Chapitre 36 - Lemon-ster in the night

B.M Il s’en était passé des choses, entre le dernier Dominant affronté par Nate et la venue de Silence, encore une fois selon les rumeurs d’un Pokémon qui cause des ravages dans la région. Après le stage avec Dhyana, l’hypertrain de Sauvignon et une patrouille sous la pluie avec Inuk, le Ranger avait regagné Deepwater, en quête de quiétude et d’entraînement avec les deux nouvelles acquisitions qu’il avait faites dans la Jungle Sehane. La troisième fois avait été la bonne, après un premier passage cauchemardesque en compagnie de Lian et cie, un second après une téléportation in extremis avec Inuk. Nate a eu la chance de mettre la Superball sur un Tropius, ce gigantesque dinosaure volant aux baies nanab qui lui poussent sous le menton.

Se réfugiant dans les ruines de Deepwater pendant la nuit et sortant au grand air du Lac pour le survoler sur le dos du Tropius, s’occupant en compagnie de Gewurztraminer des baies willias plantées en compagnie de Aglianico sur les berges du Lac de Deepwater, avait passé une semaine plus tranquille, à éloigner les Pokémons sauvages, à prendre soin de ses Pokémons, procéder à des entraînements spécifiques sur des combos et une amélioration constante de son équipe. Si le région de Deepwater ne l’avait pas tant interpellé au départ, s’en était maintenant sa région coup de coeur, alors que la région offre un terroir plus qu’intéressant pour la culture des baies, si ce n’était pas de la présence de Pokémons sauvages terriblement puissants qui rôdent dans la région.

Les premiers moments avec Gamay, le Tropius, s'étaient avérés faciles. Le Pokémon plante s’est rapidement fait à l’équipe du Ranger, et surtout, de la quantité de baie que ce dernier peut transporter. En plus des multiples recherches dans les environs pour renflouer les stocks (qui en avaient grandement besoin!), le Ranger avait commencé à se pratiquer pour le vol à dos de Tropius. Bon, un peu plus difficile à faire que sur le dos de ceux loués à Woodmay, comme Gamay n’était pas tant habitué à avoir un passager, mais le massif Pokémon plante et vol avait un atout de taille : il est naturellement bien plus grand que la moyenne des Tropius, laissant beaucoup plus de marge de manoeuvre pour le Ranger. Il faut dire que le courant passe rapidement entre la monture aérienne du dresseur et Nate, alors que ce dernier jubile, comme sur le dos d’Hermès, le Roucarnage de Lian, à survoler le lac. Et malgré sa taille, le Tropius possède une agilité surprenante, capable de faire de belles manœuvres. Nate n’est tombé qu’une seule fois dans le Lac de Deepwater.

Mais toute bonne chose a une fin. Après un message, deux jours plus tôt, envoyé par Silence, Nate savait que les rumeurs comme quoi il y avait un Pokémon gigantesque qui s'attaquait aux Pokémons sauvages comme au peu de Ranger sur place. Rumeurs confirmées la soirée avant l’arrivée du samouraï par Tanner Pearson, l’un des Rangers locaux avec qui Nate a fait affaire deux fois. Le Ranger avait survolé le Lac, la Route L9 et la Route L10 sans y voir quoique ce soit. Le Pokémon fautif attendait-il l’arrivée du samouraï pour se montrer au Ranger? Une belle coïncidence, mais une coïncidence qui ferait bien du sens si l’on compare avec ses précédents affrontements.

C’est donc sur le bord du campement de Deepwater, avec Tanner, Juan et Saïd que Silence se présente, vers minuit, réveillant l'agriculteur qui dormait déjà depuis un bon moment. Encore une fois, une entrée remarquée à dos de Dracaufeu, la lumière de la flamme éternelle du dragon illuminant le ciel alors que le samouraï se posait. Réveillé rapidement, Nate vient à sa rencontre. «Aaaaaaargh, à c’t’heure-ci?» demande Nate, tentant de retenir - sans succès - un bâillement. « Pas le choix, ça l’air qu’il se présente que de nuit. » répond Silence. Ça expliquerait pourquoi Nate ne l’a jamais aperçu de jour. «Bonsoir en tout cas» grommelle-t-il en préparant ses trucs.

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La nuit est une voile sombre parée d'une myriades d'étoile alors que le ranger se fait réveiller. La lune est ronde et pleine, éclairant de son tendre éclat la surface du lac où elle se reflète tranquillement. Les sons de la région sont considérablement étouffés tout comme la vie nocturne. Rien d’inhabituel au vu du nombre d'humains rassemblés dans un lieu plus sauvage que civilisé.

Les dernières brumes s'échappent du cerveau du ranger. Aurait-il rêvé de sa dernière rencontre avec un dominant ? Souhaitons lui dans ce cas qu'un tel combat de titan ne se reproduise pas de sitôt. Le lac est grand, terriblement grand et les récentes attaques décrites par ceux qui les ont subis ou ont vu leurs résultats tendent toutes à indiquer que le monstre qu'ils cherchent se trouve proche ou dans celui-ci. Se séparer serait une bonne idée pour couvrir plus de territoire. Cela ferait par contre en sorte que chaque équipe soit diminuée en cas d'attaque surprise.

Deux carcasses datant de la nuit en cours seraient d'ailleurs à examiner d'après les rapports déjà reçus. Deux endroits que le dominant semble trouver à son goût puisqu'il frappe à l'un ou l'autre chaque nuit depuis qu'il a été remarqué. Les deux en une seule nuit par contre ? C'est une première vu la distance qui les sépare. Des indices utiles pourraient se trouver en allant les examiner. Ou pas, tout dépendant de la chance et de la fraicheur de celles-ci.

Jusqu'à maintenant, les cibles prises en chasse par ce dominant semblent indiquer qu'il s'installe dans la région plutôt que de chasser tout et n'importe quoi. Aurait-il été chassé de son territoire d'origine ? Un dresseur aurait-il osé faire la bêtise de le relâcher car il ne le contrôlait plus ? Ce serait-il enfui de quelque part ? Dur de le dire actuellement. On sait seulement qu'il fait beaucoup de dégâts à la faune locale et ne semble absolument pas craindre celle-ci.

Alors, groupe de ranger : comment s'organise-t-on ?

B.M. Le ciel est à découvert cette soirée-là, les étoiles offrant un spectacle grandiose. La Lune, gigantesque et pleine, apportera une belle visibilité dans les tâches à effectuer par l’équipe de Deepwater. Le Ranger, tout juste réveillé, se rend sur le bord de la berge, question de déverser les liquides excédentaires, contemplant pendant un instant le reflet de l’astre sur l’eau. C’est aussi le meilleur moment pour enchaîner quelques bâillements et tenter de se réveiller. Nate se doute bien que si Silence est là, et que les chances d’une rude nuit sont plutôt élevées. Disons que Deepwater regorge de Pokémons dangereux, particulièrement de Ludicolos sous toutes leurs formes.

« Bon, qu’est-ce qu’on sait du Pokémon en question. » demande Tanner, étouffant également un bâillement. «Bah, déjà, on dit qu’il a attaqué autant sur le Lac et à l’extérieur. » répond Nate, relatant les rumeurs qui ont circulé dans le groupe depuis le début. «Mais j’ai rien vu en survolant la région aux alentours sur le dos de Gamay. » ajoute le Ranger, faisant lever un sourcil au samouraï. « Moé, y’avait rien sul lac! » ajoute Saïd, le capitaine du bateau principal qui s’occupe du lac. « Yé pas vou grande chose dans lé complexe dé mon côté. » explique Juan, les yeux toujours collés par le sommeil. « Donc un terre et mer, si ça se trouve. » résume Silence. « Y’avait une carcasse, au Nord » mentionne Tanner, avant que Saïd ajoute « et une sur la berge est! ». Deux endroits pour commencer.

«D’autres infos? » demande Nate, lançant la question en l’air. « À voir les dégâts causés dans les environs, on pourrait croire qu’il ne craint pas la Faune locale du Lac. Donc, pensez électrique, insecte, peut-être, ceux qui peut contenir les Pokémons eaux et les Pokémons plantes à la fois. » explique Tanner, nettement plus réveillé. Insecte et électrique? Une combinaison que le visage et le crâne du Ranger connaît bien. Un Mygavolt? Si c’est le cas, la proximité avec la jungle Sehane et d’anciennes aventures cauchemardesques lui reviennent rapidement à l’esprit. Sauf que l’heure n’est pas à la peur, encore moins devant le regard de ses collègues.

« On va bin d’voir se séparer en trois groupes! » s’exclame Saïd, en calculant les gens présents. «Ouais. Saïd, tu prends qui avec toi pour aller à la berge? » demande Nate. Le Capitaine pointe alors Tanner et le jeune Ranger se dirige vers le bateau pour y prendre une combinaison comme celle que Nate a porté lors de la patrouille du Lac de Deepwater. «J’vais prendre les airs avec Silence, vers le Nord, Juan, tu veux marcher sur la berge? Tu pourras effectuer le relais. Envoyez un signal si vous l’trouvez. » dit alors Nate, se surprenant de la dose de leadership qui semble s’emparer de lui. Le métier lui rentre-t-il dans le corps? « Oui m’sieur! » lui répondent les deux Rangers, alors que Silence et Saïd, qui ne sont pas officiellement Ranger, sourient avant que tout le monde se mette en position.

« T’as besoin de Crow? » demande Silence, un peu à part, les yeux moqueurs. «Mais non! Tu t’imagines qu’après tout ce temps, j’ai enfin trouvé mon Pokémon vol qui peut m’porter! » explique le Ranger, excité comme lors de la rencontre de l’imposant Pokémon. «C’t’un Tropius! » explique Nate tout en envoyant le Pokémon en question hors de sa Pokéball. L’imposant dinosaur lâche un petit cri lorsqu’il apparaît sur le terre ferme, entourant son cou autour du Ranger qu’il a pris en affection dans les derniers jours. « Tout confort, zéro subtilité. » commente Silence.

«Tu peux bien parler avec Zard » réplique Nate en ricanant, pensant à la subtilité du Dracaufeu. Les deux dresseurs se mettent donc en route - par voie aérienne - vers le corps plus au Nord.

Le corps le plus au nord semble être le moins récent des deux découverts ce soir là. Il ne faut pas longtemps avant que les deux membres du groupe arrivent à destination par la voie des airs. À pieds, ils en auraient eut pour bien plus longtemps à devoir contourner les berges du lac. Et par l'eau...ça aurait été quasiment aussi rapide que par air. Est-ce là un moyen de reconnaitre quelque information sur le dominant ?

Une fois arrivé sur place, il est facile de voir d'en haut que la zone couverte par l'attaque n'est pas si grande. Environ trois mètres au delà de l'eau seulement et encore...seulement si on compte que les deux pokemons ont dut se déplacer. Les restants d'un nenupiot sont encore présents. Ils semblent avoir une drôle de couleur par endroit, là où des piques semblent avoir été plantées dans le corps de la cible. Le pokemon semble d'ailleurs comme avoir été vidé de sa force vitale plus qu'être dévoré.

Les piques n'y sont plus mais des traces de piques allongées sur le sol, de même taille, se retrouvent fréquemment sur la zone et se chevauchent avec les traces de pattes du nénuphar. Une partie des traces semble d'ailleurs avoir été balayées par un rond inégal. Rond qui s'agrémente justement de traces de piques à plat régulièrement. Enfin, c'est encore difficile à dire vu les mouvements trop fréquents dans la zone. La seule certitude est que celles-ci se dirigeaient vers l'eau à la fin. Potentiellement vers l'autre cible ?

Une lumière soudain entre les deux cibles semble indiquer une demande d'Action...N'était-ce pas par là que Juan se dirigeait ?

B.M. La descente se fait rapidement dès que Silence repère la carcasse au sol. La manoeuvrabilité de Gamay est surprenante, pour un Pokémon de cette taille, mais n’a rien à envier au célèbre Dracaufeu du samouraï, qui se glisse dans les airs avec aisance, malgré la charge plutôt lourde de l’homme en armure. Gamay se pose donc au sol, le bruit sourd de ses grosses pattes résonnant dans la petite clairière. Nate descend de sa monture, rapidement rejoint par le samuraï. «C’pas du luxe, un Pokémon vol, une fois qu’on en a un. » mentionne Nate, l’air un peu surpris. «J’sais pas trop comment je m’en suis sorti avant. Sans Gamay - et tes Pokémons vols - j’aurais pris une heure avant de me rendre jusqu’ici. » dit-il. « Il était temps, oui. » répond Silence, se penchant sur le cadavre.

Un vieux Nénupiot, autant dans le sens de son âge que son temps de décès. L’attaque qui l’a terrassé est focalisée sur son nénuphar, alors que des trous longilignes sont partout sur son corps. Mais ce qui est le plus impressionnant, c’est que le Pokémon eau et plante ne semble pas avoir été mangé, comme c’est souvent dans le royaume Pokémon-animal, mais plutôt desséché. Comme si les trous étaient en réalité des ouvertures pour pailles et que le prédateur avait tout absorbé les fluides vitaux du Pokémon composé majoritaire d’eau, pour le laisser tout sec, au sol. Un peu comme la méthode de Passito, qui signifie de laisser les raisins se sécher sur un lit de paille de deux à six mois. Mais là, ça avait l’air d’avoir été fait en deux à six minutes.

« Le pauvre, il n'a aucune chance » indique le samouraï, alors qu’il délimite la zone d’attaque. « Tout au plus trois mètres, mais ils se sont déplacés » indique le samouraï en pointant le lac. «Et t’as vu, y’a des drôles de couleurs là où il a été piqué. J’jurerais que c’est du poison, mais c’est dur à dire avec quelque chose d’aussi sec que les plaines de Deadly Borrow. » ajoute le Ranger, toujours au chevet du défunt. «Ça me rappelle les petits jus de mon enfance, c’est pas drôle. » ajoute Nate. Silence, un peu plus loin, pointe au sol. « Elles sont là tes pailles. »

Délaissant le cadavre, Nate s’approche du samouraï, observant le sol et y voyant lui aussi le long pic. Sûrement une attaque échouée? Ou plusieurs, alors que nombre de pics jonchent le sol, tout au long du trajet du Nénupiot. Le Ranger et le samouraï continue de remonter les traces, clairement en direction du Lac de Deepwater avec la brise qui vient leur fouetter le visage. Une trace, ronde, inégale et plus large, un peu plus loin, surprend les deux dresseurs. «Mais qu’est-ce qui peut faire une trace ronde ET inégale comme ça?» demande le Ranger, surpris de voir cette forme après tous les autres indices. Si Nate n’a aucune idée de la nature de son adversaire, il commence à croire qu’il est directement dans son terrain de chasse. « On pourrait croire un Pokémon d’Europe, comme s’il t’avait suivi. Un Qwilfish, peut-être? Ils ont tendance à empoisonner leurs adversaires, vivent dans l’eau, ont des pics toxiks...et c’est une espèce envahissante. Vaut mieux lui régler son cas rapidement, si c’est le cas, sinon, la faune locale risque de changer drastiquement. » explique Silence, une main gantée sur son menton.

Puis, un faisceau de lumière, au loin. «Merda! Un signal!» s’exclame le Ranger en pointant à l’horizon. «Vers la zone de Juan, oh non! GAMAY!» s’exclame-t-il, alors que Silence siffle. Les deux Pokémons décollent aussitôt, en direction des deux dresseurs. La montée sur le Tropius se fait difficilement, alors que le Dracaufeu passe simplement sous le samouraï qui vient de bondir. Nate va devoir prendre des notes, alors qu’ils se dirigent vers le signal au loin.

Alors que tout le monde se réunit proche de Juan, des bruits de combats se font de plus en plus clair. Le dominant a l'air d'avoir pris le ranger ou ses pokemons comme cibles. Voir même les deux peut-être vu l'homme qui est à terre avec une tête commençant à virer au violet ? Il va falloir s'en occuper et vite si vous ne voulez pas avoir un cadavre sur les bras....

Mais quand certains se posent, ils peuvent entendre un grognement tellement mini qu'il en serait presque mignon. Si ce n'était que la créature qui la poussait et qui se tient proche du lac et fait un peu plus d'un mètre de haut vous charge en grognant

B.M. Le Ranger se prend une note mentale: Il faut apprendre, avec Gamay, à coordonner le décollage comme Silence le fait avec son Dracaufeu. Mais ce sera un exercice pour une autre fois, alors que le signal lumineux du Ranger s’éteint, signe que le combat est terminé ou que le Ranger n’est plus apte à envoyer le signal. Pas que Nate n’a pas confiance en Juan, qui doit avoir battu quelques Dominants pour avoir atteint son statut de Ranger -  tout comme Nate. Sauf que le Ranger a une petite intuition qui le pousse à enfoncer ses talons dans les flancs du Tropius, le poussant à aller plus vite. Mais c’est le désavantage du confort : le Pokémon plante et vol est nettement moins rapide que d’autres Pokémons du même type. «Oi, Silence, vas-y !» s’exclame-t-il, sachant que Zard peut atteindre les pointes de vitesse inégalées par Gamay.

Aussitôt, le Pokémon feu du samouraï prend de la vitesse et amorce sa descente, alors que Nate et Gamay suivent de très près. La scène est désastreuse à l’arrivée de l’agriculteur. Le sentiment de liberté sur le dos du dinosaure est complètement remplacé par l’horreur en cours. Au sol, avec des teintes de pourpre, se tient le Ranger latino, ayant été sauvé in extremis par son Bouldeneu, qui se tient maintenant de peine et de misère face au prédateur. Posé un peu plus loin, le samouraï fait face au Dominant, un rongeur électrique aux teintes de jaunes devant. Nate bondit hors de sa position sur Gamay, atterrissant avec peu de grâce sur le sable de la berge du Lac de Deepwater.

«Est-ce qu’il est correct?» demande le Ranger tout en installant son SIS sur son oeil droit, le temps d’analyser le Pokémon Dominant qui leur fait face. Un Pokémon poison et eau, naturel dans le lac, et une espèce sûrement aussi envahissante que les Quilfish. « Faut vérifier, on a réussi à le séparer avec Chu et son Bouldeneu » répond Silence pendant que Juan grogne de douleur, toujours au sol. Le Dominant, quant à lui, semble avoir regagner l’eau et la couverture du lac en voyant autant d’individus arriver.

Sauf que le bateau de Saïd arrive également à pleine vitesse. La proue semble frapper quelque chose de dur, et l’embarcation bifurque vers la droite. Sauf que le mal est fait pour le Prédastérie, atteint à la tête par le bateau, le forçant à sortir, un peu plus loin. Nate dépose aussitôt son sac dans le sable, puis passe ses mains sur ses Pokéballs. Rapidement, il trouve celle de Riesling et libère le Pokémon guérisseur des confins technologiques. «Riesling! Prend des baies pêchas, des baies prines, tout ce que tu peux trouver sur le poison, et aide Juan! » explique-t-il en prenant les commandes.

Saïd continue et fait demi-tour avec son bateau, question d’empêcher le prédateur de retourner à l’eau. Silence se retourne vers Nate, lui faisant signe qu’il faut aller au combat. Contournant l’imposant de tas de lianes du Ranger latino, Nate pique une course, ses pieds tentants de rester dans un bon angle dans le sable qui lui roule sous les semelles. Le samouraï rappelle son Raichu - tout juste scanner par le SIS du Ranger -  et emboîte le pas de l’agriculteur.

Tant de notes de musique différentes dans son esprit, la symphonie de la vengeance, de la rage et du désespoir semble jouer dans son cerveau. Les dents serrées, Nate rejoint rapidement le Pokémon Dominant confiné sur la plage. Ce dernier le regarde, confiant d’avoir une autre proie. Mais cette fois-ci, le Dominant n’a pas l’élément de surprise, alors que le Ranger envoie ses Pokémons au combat.

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B.M. Les trois Pokémons employés par Nate diffèrent complètement l’un de l’autre, plus particulièrement le Mammochon et le Magmar. Dans leurs cas, s’il y avait duel, le combat serait remporté par le plus rapide des deux. Dans le cas présent, la victoire serait certainement marquée au compteur d’Aglianico...dans un combat un contre un. Mais si Nico avait à se soucier d’un partenaire, comme c’est plus souvent le cas dans la vie courante, Malbec serait sûrement vainqueur. Somme toute, Nate est bien chanceux d’avoir deux combattants à la puissance aussi intéressante qui se battent ensemble et non contre. Le troisième partenaire de danse, Vigoroth, assure une certaine stabilité dans le trio.

Sauf qu’avec Riesling occupé à soigner Juan, avec Torrontés qui n’a pas le niveau, il ne reste plus beaucoup de Pokémon ayant un avantage sur la combinaison de type poison et eau. Bon, me direz-vous que Stomper aurait mérité sa place au lieu de Aglianico, sauf que le Pokémon Dominant semble avoir tendance à vouloir regagner l’eau.  Et pour l’en empêcher, pas le choix de prendre des Pokémons rapides. Et comme le Mammochon fait partie de l’escouade vitesse du Ranger, il a été préféré au Rhinastoc (qui lui, est encore plus faible aux attaques de type eau).

« C’est sournois, comme Pokémon » mentionne Silence, qui arrive à côté de lui. «T’en as déjà combattu?» demande Nate, surpris, comme le SIS n’indique pas de région connue. « Pas de ceux-là, mais le double-type eau poison, ça pullule, par chez moi » répond-t-il, faisant référence à un Pokémon que le Ranger ne connaît pas. Sauf que les Pokémons poisons, le Ranger connaît ça. Pour les avoir éloignés du Domaine familial, pour en avoir combattu un bon nombre, dont ceux du Champion et des Dominants (Séviper, Grostadmorv d’Alola, Chapignon, à la limite). «Ouais, je vais faire attention. Je ne pense pas ȩtre en mesure d’éviter que tous mes Pokémons soient empoisonnés, mais au pire, il me reste quelques baies pêchas.» répond-t-il, alors que ses Pokémons se déplacent naturellement pour encercler l’ennemi. Une tactique qu’ils connaissent bien, mais fortement dangereuse pour les accidents.

Mais dans le cas d’un Pokémon qui semble vouloir retraiter, pas le choix de lui bloquer ses zones de sorties. Avec le bateau de Saïd qui fait des allers-retours le long de la berge et Syrah qui s’installe les pieds dans l’eau (comme il est le seul à pouvoir endurer l’eau, bien que l’odeur de poil mouillé soit décuplée dans son cas). «Malbec! Vas-y défensif, j’veux qu’on maîtrise ses attaques eaux!» commence-t-il, alors que le Pokémon feu prépare son sortilège, paume ouverte, une sphère jaune incandescente se formant, grossissant à vue d’oeil. «Syrah, offesa totale ajoute-t-il, se déplaçant légèrement pour voir les angles d’attaques. «Nico, bombarde-le!» termine-t-il, lorsqu’il voit que le Magmar et le Mammochon ne sont pas alignés.

C’est le Pokémon glace et sol qui envoie la première attaque, une grosse bulle de boue se formant devant lui, envoyée directement sur l’adversaire, le recouvrant de la matière visqueuse. Puis, le faux-soleil de Magmar est prêt, les éclairant dans la nuit et faisant compétition à la pleine lune pour l’éclairage de la plage. Une double tactique plutôt intéressante, permettant à tout le monde de mieux voir tout en les protégeant d’une éventuelle attaque eau. Pendant que le Prédastérie hisse comme un vampire de film culte, Syrah lui assène un bon coup de patte. Le Dominant regarde le Vigoroth un instant, mais se jette plutôt sur Malbec, comme s’il tentait d’éliminer le faux-soleil qu’il a créé. Malheureusement pour lui, c’est trop peu, trop tard.

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B.M C’est une drôle de scène sur la plage, un set-up presque romantique, avec la pleine lune, l’énorme bougie produite par le Zénith de Malbec, l’eau qui vient frapper doucement la berge au rythme des vagues. Bon, pour rendre le tout digne de la St-Valentin, il faudrait retirer Saïd qui fait toujours des aller-retours sur son bateau tout en injuriant la créature, que Juan ne soit pas toujours au sol avec le Gardevoir pour s’occuper de lui et que le Pokémon Dominant ne soit tout simplement pas là. Somme toute, la combinaison du Zénith et de la pleine lune semble perturbante à première vue, mais le reflet offert sur le lac est sensationnel, avec des reflets orangés et des reflets blancs qui s’affrontent et qui se mélangent.

Avec le gros Prédastérie sur la plage qui tente de tenir les Pokémons du Ranger à distance, c’est un peu plus difficile de voir autre chose. Les branches qui lui servent de cheveux retiennent le Vigoroth, pendant que le Magmar et le Mammochon tente de trouver des failles dans sa défense. Un travail plutôt difficile, alors que chaque branche semble recouverte d’un liquide pourpre et d’épine, le mix des deux peu attrayant pour qui que ce soit. « Tout qu’une défense pour un Pokémon aussi coloré. » mentionne le samouraï, à côté de Nate. « Vraiment. Des fois, je regrette que les Dominants ne soient pas capturables. Sauf qu’à les voir tenter de manger des humains plutôt que des baies, c'est un peu plus difficile à gérer à tous les jours» répond Nate en se grattant la tête. « Ah, tu t’en viens avec toute qu’une force à gérer, de toute façon. » répond-t-il, laissant le Ranger perplexe.

Possède-t-il trop de Pokémon? En même temps, Silence n’a pas tort. Au fil du temps, plusieurs de ses captures sont allées directement au Domaine familial. Mais depuis quelques temps, l’ascension de certains Pokémons dans la hiérarchie de l’équipe de Nate a causé la démotion de certains. Torrontés, le Luxray, ou Monastrell, l’Avaltout, se sont retrouvés à des rôles secondaires alors qu’Aglianico, Sauvignon, voire Inzolia, ont grimpé les échelons. Particulièrement le Pokémon sol et glace, un Pokémon qui avait remporté aisément le troisième badge du Ranger et qui se montrait un allié de taille à ce moment précis, devant le regard du Capitaine de bateau qui lui a refilé.

«Malbec, vas-y all-in! Nico, retourne le comme une crêpe! Syrah, attends le bon moment et découpe moi ça! » lance le Ranger à ses Pokémons, qui tournent tous autour de la cible. C’est le Mammochon qui brise la glace (huh!) en chargeant le Pokémon eau et poison, défenses bien basses. Les pointes d’ivoire forment un sillon dans le sol, comme lorsque le Pokémon aide à remuer la terre. Sauf que le point d’impact, c’est les tentacules qui recouvrent la tête du Prédastérie. Dès que les défenses passent sous la défense du Dominant, le Pokémon sol et glace relève sa tête, les yeux enragés, et retourne le Pokémon poison, dévoilant son corps vers le ciel.

«Maintenant!» s’écrie le Ranger alors que Malbec, paume ouverte vers le ciel, accumule l’énergie de son Zénith (c’est de la récupération, super écolo!) en boule, avant de l’envoyer, sous forme de rayon, sur le corps à découvert. Une attaque plante de la part d’un Pokémon feu, on aura tout vu. Syrah s’en mêle également, bondissant hors de la portée des appendices qui tentent de s’agripper à lui pour asséner un bon coup de griffe, faisant tomber l’un des tentacule au sol, tranché finement. Apétissant, si ce n’était pas de ce liquide pourpre.

Mais le Dominant pousse, se remet sur pattes...et fait repousser l’appendice coupé, tout en se guérissant, selon le SIS du Ranger. «Ah mais non!» s’exclame le Ranger. «Ça va durer des années. Faut sortir Juan d’ici bordel!» s’exclame le Ranger, encore plus agacé par son adversaire.

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B.M. Si quelqu’un avait dit qu’il était possible de générer un soleil en plein milieu de la nuit, alors que Nate n’avait même pas rencontré Silence, l’agriculteur aurait peut-être eu plus envie de devenir dresseur. Rien n’aurait sûrement été pareil, si Nate était parti avant de recevoir l'œuf de Malbec. Le Ranger ne changerait rien à son parcours, mais Dieu seul sait que le Domaine familial ne se serait jamais plaint d’avoir l’apport des Pokémons de Nate. Le Ranger se retourne vers son ancien compagnon de patrouille, toujours au sol. Mais Riesling lève un pouce, alors que Tanner - débarqué du bateau - passe des cordes sous le corps de Juan.

«J’ai pas mal confiance en mes baies et le travail de Riesling mais...du poison de Dominant...j’sais pas si c’est encore plus néfaste.» mentionne Nate. Silence, à côté, passe sa main sur son menton, levant les yeux au ciel, l’air pensif. « En même temps, tes Pokémons ont déjà été empoisonnés par des Dominants. » commence-t-il à répondre, laissant sa question en suspens. «Hum, selon le SIS, ça descendait au même rythme que le poison d’un Chenipotte. C’est les attaques qui font nettement plus mal. » analyse le Ranger. Après tout, à voir la grosseur des Pokémons, ça fait du sens que les attaques endommagent bien plus ses Pokémons. Mais le mystère du poison est plus ou moins résolu, comme chaque Pokémon a ses propres caractéristiques.

«On s’en fout qu’il se guérit! On frappe, on profite du Zénith, et on frappe! Attention à Nico à la fin de son attaque!» s’exclame Nate en se retournant vers ses Pokémons. Pour avoir utilisé Mania à quelques reprises en pratique, Nate l’a bien appris à ses dépens qu’il est dangereux de rester près du Mammouth à la fin de son attaque. L’utilisation de l’attaque demande un calcul de la part du Ranger, et Nate était persuadé qu’en gardant le Dominant hors de son élément, c’était le bon moment. Mais aucun calcul n’est bon dans le combat Pokémon, ou plutôt, jamais lorsqu’un Dominant connaît une attaque de soin. Pas le choix, va falloir bourriner.

«Malbec, c’parfait, ton attaque plante! Syrah, attends ton moment, ça s’en vient!» s’exclame-t-il. Pas d’ordres pour le Mammouth, qui une fois lancé, ne peut s’arrêter. Et c’est lui qui relance le bal. Sa défense frotte au sol, déplaçant le sable jusqu’à ce qu’elle passe de nouveau sous le Pokémon poison et eau. Mais cette fois-ci, le soulèvement du Pokémon est encore plus haut, plus loin. Faut croire que le Mania est encore plus efficace la seconde fois, alors que le Dominant fait un vol plané dans le sable, tête première, comme un moineau de badminton.

Malbec n’attend pas, main et paume levée au ciel, créant une nouvelle boule d’énergie solaire avant de la ramener vers lui, vers l’arrière, joignant ses mains. Puis vint le kamehameha solaire, perçant l’air, chauffant le sable selon le tracé. L’impact est encore fulgurant, faisant balancer l’adversaire. Finalement, c’est le coup de griffe du Vigoroth qui lui donne la dernière poussée pour lui sortir la tête du sable. Avec Aglianico toujours à proximité, le Pokémon Dominant recommence son attaque, utilisant sa chevelure-tentacule pour frapper le Pokémon glace et sol.

Ding Ding! Le SIS confirme l’empoisonnement. «Ah, merda!» s’exclame-t-il, mais Silence apporte un point intéressant. «Un bon moyen de tester la vivacité du poison. » Il a pas tort, le samouraï.

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B.M. Dans le ciel, le Zénith commence à faiblir, diminuant en volume. À savoir si c’est le sortilège de Malbec qui s’estompe normalement ou si l’utilisation de l’énergie solaire par le Magmar en envoyant des Lance-Soleil comme s’il n’y avait pas de lendemain sur le Prédastérie Dominant. Il serait intéressant, d’ailleurs, d’aller au fond de l’analyse d’une capacité comme Zénith. Très utile sous la pluie, comme vu dans la jungle avec Inuk, toujours utile dans la nuit ou dans la noirceur totale, mais comment diable est-ce que ça fonctionne. Certes, Malbec est une créature de feu, étant composé majoritairement de magma, et ça peut faire du sens qu’il crée un faux-soleil pendant quelques minutes. Comment est-ce qu’un Tengalice peut faire la même chose, c’est une autre histoire.

Le samouraï a apporté un point intéressant. Avec Aglianico qui laisse aller toute sa rage primordiale ET avec le poison du Prédastérie qui lui coule dans les veines, Nate peut se fier à l’appareil de la Sunrise pour confirmer - ou pas - la théorie que le poison d’un Dominant, c’est la même chose que le poison d’un Pokémon poison classique. Après le renversement du Dominant, Nate pointe son oeil droit sur le Mammochon, en quête d’avoir le coeur net. «C’est l’même poison je pense.» indique le Ranger, une fois que le mammouth grimace de douleur, subissant les effets de la substance pourpre qui recouvre la tête tentaculaire du Dominant. «Une bonne chose pour Juan, techniquement.» ajoute-t-il, alors que son interlocuteur hoche la tête. « Ouais, mais aucune idée de l’effet qu’aura le poison sur un humain. » répond Silence, touchant une nouvelle corde sensible.

Le dresseur à l’armure flamboyante n’a pas tort, au contraire. Facile de calculer l’effet sur les Pokémons, surtout avec les appareils de la Sunrise, mais difficile de le faire pour un homme. Considérant que le Ranger affecté est dans la fleur de l’âge, en forme et en bonne santé, est-ce possible que le traitement actuel que lui offre Riesling et les baies de Nate soit suffisant pour le pauvre Ranger, loin de son pays natal? «Faut vraiment qu’il s’en sorte. » dit alors Nate, la rage dans les yeux. «Va peut-être falloir analyser le poison...et pour ça, on peut pas laisser le Dominant fuir » répond Silence, alors que le Pokémon poison tente de déborder le Vigoroth vers le Lac.

«Les gars, on y va all-in!» lance-t-il, décrochant lui-même le javelot à la pointe d’aile d’Airmure. le Mammochon, toujours en frénésie, frappe partout au sol, faisant lever le sable de la plage. Une onde passe sur le corps du Prédastérie, une onde que Nate reconnaît. La même est passée juste avant la guérison du Dominant via Soin. «Il veut se guérir, continuez, même chose, maintenant!» s’exclame Nate, le sentiment d’urgence dans la voix.

Le Mammochon, toujours dans sa rage, renverse de nouveau le Dominant, l’envoyant au sol. Déjà, les plaies commencent à se refermer, mais le rayon solaire de Malbec passe littéralement à travers le Pokémon au sol, mettant fin au combat alors que le pauvre Prédastérie convulse dans le sable. «Eccelente!» s’exclame Nate, tout en se précipitant, Silence à ses côtés, vers le Dominant vaincu. Un échantillon de poison, pas trop facile à prendre. Déjà, les Rangers s’organisent alors que Saïd accoste son bateau, prêt à prendre en charge le Ranger empoisonné.

Rapidement, le latino part sur le Lac pour aller rejoindre la rivière qui le mènera à Holika, avec Saïd à la barre et Tanner à la proue, laissant Nate s’inquiéter en voyant son compagnon partir vers la ville.

Pas facile, la vie de Ranger. Normalement, un Dominant vaincu, c’est clairement une occasion de célébrer. Mais personne ne semble y en avoir le coeur, alors que le bateau disparaît à l’horizon.