différente, ce qui permet à Nate de visiter quelques branches avec son visage.

Ceci dit, la mobilité du Cochignon aide pas mal à bien toucher les cibles, une fois la communication en place avec le Pokémon. Après un certain délais, le Pokémon semble comprendre comment fonctionne son cavalier, et les deux font rapidement la paire, si ce n’est des dangers des branches. Coups sur coups, Nate frappe les cibles, alors que Aglianico frappe également les siennes à coup de coud’boue, frayant leur chemin dans la forêt. «T’es précis mon gars, lâche pas, attention, à ta droite» dit le Ranger, tout sourire, alors que son hypertrain semble vraiment mieux aller que ces précédents. Après tout, c’est peut-être l’expérience qui rentre!

Puis, le duo arrive au boss de fin de patrouille, cet énorme panneau de bois qui ne cache aucunement son renforcement. L’énorme queue, la corne et une batte du Rhinastoc dépassent de la grosse cible. Sauf que le Ranger a vu juste, la vision du Pokémon glace est nettement limitée par les touffes de poils qui lui servent de sourcil. «Allez Nico, celle-là est pour toi, vas-y à plein!» s’exclame-t-il en descendant de sa monture, en pleine connaissance de ce qui attend le Cochignon.

Le premier coud’boue est contrecarrée par un Boule-Roc précis, bloquant la boue en plein vol. «Ah!» échappe le Ranger, pendant que la deuxième tentative du Cochignon est également un échec, encore bloqué par le ninja-Rhino. Nate regarde son Pokémon, sourcil levé, en attente d’un plan de secours et de débrouillardise de la part de son Pokémon. Puis, après quelques échanges, le Pokémon glace et sol se tanne, prend un grand souffle et prépare une attaque bien plus puissante. «Pousse-toi Stomp!» s’exclame la Ranger, et avec raison, comme le Boue-Bombe éclate la dernière cible. «Bien joué mon gars!» s’exclame le Ranger en passant sa main dans le pelage de son Pokémon avant de rembarquer sur le dessus.

«Bon, maintenant, deuxième effort, on a’caché des baies un peu partout pour le chemin de retour, mais elles sont bien cachées. J’pense que ta truffe est assez performante pour qu’on retrouve tout ça. En bonus, Saïd me disait qu’il y avait des truffes dans le coin. Si on en trouve, c’est clair que j’pourrai te faire goûter, en plus que si on en trouve assez, j’devrais être en mesure qu’on s’achète une selle» explique-t-il, se dandinant un peu pour se mettre confortable. Le Ranger a caché une dizaine de baie willia, nettement les préférées d’Aglianico, mais aussi deux baies sitrus à travers les buissons, les autres à travers des racines ou des trous dans les arbres. Va falloir se faire aller le pif!

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Résumé:

La fatigue commençait à s'installer en ce doux colosse. Le petit marathon avait épuisé le Cochignon qui a plutôt l'habitude de bouger et d'agir lentement (excluons la troisième arène pour cette sentence je vous prie). Cependant, Nate demandait une tâche facilement envisageable. Trouver de délicieuses baies Willia sera du gâteau (aux baies Willia bien entendu).

Le Cochignon se mit en route, un peu plus de difficulté que la normale à renifler mais il décela rapidement le butin principal. Pour les baies Sitrus, cela fut beaucoup plus difficile pour lui, le nez déjà plein des odeurs précédentes. Il réussit quand même au passage à déceler deux pépites d'or truffes en bon état, et des grosses en plus.

Pas si mal comme butin final!

B.M. Les pas du Cochignon sont de plus en plus lent à force d’avancer dans la forêt et le sol inégal. Il faut dire que la physionomie du Pokémon rend certains déplacements plus difficiles, comme le bas de son corps est plat et que le terrain est loin de l’être. Facile à chevaucher sur une route de la Sunrise, un peu moins dans les sous-bois les entourant, le Pokémon et glace se révélant un peu moins tout terrain que ne l’aurait espéré le Ranger. Par contre, toutes ces difficultés sont mises en échec par la persévérance du Pokémon, qui même de plus en plus fatigué, trace son chemin, truffe au sol, à la recherche des baies cachées précédemment.

Il faut dire que le Pokémon glace a dû manger des baie willia toute sa vie, en Europe, et l’odeur des baies lui est facilement reconnaissable à travers tous les parfums de la forêt. Sauf qu’il semble manquer de motivation au Pokémon, utilisé à toutes les sauces depuis plus d’une heure maintenant. Jusqu’à ce qu’ils tombent sur la première baie, cachée dans un talus. «Elle est pour toi mon gars!» lui dit-il, caressant son pelage rugueux, toujours sur son dos.

Le frisson qui parcourt l’échine du Cochignon le fait vibrer alors que le Pokémon mord à pleine dent dans la juteuse baie willia. Un excellent choix de baie, en fait, autant pour les humains que les Pokémons. Parfum doux et léger, ce qui rend la traque un peu plus difficile, pour un goût sucré qui ne peut qu’améliorer les plats dans lesquels elle est utilisée. Sauf que la baie donne un regain d’énergie pour le Pokémon glace et sol qui s’élance dans le sous-bois, truffe hyperactive au sol, faisant rigoler le Ranger suite à ses multiples changements de direction. Ayant compris que les baies au sol allaient être son lunch, le Cochignon ne demande pas son reste et il s’élance entre les arbres, trouvant relativement rapidement les neuf autres baies willia.

«Reste deux baies sitrus mon gars!» lui dit le Ranger, lançant une autre baie sitrus devant lui. «Sent celle-là, après, faut trouver les autres. Et n'oublie pas les truffes! » indique-t-il, lançant son Pokémon vers l’avant. Si Aglianico avait pris une vingtaine de minutes pour retrouver les dix baies dont il raffole, il a besoin  du même délai pour trouver les deux baies sitrus...mais tombe tout de même sur deux énormes trésors, des truffes imposantes, rapidement ramassées par le Ranger. «Oh que Mama serait en liesse si je lui ramenais tout ça!» dit-il en se remémorant la douce et intense cuisine de la matriarche De Luca.

Une fois le tout récupéré, Nate et son Pokémon se retrouvent tout juste à côté des nouvelles plantations de baies Willia plantées plus tôt. Face au lac de Deepwater, ils contemplent le Lac, calme en cette belle journée, et le bateau un peu rapiécé, à une quarantaine de mètres du quai. La température s’est rafraîchi, tel que prédit par le Capitaine, et une excellente nouvelle pour le prochain exercice. «Bon, Nico, on va changer complètement de répertoire, allez, on va sur le deck!» indique-t-il, poussant son Pokémon vers le quai. Une fois sur place, Nate descend de sa monture, puis se penche à côté de ses yeux, pointant le bateau, à une quarantaine de mètres.

«Bon, mon gars, c’est simple, Saïd a docké le bateau là-bas...et faut aller le rejoindre. Il va falloir que tu nous crées un pont de glace jusque là-bas...qui peut supporter notre poids collectif. Donc autant je t’ai demandé de te calmer tout à l’heure, autant c’est le moment d’y aller à fond avec ta glace!» explique-t-il, tout en sortant une corde de sous l’eau, toujours attachée au quai. «Ça va être le point de départ de notre pont, pour le garder en place sur le Lac. Prends ton temps, et j’ai des baies Willia si t’as faim» termine-t-il en faisant un pouce en l’air, signifiant au Capitaine que la manoeuvre d’abordage commence.

Résumé:

Nate aurait demandé la lune que le Cochignon aurait été moins rebuté! Il parle de faire un pont, assez solide pour porter leurs poids, au dessus de l'eau! De l'eau mouillée en plus! Il ne demandait pas à un pokémon plante ou un pokémon aquatique, un pokémon Sol! Il sait que de tomber à l'eau signifierait presque sa mort.

Cela prit donc un long 30 minutes qu'il ose enfin approcher et souffler sur l'eau. Il souffla pour faire tellement de glace qu'il finit par s'en épuiser pour ne faire que ne serait-ce qu'un seul mètre de glace. Le temps qu'il avait repris son souffle, l'eau avait partiellement dispersé l'épaisse couche de glace formée.

Il tenta néanmoins de rassembler son courage. Recommençant à souffler au plus loin possible, il réussit à former un pont de glace d'une vingtaine de mètres assez épais pour supporter le poids de Nate, mais pas plus. Quoiqu'il tente cependant, le ranger n'arriva pas à convaincre son compagnon poilu de marcher sur ce pont précaire! C'est dangereux, de l'eau!

B.M. Ça semble toujours plus facile de faire un hypertain d’un Pokémon du point de vue extérieur, mais lorsqu’on est en pleine planification, ou pire, en plein dedans, c’est un peu plus difficile Le Pokémon sol et glace, suite à la demande du Ranger, ne veut tout simplement pas coopérer. Un geste étrange, comme il a accepté de faire toutes les autres tâches sans broncher jusqu’à présent. Bon, certes, le danger de l’eau est présent, sauf que c’est un peu ça le début, de dépasser ses limites. Nate est pris au piège, le reste de sa planification d’entraînement repose sur le pont de glace qu’il demande à son Pokémon...et ce dernier ne veut même pas d’approcher de l’eau…

Si Nate abandonne, tous les efforts mis jusqu’à maintenant seront vains. Il regarde son Pokémon, toujours sur le bord de l’eau, après une trentaine de minutes clairement perdue dans l’espace temps, le peu de glace qu’il a formé sur la rive du Lac de Deepwater devenant rapidement de l’eau. «Mais qu’est-ce qui a mon gars, tu iras pas dans l’eau si tu formes la glace!» mentionne le Ranger, une pointe d’exaspération dans la voix. Le Pokémon reste obstiné à ne pas d’attaquer au pont que Nate lui demande, laissant le Ranger encore plus perplexe. Peut-être que c’est lui qui a mal exprimé sa demande? Pourtant, elle est simple, et elle repose surtout sur le plan de match qu’il a avec ce Pokémon : créer des ponts là où Nate ne peut pas traverser.

«Okay, alors, Nico, es-tu capable de me faire un pont pour moi, tout simplement, jusqu’au bateau? » demande-t-il, alors qu’il voit (et entend) le Capitaine faire les 400 pas sur son embarcation, des bribes de “J’ai pas qu' ça à faire” et de “ Mais il vas s’déguédiner celui-là” au loin. «Tu sais, dans le pire des cas, j’peux te rappeler à ta Pokéball avant même que tu touches l’eau. Mais même à ça, j’sais que tu serais capable de faire un pont digne de ce nom…» explique le Ranger, caressant tout de même son Pokémon malgré sa déception.

Une fois sur le pont de glace, la traverse s’avère cent fois plus risquée par le Ranger que par le Cochignon, alors que ce dernier est un naturel sur la glace. Tant bien que mal, ses pieds partant d’un bord comme de l’autre à tout moment, le Ranger réussit à se rendre jusqu’à mi-chemin, avant de se retourner vers son Pokémon, ramenant ses mains vers sa bouche pour en faire un porte-voix rudimentaire. «Tu vois! C’pas si difficile!» dit alors le Ranger, puis se retourne pour continuer son chemin. Une fois près de l’embarcation, il est accueilli par un bel assortiment de jurons. «Désolé d’t’avoir fait attendre Cap’n, mais Nico veut rien savoir de s’approcher de l’eau. J’pense pas que mon idée de lui apprendre à se créer un espace de travail là où y en a pas fonctionnera, semble-t-il.» explique-t-il en se grattant la tête, visiblement gêné. « C’est sûr que tu m’niaises!!! /””/$%/4! » s’exclame-t-il, avant de se raviser.

« Tu sais quoi, y’a un genre de ravin, plus loin par là, genre de craque dans la terre. Tu pourrais au pire commencer par ça! » lui répond-t-il, avant de lâcher un autre juron. « Bon, j’ai d’autres choses à faire moé là! » ajoute-t-il, s’allumant une clope tout en faisant marche arrière. Nate, quant à lui, se retourne, laissant le navire quitter vers l’horizon, les remous du départ lui faisant nettement travailler son équilibre alors que des vagues frappent le pont temporaire.

C’est au moment où Nate met le pied sur le quai que le pont lâche, se cassant direct au Centre et se laissant emporter au gré de la marée. «Bon, Nico!» lance le Ranger avec énergie. «C’pas grave, t’as compris le système du pont. Maintenant, je vais te demander, en premier lieu, de nous créer une patinoire assez large dans ce coin-là» explique-t-il en pointant une zone sans arbre à quelques mètres de la plantation de baie.«Une fois que ce sera fait, c’est simple, on va faire un petit jeu. Voici c’qu’on appelle une puck!» explique-t-il en sortant un anneau de caoutchouc, une vieille relique de jeux hivernaux avec ses frères. «J’me suis patenté un bâton, et on va jouer au ballon balais. C’est simple, il va falloir que tu me l’enlèves, mais fait gaffe, j’suis un défenseur hors pair à ce jeu!» explique-t-il, faisant tournoyer l’anneau sur son index, sourire confiant. Un défenseur de qualité contre ses autres frères, mais contre une créature de la glace...et bah, ça sera à Aglianico de le prouver.

Comme quoi si on s’adapte, notre planning n’est pas perdu, même si l’on est plus sur l’eau.

Résumé:

B.M L’exercice qu’effectue le Pokémon sol et glace remplit le Ranger de nostalgie et d’excitation. Le nombre de séances de sport entre frères sur une patinoire lui manque cruellement, alors qu’il regarde le mammouth s’élancer sur les dimensions qu’il lui a donné, son souffle de glace se faisant aller de long en large. Malheureusement, le Ranger n’a pas ses patins, restés à Woodmay. Bien que débutant dans bien des aspects, Nate sait très bien que le luxe d’avoir des patins de disponibles ne vaut pas l'encombrement engendré par leur transport.

Ceci dit, une fois hors de la portée de l’eau, le Cochignon travaille à merveille. Le Pokémon est méticuleux, repassant souvent derrière lui pour s’assurer que la glace qu’il vient de créer est parfaitement lisse, sans bosses ou autres défauts. «On dirait que t’a fait ça toute ta vie!» mentionne le Ranger, debout sur le bord de la patinoire amateure, les bras croisés en tentant de retenir sa chaleur. La truffe au sol, le Pokémon continue sa besogne, recrachant le froid de ses narines et de sa bouche impossible à voir comme ses yeux.

Le Pokémon est à mi-chemin dans sa confection de glace lorsque le Ranger se met à l’une des extrémités de la patinoire, faisant tourner l’anneau de caoutchouc dans une main, alors qu’il lance et rattrape une autre baie dans sa main. La baie, un peu différente, est rouge avec un centre jaune et une petite queue verte. «Tiens Nico! J’vais te faire découvrir une autre baie!» dit-il en lançant la baie ronde sur la glace, la faisant glisser tout le long jusqu’à son Pokémon. Le Cochignon arrête le projectile avec son museau, utilise son odorat qu’une seule seconde avant de dévorer la baie d’une seule bouchée. «Ahaha, c’est bon hein!» dit-il, les grognements de satisfaction de son Pokémon confirmant l’affirmation.

La patinoire est rapidement complétée après le snack et le Ranger s’avance sur celle-ci, ses pieds relativement confortables sur la surface aussi glissante. Des hivers d’expérience! Il envoie donc l’anneau sur la glace et y glisse la pointe de son bâton au centre. Légèrement penché vers l’avant, il commence à dribbler l’anneau, l’envoyant à gauche, puis à droite pour finalement le faire passer entre ses jambes et le retrouver derrière en plantant le bâton toujours dans le cercle. «Bon, c’est simple, faut que t’empêche l’anneau de se rendre de l’autre côté de la patinoire. » lance-t-il avant de s’élancer vers le mammouth, dribblant toujours l’anneau près de lui.

Le Pokémon, pas trop habitué à ce genre de sport, prend quelques temps avant de s’ajuster et finalement comprendre que le mieux, c’est de le bloquer avec son corps. Mais à chaque fois, le Ranger réussi tout de même à passer l’anneau de l’autre côté. «Faut que tu suives mes hanches, c’est ce qui trahit ma destination! » explique le Ranger après une énième feinte.

Puis, Aglianico décide prendre les grands moyens pour éviter d’être contré. Devenant tout blanc, encore une fois, sa physionomie change rapidement pour perdre ses longs poils et devenir nettement plus imposant...et encore plus mobile. Après son évolution, c’est Nate qui peine à passer de l’autre côté, le Pokémon utilisant même ses défenses pour subtiliser l’anneau de caoutchouc et se rendre de l’autre côté. Prêt pour la ligue Américaine! «Bien joué Nico! Prochaine fois, ça sera sur patin!» souffle-t-il en s’écrasant aui sol, dos à son Pokémon, après le long entraînement du mammouth.

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